Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques

Vidéo de présentation du livre:

Le livre Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques est disponible sur la plateforme d’autoédition lulu.com à l’adresse suivante: Lien vers le livre. Pour lire un extrait, cliquez ici.

Parution en septembre 2020 du livre: Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques

Bonjour à tous,

Après deux années de travail, mon livre sur l’après-sevrage est enfin terminé! Il sera disponible dès la rentrée!

Résumé:
Il est facile de prescrire ou de prendre un antidépresseur, un anxiolytique, un somnifère ou un neuroleptique. En revanche, il est plus difficile d’en gérer la consommation et l’arrêt. Et finalement, il peut s’avérer très compliqué de retrouver une vie normale après avoir consommé de tels produits.

Après la sortie du livre « Le Manuel de Sevrage des Psychotropes », qui expose les méthodes pour gérer la consommation et l’arrêt de tels substances, il me tenait à cœur d’aborder l’après médication psychiatrique. En effet, ce n’est pas tout d’arrêter de prendre des médicaments psychiatriques, encore faut-il arriver à gérer sa vie sans.

Comment, une fois les souffrances du sevrage passées, faire face à aux difficultés que jusque là nous avions pris l’habitude de gérer à l’aide d’une béquille médicamenteuse?

Dans ce livre-témoignage, je vous propose de me suivre dans les étapes m’ont permis de retrouver une vie saine, épanouissante et heureuse après l’arrêt des médicaments psychotropes et des traitements psychiatriques.



Et voici, pour vous en avant-première, le début du livre:

Préface

« Après la sortie du Manuel de Sevrage des Psychotropes (2018), qui donne au lecteur des informations concernant le fonctionnement des médicaments psychiatriques, ainsi que sur les méthodes pour en gérer ou en arrêter la consommation, il me tenait à cœur, d’accompagner le lecteur dans l’après médication psychiatrique. En effet, ce n’est pas tout d’arrêter de prendre des produits psychiatriques, encore faut-il arriver à « gérer sa vie » sans.

À l’arrêt des médicaments psychotropes, nombre d’entre nous nous sommes retrouvés face à un déferlement de problèmes liés à leur arrêt. Ces problèmes pouvant aller du retour de la problématique de départ à l’arrivée de difficultés d’une ampleur incommensurable. Comment, une fois les souffrances du sevrage passées, faire face à ces nouvelles difficultés que jusqu’à maintenant nous avions pris l’habitude de gérer à l’aide de cette béquille médicamenteuse que nous venons de jeter ?

Comment, en effet, faire face à l’anxiété ? à l’insomnie ? à la dépression ? ou à ces ruminations qui ont fait, ou ont refait, surface à l’arrêt des médicaments et qui ne veulent plus nous lâcher ? Comment faire face à ce sentiment de vide et à ces années perdues ? Comment gérer la douleur physique et tous ces dysfonctionnements physiologiques ? Comment gérer toutes ces pertes qui se sont produites pendant qu’on était sous médication psychiatrique ? Comment resurgir des décombres ? Comment se reconstruire dans tout ça ? En fin de compte, comment retrouver une vie « normale » ?

Toutes ces questions, je me les suis posées et je ne voulais pas laisser le lecteur du Manuel de Sevrage des Psychotropes sans réponse. Je ne voulais pas abandonner, à leur sort, toutes ces personnes qui avaient courageusement fait le choix d’une vie sans substance psychotrope.

Dans ce livre-témoignage, je vous propose de me suivre dans les étapes de reconstruction qui m’ont permis de retrouver une vie saine, épanouissante et heureuse après l’arrêt des médicaments psychotropes et des traitements psychiatriques. Je vous invite à me suivre et à prendre, dans ce récit, ce qui résonne en vous et pour vous.

Mais, avant de commencer ce voyage, je me dois de préciser que je ne suis pas médecin et que je ne suggère d’aucune manière au lecteur d’arrêter de prendre un traitement médicamenteux ou de ne plus se rendre à des séances de psychothérapie qui lui auraient été prescrits.

