FAQ de Ray Nimmo

(traduction Carole Advices)

Dépendance aux benzodiazépines et sevrage
Les questions les plus fréquemment posées (FAQ)

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Cette FAQ a été mise intentionnellement dans le domaine public et peut par conséquent être distribuée gratuitement par toute personne entrée en sa possession. L’identité de ses auteurs est sans importance. Cette FAQ est un cadeau pour toute personne dans le monde dont la vie a été touchée par la dépendance aux benzodiazépines.

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FAQ de Ray Nimmo

Les benzodiazépines font partie d'une des classes de tranquillisants les plus fréquemment prescrits, elles sont aussi appelées: dépresseurs du système nerveux central (SNC), anxiolytiques et hypnotiques-sédatifs.

Les molécules suivantes sont des benzodiazépines: l'alprazolam (Xanax), le bromazépam (Lexotan, Lexomil), chlordiazépoxide (Librium, Nouvelle-Pam), le clonazépam (Rivotril, Rivotril), le clorazépate (Tranxène), le diazépam (Valium, D-Pam, Pro-Pam), estazolam ( flurazépam ProSom), le flunitrazépam (Rohypnol), (Dalmane), halazepam (Paxipam), ketazolam (Anxon), loprazolam (Dormonoct), le lorazépam (Ativan), lormétazépam (Noctamid), medazepam (Nobrium), le midazolam (Versed, Hypnovel, Dormicum), le nitrazépam (Mogadon, Insoma, Nitrados), l'oxazépam (Serax, Serapax, Serenid, Benzotran), prazépam (Centrax), quazepam (Doral), témazépam (Restoril, Euhypnos, Normison, Sompam), le triazolam (Halcion, HYPAM, Tricam). They include alprazolam (Xanax), bromazepam (Lexotan, Lexomil), chlordiazepoxide (Librium, Nova-Pam), clonazepam (Klonopin, Rivotril), clorazepate (Tranxene), diazepam (Valium, D-Pam, Pro-Pam), estazolam (ProSom), flunitrazepam (Rohypnol), flurazepam (Dalmane), halazepam (Paxipam), ketazolam (Anxon), loprazolam (Dormonoct), lorazepam (Ativan), lormetazepam (Noctamid), medazepam (Nobrium), midazolam, (Versed, Hypnovel, Dormicum), nitrazepam (Mogadon, Insoma, Nitrados), oxazepam (Serax, Serapax, Serenid, Benzotran), prazepam (Centrax), quazepam (Doral), temazepam (Restoril, Euhypnos, Normison, Sompam), triazolam (Halcion, Hypam, Tricam). Voir: http://www.benzo.org.uk/bdi.htm pour des liens vers des sites d'information et de monographies des médicaments.

Certaines benzodiazepines sont moins connues: brotizolam, camazepam, clotiazepam, cloxazolam, delorazepam, etizolam, fludiazepam, haloxazolam, oxazolam, nimetazepam, nordazepam, pinazepam, tetrazepam, tofisopam. Voir: http://www.benzo.org.uk/bdi.htm

Toutes les benzodiazépines ont cinq effets primaires:

A: Hypnotique (qui tend à rendre somnolent)
B: Anxiolytique (qui tend à réduire l'anxiété, à induire la relaxation)
C: Anti-épileptique (qui tend à réduire la probabilité d'avoir une crise d'épilepsie ou des convulsions)
D: Myorelaxant (qui tend à réduire la tension musculaire et les douleurs associées)
E: Amnésique (qui tend à perturber à la fois la mémoire à long et à court terme)


Il existe également des effets secondaires. Les diverses benzodiazépines présentent ces cinq effets primaires à des degrés différents. Par exemple, le diazépam (Valium) est un hypnotique relativement puissant (inducteur du sommeil), alors que les benzodiazépines plus modernes comme l'alprazolam (Xanax), le lorazépam (Ativan), et le clonazépam (Rivotril) sont des anxiolytiques très puissants avec un léger effet hypnotique.Ce n'est pas parce qu'une benzodiazépine vous fait somnoler plus qu'une autre qu'elle est plus puissante que cette dernière et vice-versa.

Les benzodiazépines font partie d'une large classe de médicaments appelés tranquillisants mineurs. Ce nom appliqué aux benzodiazépines est presque une erreur de langage et il est d'ailleurs tombé en désuétude lors de ces dix dernières années. Cependant, il est fort probable que vous rencontrerez ce nom de temps en temps.

Les benzodiazépines sont le plus fréquemment prescrites pour des problèmes d'anxiété et plus particulièrement pour les troubles paniques (crises d'angoisses, attaques de panique, etc...) et le trouble d'anxiété généralisée. Elles peuvent aussi parfois être prescrites pour les troubles épileptiques. Le Klonopin, par exemple, est souvent prescrit pour traiter l'épilepsie. Les benzodiazépines sont aussi prescrites pour traiter l'insomnie et les problèmes liés au sommeil comme le syndrome des jambes sans repos. Les benzodiazépines sont aussi fréquemment prescrites comme relaxant musculaire.

De loin, les benzodiazépines les plus prescrites de nos jours sont: le Valium, le Xanax, l'Ativan et le Klonopin. La prescription de Valium est particulièrement fréquente au Royaume-Uni. La prescription de Valium est devenue de moins en moins fréquente aux Etats-Unis durant ces 15 dernières années, alors que dans le même temps, le Xanax et le Klonopin ont vus leur popularité augmenter dans ce même pays. Dans certains pays d'Amérique Latine, le Lexotan (bromazepam) est devenu très populaire.

Toutes les benzodiazépines peuvent provoquer une dépendance physique, autrement connue sous le nom de toxicomanie.
Les benzodiazépines sont en général des dépresseurs du système nerveux central (SNC). Elles sont toutes très semblables chimiquement parlant. Toutes les benzodiazépines agissent en augmentant l'action d'une substance naturelle du cerveau: le GABA (acide gamma-aminobutyrique). Le GABA est un neurotransmetteur, c'est-à-dire un agent qui transmet les messages d'une cellule d'une cerveau (neurone) à une autre. Le message que le GABA transmet est un message d'inhibition: Il dit aux neurones qu'il contacte de ralentir ou de cesser le feu (stop firing). A partir de là, environ 40% des millions de neurones présents dans tout le cerveau répondent au neurotransmetteur GABA, ce qui veut dire qu'en général le GABA a une action calmante sur le cerveau: C'est en quelque sorte le tranquilisant et hypnotique naturel du corps. Cette action naturelle du GABA est augmentée par les benzodiazépines, qui exercent donc une inhibition supplémentaire et souvent excessive sur les neurones.

Le GABA envoie son message d'inhibition de manière intelligente. Son action sur des sites spéciaux (les récepteurs GABA) placés à l'extérieur du neurone recepteur ouvre un canal qui permet à des particules chargées négativement, les ions chlorures, de passer à l'intérieur du neurone. Ces ions négatifs boostent le neurone le rendant moins disponible à d'autres neurotransmetteurs qui l'auraient normalement excité. Les benzodiazépines aussi agissent sur leurs propres sites spéciaux (les récepteurs benzodiazépines) situés sur les récepteurs GABA. La combinaison d'une benzodiazépine sur ce site agit comme un booster de l'action du GABA, autorisant ainsi encore plus de ions chlorures à entrer dans le neurone, rendant ce dernier encore plus résistant à l'excitation. Les différents sous-types de récepteurs benzodiazépine ont des actions légèrement différentes. Un des sous-types (alpha 1) est responsable des effets sédatifs, un autre (alpha 2) est responsable des effets anti-anxiété et les deux (alpha 1 et alpha 2) sont responsables des effets anticonvulsionnants, comme le sous-type alpha 5. Toutes les benzodiazépines se combinent à un plus ou moins grand degré avec ces sous-types de récepteurs benzodiazépine et toutes augmentent l'activité du GABA dans le cerveau.

En réaction à cette suraugmentation de l'activité inhibitrice du GABA causée par les benzodiazépines, la production des neurotransmetteurs excitateurs comme la norépinéphrine (noradrénaline), la sérotonine, l'acétylcholine et la dopamine, est réduite. Ces neurotransmetteurs excitateurs sont nécessaires dans le maintien des mécanismes suivants: l'état de vigilance normal, la mémorisation, le tonus et la coordination musculaires, les réponses émotionnelles, les sécrétions endocriniennes, le contrôle du rythme cardiaque et de la pression sanguine, ainsi qu 'une multitudes d'autres fonctions. Toutes ces fonctions sont donc susceptibles d'être altérées par la présence des benzodiazépines. D'autres récepteurs benzodiazépines, non liés au GABA, sont présents dans les reins, le côlon, les cellules sanguines, la corticosurrénale et peuvent être affectés par la présence de certaines benzodiazépines. Ces actions directes et indirectes sont responsables des effets indésirables bien connus lors de la prise de benzodiazépines.

Contrairement à la croyance populaire, les benzodiazépines n'augmentent pas la production naturelle du GABA. Comme expliqué précédemment, elles ne font que renforcer l'action du GABA déjà synthétisé. En fait, les benzodiazépines peuvent, au fil du temps, diminuer la production de GABA dans certaines parties du cerveau. C'est d'ailleurs une des nombreuses théories susceptibles d'expliquer l'apparition de réactions paradoxales.
Le temps que prend le corps pour développer une dépendance physique pour une benzodiazépine donnée peut varier énormément. Les variables suivantes peuvent jouer un rôle: la dose que vous prenez, la régularité avec laquelle vous consommez votre dose et le plus important, la chimie de votre corps. Des cas de personnes devenues dépendantes en seulement 14 jours en prenant des doses thérapeutiques (posologie courante) ont été rapportés. La probabilité qui vous développiez une dépendance est importante: La probabilité est de 50% si vous consommez une benzodiazépine quotidiennement depuis 6 mois. Après une année de consommation continue, il est fort probable que vous ayez développé une dépendance. Il est difficile de savoir si certaines benzodiazépines entraînent une dépendance plus rapidement que d'autres.
Aucun tableau définitif des équivalences entre les benzodiazépines n'a été clairement établi. L'auteur a personnellement vu une douzaine de tableaux d'équivalences contenant des valeurs assez différentes. Le tableau suivant a été choisi, car il reflète l'expérience clinique de la Professeure Heather Ashton qui a aidé plus de 300 personnes à se sevrer des benzodiazépines en utilisant la méthode de substitution au Valium (voir plus bas).

