Est-ce qu’il est possible de ne pas avoir de symptômes de sevrage en ne suivant pas la méthode de la Prof. Ashton?

Question de N: Est ce que certaines personnes qui prennent certains psychotropes et qui se sevrent en ne suivant pas le protocole du professeur Ashton peuvent ne pas avoir de symptomes de sevrage? D’après tout ce que j’ai lu sur ton livre et celui du professeur Ashton, il y’a toujours des symptômes quelle que soit la manière de se sevrer.Parce qu’ lorsque j’ai poser la question au psychiatre qui me suit, il m’a repondu qu’il n’y avait pas de symptomes de sevrage…J’aimerai avoir ton avis. Merci pour ton combat et d avoir eu le courage d’écrire ce livre avec Thérèse.Bis


D’après mon expérience, il y a symptômes de sevrage s’il y a dépendance. Lorsque la dépendance (pharmacologique/ physique) s’est installée, alors lorsqu’on retire le psychotrope, les symptômes de manque peuvent se manifester. En réalisant un sevrage lent et méthodique, on arrive à réduire l’intensité des symptômes de sevrage au maximum.
Mais en effet, pour moi, dès que la dépendance physique s’est installée, les symptômes de sevrage sont présents. La dépendance pharmacologique à la substance est la condition suffisante et nécessaire pour que les symptômes de sevrage se manifestent.
Bien sûr, comme les firmes pharmaceutiques nient l’existence d’une dépendance physique à ces produits, ils ne peuvent que dire que l’arrêt de leurs produits est susceptible de provoquer des symptômes de sevrage.

Pour répondre à ta question, je pense que les seules personnes qui ne développent pas de symptômes de sevrage sont celles dont l’organisme n’a pas encore développé une dépendance physique au produit. Généralement, ce sont des personnes qui ont pris des produits très peu de temps (une semaine ou deux). D’ailleurs les études réalisées par les firmes pharmaceutiques sur ce type de substances ne sont réalisées que sur de courtes durées (un mois). Par conséquent, soit l’organisme des sujets ne développent pas encore de dépendance, soit elle est faible et « passe inaperçue » dans les études (et je suppose que les symptômes de manque sont fréquemment interprétés autrement).

En conclusion, je pense en effet qu’il y a toujours de symptômes de sevrage quelle que soit la manière de se sevrer si la dépendance physique (pharmacologique) au produit est installée.
Ensuite, je pense que l’intensité des symptômes peut être plus ou moins grande et que cette dernière va dépendre de la méthode de sevrage utilisée: un sevrage brutal laissera apparaître des symptômes de sevrage de forte intensité, alors qu’un sevrage lent, systématique et adapté à la personne, permettra d’avoir un certain contrôle sur l’intensité des symptômes au point que pour certains, elle sera quasi insignifiante faisant peut-être croire à tort, qu’il n’y a pas de dépendance (ou de symptômes de sevrage).

Je te renvoie à la page du Manuel de Sevrage des Psychotropes qui aborde le phénomène de dépendance, ainsi que la page sur le sevrage.

http://psychotropes.info/…/Manuel_de_sevrage_des…

Pages: 9 à 12 (pour une vision globale du sujet)

Comment basculer les gouttes entre les prises?

Par exemple, si vous voulez basculer des gouttes du matin vers le soir : faire glisser une goutte après l’autre sur un palier de 3 jours en moyenne. En procédant par exemple comme suit:

  1. Le matin 10 gouttes et le soir 15 gouttes (= 25 gouttes journalières)
  2. Pendant 3 jours: prendre 9 gouttes le matin et 16 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)
  3. Puis pendant 3 jours: prendre 8 gouttes le matin et 17 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)

Lorsqu’on bascule des gouttes d’une prise à l’autre, on garde la même dose journalière, mais on en modifie la répartition afin d’atténuer les symptômes de sevrage.

Symptômes de sevrage : Comment répartir les prises pour atténuer les symptômes ?

Lorsqu’on ressent plus de symptômes de sevrage le soir ou au contraire le matin, il peut être judicieux de répartir la dose journalière différemment entre les prises.

Il est ainsi intéressant de basculer des gouttes de la prise du matin vers celle du soir ou de la prise du soir vers celle du matin en vue d’adapter l’apport et l’effet de la benzodiazépine (ou d’un des autres psychotropes) à la réponse physiologique de l’organisme.

Par exemple, si dans les symptômes de sevrage présents, l’insomnie prédomine, il est pertinent de prendre la majeure partie de la dose le soir, alors que si c’est plus difficile le matin, il est approprié de prendre la dose dès le lever. Dans cette dernière situation, attention toutefois à ne pas prendre une trop grande dose au lever au risque de devenir somnolent en matinée.

 

Comment basculer les gouttes entre les prises?

 

Fin de sevrage : à quelle dose journalière est-il possible de finir le sevrage?

Est-ce qu’il est recommandé de poursuivre les diminutions jusqu’à 0, c’est-à-dire jusqu’à la dose journalière 0 ? À quelle dose journalière est-il recommandé de ne plus poursuivre les diminutions et de terminer le sevrage ?