Maintenant que cela est dit, je t’invite, cher lecteur, à savourer ce voyage à la redécouverte de toi-même. En effet, par le biais de mon témoignage, j’espère ouvrir, chez toi, la voie qui te mènera vers l’être exceptionnel que tu es.

Cher lecteur, je souhaite, de tout mon cœur, que ce livre t’apporte l’apaisement et la sérénité que tu cherches, mais aussi, et surtout qu’il te serve de tremplin dans la construction de ta nouvelle vie, de cette vie qui te ressemble et que tu désires maintenant si ardemment!

Au fil de ta lecture, je te souhaite de faire de belles découvertes et de vivre une merveilleuse transformation.

Du fond du cœur,
Carole,
Lausanne, le 21 juillet 2020″

Introduction

(extrait)

« Dans ce livre, je voulais vous présenter mon parcours et mon vécu, après l’arrêt des médicaments psychiatriques (antipsychotiques, sédatifs, anxiolytiques et antidépresseurs). J’ai commencé par écrire en m’adressant à vous, cher lecteur, et j’ai terminé en revisitant mon parcours. D’où la présence de deux styles d’écriture au fil des pages. Deux récits. Deux manières d’aborder la période post-médication psychiatrique. La première, en vous parlant à vous comme j’aurais aimé qu’on me parle au moment où j’ai dû faire face à la période la plus difficile de ma vie, celle de l’arrêt des médicaments psychiatriques. Et la deuxième, comme une sorte de relecture de ce qui c’est passé, en y portant mon regard avec plus de recul. Un certain recul émotionnel qui permet d’analyser, plus clairement, les processus qui ont été mis en œuvre et qui m’ont permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui, douze ans après l’arrêt des médicaments psychiatriques.

Avec le recul, j’ai compris qu’il fallait connaître des termes et des concepts techniques propres à la psychiatrie, pour être en mesure de comprendre ce qu’on vit dans les mois et les années qui suivent l’arrêt des médicaments psychiatriques. Comprendre les principaux phénomènes à l’œuvre dans l’organisme au moment de la prise et du processus de cessation des médicaments psychiatriques est essentiel. Il est tout aussi important de comprendre, de saisir et d’identifier les phénomènes qui se produisent lors de la, parfois très longue, période de rétablissement qui suit l’arrêt : la période de post-sevrage.

Arriver à une compréhension globale des processus en jeu dans la prise de substances psychotropes constitue un élément fondamental de la reprise en main de la consommation de ces produits et de la vie après leur utilisation.

Dans sa structure, ce livre est découpé en trois parties. Dans une première partie, je décris ce que j’ai vécu au moment de l’arrêt des médicaments psychiatriques et dans les mois qui ont suivi. J’y expose également ma compréhension des mécanismes de fonctionnement des médicaments psychiatriques, ainsi que mes connaissances concernant leur arrêt. Je détaille aussi deux phénomènes cruciaux dans le domaine de la médication psychotrope : la dépendance et la tolérance. Par ailleurs, dans cette première partie, j’aborde les concepts de croyance, d’attente, de mythe et de réalité, ainsi que les notions d’effet placebo et d’effet placebo augmenté.

Dans la deuxième partie, je parle du profond changement que j’ai opéré en moi pour pouvoir sortir de la psychiatrie et de ses traitements. Je vous parle de ce changement de perspective qui m’a permis de dessiner les prémisses d’une vie saine, agréable et heureuse. En effet, c’est au travers d’un profond changement d’état d’esprit que j’ai été en mesure de me libérer du passé et de commencer à construire mon avenir. Dans cette partie, j’explique comment j’ai (ré)appris à prendre soin de moi et à créer un cadre de vie sécurisant qui soutienne ma reconstruction physiologique, psychologique et spirituelle. Je reviens également sur l’état de manque et les manifestations douloureuses que provoque l’arrêt rapide des médicaments psychiatriques. J’aborde les thèmes de solitude, de sensation de vide, de doute et de sentiment d’inutilité. Mais aussi ceux de réalité, d’illusion et de retour à soi. Je parle de l’envie de mourir et de la nuit noire de l’âme, mais aussi de quête de sens et d’identité. J’y explore les concepts de mémoire, de peur et de filtres mentaux. Et je revisite les notions de raisonnement logique et d’intuition. J’évoque aussi les changements de personnalité qui se produisent sous médication psychiatrique. Finalement, j’expose ma vision des causes des troubles mentaux.