Alprazolam 0.5
Bromazepam 6
Chlordiazepoxide 25
Clonazepam 0.5
Clorazepate 15
Diazepam 10
Estazolam 1-2
Flunitrazepam 1
Flurazepam 15
Halazepam 20
Ketazolam 15-30
Lorazepam 1
Lormetazepam 1-2
Nitrazepam 10
Oxazepam 20
Prazepam 10-20
Quazepam 20
Temazepam 20
Triazolam 0.5

Ainsi, 1 mg d'alprazolam (Xanax) ou de clonazepam (Klonopin) est équivalent à 20 mg de Valium; 1mg de lorazepam (Ativan) est équivalent à 10 mg de Valium.

Ces équivalences de dose sont importantes pour plusieurs raisons, la première étant de pouvoir passer d'une benzodiazépine à une autre, comme le Valium qui est prioritairement utilisé dans les protocoles de sevrage (voir plus bas). Ces chiffres sont tirés du manuel de la professeure Heather Ashton (voir plus bas) et d'autres sources. Voir par exemple le tableau d'équivalences de ce site: http://www.benzo.org.uk/bzequiv.htm

Il est possible que vous tombiez sur un médecin qui veuille faire une substitution du Xanax par du Valium à équivalence de 1 mg pour 10 mg. Cette manière de faire risque de rendre la substitution très difficile. Quelle que soit la précision de la dose thérapeutique équivalente, les équivalences si-dessus doivent être respectées lors de la substitution d'une benzodiazépine par une autre afin de pouvoir mener à bien le sevrage. (voir plus bas)
Une demi-vie est une expression numérique qui dit combien de temps met le médicament pour quitter le corps. Techniquement, la demi-vie est exprimée comme une plage de temps. C'est la plage de temps nécessaire au corps pour éliminer la moitié de la quantité de la substance consommée, et ainsi de suite. Il existe une controverse quant à savoir combien de temps les benzodiazépines peuvent rester dans le corps après leur arrêt complet. Les benzodiazépines sont liposolubles (elles sont solubles dans les graisses) et peuvent donc rester dans les tissus gras. Cependant, les benzodiazépines ne sont plus visibles dans la formulation sanguine 30 jours après leur arrêt complet. Soit, cela signifie qu'elles ont été complètement éliminées à ce moment-la, soit qu'il n'en reste que des quantités trop faibles pour avoir un effet à long terme.

L'importance de la demi-vie est qu'une demi-vie longue rend généralement le sevrage plus facile, car le taux de benzodiazépine dans le sang reste relativement constant, contrairement aux montagnes russes qui vous pouvez expérimenter en prenant des benzodiazépines à demi-vie courte. Par ailleurs, les benzodiazépines à demi-vie longue nécessitent moins de gestion dans les petites doses. Par exemple, le Valium peut être pris toutes les 12 heures et dans certains cas tous les 24 heures. Contrairement au Xanax qui doit être pris toutes les 4 à 6 heures pour maintenir un taux de la molécule constant dans le sang. Ce qui est techniquement difficile à faire pour certaines personnes.

Voici une liste de benzodiazépines avec leur demi-vie correspondante exprimée en plage d'heures:

Alprazolam 9 - 20
Bromazepam 8 - 30
Chlordiazepoxide 24 - 100
Clonazepam 19 - 60
Clorazepate 1.3 - 120
Diazepam 30 - 200
Estazolam 8 - 24
Flunitrazepam 18 - 26
Flurazepam 40 – 250
Halazepam 30 - 96
Ketazolam 30 - 200
Lorazepam 8 - 24
Lormetazepam 10 - 12
Nitrazepam 15 - 48
Oxazepam 3 - 25
Prazepam 30 - 100
Quazepam 39 - 120
Temazepam 3 - 25
Triazolam 1.5 - 5

Une idée fausse est que les benzodiazépines à demi-vie longue rallongeraient le processus de récupération après le sevrage en restant plus longtemps dans les tissus du corps. Toutefois, il n'existe pas de preuve montrant que les benzodiazépines à demi-vie longue représenteraient un plus grand risque de développer un syndrome de sevrage prolongé que les benzodiazépines à demi-vie courte. Cette méthode de passage à une molécule à demi-vie longue équivalente est bien comprise et connue dans les centres spécialisés dans l'addiction et est fréquemment employée pour d'autres classes de médicaments. Par exemple, les personnes ayant expérimenté des symptômes de sevrage avec un antidépresseur comme le Paxil (Deroxat, Seroxat, paroxetine) se voient souvent prescrit du Prozac (fluoxetine) comme substitut en vue du sevrage, parce que le Prozac à une demi-vie longue. Un exemple peut-être plus typique est l'utilisation de la Méthadone dans la désintoxication de l'héroïne, la Méthadone étant en partie utilisée à cause de sa demi-vie relativement longue.
La tolérance est le processus au-travers duquel les récepteurs présents dans le cerveau s'habituent à l'action du médicament. Lorsque le seuil de tolérance à un médicament est atteint, il faudra augmenter la quantité de ce médicament pour obtenir les mêmes effets. Avec les benzodiazépines, et probablement avec beaucoup d'autres classes de médicaments, la tolérance est pratiquement toujours associée avec un certain degré de dépendance physique. Si vous êtes entré en tolérance (= vous avez dû augmenter la dose de votre médicament pour obtenir le même résultat que lors des premières prises), alors il faut voir ça comme un signe très clair que vous avez certainement développé une dépendance.
Oui, il en existe plusieurs. Malheureusement, il existe un grand nombre de médecins bien intentionnés qui ne comprennent tout simplement pas la dangerosité de l'usage de benzodiazépines à long terme.

L'usage régulier de benzodiazépines provoque presque toujours une détérioration des fonctions cognitives. Détérioration qui s'aggrave lors d'un usage continu.

L'utilisation à long terme des benzodiazépines entraîne une certaine léthargie et diminue le niveau d'énergie, ce qui provoque une baisse de la productivité au travail et une répugnance à l'exercice.

Par ailleurs, les benzodiazépines, et toutes les autres classes de sédatifs, engendrent et/ou aggravent souvent la dépression. C'est pour cela que les gens se voient souvent prescrire des antidépresseurs après avoir reçu une benzodiazépine pour traiter leur anxiété. Les antidépresseurs ont leurs propres complications et leur propre risque de dépendance (voir plus bas).

Les benzodiazépines peuvent aussi causer ce que l'on appelle “une anesthésie émotionnelle”, ou “un émoussement des émotions” ce qui peut affaiblir la capacité de la personne à ressentir des émotions intenses. Ceci a été décrit comme “l'incapacité à ressentir le plaisir ou la douleur” ("the inability to feel pleasure or pain") dans la littérature médicale (par exemple: Ashton CH, Toxicity and Adverse Consequences of Benzodiazepine Use , 1995). Lien: http://www.benzo.org.uk/ashtox.htm

Les utilisateurs chroniques (à long terme) de benzodiazépines décrivent souvent cette expérience comme s'ils avaient traversé leur vie en état de somnanbulisme ("sleepwalking through life").

Les benzodiazépines peuvent aussi causer ce que l'on appelle des réactions paradoxales (ou symptômes paradoxaux) dans une minorité de cas. Les symptômes paradoxaux sont des réactions contraires des réactions thérapeutiques attendues. Ces réactions peuvent être, des explosions de colère, une augmentation de l'anxiété ou encore de l'insomnie. Les réactions paradoxales peuvent être causées par l'interaction du médicament avec la constitution psychologique de l'utilisateur ou peuvent être une réaction biologique à l'utilisation du médicament, réaction que les gens nomment parfois “toxicité”. Les réactions paradoxales sont parfois confondues avec des symptômes de sevrage et vice-versa. Voir: “Benzodiazepines: Paradoxical Reactions & Long-Term Side-Effects “ ici: http://www.benzo.org.uk/paradox.htm . Pour une discussion plus approfondie sur les effets à long terme des benzodiazépines: http://www.benzo.org.uk/hindmarch.htm (“Benzodiazepines and their effects” de Ian Hindmarch.)

Les effets cités ci-dessous peuvent apparaître à des degrés divers selon les individus. Certaines personnes n'expérimenteront aucun de ces effets. Cependant, un effet est commun à tous les individus: une dépendance physique finira toujours par se développer. La dépendance aux benzodiazépines est particulièrement grave, car le syndrome de sevrage peut être très pénible et peut durer longtemps. Par ailleurs, la survenue du phénomène de tolérance peut rendre l'utilisation à long terme du médicament impossible, ce qui rend le sevrage nécessaire.

Les benzodiazépines sont souvent prescrites de manière inappropriée, comme dans le cas des dépressions. De plus, elles sont souvent prescrites pour traiter des problèmes d'anxiété qui pourraient être traités plus efficacement par à l'aide d'autres méthodes thérapeutiques.

Cependant, l'usage de benzodiazépine peut être légitime dans certains cas: plus particulièrement si elles sont utilisées sur une très courte période (pas plus de 2 semaines en continu) et pour une problématique d'anxiété/panique (par exemple une dose de Xanax par mois quand nécessaire). En outre, un certain nombre de consommateurs de benzodiazépines y compris une partie de ceux qui les ont régulièrement utilisées pendant plus d'un an, sont en mesure de les arrêter sans trop de difficultés.

Rien dans cette FAQ ne doit être pris comme conseil seul, en ignorant les conseils de votre médecin. Les décisions concernant l'utilisation ou l'arrêt d'une benzodiazépine doivent être prises en concertation avec votre médecin. Cependant, en plus d'écouter attentivement les conseils de votre médecin, vous devez prendre le temps de vous former et de vous informer sur le sujet. Heureusement, il existe un nombre considérable de documentation pour cela (voir plus bas). Même si un médecin semble être à jour sur la littérature médicale concernant la dépendance aux benzodiazépines et le syndrome de sevrage, chercher une deuxième et même un troisième avis peut être une solution souhaitable.
Le syndrome de sevrage aux benzodiazépines semble être causé par une modération de l'action du GABA. Cette modération de l'action du GABA est due à une neuroadaptivité (le GABA a adapté son mode de fonctionnement à la présence des benzodiazépines). Cette neuroadaptivité a rendu le GABA dépendant à la stimulation des benzodiazépines pour initier son action. En d'autres mots, lorsque vous êtes devenu dépendant à une benzodiazépine, votre GABA est incapable d'exercer son action naturelle sans la présence de benzodiazépine. Il en résulte une grande variété de suractivité dans diverses régions du cerveau, ce qui provoque une vaste collection de symptômes. Ces symptômes sont l'expression de diverses manifestations de la surexcitation neurologique: Les cellules du cerveau deviennent particulièrement sensibles à l'action des neurotransmetteurs excitateurs. La manifestation la plus extrême de cette sur-excitations sont les crises d'épilepsie et de convulsion.

