Astuce pour gérer une pensée intrusive

Comment interrompre une pensée ou un discours intrusifs, obsédant, répétitif et désagréable?

  1. identifier la pensée ou le discours interne non-voulu (obsédant, intrusif, inacceptable,…)
  2. baisser le volume de ce discours. Comme on baisserait le volume d’une radio qui nous gêne, je vous invite à baisser mentalement le volume de cette pensée intrusive et obsédante ou de ce discours interne qui ne vous convient plus. Baissez le volume de cette pensée, de ce dialogue interne. Atténuez la voix qui résonne dans votre tête, éloignez-la (Robbins, 1989).

Que faire si on entend une voix qui nous empêche d’agir?

Robbins (1989) répond: Laissez-la désormais dire la même chose, mais donnez-lui un ton enjôleur presque câlin: « Non, tu ne peux pas faire ça. » Quel effet cela produit? En principe, vous allez avoir très envie de faire ce que la voix vous interdit de faire.


Question de L.
Comment baisser le son mentalement de ces intrusions?
En ne s’y arrêtant pas sans doute?!?

Réponse de Carole

Non, ce n’est pas en ne s’y arrêtant pas que l’on peut baisser ces intrusions.

Lorsqu’elles viennent, tu sais les écouter puisqu’elles te font de l’effet (= elles te sapent le moral). Tu sais donc les écouter mentalement. Donc écoute une de ses pensées intrusives. Maintenant que tu l’entends bien, baisse le volume mentalement. Cela demande un petit effort au début, mais lorsque tu as compris comment faire, ce sera nettement plus facile de faire baisser le son de cette pensée intrusive.

Imagine-toi que cette pensée s’éloigne. Plus elle est loin de toi, moins tu l’entends. C’est comme si une personne te parlait en s’éloignant. Quand elle est proche de toi tu entends bien ce qu’elle te dit et au fur et à mesure qu’elle s’éloigne tu l’entends de moins en moins bien, pour ne plus l’entendre du tout lorsqu’elle est très éloignée de toi.

Maintenant, si ta pensée intrusive est une image (si tu la vois mentalement), tu peux procéder autrement. Regarde cette image. Est-ce que lorsque tu la rends plus lumineuse, elle est plus intense et te déprime / angoisse encore plus? Si c’est le cas, diminue la luminosité de cette image, rend la plus sombre. Tu peux également l’éloigner de toi (ou t’éloigner d’elle). Regarde cette image et décide de la laisser s’éloigner, de la rendre plus petite. Pose-la sur le wagon d’un train et regarde-la s’éloigner sur ce train qui part depuis le quai de la gare. Elle devient de plus en plus petite, jusqu’à fuir à l’horizon te laissant ainsi tranquille ;). Si elle revient par le prochain train, ne te laisse pas faire ;)! Remets là sur un autre train et envoie-la balader très loin de toi ;)! Recommence chaque fois qu’elle revient et elle reviendra de moins en moins souvent pour finir par ne plus revenir du tout. Et moins cette image sera là, moins elle aura un effet négatif sur toi.

Au début, cela demande un effort d’inverser le processus. Nous avons tellement l’habitude que ces pensées soient là que nous les accueillons presque en en augmentant le volume ou la luminosité ou l’intensité de notre accueil sur le quai de gare. On leurs laisse trop de place. On les laisse venir et même on en augmente l’intensité. Inverser cet accueil, ce n’est pas les ignorer, c’est les éloigner activement. Elles apparaissent, on ne laisse pas s’installer! On les embarque dans le premier train qui passe et on accélère la vitesse du train = on force la pensée à s’éloigner.
Elles envahissent notre tête par leur voix, par leur discours incessant! On les fait taire en s’éloignant d’elles (tu les laisses planter là et tu t’éloignes pour ne plus les entendre) ou en les forçant à s’éloigner de nous (tu les imagines en train d’être expulsées dans l’espace: plus elles s’éloignent, moins tu les entends et quand elles sont dans la stratosphère, elles ne peuvent plus te nuire, car tu imagines bien que leur voix ne portent pas jusqu’à la terre 😉 ).