Dans le troisième partie, je vous présente les actions que j’ai mises en place, dans les années qui ont suivi l’arrêt des médicaments psychiatriques, pour faire face aux symptômes de sevrage prolongé et surtout pour retrouver une vie « normale ». Dans cette partie, je présente la routine quotidienne de rééducation de mon corps et de mon esprit que j’ai mise en place pour sortir du syndrome de sevrage prolongé et pour réapprendre à vivre. J’explique comment j’ai personnalisé cette routine de rééducation pour qu’elle s’adapte à mes besoins.

[…]

Première partie: La période de post-sevrage

(extrait)

Le post-sevrage, comment s’est-il passé pour moi ?

Cela a commencé par un vrai choc. Un choc traumatique qui m’a plongée dans le chaos et le néant. Dans une peur panique proche de la folie.

Ce traumatisme est apparu petit à petit, a grandit au fil des diminutions trop rapides et est devenu insoutenable à l’arrêt complet des deux derniers médicaments psychiatriques que je prenais à ce moment-là (une benzodiazépine et un antidépresseur ISRS).

Lors des premières fenêtres de lucidité, où j’émergeais de l’épais brouillard médicamenteux, les choses, les événements et ma situation me sont apparus crus, sans fard, dans toute leur horreur. Ces moments de lucidité qui transparaissent, ces moments où la réalité et la vérité m’apparaissaient, me rappelaient, entre chaque plongée dans le néant, l’horreur de la situation

L’ensorcellement médicamenteux

L’ensorcellement médicamenteux ou lorsque le brouillard médicamenteux est tellement épais qu’il nous empêche de prendre conscience de notre état ou de ce qu’il nous arrive.

Le docteur en psychiatrie, Peter Breggin, est le premier à avoir identifié cet ensorcellement médicamenteux qui nous empêche d’avoir accès à la réalité des faits, qui nous empêche de voir ce qui se passe et qui nous rend aveugle à notre propre état. Il a nommé ce phénomène : Medication Spellbinding ou Intoxication anosognosia.

Ce brouillard avait commencé à se poser sur moi au premier jour de la prise de médicaments psychiatriques (neuroleptiques et sédatifs). Depuis ce jour, il ne m’avait plus quitté et n’avait cessé de s’épaissir au fil des ans, des augmentations de doses et des changements de médicaments.

Lors des diminutions des doses – c’est-à-dire lors du sevrage – cet épais brouillard a commencé à se déchirer et a laissé entrevoir des fenêtres de ciel bleu qui laissaient transparaître à la fois des moments de bonheur et de soulagement, mais aussi des moments d’une rare violence, des moments où m’apparaissaient, avec une telle force, tout ce qui avait été détruit dans ma vie par des années de médication psychiatrique.

Cette vision et cette lucidité retrouvées, sur la gravité de ce qui m’était arrivé et sur ce qui se passait depuis toutes ces années en psychiatrie, fût un vrai choc pour moi. Cet éclairage, cette dissipation momentanée de l’épais brouillard, laissait passer un rayon de conscience fulgurant qui illuminait d’une clarté crue et intense, les détails sordides de ma situation et de ces quinze dernières années passées en psychiatrie.

Le choc fût si violent, qu’il a généré, comme il le fait souvent chez les personnes qui se sèvrent trop rapidement, un état de choc, un état de stress tel,… un traumatisme si intense… qu’il m’a marqué à vie, dans ma chair et dans mon âme. Le sevrage brutal, celui qui dévoile d’un coup l’horreur de la situation, est parfois si violent qu’il nous plonge aux portes de la folie.

Le traumatisme, je l’ai vécu et il a été terrible. L’anxiété, la peur, la terreur m’ont envahie d’un seul coup, générant en moi un état de souffrance permanent. J’ai été projetée dans un monde de terreur et d’angoisse qui m’a littéralement traumatisée.