Le syndrome de sevrage aux benzodiazépines se distingue de celui d'autres classes de médicaments de par sa sévérité et sa durée.

Les manifestations du sevrage (l'état de manque) apparaît soit lorsqu'il y a tolérance et que la dose n'a pas été augmentée pour y palier, soit lorsqu'il y a une diminution de la dose en dessous du “seuil de tolérance”. Le seuil de tolérance est le niveau de la dose en dessous duquel le fonctionnement de vos récepteurs est altéré à cause d'un manque de stimulation de la part du médicament. Il se peut que votre seuil de tolérance soit inférieur à votre dosage actuel, si bien que vous pourrez diminuer votre dose sans ressentir de symptômes de sevrage.

En règle générale, le syndrome de sevrage d'un médicament est le miroir de ses effets primaires. Ainsi pour les benzodiazépines, vous pouvez vous attendre à des insomnies (miroir de leur effet hypnotique), de l'anxiété (miroir de leur effet anxiolytique), de la tension et des douleurs musculaires (miroir de leur effet myorelaxant (=relaxant musculaire)) et dans de rares cas, de crises d'épilepsie ou de convulsion (miroir de leur effet anti-épileptique). La seule exception est que le syndrome de sevrage aux benzodiazépines ne reproduit pas l'effet amnésique en miroir (il n'améliore pas la mémoire). Au contraire, le syndrome de sevrage provoque souvent une augmentation des problèmes de mémoire et de cognition. Cependant, dans tous les cas, après un sevrage complet et une rémission totale, les fonctions cognitives reviennent progressivement au niveau qu'elles avaient avant que vous preniez des médicaments.

Pour une liste de symptômes plus complète: voir plus bas.
Ce qui suit est une liste de symptômes. Comme ces symptômes ont été rapportés par un grand nombre de personnes, ils peuvent statistiquement être considérer comme des symptômes légitimes de sevrage. Gardez à l'esprit qu'il existe une large variété d'autres symptômes qui ont été rapportés par des utilisateurs et qui peuvent être considérés comme des symptômes de sevrage même s'ils n'ont pas été rapportés par suffisamment de personnes pour être statistiquement significatifs. La détermination de la signification statistique n'est pas basée sur des données brutes (techniques), mais sur les observations des auteurs au-travers de la lecture de milliers de posts de personnes en sevrage, de livres http://www.benzo.org.uk/bzbz.htm et d'articles sur le sujet.

Cette liste est composée de deux sections: Les symptômes psychologiques et les symptômes physiques. La double astérisque (**) indique des symptômes qui apparaissent à un moment ou à un autre et à un degré plus ou moins important, chez pratiquement toutes les personnes en sevrage des benzodiazépines. L'astérisque simple (*) indique les symptômes fréquents qui apparaissent chez la plupart des gens. Les autres symptômes sont assez fréquemment rencontrés pour être considérer comme des symptômes de sevrage, mais ils n'apparaissent que dans une minorité de cas.

Symptômes psychologiques:

Anxiété ** (ce qui inclue les attaques de panique), dépression **, insomnie , déréalisation/dépersonnalisation * (sentiments d'irréalité/détachement de soi), pensées obsessionnelles négatives * (en particulier des pensées violentes et/ou de nature sexuelle), des changements d'humeur rapides * (dont notamment des accès de colère ou de rage), des phobies * (en particulier de l'agoraphobie et la peur de devenir fou), dysphorie * (perte de la capacité à profiter de la vie, avec une combinaison possible de dépression, d'anxiété et de déréalisation/dépersonnalisation), altération des fonctions cognitives *, pensées suicidaires *, cauchemars, hallucinations, psychose, envie de reprendre des comprimés (pill carvings). Notez qu'il est plus fréquent d'avoir peur de la psychose (ou de la folie) que de le devenir (fou).

Symptômes physiques:

Sensibilité anormale aux stimuli sensoriels * (comme les sons forts et la lumière vive), tension/douleur musculaire **, douleurs articulaires *, acouphènes *, maux de tête *, tremblements *, vision floue * (et d'autres problèmes liés aux yeux, à la vision), démangeaisons * ( avec notamment la sensation de fourmillements ou d'avoir des insectes qui rampent sur ou sous la peau), des problèmes gastro-intestinaux *, des sensations de choc électrique *, une paresthésie * (engourdissement et sensations de picotement (comme des aiguilles) plus particulièrement aux extrêmités), fatigue *, faiblesse dans les extrêmités/les membres * (plus particulièrement dans les jambes), sensations de vibration interne * (plus particulièrement dans le torse/la poitrine), transpiration, fluctuation de la température corporelle, difficulté à avaler, perte d'appétit, symptômes pseudo-grippaux (flu like symptoms), fasciculation (spasmes musculaires), goût métallique dans la bouche, nausées, soif extrême (avec bouche sèche et besoin très fréquent d'uriner), dysfonctionnement/problème sexuel (baisse ou augmentation occasionnelle de la libido), palpitations cardiaques, étourdissements, vertiges, essoufflements.

Ici, j'ai cité les symptômes de sevrage les plus fréquemment rencontrés. Pour une liste de symptômes de sevrage plus complète, voir Symptoms Index (index des symptômes) présent sur le site: http://www.benzo.org.uk/sympt3.htm
Vous éprouvez sans doute un manque du à la tolérance. Lorsque vous atteignez le seuil de tolérance, votre cerveau a besoin de plus de drogue (de médicament) pour stimuler l'activité du GABA et c'est pourquoi vous commencez à ressentir des symptômes de sevrage. Un certain nombre de personnes expliquent que quelle que soit l'augmentation de leur dose, elles n'arrivent pas à soulager leurs symptômes. Cela peut être causé par l'apparition d'une spirale ascendante rapide du mécanisme de la tolérance ou encore par la toxicité du produit (voir plus haut). Un sevrage complet est nécessaire quand ce phénomène se produit.

Certaines personnes interprètent mal ce phénomène du à l'entrée en tolérance et pensent que c'est la drogue qui a cessé de fonctionner et que c'est pour cette raison que leur médicament n'agit plus sur leur problème d'anxiété. En fait, l'anxiété qu'elles ressentent à ce moment-la est provoquée par l'état de manque qui est engendré lui par l'entrée en tolérance (au médicament). Malheureusement, les médecins qui comprennent également mal ce phénomène vont généralement conforter leurs patients dans leur erreur d'interprétation en leur conseillant d'augmenter leur dose de benzodiazépine ou en leur prescrivant une benzodiazépine et/ou un antidépresseur supplémentaires.
Il est impossible de prédire la difficulté d'un sevrage ou encore de dire lesquels des plus de 30 symptômes vont apparaître chez une personne en particulier. La durée d'utilisation, le dosage, le type de benzodiazépine pris, l'âge, la chimie du corps et la méthode de sevrage sont tous des facteurs qui peuvent jouer un rôle. Il n'est pas évident de savoir si et comment ces facteurs vont influencer la durée du syndrome de sevrage et/ou sa sévérité.

Il existe certaines preuves montrant que les nouvelles benzodiazépines à forte puissance comme le Xanax, le Klonopin et l'Ativan peuvent être à l'origine de symptômes de sevrage plus sévères. Cependant, ces preuves restent anecdotiques.

Gardez à l'esprit qu'il existe une grande variation entre chaque expérience de sevrage. Par exemple, une personne pourra prendre une faible dose de benzodiazépine sur une courte période de temps et souffrir de symptômes de sevrage sévères. Alors qu'une autre personne pourra prendre une plus grande dose de benzodiazépine sur une période de temps plus longue et avoir des symptômes de sevrage tout à fait gérables. Par ailleurs, un utilisateur de Valium pourra avoir plus de difficultés qu'un utilisateur de Xanax.
Cela peut se produire ou non. Cela dépend des problèmes de départ et des mesures que vous prendrez pour les gérer après le sevrage (si nécessaire). Parfois les problèmes de base disparaîtront tout simplement après l'arrêt des benzodiazépines. Un grand nombre de problèmes physique et/ou psychologique sont des réponses transitoires à un état temporaire dans votre vie, comme la perte d'un être cher ou tout autre événement traumatisant. Les gens ont souvent pris l'habitude de consommer des drogues comme des benzodiazépines pour alléger les symptômes de ces états transitoires et continuent à les prendre plus longtemps qu'il n'aurait fallu au problème pour disparaître de lui-même.

D'autres états sont moins transitoires, notamment les troubles paniques chroniques qui durent sur le long terme. Cependant, il est important de garder à l'esprit qu'il existe d'autres traitements (pharmacologiques ou non) pour soigner ce genre de troubles. L'anxiété et le stress peuvent être gérés à l'aide de nombreuses méthodes qui ne sont pas dangereuses pour votre corps (comme le sont les benzodiazépines).

Il arrive fréquemment que les personnes qui ont terminé leur sevrage voient surgir un problème psychologique qui avait été masqué pendant des années par l'utilisation de benzodiazépines. Les gens ressentent aussi souvent un retour des émotions qui avaient été supprimées depuis des années. C'est pourquoi, il y a parfois une période d'ajustement difficile après que les symptômes de sevrage se soient calmés. Cependant, les gens trouvent souvent que le résultat de cette période d'ajustement est très bien (très enrichissant) et constitue une belle récompense.
La première étape est de s'informer au maximum. Cela signifie lire cette FAQ et rechercher des informations dans les ressources mentionnées.

La deuxième étape est de se rendre chez un médecin qui comprend la gravité de la dépendance aux benzodiazépines, en étant armé d'un maximum d'informations en vue de cette visite.

La troisième étape consiste à élaborer un plan de sevrage clair, à vous fixer des objectifs personnels atteignables et à vous lancer avec confiance dans ce processus de sevrage.