Selon Ashton (2002 ; Manuel Ashton, chapitre II), la crainte de ne pas savoir comment on va réagir sans aucune drogue, est ce qui peut rendre difficile de sauter le pas et d’arrêter de prendre les quelques derniers milligrammes. Toutefois, la Prof. Ashton ajoute que la phase finale peut se révèle souvent étonnamment facile, car les gens sont généralement heureux de ressentir cette nouvelle sensation de liberté. Finalement, la Prof. Ashton explique que dans tous les cas, le 1 mg ou les 0.5 mg par jour de diazépam qui sont absorbés à la fin du programme de sevrage n’ont que peu d’effet si ce n’est celui de vous garder encore sous leur dépendance. La Prof. Ashton conclut en soulignant qu’il ne faut pas être tenté de réduire la dose à 0.25 mg par mois, mais qu’il faut faire le saut lorsque les 0.5mg par jour sont atteints.

Nous voyons que la Prof. Ashton ne recommande donc pas de poursuivre les diminutions jusqu’à la dose 0, mais recommande de terminer le sevrage à 0.5 mg de diazépam (Valium).

D’après nos constatations et très logiquement, il est possible d’arrêter les autres benzodiazépines à la dose équivalente à celle du Valium, à savoir aux doses équivalentes à 0.5 mg de diazépam.

Par exemple la dose équivalente du bromazépam (Lexomil) est :

0.50 mg de diazépam = 0.28 mg de bromazépam

Théoriquement, il est donc possible de finir le sevrage du bromazépam lorsque les 0.28 mg sont atteints. C’est exactement ce que nous avons constaté sur le forum, les membres terminent leur sevrage du bromazépam (=Lexomil) aux alentours de cette dose de 0.28 mg.

Dose journalière à laquelle il est possible et recommandé d’arrêter le sevrage

Pour les benzodiazépines à demi-vie longue, il est possible d’arrêter le sevrage à :

1.5 gouttes de Lysanxia (= 0.75 mg de Lysanxia)
1.5 gouttes de Valium (= 0.5 mg de Valium)

Pour les benzodiazépine à demi-vie courte, il est possible d’arrêter le sevrage à :

0.25-0.30 mg de Lexomil

Les diminutions: résolution des problèmes techniques

Comprimés: balance de précision pour faire les diminutions

S’aider d’une balance de précision.

Il suffit de peser le cachet et de calculer le pourcentage à partir du poids du cachet. Tu le limes ou tu le réduis en poudre.

Choix de la balance de précision: prendre une balance numérique qui pèse par paliers de 0,001 grammes (1 milligramme)

Comprimés: couper, écraser, limer, râper, broyer, dissoudre,…?

L’écraser ou pas l’écraser?

L’écraser, je pense que tu as plus de risque de perdre de la poudre et c’est plus fastidieux

le râper avec une lime…

Attention au fractionnement des comprimés sans les piler car vous risquez un jour de prendre l’excipient et un autre jour la molécule entière, les laboratoires considèrent qu’un comprimé sécable en 2 ou en 4 est sûr mais pas si vous voulez faire votre propre fractionnement. Perso, je pile, je mélange puis je fractionne avec une balance à 0.001 g. il y a effectivement un peu de perte mais si vous savez combien de milligrammes vous voulez ce n’est pas important.

Attention: tous les comprimés ne peuvent pas être coupé ou écrasé!

Vérifiez si vos comprimés peuvent être coupé ou écrasé:

http://pharmacie.hug-ge.ch/infomedic/utilismedic/tab_couper_ecraser.pdf

Comprimés: coupe-comprimé, broyeur,…

Il existe des coupe-comprimés, mais également des broyeurs à comprimés pour les réduire en poudre.

Capsules/Gélules: balance de précision pour faire les diminutions

S’aider d’une balance de précision (Exception: les capsules / gélules contenant des microbilles).

http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t549-balance-de-precision-pour-sevrage

Solution valable pour les gélules contenant de la poudre !

Je vais essayer d’être plus claire :

  1. tu achètes une balance de précision
  2. tu pèses une gélule entière sans l’ouvrir (par exemple 20,5 mg), tu auras le poids de la molécule plus le poids de l’enveloppe de la gélule.
  3. tu pèses le contenu de la gélule (par exemple 20 mg) .Ces 20 mg représentent la dose de départ de sevrage, si tu veux enlever 5% de cette dose tu vas enlever 20 mg x 5% = 1 mg. Il faudra qu’il reste dans ta gélule de 20,5 mg au départ 19 mg de molécule (20 -1) à laquelle s’ajoute le poids de l’enveloppe soit 19,5 mg.
  4. tu ouvres ta gélule, tu enlèves successivement un peu de poudre jusqu’à ce qu’elle ne pèse plus que 19,5 mg. Tu la refermes et tu l’avales

Je sais qu’on va me répondre qu’il est difficile de faire rentrer exactement toute la poudre dans la gélule, qu’il va y en avoir sur la balance… peu importe, sur la balance il faut qu’il y ait le poids exact (dans l’exemple 19,5 mg) si tout n’est pas dans la gélule mais un peu sur le plateau ce n’est pas grave, tu lèches le peu répandu, une toute petite quantité ne te donneras pas de maux d’estomac.