Mon corps est resté comme paralysé, figé dans cette torpeur, alors que mon âme, mon esprit et mon mental étaient plongés dans un état d’agitation, subissant la torture des fonctions cognitives qui s’agitaient dans tous les sens dans l’espoir de reprendre le contrôle de cet enfer absolu.

L’angoisse a commencé à m’étouffer et les symptômes, dus aux sevrages trop rapides, n’ont fait qu’accentuer ma détresse, ma souffrance et mes peurs.

J’avais des hallucinations visuelles et auditives. Mon cerveau, qui avait été comme figé pendant ces années de psychiatrie et qui était devenu incapable de bien « capter » les informations sensorielles, s’était comme emballé et mis à sur-interpréter les signaux provenant de l’environnement. Un petit bruit, qui auparavant était comme mille fois atténué par les médicaments psychiatriques, devenait, une fois cette chape de plomb chimique retirée, une explosion de sons dans ma tête. Que se passait-il ?

Je pense que mon cerveau, cherchant encore à compenser les dysfonctionnements induits par les médicaments psychiatriques, continuait à sur-amplifier les informations auditives qu’il recevait. Il tentait encore de passer outre la barrière chimique, alors qu’elle n’était plus là.

Cette sur-amplification des sons aboutissait à des hallucinations auditives. Ces hallucinations auditives étant la résultante des tentatives de mon cerveau d’interpréter et de donner du sens à cette soupe surabondante d’informations sonores et auditives qui lui parvenait.

Les substances chimiques n’étaient plus là, mais mes sensations et mes perceptions étaient toujours amplifiées. Mon cerveau, à cause des sevrages rapides, n’avait pas eu le temps de faire des réglages pour que les sons, les couleurs, les goûts, les odeurs ou toute autre forme d’information en provenance de mes organes sensoriels ne soient plus sur-amplifiés.

Mon cerveau n’avait pas non plus eu le temps de modifier ses mécanismes d’interprétation de ces informations en provenance du monde extérieur ou de mon monde intérieur. Les informations qui lui parvenaient, étaient encore sur-interprétées ou mal interprétées.

J’entendais donc ces sons qui n’existaient pas. Je voyais ces formes qui n’étaient pas là. Je sentais ces odeurs qui ne correspondaient pas aux choses dont elles semblaient émaner. Et j’avais ces goûts dans ma bouche qui étaient en total décalage avec ce que je mangeais. Impossible de savoir ce qui était vrai !

Cette lumière si vive, si aveuglante et ces acouphènes et tintements d’oreilles que je vivais à ce moment-là, je me suis rendue compte que nombreux sont ceux qui les vivent aussi lors de l’arrêt des médicaments psychiatriques.

À l’arrêt des médicaments psychiatriques, la lumière qui semblait normale pour les autres était devenue hyper-violente et insupportable pour mes yeux. Mon système visuel qui avait baigné dans les substances psychoactives pendant plus d’une décennie et qui, tout à coup, en avait été libéré, n’était plus capable de gérer l’intensité de la lumière.

Mon système nerveux, chef d’orchestre de mon corps, était en surréaction lorsque je lui ai brutalement retiré ces substances chimiques et qu’il n’a plus eu à les contrer. Il s’est alors retrouvé en suractivité au point de ressentir et d’amplifier des sensations et des perceptions physiques qui n’étaient pas là. Mon système nerveux, dans son ensemble, avait comme les « fils mis à nu ». Il n’était plus qu’un réseau électrique et chimique soumis à des surtensions et des courts-circuits à tous les niveaux.

Je ressentais comme des fourmis qui grouillaient sur et sous ma peau, alors qu’il n’y avait rien ! Ma peau, le plus grand organe de mon corps et surtout le plus exposé aux changements dans mon environnement, était comme devenu hypersensible. C’était comme s’il pouvait maintenant sentir le moindre effleurement d’un courant d’air et l’amplifier fois mille. Puis, cette information, une fois arrivée dans le cerveau, était interprétée comme la présence d’un tsunami sur la partie de mon corps concernée. Ma peau était devenue hypersensible à tout : au moindre effleurement, au moindre changement de température, au moindre rayon de soleil.