N'écoutez pas les histoires d'horreur de ceux qui ont vécu des périodes de sevrage inhabituellement difficiles et pénibles. Les expériences de chacun en matière de sevrage sont très différentes et un grand nombre de personnes vont avoir des symptômes de sevrage tout à fait gérables et vont ainsi pouvoir être en mesure de se sevrer sans trop de difficultés.
Non, l'avis est presque unanime que ce soit du côté du corps médical ou de la communauté des personnes qui se sont sevrées des benzodiazépines: L'arrêt brutal (= Cold turkey) est une méthode de sevrage dangereuse et inacceptable (non envisageable). Le sevrage brutal de type Cold turkey peut provoquer des convulsions et est aussi associé à une probabilité d'apparition de psychose bien plus élevée. L'apparition de convulsion est presque inexistante chez les personnes qui suivent un protocole de sevrage lent, exception faite des personnes qui ont pris des benzodiazépines pour traiter des problèmes d'épilepsie. Par ailleurs, l'apparition de psychose est rare chez les personnes qui suivent un protocole de sevrage très lent.

Il existe une idée fausse selon laquelle un sevrage brutal (Cold turkey) permettrait de se remettre plus vite, malgré l'apparition de symptômes de sevrage très lourds. Cette croyance se base sur une deuxième idée fausse qui dit que des diminutions lentes “prolongerait l'agonie due au sevrage” (prolongs the agony of withdrawal). Cette notion est erronée. En fait, il existe un certain nombre de preuves qui montrent qu'un sevrage brutal peut rallonger la durée du syndrome de sevrage et peut être à l'origine du syndrome de sevrage prolongé (voir plus bas).
Il y a deux règles générales et une exception qui sera discutée plus bas.
La première règle est: Plus les diminutions sont lentes, moins les symptômes de sevrage seront importants. La deuxième règle est: Plus les diminutions des doses seront petites, moins les symptômes de sevrage seront importants. Bien que les deux règles soient distinctes, elles sont étroitement liées.

Par exemple, si vous décidez de diminuer votre dose de 1/4 mg tous les mois ou si vous décidez de diminuer votre dose de 1/8 mg toutes les deux semaines, vous effectuerez le sevrage à la même vitesse. Cependant, de l'opinion des auteurs, la seconde option est bien meilleure. Chaque diminution est un choc pour le corps et le cerveau. L'arrêt brutal (Cold turkey) est la plus grande diminution de dose et le choc causé par un sevrage si violent est tellement grave que même après le retour à votre dose d'origine, cela pourra vous prendre des semaines, voire des mois pour vous “stabiliser” et dans certains cas, il ne vous sera pas possible de vous stabiliser avant la fin d'un sevrage complet.

Cette logique s'étend à la taille de vos diminutions. Plus vos diminutions seront petites, moins le choc causé à votre organisme sera grand et par conséquent, moins les symptômes de sevrage seront prononcés. Il n'est pas recommandé de diminuer de plus de 10% du total de votre dose au temps t. Il est préférable de faire des doses de plus en plus petites à mesure que vous avancez dans les diminutions, bien que cela puisse être techniquement plus compliqué lorsque vous approchez de la fin du sevrage.

Il faut toujours faire la diminution la plus petite possible. Cela veut dire prendre la dose la plus petite disponible et la diviser en 4 parts, ce qui peut être réalisé facilement à l'aide d'une lame de rasoir ou d'un coupe-comprimé (pill-cutter). Par exemple, avec le Valium, vous pouvez couper le plus petit comprimé (2 mg) en 4 doses de 0,5 mg. Avec le Klonopin, vous pouvez couper le plus petit comprimé (0,5 mg) en 4 doses de 0,125 mg ou 1/8 ème de mg. Si vous prenez une grande dose et que vous vous sentez capable de faire les premières diminutions rapidement parce que vous vous trouvez en dessus de votre seuil de tolérance (voir plus haut), procédez alors à des diminutions rapprochées (pas plus d'une diminution tous les 3 jours) et faites des diminutions les plus petites possibles. Lorsque (ou si) vous commencez à ressentir des symptômes de sevrage, vous pouvez espacer vos diminutions (jusqu'à environ 4 semaines entre deux diminutions). Généralement, les benzodiazépines à grande puissance comme le Xanax, le Klonopin et l'Ativan vont vous obliger à faire des doses plus grandes (voir plus bas), ce qui vous obligera à espacer vos diminutions d'au moins 3 semaines d'intervalle vers la fin du sevrage. Bien évidemment, même si vous êtes capable de faire de plus petits morceaux donc de plus petites diminutions avec une benzodiazépine à faible puissance, comme le Valium, vous pouvez quand même espacer ces petites diminutions si cela constitue une méthode de sevrage plus confortable pour vous.

Il existe une méthode de sevrage qui consiste à mélanger le médicament avec de l'eau ou avec du sucre: cette méthode s'appelle titration et cette dernière vous permet de faire des diminutions infimes de 1% tous les jours. De nombreuses personnes ont employé cette méthode avec succès. En Angleterre, des médecins ont même créé un kit de titration liquide pour aider les utilisateurs à rendre leur sevrage plus confortable. Il est à noter que cette méthode est susceptible de réduire considérablement les symptômes de sevrage. Malheureusement, ces kits de titration ne sont pas disponibles en Amérique du Nord.

S'il n'est pas possible pour vous d'utiliser la méthode de titration, vous pouvez envisager le substitution au Valium (en admettant bien sûr que ce n'est pas la benzodiazépine qui vous utilisez déjà (voir plus bas)). Cette méthode de substitution a été utilisée avec succès pendant des années en Angleterre. La Professeure Heather Ashton a détaillé ce protocole de substitution avec le Valium (voir plus bas).

Il semble exister quelques exceptions aux règles de sevrage lent: les personnes qui trouvent qu'elles ont une réaction “toxique” en prenant des benzodiazépines (voir plus bas: Réactions paradoxales). Il y a une distinction délicate à faire entre la toxicité et les symptômes de sevrage. La manière habituelle de faire la différence est d'augmenter la dose. Si les symptômes se réduisent ou restent les mêmes, ils sont très probablement attribuables au sevrage. Si les symptômes augmentent, c'est qu'il y a toxicité et que vous devrez peut-être envisager de faire un sevrage rapide (6 à 8 semaines). Cependant, ne décidez pas de faire un sevrage rapide trop hâtivement. Soyez sûr qu'il s'agit bien d'une toxicité (réactions paradoxales). De manière générale, il est bien plus probable que vos symptômes soient liés au sevrage plutôt qu'à la toxicité.

Une des causes de la toxicité est la prise simultanée de plus d'un médicament (drogue) psychoactif. Par exemple: prendre une benzodiazépine avec un antidépresseur ou un stupéfiant (narcotique) ou encore un antidouleur.
Gardez à l'esprit que certaines personnes pensent que la méthode de substitution ne convient pas à tout le monde et que nombre d'entre elles ont effectué leur sevrage à partir de la benzodiazépine de départ et ont très bien récupéré. Cependant, si vous envisagez du suivre la méthode de substitution recommandée, il y a trois raisons qui sont évoquées pour le passage au Valium en vue du sevrage.

Premièrement, le Valium a une demi-vie bien plus longue que la plupart des autres benzodiazépines (voir plus haut). Cela permet d'avoir une diminution continue et douce au cours du temps. Cela vous permet aussi de prendre votre dose moins souvent. Dans un certain nombre de cas, il sera possible de prendre une dose journalière unique juste avant le couché. Cela réduit considérablement les problèmes de gestion de la prise de dose toutes les x heures que l'on peut rencontrer avec d'autres comprimés. Cela peut aussi aider à dormir, ce qui est très important lors d'un sevrage.

Deuxièmement, le Valium est une benzodiazépine à faible puissance par rapport aux autres et est proposé en comprimés de 2 mg, 5 mg et 10 mg. En pratique, vous pouvez faire des parts aussi petites que 0,5 mg. Ce qui est l'équivalent d'une valeur entre 1/20ème et 1/40ème de mg de Xanax ou de Klonopin (=Rivotril). C'est un avantage très important, compte tenu de l'importance de faire des diminutions de dose aussi petites que possibles et en particulier quand vous approchez la fin de votre sevrage.

Finalement, un certain nombre de personnes, y compris des experts, pensent que les nouvelles benzodiazépines à haut potentiel (forte puissance) comme le Xanax, le Klonopin (Rivotril) et l'Ativan (Temesta), produisent des symptômes de sevrage plus sévères. Jusqu'à présent, les preuves se basent sur des témoignages. Il ne semble pas exister d'études qui mettent en corrélation la sévérité des symptômes de sevrage avec un type de benzodiazépine donné.

Si vous décidez de faire une substitution de votre benzodiazépine par du Valium, il est important de bien prendre la dose équivalente de votre benzodiazépine en Valium. Il existe des équivalences spéciales pour faire une substitution avec le Valium (voir le tableau ci-dessus).

Le processus de substitution doit également se faire progressivement; généralement pas à pas en substituant une dose à la fois. Beaucoup de personnes ont souffert parce qu'elles ont voulu faire une substitution trop rapide. Substituer une prise/une dose (ou une partie d'une dose) à la fois permet d'éviter ce problème. Selon la quantité de benzodiazépine que vous prenez, la période de substitution peut durer de 3 semaines à 3 mois.

Le Valium a un potentiel pour faire dormir plus grand que la plupart des benzodiazépines à forte puissance, même pris à dose thérapeutique équivalente et de nombreuses personnes trouvent qu'initialement il a un effet sédatif plus important. Cependant, la plupart des utilisateurs de benzodiazépines développent rapidement une tolérance à l'effet sédatif (hypnotique), il est donc fort probable que cette hypersédation s'estompera dans les premières semaines.

Pendant cette période de substitution, parfois des diminutions de votre dose totale seront faites et parfois de légères augmentations devront être observées. Si vous ressentez une hypersédation extrême, mais aucun symptôme de sevrage, c'est le signe que la dose équivalente (de Valium) est trop grande (pour vous) et vous devrez faire de plus petites diminutions de votre dose totale pendant la transition. Si, d'un autre côté, vous commencez à subir une augmentation des symptômes pendant la substitution, vous devrez faire une petite augmentation de votre dose pendant la transition. Etant donné que les doses équivalentes peuvent varier d'une personne à l'autre, la période de transition (de substitution) sera faite d'essais et d'erreurs. Cependant, il est important de comprendre que le processus de transition au Valium (substitution) a pour but de vous stabiliser une fois terminé. Ce qui veut dire qu'une fois la substitution faite, vous ressentirez peu ou pas de symptômes de sevrage.