Choix de la balance de précision: prendre une balance numérique qui pèse par paliers de 0,001 grammes (1 milligramme)

Capsules/Gélules à microbilles: ne jamais écraser!

Le problème des micro-billes c’est aussi qu’il n’y en a pas le même nombre d’une gélule à l’autre, il y a des billes sans produit qui sont rajoutées pour garder le même poids mais quand on en retire on ne sait pas ce que l’on enlève.

Et avec les gélules préparées par les pharmacies on sera aussi confronté à ce problème.

Remplacer le médicament en capsule par son équivalent en solution buvable, en gouttes ou en comprimés rendra la titration plus sûre.

Préparation magistrale par votre pharmacien

Il y a aussi la possibilité de faire préparer des gélules en pharmacie avec une ordonnance du médecin: « préparation magistrale en l’absence d’équivalent, x % diminution tous les X jours … »

Demander à votre pharmacien une préparation : www.ameli.fr/professionnels-de-sante/pharmaciens/exercer-au-quotidien/preparations-magistrales-et-officinales/les-modalites-de-facturation.php

Outils de conversion entre les différentes formes galéniques

 

 

Voir aussi: Plus d’informations sur le fractionnement sur le forum:

 

 

Oubli de dose: j’ai manqué ma dose, que faire?

Question: J’ai manqué une dose de diazépam. Devrais-je prendre maintenant?

Réponse d’un membre du forum SoutienBenzo:

Quand on parle de doses manquées de diazépam, une règle générale est que si vous oubliez de le prendre à un moment précis et il y a eu moins de 24 heures depuis la dose oubliée (quand on se souvient) alors il suffit de prendre. Si c’est plus de 24 heures depuis que vous avez manqué la dose juste continuer avec votre régime de dosage normal. Comme le diazépam agit très longtemps, il peut effectivement être considéré comme une dose quotidienne unique avec très peu de fluctuation du taux sanguin sur une période de 24 h. C’est différent si vous prenez des composés à action brève mais avec le diazépam aussi longtemps que la même dose est prise dans un délai de 24 heures, il devrait être bon.

Pendant la période de sevrage et après, nous vous conseillons de tout noter dans un carnet pour vous aider à vous rappeler de tout ce qui est important. En effet, les trous de mémoire sont un des effets secondaires couramment observés lors de la prise de médicaments psychotropes. Votre mémoire reviendra progressivement au cours du sevrage et après, mais en attendant, notez les informations importantes dont vous devez absolument vous souvenir. En ce qui concerne le processus de sevrage, notez vos heures de prises et la quantité prise et faites un Vu à côté lorsque vous avez effectivement consommé le médicament.

Par ailleurs, il peut être intéressant de tenir un journal de vos symptômes. Cela vous permettra d’analyser l’évolution de votre état au cours du sevrage en fonction des changements réalisés dans votre protocole et en fonction des événements qui se produisent dans votre vie. Prendre le temps de décrire les symptômes, de noter quand ils apparaissent et quand ils se font plus discrets, et évaluer leur intensité, permet souvent de mieux comprendre ce qui se passe et par là, d’ajuster le protocole de sevrage en conséquence.

Insomnie ou réveil difficile : Comment répartir les prises pour atténuer les symptômes ?

Lorsqu’on ressent plus de symptômes de sevrage le soir ou au contraire le matin, il peut être judicieux de répartir la dose journalière différemment entre les prises.

Il est ainsi intéressant de basculer des gouttes de la prise du matin vers celle du soir ou de la prise du soir vers celle du matin en vue d’adapter l’apport et l’effet de la benzodiazépine (ou d’un des autres psychotropes) à la réponse physiologique de l’organisme.

Par exemple, si dans les symptômes de sevrage présents, l’insomnie prédomine, il est pertinent de prendre la majeure partie de la dose le soir, alors que si c’est plus difficile le matin, il est approprié de prendre la dose dès le lever. Dans cette dernière situation, attention toutefois à ne pas prendre une trop grande dose au lever au risque de devenir somnolent en matinée.

Comment basculer les gouttes entre les prises ?

Par exemple, si vous voulez basculer des gouttes du matin vers le soir : faire glisser une goutte après l’autre sur un palier de 3 jours en moyenne. En procédant par exemple comme suit:

  1. Le matin 10 gouttes et le soir 15 gouttes (= 25 gouttes journalières)
  2. Pendant 3 jours: prendre 9 gouttes le matin et 16 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)
  3. Puis pendant 3 jours: prendre 8 gouttes le matin et 17 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)

Lorsqu’on bascule des gouttes d’une prise à l’autre, on garde la même dose journalière, mais on en modifie la répartition afin d’atténuer les symptômes de sevrage.