Je me rappelle aussi que la peau est un organe émonctoire, ce qui signifie que c’est un organe capable d’évacuer les toxines du corps. Et sachant à quel point mon corps était intoxiqué par les métabolites des médicaments psychiatriques, mon organisme a certainement sauté sur l’occasion de se débarrasser des toxines dès qu’il a été libéré de l’administration quotidienne de ces substances neurotoxiques. Ma peau, à l’arrêt des médicaments psychiatriques, a donc été sur-sollicitée, à la fois pour évacuer les toxines, et pour sur-repérer les changements dans l’environnement extérieur et les transmettre, sur-amplifiés au cerveau, par le biais du système nerveux périphérique.

Avec les fils à nu… avec les nerfs à vif…, c’est-à-dire avec cette suractivation de mon système nerveux dans son ensemble – du plus petit nerf sur ma peau jusqu’à mon cerveau – j’étais comme une pile électrifiée qui recevait des chocs dans tous les sens. C’était comme si je n’étais plus qu’un emberlificoti de câbles électriques dénudés soumis à une pluie torrentielle qui le faisait disjoncter.

Je pense que lorsque nous sommes sous médication psychiatrique, le système nerveux, complètement étouffé par cette camisole de force chimique, tente, comme il le peut, d’amplifier les signaux sensoriels pour qu’ils parviennent jusqu’au système nerveux central. Le cerveau, enfumé lui-aussi par l’effet des médicaments psychotropes, tentera, à son tour, d’interpréter, comme il le peut, ces étranges signaux qui lui parviennent. Il tentera de leur donner un sens, puis de se construire une réalité à partir de ces informations déformées par les effets des médicaments psychiatriques.

Quand tout est étouffé, que le système nerveux et le cerveau sont en surcompensation, et que, d’un coup, le « barrage médicamenteux saute», je pense que, toutes ces informations sensorielles sont déversées en un flot torrentiel sur un cerveau en suractivité. C’est alors un tsunami qui s’abat sur celui qui le vit. La terreur, la souffrance, la torpeur et la peur s’emparent alors de lui. Cette terreur indicible, je l’ai vécue. C’est l’horreur absolue qui s’abat sur une vie. C’est un choc ! Et pour moi, cela c’est transformé en un vrai traumatisme. La terreur s’est emparée de moi et m’a clouée dans un état de peur panique et de souffrance physique atroces…. »

Couverture du livre

Copyright © juillet 2020 by Carole Advices

Fin de sevrage : à quelle dose journalière est-il possible de finir le sevrage?

Est-ce qu’il est recommandé de poursuivre les diminutions jusqu’à 0, c’est-à-dire jusqu’à la dose journalière 0 ? À quelle dose journalière est-il recommandé de ne plus poursuivre les diminutions et de terminer le sevrage ?

Selon Ashton (2002 ; Manuel Ashton, chapitre II), la crainte de ne pas savoir comment on va réagir sans aucune drogue, est ce qui peut rendre difficile de sauter le pas et d’arrêter de prendre les quelques derniers milligrammes. Toutefois, la Prof. Ashton ajoute que la phase finale peut se révèle souvent étonnamment facile, car les gens sont généralement heureux de ressentir cette nouvelle sensation de liberté. Finalement, la Prof. Ashton explique que dans tous les cas, le 1 mg ou les 0.5 mg par jour de diazépam qui sont absorbés à la fin du programme de sevrage n’ont que peu d’effet si ce n’est celui de vous garder encore sous leur dépendance. La Prof. Ashton conclut en soulignant qu’il ne faut pas être tenté de réduire la dose à 0.25 mg par mois, mais qu’il faut faire le saut lorsque les 0.5mg par jour sont atteints.

Nous voyons que la Prof. Ashton ne recommande donc pas de poursuivre les diminutions jusqu’à la dose 0, mais recommande de terminer le sevrage à 0.5 mg de diazépam (Valium).

D’après nos constatations et très logiquement, il est possible d’arrêter les autres benzodiazépines à la dose équivalente à celle du Valium, à savoir aux doses équivalentes à 0.5 mg de diazépam.