La Professeure Ashton (http://www.benzo.org.uk/profash.htm) a rendu public des protocoles détaillés de substitution basé sur le passage au Valium (http://www.benzo.org.uk/manual/index.htm). Elle explique cette méthode très en détail (voir plus bas et plus haut).

Le Librium est une autre benzodiazépine à action prolongée qui est parfois (mais rarement) utilisée comme substitut. Cet auteur n'a pas assez d'informations concernant l'efficacité de la substitution au Librium pour en faire un commentaire important pour le moment. Il n'est pas nécessaire de passer faire une substitution du Librium par le Valium. Le Librium peut être diminué directement, bien que le fait qu'il soit conditionné en capsules de 5 mg seulement en Amérique du Nord. L'idéal, pour faire un sevrage à partir du Librium, est d'ouvrir les capsules et de diviser le contenu en deux parts de 2,5 mg. Bien sûr, il est possible de faire des diminutions (des parts) plus petites, ce qui est souvent préférable.
Non, bien que cette méthode de “désintoxication” soit couramment utilisée aux Etats-Unis, elle a depuis longtemps été abandonnée au Royaume-Uni ou elle y est même considérée comme barbare par les autorités. Il est donc préférable de l'éviter.
Seulement un très petit nombre de personnes sont parvenues à sevrer des benzodiazépines en milieu psychiatrique. Les problèmes des centres de désintoxication sont multiples. Premièrement, les centres de désintoxication (d'addictologie) ne fournissent pas de soutien pour le sevrage à proprement parler, mais orientent plutôt leurs traitements sur les problèmes de comportements addictifs et de toxicomanie. Les médecins et le personnel de ces centres ne comprennent généralement pas la nécessité de procéder à un sevrage lent des benzodiazépines. Souvent, ils vont vous obliger à faire un sevrage sur une période de trois à six semaines. Certains vont même vous faire arrêter votre benzodiazépine en une semaine en vous la substituant par du Valium ou du Phénobarbital. Généralement, ces centres ne vous garderont pas plus de six semaines. Le résultat est que vous allez être sevré de votre benzodiazépine bien trop rapidement, que vous allez recevoir des tas d'informations sur l'abus de drogue, mais que vous ne serez jamais informé des procédures de sevrage à suivre pour arrêter correctement votre benzodiazépine et que vous ne serez par conséquent pas soutenu dans cette démarche. L'expérience que vous pourrez vivre après votre sortie de l'établissement psychiatrique ou du centre d'addictologie pourra se révéler très dure et vous pourriez vous retrouver dans un état de manque intense qui pourra persister sur une longue période de temps. En résumé, les personnes dépendantes aux benzodiazépines se retrouvent généralement dans un état bien pire à la sortie de ces centres spécialisés que lorsqu'elles y sont entrées.

L'expérience clinique montre que le sevrage des benzodiazépines fonctionne mieux lorsque le patient a le contrôle de son protocole de diminution et reçoit des conseils avisés d'un médecin qui connaît bien les mécanismes de la dépendance aux benzodiazépines. Même dans les centres d'addiction ou les établissements psychiatriques qui proposent des sevrages lents, le corps médical gardera toujours le contrôle sur les diminutions et imposera un protocole de sevrage rigide au patient.

Cependant, ces centres spécialisés dans l'addiction sont à considérer dans deux cas de figure:

Premièrement, si vous avez un problème d'abus de benzodiazépine que ce soit seule ou en combinaison avec d'autres drogues, ces milieux hospitaliers peuvent vous permettre d'acquérir une certaine discipline en vue du sevrage et vous permettre de comprendre comment éviter d'abuser de ces drogues. (voir plus bas la discussion sur le programme en 12 étapes). Si vous sentez que vous n'avez pas la discipline nécessaire pour vous sevrer graduellement et lentement, que vous n'avez pas de conjoint ou pas de personne capable de vous aider et de gérer votre protocole de sevrage, vous pouvez alors envisager d'aller dans un centre spécialisé dans l'addiction ou dans un hôpital psychiatrique.

Deuxièmement, dans le cas très rare où votre syndrome de sevrage est si grave qu'il vous a rendu incapable de prendre soin de vous et que vous n'avez pas de conjoint ou de personne susceptible de vous aider à votre domicile, vous pouvez envisager de vous faire interner dans un hôpital psychiatrique ou dans un centre de désintoxication.

Avant de choisir l'option de l'hôpital psychiatrique ou du centre de désintoxication (d'addiction) vous devriez prendre contact avec au moins cinq de ces établissements et vous assurez qu'ils sont en mesure de répondre aux questions suivantes:

a. Est-ce qu'ils vont vous proposer et surtout vous permettre d'arrêter votre benzodiazépine lentement?
b. Est-ce que le personnel a une bonne expérience (directe) en matière de sevrage des benzodiazépines?
c. Est-ce que cet établissement à un psychiatre ou un psychologue présent en permanence pour vous apporter du soutien?

Si les réponses à ces questions sont oui, oui et oui, il est probable que vous ayez trouvé le meilleur centre de désintoxication possible. Cependant, il est toujours fortement déconseillé de se sevrer dans un hôpital psychiatrique ou dans un centre spécialisé dans l'addiction sauf si vous faites partie d'un des deux cas de figure exposés plus tôt.
Cela varie énormément. Pour les personnes souffrant de dépendances légères, le processus de sevrage entraînera de 1 à 4 semaines de symptômes. Cela s'applique à la plupart, mais pas à toutes les personnes qui ont pris une benzodiazépine sur une période inférieure à 6 mois. Cela s'applique aussi à un certain nombre de personnes qui ont pris une benzodiazépine pendant plus d'une année.

Pour les personnes souffrant de dépendances sévères (graves), il faudra généralement compter de 6 à 18 mois pour récupérer (sevrage compris). En règle générale, il faudra encore attendre de 6 mois à une année après la fin du sevrage pour voir les symptômes diminuer.

Il existe aussi un phénomène peu commun appelé syndrome de sevrage prolongé (voir plus bas).
De l'opinion des auteurs, toute personne se sevrant d'une benzodiazépine doit résister à tout prix à la tentation d'augmenter temporairement sa dose, excepté si c'est pour éviter des crises de convulsions/d'épilepsie ou la psychose. Si on a une mauvaise discipline personnelle, se donner une seule occasion d'augmenter la dose pour faire face à un événement stressant peut conduire à reproduire ce type d'augmentation trop fréquemment, ce qui mène inévitablement à la rechute totale. Si vous êtes confronté à un événement stressant, mon conseil est d'éviter autant que possible cet événement. Si ce n'est pas possible, assurez-vous d'être accompagné par une personne qui pourra vous aider et vous soutenir et serrez les dents jusqu'à ce que cet événement stressant soit passé.

Il est toujours acceptable de “déraper” (rester à la même dose au lieu de diminuer) pendant un certain temps dans l'optique de vous stabiliser si vos symptômes sont particulièrement sévères.

Si vous sentez que vous devez augmenter légèrement votre dose pour vous stabiliser parce que vous avez fait des diminutions trop rapides, alors faites-le. Cependant, la meilleure solution est d'éviter, en premier lieu, de se sevrer trop vite (voir ci-dessus).
Supporter les difficultés d'un sevrage et gérer toutes les sollicitations de la vie quotidienne est un exercice d'équilibriste très difficile. On ne met jamais assez l'accent sur le fait que le stress peut considérablement aggraver les symptômes de sevrage. Quand on parle de stress, on entend, le stress engendré par le travail, par les relations avec les autres et par tous les autres aspects de la vie. Ce qu'il faut que vous compreniez c'est que pour pouvoir mener à bien votre sevrage, vous allez devoir faire des ajustements dans votre vie. Le nombre d'ajustements à faire dépendra d'une part, de la sévérité de vos symptômes de sevrage et d'autre part du niveau de stress engendré par votre style de vie. Certaines personnes seront capables de travailler pendant la période de sevrage et d'autres pas. Certaines personnes démissionneront de leur emploi, d'autres prendront un congé, d'autres encore continueront à travailler avec une difficulté considérable et d'autres enfin continueront à travailler sans trop de difficultés. Pendant la période de sevrage, le meilleur conseil est de réduire votre niveau de stress au maximum; autant que les exigences de votre vie vous le permettent.
La plupart des médecins qui prescrivent des antidépresseurs pour le sevrage des benzodiazépines, ou pour une toute autre raison, choisissent un antidépresseur de la classe moderne des ISRS (Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine). Cette classe comprend: le Prozac (fluoxétine), le Paxil (Deroxat, Seroxat, paroxétine), le Zoloft (Lustral, sertraline), le Celexa (Seroplex, Cipralex, Lexapro,Cipramil, citalopram) ou le Serzone (nefazodone (qui n'est pas commercialisé en France)).Ou ils vont parfois prescrire un des deux médicaments plus récemment développés: L'Effexor (Efexor, venlafaxine) et le Wellbutrin (Zyban, bupropion). Les médecins prescrivent souvent ces médicaments en particulier, car en plus de leurs propriétés antidépressives, ils sont reconnus pour leurs propriétés anxiolytiques (contre l'anxiété). Ironiquement, tous ces médicaments sont connus pour augmenter le niveau d'anxiété et d'agitation, bien que cet effet secondaire diminue après les premières semaines d'utilisation. Même les ISRS comme le Paxil (Deroxat, paroxétine) et le Zoloft (Lustral, sertraline) qui sont sensés avoir un effet sédatif primaire sont souvent à l'origine de l'augmentation de l'anxiété pendant le sevrage. Cette augmentation d'anxiété peut être une des raisons pour lesquelles les personnes qui font un sevrage des benzodiazépines stoppent souvent l'usage de ces médicaments après une courte période de temps.