Pour faire disparaître une pensée intrusive, tu as donc plusieurs moyens.
Si tu es visuelle et que tu vois une image qui te rend triste ou angoissée, tu peux travailler sur les propriétés de l’image: diminuer la taille de l’image, diminuer la luminosité de l’image, mettre l’image dans une boîte pour ne plus la voir, ajouter des choses dans cette image pour en changer l’émotion qu’elle te renvoie (par exemple un clown qui fait des bêtises et qui te fait bien rire,….
Si tu es auditive et que tu entends un discours (une voix) qui te rend triste ou angoissée, tu peux travailler sur les propriété du son: diminuer le volume de cette voix, éloigner cette voix (en la forçant à embarquer sur un train direction le pôle nord et ainsi en la forçant à diminuer de volume au fur et à mesure qu’elle s’éloigne de toi), déformer cette voix (= la rendre sensuelle, douce, comique ou enjôleuse… Par exemple, donne lui la voix de Donald Duck et tu verras que ses paroles auront beaucoup moins d’impact sur toi….)

Tu peux également combiner les deux modalités (visuelle et auditive) en travaillant sur l’image et le son d’une scène qui te revient sans cesse en tête.

On peut modifier l’impact que des souvenirs ou des pensées ont sur nous en changeant leur intensité émotionnelle. En insérant un clown dans une scène déprimante ou en donnant la voix de Donald Duck à une pensée négative, alors on peut changer l’impact émotionnel que cette image ou cette pensée a sur nous.
Pour cela, il faut bien évidemment travailler activement sur cette pensée, cette image ou ce souvenir pour en modifier les propriétés (visuelle, auditive, kinesthésique (=température,…)).

Cela demande un effort, mais une fois qu’on a compris le truc, on est en mesure de changer les pensées qui ne nous conviennent plus et qui nous nuisent.


Réponse de L.
Très intéressante ta réponse. Cependant tu sais bien, que les pensées s’enchaînent très rapidement. Je vais essayer de mettre la 1ere dans le train, peut-être cela arrêtera t’il les autres.

Réponse de Carole:

Oui, les pensées peuvent s’enchaîner rapidement. Cette propriété d’enchaînement a deux implications:

1. si tu identifies la première pensée, celle qui déclenche toutes les autres par effet domino et que tu travailles sur celle-ci, alors en la faisant taire (en l’éloignant, en baissant le volume, ….), par ce même effet domino, tu vas empêcher les autres de se déclencher et tu casseras ainsi l’enchaînement

2. sachant que les pensées peuvent s’enchaîner rapidement, autant faire en sorte que ce soit des pensées agréables qui s’enchaînent ;). Pour ce faire, c’est en déclenchant volontairement une pensée agréable que l’on peut lancer l’effet domino des autres pensées agréables qui lui sont associées et qui ont l’habitude (=automatisme) de se déclencher dès que tu penses à cette image agréable

Pour lancer un enchaînement positif, il faut penser à un moment où on était super bien. En intensifier les couleurs, la luminosité. Rapprocher ce moment de nous. Voir l’image en super grand et se plonger dedans. Donner aux sons un timbre agréable (voix douce qui berce, rire, etc…). Ressentir une température agréable et humer les odeurs qui étaient présentes lorsque ce moment agréable s’est produit.

Pour chasser les pensées / images intrusives et permettre à notre cerveau d’enchaîner des pensées/images/sensations agréables, on peut donc procéder en 2 temps:
1. éloigner les images intrusives désagréables, les pensées pessimistes, les sensations désagréables
2. rapprocher les images agréables, les pensées apaisantes, les sensations de bien-être

 

 


Bibliographie

Robbins, A. (1989). Pouvoir illimité: changez de vie avec la PNL.

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