Par exemple la dose équivalente du bromazépam (Lexomil) est :

0.50 mg de diazépam = 0.28 mg de bromazépam

Théoriquement, il est donc possible de finir le sevrage du bromazépam lorsque les 0.28 mg sont atteints. C’est exactement ce que nous avons constaté sur le forum, les membres terminent leur sevrage du bromazépam (=Lexomil) aux alentours de cette dose de 0.28 mg.

Dose journalière à laquelle il est possible et recommandé d’arrêter le sevrage

Pour les benzodiazépines à demi-vie longue, il est possible d’arrêter le sevrage à :

1.5 gouttes de Lysanxia (= 0.75 mg de Lysanxia)
1.5 gouttes de Valium (= 0.5 mg de Valium)

Pour les benzodiazépine à demi-vie courte, il est possible d’arrêter le sevrage à :

0.25-0.30 mg de Lexomil

Comment faire la différence entre les symptômes de sevrage et la toxicité médicamenteuse?

Un syndrome de sevrage correspond à l’ensemble des symptômes qui se manifestent lorsque la dose du médicament est diminuée, alors que la toxicité médicamenteuse se présente sous la forme d’un ensemble de symptômes qui apparaissent lors des augmentations de dose.

Les symptômes de sevrage : un effet indirect des médicaments observé lors des diminutions de dose

Les symptômes de sevrage sont des effets indirects de la substance prise, dans le sens où ils correspondent à une réponse de l’organisme aux diminutions et non aux effets directs de la substance.

L’intoxication médicamenteuse : un effet direct des médicaments observé lors des augmentations de dose

L’intoxication médicamenteuse est un terme utilisé pour parler des effets neurotoxiques et/ou toxiques directs de la substance prise, dans le sens où les symptômes observés sont les conséquences directes des effets de la substance.

Une substance peut intoxiquer l’organisme lors des premières prises. Et l’intoxication va se maintenir et souvent s’aggraver au fil des prises.

Comment faire la différence entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité ?

La meilleure façon de faire est d’augmenter un peu la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines et sous surveillance médicale intensive. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

Comment savoir si on est sous-dosage?

Pour savoir si vous êtes en sous-dosage, c’est-à-dire que vous êtes entré en tolérance, essayez d’augmenter légèrement la quantité de médicament prise en revenant, par exemple, à la dernière dose journalière où vous vous sentiez “bien”. Si vous observez une diminution des symptômes de manque, alors c’est que vous êtes en sous-dosage et qu’il vaudrait mieux commencer votre sevrage à partir de la dose où vous vous sentiez “bien” (= votre dose de confort) et où les symptômes étaient peu intenses ou peu présents.

Mais attention, si au contraire, en augmentant légèrement votre dose journalière vous vous sentez encore plus mal parce que les symptômes sont encore plus nombreux et plus intenses, alors là, cela veut dire que la substance a un effet principalement toxique sur votre organisme et qu’il faudra adapter le sevrage en conséquence (il faudra envisager de faire un sevrage rapide sous surveillance médicale accrue).

 

Gouttes: Faire des gouttes, ¾ de goutte, ½ goutte ou ¼ de gouttes

Tu mets de l’eau dans un verre et tu y prélèves 10 ml avec une seringue en plastique.

Dans un second verre tu mets 1 goutte, et tu ajoutes les 10 ml sur la goutte, tu touilles pour bien mélanger, ensuite tu aspires le tout dans la seringue et tu jettes dans l’évier ce qu’il y a en trop (voir plus bas), tu remets ce qu’il reste de la seringue dans le verre et pour finir tu ajoutes le nombre de gouttes entières dont tu as besoin et tu complètes avec de l’eau.

Ce qu’il faut que tu retiennes c’est que 10 ml mélangé avec la goutte = 1 goutte, ensuite :

  • 9 ml = 0,90 goutte après avoir jeté 1 ml
  • 8 ml = 0,80 goutte après avoir jeté 2 ml
  • 7,5 ml = 0,75 goutte = ¾ de goutte (après avoir jeté 2,5 ml)
  • 5 ml = 0,50 goutte = ½  goutte (après avoir jeté 5 ml)
  • 2,5 ml = 0,25 goutte = ¼  de goutte (après avoir jeté 7,5 ml)
  • etc…

Par exemple, si tu prends 8 gouttes et que tu veux faire une diminution de 10% ; ça fait 0,80 à retirer ; donc tu dois prendre 7,20 gouttes…

 

Comment FRACTIONNER les gouttes, les comprimés, …?