Parmi les personnes qui ont pris des antidépresseurs sur une longue période de temps pendant le sevrage sont mitigées. Certains semblent en avoir tiré un certain bénéfice pendant que d'autres non. D'autres encore ont trouvé que leurs symptômes en avaient été empirés. D'une manière générale et étant donné le risque de complications que peuvent créer les antidépresseurs, ces derniers ne devraient être pris que lorsque il y a risque de suicide. Penser ou même être obsédé par des idées suicidaires, ne veut pas dire qu'il y a risque de passage à l'acte. Par contre, si vous sentez que sans une forme d'intervention pharmacologie vous allez passer à l'acte, là, il y a risque de suicide. Dans tous les autres cas, il est généralement conseillé d'éviter de prendre des antidépresseurs pendant le sevrage.

Un autre problème est que la plupart des antidépresseurs sont connus pour être addictifs et entraîner une dépendance. En fait, il existe certaines preuves qui montrent que dans un grand nombre de cas, les symptômes de sevrage des antidépresseurs peuvent être identiques et même plus prononcés que ceux engendrés par le sevrage des benzodiazépines. (Voir la page du site suivant: www.benzo.org.uk/ads.htm).

Il existe quelques témoignages épars de personnes ayant trouvé un certain bénéfice en utilisant une certaine classe plus ancienne d'antidépresseurs autrefois connus sous le nom d'antidépresseurs tricycliques. Un de ces antidépresseurs tricycliques a comme molécule active la doxépine (Sinequan, Adapin, Zonalon, Triadapin) qui a un effet sédatif (primaire) contrairement à l'effet stimulant des ISRS. Les antidépresseurs tricycliques ont aussi leur lot de complications et d'effets secondaires. Consultez votre médecin et regardez avec lui la liste des contre-indications des antidépresseurs tricycliques afin d'être sûr que vous n'êtes pas sujet à l'une de ces contre-indications qui pourrait être à l'origine de complications si vous utilisez un tel médicament. Comme pour les ISRS, certains antidépresseurs de cette classe sont connus pour avoir un effet sédatif (primaire), alors que d'autres auront un effet stimulant.

Le meilleur conseil avec les antidépresseurs ou avec tout autre produit que vous pourriez ajouter à votre sevrage est d'être prudent. Si vous décidez de prendre un antidépresseur, il est recommandé de prendre une très petite dose au début pour voir comment vous tolérez ce produit avant d'augmenter la dose à la quantité prescrite par votre médecin. www.benzo.org.uk/ads.htm
Il en existe plusieurs. Et votre médecin pourra vous en proposer un ou même plusieurs. Encore une fois, le meilleur conseil qu'on puisse vous donner est d'y aller avec prudence et de faire des recherches attentives sur le médicament que vous envisager de prendre. En voici quelques uns:

Tegretol (carbamazépine): est un médicament anti-épileptique. Certaines études montrent que ce médicament pourrait réduire efficacement certains symptômes de sevrage physiques. D'autres études montrent qu'il est inefficace. Les témoignages concernant le Tegretol sont donc partagés.

Neurontin (gabapentine): est (premièrement) un antidouleur et est utilisé comme adjuvant des médicaments anti-épileptique. Le Neurontin a été utilisé pour soulager certains symptômes de sevrage. Les témoignages sont mitigés et trop peu nombreux pour en tirer des conclusions fiables.

Les bêta-bloquants (par exemple: le Inderal): ils peuvent aider aussi bien en cas de palpitations cardiaques et d'hypertension, que dans le cas de tremblements. Certains bêta-bloquants peuvent traverser la barrière sang/cerveau et peuvent donc être légèrement addictifs, bien que la littérature médicale officielle dise qu'ils ne le sont pas. Cependant, cette même littérature dit de ne pas cesser brutalement de les prendre. Ne prenez pas de bêta-bloquants à moins d'être sévèrement touché par un des symptômes cités plus haut. Et même dans ce cas, vous ne devriez les prendre qu'à la plus petite dose possible ou même qu'occasionnellement lorsque les symptômes apparaissent. Les bêta-bloquants ne réduisent pas directement l'anxiété, mais ils peuvent alléger certains symptômes physiques liés aux attaques de panique, ce qui, indirectement peut être lié à la réduction du niveau de l'anxiété.

Dans certaines études, il a été mentionné que la tiagabine (Gabitril) et peut-être aussi la prégabaline (Lyrica) pourraient aider lors des problèmes de sommeil et d'anxiété liés au sevrage. Cependant, aucun essai clinique n'a été fait à ce sujet et on ne sait pas dans quelles mesures ces produits pourraient être eux-mêmes à l'origine des symptômes de sevrage.

En pratique, aucun médicament supplémentaire n'est nécessaire pendant le sevrage lorsque la benzodiazépine est diminuée lentement.

Oui, le BuSpar (buspirone) qui est couramment prescrit contre l'anxiété, est totalement inefficace pour alléger les symptômes de sevrage. Cette conclusion a été étayée par diverses études (par exemple: les travaux de la Prof. Ashton: Ashton CH Buspirone in Benzodiazepine Withdrawal, 1991 (=le buspirone pendant le sevrage des benzodiazépines, 1991)). De plus, la Prof. Asthon n'a jamais entendu parler d'un seul témoignage où des personnes ayant pris du buspirone pendant leur sevrage ont en tirer un quelconque bénéfice. Voici encore quelques produits qui n'ont montré que peu, voire pas de valeur dans les tentatives de sevrage: la clonidine (Catapres, un anxiolytique utilisé parfois dans le sevrage alcoolique), la nifedipine (Adalat) et l'alpidem.
Peut-être. L'expérience de chacun en la matière est différente. L'acupuncture, les massages et la chiropratique (kiné) sont souvent cités, mais il n'existe que peu de données concluantes montrant leur efficacité dans le soulagement des symptômes de sevrage. Tout comme les plantes médicinales, les substances citées ci-après ont été mentionnées par une personne ou une autre comme ayant été occasionnellement utiles pour soulager les symptômes: La Valériane, le Kava Kava, le Millepertuis (St. John's Wort), 5HTP, SAMe (S-adénosylméthionine), la Mélatonine, le GABA, la Camomille et le Rescue Remedy*** (Remède d'urgence, Fleurs de Bach).

A quelques exceptions près, la majorité de ces produits se sont révélés utiles dans quelques cas seulement, alors qu'un certain nombre de personnes ont vus leurs symptômes de sevrage être exacerbés par la prise de un ou de plusieurs de ces substances. Parmi l'ensemble des produits cités, seuls deux se sont révélés utiles pour un grand nombre de personnes: Le thé à la Camomille et le Remède d'urgence*** (Rescue Remedy). Gardez à l'esprit que même si ces produits à base de plantes peuvent aider, elles ne fonctionneront que sur des symptômes légers. Par exemple: l'infusion de camomille pourra soulager d'une légère agitation, mais ne pourra pas vous sortir d'une grosse attaque de panique. Cependant, il existe des méthodes de respiration et de relaxation qui peuvent aider à atténuer les crises d'angoisse et les attaques de panique.

Il a été constaté que le Kava créait plus de réactions indésirables que les autres substances précédemment citées et c'est donc par conséquent le produit le moins recommandé de la liste. Cependant, des effets secondaires indésirables ou une inefficacité complète ont été rapportés par une personne ou par une autre pour tous ces remèdes à base de plantes. Les remèdes à base de plantes sont généralement peu ou pas réglementés. Occasionnellement, un rapport expliquant que ces substances contiennent des toxines est publié, mais, ces dernières années, c'est devenu très rare dans les pays industrialisés à cause de l'attention accrue des média sur les médicaments homéopathiques.

Il est aussi important de comprendre que ces plantes médicinales sont des médicaments. Ces plantes contiennent des substances organiques bioactives qui peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique (barrière sang/cerveau) et agir sur votre cerveau comme les drogues de synthèse. En fait, de nombreux produits pharmaceutiques sont des versions synthétisées de substances bioactives naturellement présentes dans les plantes ou dans le corps des animaux. La différence est que vous obtenez une pureté plus élevée de la substance dans sa forme synthétisée que dans sa forme organique.

Les plantes peuvent aussi avoir des effets secondaires et des effets toxiques. Heureusement, la plupart des médicaments à base de plante sont très peu dosés en principe actif (faible puissance d'action) et ils sont bien tolérés et non-addictifs (ne provoquent pas d'accoutumance).

Cependant, il est important de commencé avec une faible dose et d'être très attentif aux réactions du corps quand vous prenez une remède à base de plante. Vous devez procéder de la même manière que si vous preniez un médicament de synthèse. D'une manière générale, vous allez rapidement savoir si vous tolérez une substance en particulier: Vous serez fixé très peu de temps après avoir commencé à prendre le produit et même souvent dès la première prise.

Cette FAQ n'est ni pour ni contre les remèdes à base de plante. Elle ne recommande ni positivement , ni négativement l'usage de médicaments à base de plantes pour les problèmes d'anxiété tels que le trouble d'anxiété généralisée (TAG) et le trouble panique (TP). Cette FAQ parle de la dépendance aux benzodiazépines et du sevrage et non des traitements alternatifs pour les problèmes d'anxiété. La seule opinion qu'on laisse entendre ici est que certaines personnes ont trouvé une forme de soulagement en utilisant certaines de ces plantes pendant leur période de sevrage. Un grand nombre de personnes, si ce n'est toutes, n'ont ressenti aucun soulagement en utilisant ces remèdes.

En règle générale, les médicaments à base de plantes sont plus sûrs à utiliser pendant le sevrage que les médicaments synthétiques. Par conséquent, vous feriez mieux d'envisager cette possibilité avant d'essayer un autre médicament synthétique potentiellement addictif (à l'origine d'une dépendance). Cependant, gardez à l'esprit que même si ces remèdes à base de plante peuvent vous apporter une certaine forme de soulagement, il n'existe pas de panacée en matière de symptômes de sevrage des benzodiazépines, seul le temps vous permettra de récupérer.

*** Rescue Remedy est un nom de produit.
Vous ne devriez absolument pas consommer de caféine pendant le sevrage des benzodiazépines. C'est un stimulant et il est connu pour aggraver les symptômes de sevrage. Si vous prenez de la caféine pour contrer vos migraines, essayez de trouver un autre remède ne contenant pas de caféine. Vous devriez aussi vous abstenir de consommer toutes autres formes de stimulants. Par exemple, évitez d'utiliser des médicaments décongestionants non-sédatifs (non-drowsy decongestants) qui contiennent de la pseudo-épinéphrine, car cette substance est un stimulant qui peut augmenter le niveau d'agitation, ce qui est vraiment la dernière chose dont vous avez besoin pendant un sevrage.
Il existe un nombre considérables de preuves, sous forme de témoignages de personnes en sevrage, que le sucre exacerbe les symptômes de sevrage. Dans son livre “Free Yourself From Tranquilizers” (Libérez-vous de vos tranquillisants), Shirley Trickett indique que le sevrage des benzodiazépines provoque de l'hypoglycémie. C'est une théorie qui pourrait expliquer pourquoi le sucre peut poser des problèmes pendant le sevrage. Une autre explication pourrait être que le sucre stimule la production d'adrénaline: De la même manière que le sucre peut être à l'origine de l'hyperactivité des enfants, il peut être à l'origine d'une agitation accrue pendant le sevrage.

Quelle que soit la raison, il existe assez de preuves parmi les témoignages qui montrent que la consommation de sucre, surtout en grande quantité, peut grandement compliquer le sevrage.
Il n'est vraiment pas conseillé de consommer de l'alcool, même en petite quantité, pendant le sevrage des benzodiazépines. Un grand nombre de personnes disent que l'alcool est un sédatif qui devrait réduire l'anxiété, mais qui en fait aggrave les symptômes de sevrage et en particulier les symptômes de déréalisation et de dépersonnalisation.

Même si vous trouvez que l'alcool a un effet calmant sur vos symptômes de sevrage, la consommation régulière d'alcool crée une toxicité qui va très certainement rallonger le processus de récupération. Et même si vous êtes capable de vous sevrer complètement des benzodiazépines en consommant régulièrement de l'alcool, ce qui est peu probable, il y a toutes les chances que vous ayez remplacé une dépendance par une autre.
Tout d'abord, vous devriez boire beaucoup de liquide, probablement le double de votre consommation ordinaire. Certaines personnes pensent que cela peut accélérer le processus de récupération. Les preuves ne sont pas concluantes. Cependant, boire de grandes quantités de liquide aide à éliminer les toxines de l'organisme et est en général bon pour la digestion. Même si cela n'apporte pas de soulagement pendant le sevrage, boire beaucoup est en général une pratique saine.

Quant à la nourriture, il existe beaucoup de théorie sur ce qu'il faut ou ne faut pas consommer pendant le sevrage. Certaines personnes développent des fixations/obsessions sur leur régime alimentaire pendant leur sevrage et associent chaque nouveau symptôme de sevrage à ce qu'elles viennent de manger et en concluent que cet aliment doit être évité pendant le sevrage.

Dans son livre “Free Yourself From Tranquilizers”, Shirley Trickett (voir plus haut) recommande de suivre un régime hypoglycémique. Cela consiste à manger 3 petits repas par jour et de prendre au moins 2 à 3 collations espacées entre chaque repas. Le régime se compose des 3 nutriments suivants à consommer à parts égales: hydrates de carbone complexes, protides (protéine) et de lipides en y ajoutant très peu voire pas de sucres rapides.

Quelle que soit l'alimentation que vous jugez comme appropriée, le plus important est de manger sainement pendant le sevrage. Bien que les preuves concernant l'effet d'un aliment par rapport à un autre ne soit pas concluantes, il existe des preuves solides qui montrent que manger sainement facilite le sevrage. Vous pouvez voir ça autrement: quand vous mangez de la junk food (fast-food, pizza, chips, etc...), votre corps se rebelle et le fait savoir en vous causant un certain inconfort. Tout cela est vrai même en temps normal quand vous n'êtes pas en sevrage, alors c'est d'autant plus vrai en période de sevrage parce que votre corps est déjà en état de stress et traumatisé. Il est pratiquement certain que ce traumatisme sera aggravé par une mauvaise alimentation.

Il existe une grande variété d'opinions sur ce qui est une bonne alimentation pendant le sevrage et parler de toutes ces discussions dépasse le cadre de cette FAQ.
La nicotine est la principale drogue contenue dans le tabac et bien que sa structure chimique et son mécanisme d'action soient différents de ceux des benzodiazépines, comme elles, elle est addictive et rend dépendant. Contrairement aux benzodiazépines, le principal symptôme de sevrage de la nicotine est l'état de manque. Cependant, d'autres symptômes, dont notamment l'agitation et l'insomnie, ont été signalés comme symptômes de sevrage lors de l'arrêt de la nicotine. Par conséquent, il est déconseillé de vous sevrer de la nicotine pendant le sevrage des benzodiazépines. Si vous envisagez d'arrêter de fumer (ce qui est toujours une bonne idée pour votre santé), il est préférable de le faire AVANT de commencer votre sevrage des benzodiazépines. Si vous n'y parvenez pas, il est préférable d'attendre d'avoir complètement récupérer de votre sevrage des benzodiazépines, avant d'arrêter de fumer.

La seule exception à cette ligne directrice concerne les femmes enceintes. Si vous êtes enceinte, il est essentiel que vous arrêtiez de fumer immédiatement. Le sevrage des benzodiazépines devrait également être fait pendant la grossesse, car il existe des preuves claires et évidentes que les enfants nés de parents dépendants aux benzodiazépines peuvent souffrir de symptômes “compatibles” avec des symptômes de sevrage des benzodiazépines. Si vous êtes dépendante d'une benzodiazépine et que vous attendez un enfant, un sevrage plus rapide que la normale est conseillé et souhaitable. Le sevrage pendant la grossesse, comme dans toutes les autres situations, doit être fait en concertation étroite avec un médecin qui connaît bien les problèmes liés à la dépendance aux benzodiazépines.
Oui. Dans diverses études, il a systématiquement été constaté que les exercices aérobiques réduisent à la fois l'anxiété et la dépression. Un certain nombre de personnes pensent que la pratique d'exercices aérobiques peuvent même raccourcir la durée du sevrage.

Il est souvent difficile pour les personnes en sevrage de pratiquer des exercices aérobiques intenses, parce que ces derniers provoquent un afflux d'adrénaline qui peut accentuer les symptômes de sevrage. Dans certains cas, des personnes ont même rapporté avoir eu des attaques de panique après avoir pratiqué une activité aérobique violente. Si vous êtes incapable de pratiquer une activité aérobique intense, il est recommandé de vous engager dans des exercices avec un impact aérobique plus faible. La marche rapide est une très bonne forme d'exercice aérobique et certaines personnes ont rapporté avoir ressenti un effet calmant immédiat après l'avoir pratiqué. Les sports de moyenne intensité, comme la natation, sont aussi une très bonne option.
A ce sujet, les opinions varient. Bien que le fait de prendre des médicaments (en vente libre) ayant des propriétés sédatives, ne devrait pas ralentir le processus de récupération, de nombreuses personnes pensent que prendre pratiquement n'importe quelle autre drogue pendant le sevrage aggrave leurs symptômes. Cependant beaucoup d'autres personnes ont constaté que diverses autres médicaments synthétiques et organiques sont utiles dans les problèmes de sommeil. Ceci inclut, mais la liste n'est pas exhaustive, les antihistaminiques (comme le Benadryl (diphenhydramine)), la Dramamine (dimenhydrinate), la valériane, le 5HTP, la camomille, le lait chaud et la mélatonine.

Il est important d'être prudent quand vous décidez d'ingérer une substance psychoactive pendant votre sevrage, que celle-ci soit synthétique ou organique. Par conséquent, il est plus prudent d'éviter de prendre des somnifères si vous souffrez uniquement d'insomnies légères. Toutefois, si vous souffrez d'insomnie sévère, comme c'est souvent le cas à certaines étapes du sevrage, vous voudrez peut-être envisager de prendre un ou plusieurs somnifères, d'autant plus qu'une longue privation de sommeil peut aggraver fortement les symptômes de sevrage.

Cela va sans dire que vous ne pouvez pas prendre une autre benzodiazépine pour vous aider à dormir. Cela pourrait être efficace pour dormir, mais cela équivaudrait à augmenter votre dose et à inverser votre processus de sevrage. La même chose est vraie, à des degrés différents, en ce qui concerne les barbituriques, l'alcool, les opiacées et les narcotiques.

Vous devriez aussi éviter les médicaments sédatifs comme l'Ambien (zolpidem) et l'Imovane (zopiclone) qui sont chimiquement différents des benzodiazépines, mais qui agissent par des mécanismes semblables et qui ont les mêmes effets sur l'organisme.

N'importe lequel des produits sédatifs mentionnés plus haut (médicament sédatif en vente libre ou sédatif à base de plante) peut être utile. Cependant, il a souvent été observé qu'une tolérance aux effets sédatifs de ces produits peut rapidement se développer, y compris pour la mélatonine (par exemple). Il est donc recommandé d'alterner entre plusieurs de ces produits sédatifs, de sorte qu'aucun ne soit employé plus de deux à trois fois par semaine.

Il est important de noter que pratiquement tous les tranquillisants, y compris les antihistaminiques, peuvent produire des réactions paradoxales comme de l'agitation et peuvent augmenter l'insomnie chez certains utilisateurs. Si vous sentez qu'une des substances que vous prenez pour vous aider à dormir aggrave vos symptômes de sevrage, arrêter immédiatement de la prendre.
Beaucoup de personnes souffrent de douleurs musculaires et articulaires pendant le sevrage. Cela peut se produire à des degrés divers. Seulement une très petite fraction de personnes ont signalés des réactions contraires à la prise d'analgésiques en vente libre. Ceux-ci devraient être utilisés en premier recours. N'utilisez pas d'analgésiques prescrits sur ordonnance sauf si votre douleur est très invalidante.
Il existe certaines preuves que les antibiotiques, en particulier les quinolones (par exemple, la Ciprofloxacin (Cipro)) peuvent compliquer le sevrage. Un nombre considérable de personnes en sevrage des benzodiazépines ont rapporté avoir eu des réactions contraires et des effets secondaires graves après avoir utilisé cette classe de médicament. Il existe des rapports similaires de personnes prenant encore ce médicament, ainsi que de personnes souffrant de symptômes de post-sevrage. Le fait que ces antibiotiques affectent le système nerveux central (SNC) explique certainement ce phénomène. Les personnes souffrant de symptômes de sevrage dus aux benzodiazépines (y compris de problème de tolérance), ont également tendance à avoir un système immunitaire affaibli. Certaines personnes ont même refusé de prendre des antibiotiques pour soigner une pneumonie, ce qui est déconseillé et potentiellement mortel. Toutefois, les antibiotiques ne doivent être pris par les patients sous benzodiazépines que lorsqu'il y a un risque vital. L'utilisation d'antibiotiques plus anciens qui n'affectent pas le système nerveux central (SNC) est toujours conseillé.
Il n'y a aucun moyen de le savoir. Parfois, les symptômes commencent à diminuer avant même la fin du sevrage, parfois les symptômes diminuent très peu de temps après la fin du sevrage et parfois, il faut attendre un certain temps après le fin du sevrage pour voir les symptômes diminuer.

Dans tous les cas, la chose importante à retenir est que le processus de guérison avance, qu'il soit immédiatement visible ou non, et que vous finirez par commencer à vous sentir mieux.
C'est une expérience classique. La récupération après le sevrage des benzodiazépines se fait par à-coups. Le fait que vous ayez éprouvé un certain soulagement pour un temps signifie que vous allez le ressentir à nouveau. Avec le temps, ces épisodes (douloureux) récurrents vont s'espacer de plus en plus et diminuer en intensité. Malheureusement, le sevrage des benzodiazépines vous laisse vulnérable au stress pendant un assez long moment et même une fois que vous avez presque complètement récupéré. Un grand nombre de personnes qui se sentaient remises de leur sevrage depuis plus de six mois ont soudainement ressenti des symptômes de sevrage intenses provoqués par des événements stressants et/ou traumatisants. Si longtemps après avoir terminé votre sevrage, vous continuez à souffrir des problèmes d'anxiété permanente, il est conseillé d'aller consulter un spécialiste. Cela ne signifie pas que vous ne souffrez plus de symptômes de sevrage. Cela signifie simplement que le but premier de vous sevrer est de trouver d'autres méthodes moins toxiques pour gérer vos problèmes d'anxiété.
Le syndrome de sevrage prolongé est un phénomène dont il n'existe pas une définition simple et unique. Un grand nombre de personnes, y compris presque la moitié de la communauté médicale, n'ont aucune expérience de la dépendance aux benzodiazépines et donc ne comprennent pas ce phénomène et ne reconnaissent aucune forme de syndrome de sevrage persistant au-delà de 30 jours.

Une partie du problème vient du fait que le médecin moyen rencontre très peu de personnes présentant une grave dépendance aux benzodiazépines et quand il en rencontre, il interprète (diagnostique) souvent mal les symptômes présents. Une autre partie du problème vient des statistiques. En effet, ces dernières montrent que 70% des personnes dépendantes aux benzodiazépines sont capables de se sevrer en moins d'un mois. Cependant, il est important de comprendre que cette statistique inclut un grand nombre de personnes qui n'ont pris des benzodiazépines que pendant quelques semaines ou quelques mois. En réalité, pour les personnes qui ont pris des benzodiazépines pendant des années, la durée normale de sevrage se situe entre 6 à 18 mois. Pour les médecins qui n'ont vu que peu de personnes se trouvant dans ce cas de figure, le scénario est vu comme “prolongé” étant donné, que pour eux, les symptômes de sevrage ne persistent pas au-delà de 30 jours (comme c'est le cas pour pratiquement toutes les autres classes de médicaments).

Pour les victimes qui s'en sont sortie et les quelques médecins qui comprennent vraiment ce qu'est la dépendance aux benzodiazépines, il est clair qu'une période de 6 à 18 mois est nécessaire pour se sortir d'une grave dépendance aux benzodiazépines. Voici la définition large que ces personnes donnent au syndrome de sevrage prolongé:

Le syndrome de sevrage prolongé est un ensemble de symptômes (significatifs, invalidants et continus (symptômes qui ne sont pas mineurs et qui n'apparaissent pas seulement de temps en temps)) qui persistent après plus d'une année d'arrêt complet de la drogue (des benzodiazépines).

Une des vraies ironies ici est que pendant que les “ignorants” débattent pour savoir si le scénario très commun d'une période de sevrage de 6 à 18 mois est un phénomène réel, il y a un débat au sein des victimes qui s'en sont sortie et des médecins spécialistes de l'addiction pour savoir si le syndrome de sevrage prolongé (symptômes persistants au-delà de ~ 18 mois) existe vraiment. La plupart des personnes connaissant bien la dépendance aux benzodiazépines croient que le syndrome de sevrage prolongé existe.

La Prof. Ashton et beaucoup d'autres pensent que ce phénomène est réel. Quelles en sont les causes, pour l'instant, nous ne le savons pas. Cependant, il y a deux choses qu'il faut garder en tête concernant le syndrome de sevrage prolongé.

Premièrement, même si vous faites partie des personnes ayant développé une dépendance grave, la probabilité statistique que vous souffriez d'un syndrome de sevrage prolongé est assez petite: probablement moins de 1 sur 10. Si cela fait plus de deux ans que vous vous êtes sevré et que, occasionnellement vous souffrez de symptômes légers, il ne s'agit pas de syndrome de sevrage prolongé: C'est le cas le plus fréquent. Si vous souffrez de symptômes importants et invalidants au-delà d'une année après l'arrêt, on parlera de syndrome de sevrage prolongé: ce n'est pas fréquent, mais pas impossible.

Deuxièmement, gardez à l'esprit qu'il n'existe aucune preuve que le syndrome de sevrage des benzodiazépines soit permanent et reste à jamais. Même dans les rares cas où les symptômes de sevrage persistent pendant des années, ils diminuent au fil du temps jusqu'à disparaître.

Comme pour votre sevrage, ne vous préoccupez pas de savoir si vous allez souffrir ou non du syndrome de sevrage prolongé. Vous n'en souffrirez probablement pas et même si cela arrive, c'est quelque chose qu'il faut gérer quand et si ça arrive.
C'est un choix personnel et les opinions varient considérablement au niveau de la communauté des personnes qui sont en voie de rétablissement ou se sont rétablies (recovery community). Certains estiment que les personnes ont une dépendance aux benzodiazépines ne sont pas des toxicomanes. Ce sont plutôt des personnes qui ont pris leurs médicaments en suivant les instructions fournies par leur médecin. Ce sont des personnes qui se sont vues prescrire ces médicaments pour des problèmes médicaux spécifiques (physique et/ou psychologique). Ce sont des personnes qui n'ont jamais dépassé la dose recommandée, qui n'ont jamais connu de “hauts” ou des intoxications par la drogue et qui n'ont jamais eu une envie particulière/impérieuse (craving) pour cette drogue. C'est là que le terme “toxicomane accidentel” (accidental addict) trouve son origine. Souvent, les personnes qui ont ce profil trouvent que les programmes en 12 étapes comme celui proposé par les narcotiques anonymes (NA) ne sont pas adaptés à leur cas, parce que ces programmes sont destinés à conditionner les gens à éviter les comportements abusifs. Les personnes souffrant d'une dépendance aux benzodiazépines sont souvent à la recherche de soutien et de conseils sur la façon de gérer leur syndrome de sevrage et non d'une formation sur la façon d'éviter les abus de drogue.

D'autres encore estiment que non seulement ces programmes les ont aidés, mais qu'en plus ils les ont gardés en vie et que sans eux, ils ne seraient plus là. Il est important de noter qu'un pourcentage important de personnes dépendantes des benzodiazépines présentent des schémas d'abus (des comportements de type addictif). Les signes les plus clairs de ces comportements “addictifs” est la prise de doses allant bien au-delà de la dose prescrite par le médecin et/ou des antécédents d'abus d'autres drogues (prises avant ou pendant la consommation de benzodiazépines). Le programme en 12 étapes des NA est peut-être le plus approprié pour les personnes de cette catégorie.

Un élément que certaines personnes ont trouvé utile pendant la processus de sevrage est la spiritualité. Par exemple, une connexion avec une certaine forme de puissance supérieure. D'autres personnes ont trouvé que le programme en 12 étapes des NA (Narcotiques anonymes) les a aidé à comprendre l'importance de la spiritualité. D'autres encore ont trouvé leur propre forme de spiritualité sans l'aide d'un tel programme.
La Professeure C Heather Ashton MD 1, FRCP 2 est une pharmacologue britannique (experte en médicaments psychiatriques) qui dirigeait le clinique de sevrage des benzodiazépines de Newcastle, en Angleterre, de 1982 à 1994. Durant ces années, elle a aidé plus de 300 personnes à se sevrer des benzodiazépines avec un taux de succès élevé. Son diplôme de Docteur en Médecine (MD) est un doctorat en médecine de l'Université d'Oxford. Un de ses articles (http://www.benzo.org.uk/ashbzoc.htm) est une observation des résultats obtenus avec ses 50 premiers patients. Dans cette étude, seuls trois patients ont rechuté, les autres se sont sevrés obtenant des résultats à long terme variés, mais plutôt positifs. La Professeure Ashton est sans doute l'une des sommités mondiales en ce qui concerne la dépendance aux benzodiazépines et le rétablissement (après consommation de benzodiazépines).

La Professeure Ashton a presque toujours fait passer ses patients au Valium (substitution), à moins, bien sûr, que le Valium soit la drogue à laquelle ils sont dépendants. Elle recommande également de faire un sevrage très lent.

Elle a écrit un manuel pour les victimes des benzodiazépines. Il est disponible sur Internet à l'adresse suivante: www.benzo.org.uk/manual/index.htm . Ce manuel est une excellente source d'informations pour quiconque souhaite commencer un processus de sevrage. La Professeure Ashton n'est pas la seule experte sur le sujet, mais elle est une des plus compétentes. Elle est bien plus informée que l'auteur (de la FAQ).
Oui, il y en a beaucoup. Veuillez vous référer aux pages suivantes de ce site:

* Comprehensive Links Page: http://www.benzo.org.uk/links2.htm
* Support & Contacts: http://www.benzo.org.uk/support.htm
* Benzo Books & Others Resources: http://www.benzo.org.uk/bzbz.htm
* Professor Heather Ashton: http://www.benzo.org.uk/profash.htm
* Doctors & Experts: http://www.benzo.org.uk/docs.htm

Nous encourageons le lecteur à faire ses propres recherches, car il existe certainement encore plus de documentation pertinente à ce sujet, que ce soit sur papier ou sur Internet. Ray Nimmo