 

La titration

La titration, c’est la mise en pratique des calculs de diminutions et des paliers.

Définition

En psychiatrie, on parle abusivement de « titration » lorsque l’on élève progressivement la quantité de médicament pouvant avoir un effet indésirable ou toxique (ex. : lithium, lamotrigine), en contrôlant (sans toujours effectuer une véritable titration) l’absence d’effet indésirable (Association Neptune, 2014).

Titrer, c’est aussi diminuer graduellement la dose d’un médicament au fil du temps pour cibler la dose voulue (lors d’un sevrage, nous visons généralement soit une réduction de la dose journalière, soit l’arrêt complet du médicament, c’est-à-dire la dose 0).

La titration en pratique

Titrer, c’est réduire progressivement et méthodiquement la quantité de médicament prise. En pratique, si votre médicament se présente sous la forme d’un comprimé, titrer, c’est en quelque sorte réduire la taille de votre comprimé de 10% (si vous faites des diminutions de 10%). Puis pour la diminution suivante, c’est réduire ce comprimé réduit de 10% de 10% supplémentaire, et ainsi de suite… (voir méthode des 10%)

Certaines personnes pèsent leur comprimé, puis le râpent, le grattent ou le liment, jusqu’à enlever 10% de son poids. Au bout de quelques diminutions, cela peut devenir fastidieux.

Mais d’autres techniques existent pour réduire un comprimé.

Par exemple en diluant le(s) comprimé(s) dans de l’eau, il est possible de « jouer » avec les volumes d’eau pour réaliser des diminutions de 10%, de 5%, etc…

Comment cela fonctionne-t-il ?

L’idée est d’avoir un volume d’eau total qui représente 100% de la dose et d’y enlever les 10% qui représentent la diminution voulue.

Ainsi, si nous prenons 100 ml d’eau et que nous en retirons 10 ml, nous aurons opéré une diminution de 10% du volume d’eau. Les 90 ml restant sont le volume d’eau que nous souhaitons obtenir.

100% – 10% = 90%
100ml -10ml = 90 ml

En filigrane, nous retrouvons notre formule de calcul des diminutions:

100 – (100 x 10/100) = 90

Maintenant, comment utiliser cela ?

Nous allons prendre un volume d’eau de 100 ml dans lequel nous allons diluer notre comprimé (ou nos comprimés). Nous allons ensuite retirer 10 ml de cette solution de 100 ml. Il nous restera alors 90 ml et ces 90 ml contiendront la dose à prendre (= dose après diminution de 10%).

 

Tutoriel: Titration de comprimés

 

Les aides au calcul et les convertisseurs

Calculateur des diminutions et des paliers de Jomax

Certains ont parfois des difficultés avec le calcul des diminutions, les paliers, etc…
Nous vous conseillons de vérifier vos calculs avec l’application de Jomax.

C’est une aide, il faut toujours vérifier les calculs!

Le calculateur est accessible ici:

http://psychotropes.info/calculateur/ ou http://electrotracks.free.fr/aide/

Il faut d’abord actualiser la page en cliquant sur actualiser la page ou en appuyant sur la touche F5.

Le calculateur a une option pour le calcul des gouttes: il est possible d’entrer dans dose (départ) le nombre de gouttes de départ.

Il y a également un petit menu déroulant pour afficher les unités en options : pas d’unité, mg, ml, gouttes.

Retrouvez le mode d’emploi du calculateur de Jomax sur le forum: http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t1945-calcul-de-sa-dose-titration-aide?highlight=calcul

Doses équivalentes (benzodiazépines): Convertisseur de Jomax

Pour avoir des équivalences entre les différentes molécules, allez dans le menu conversion.

Pour utiliser le convertisseur entre les benzodiazépines, procédez comme suit :

  1. cliquez sur le menu conversion et choisissez benzo conversion
  2. entrez le dosage en mg
  3. entrez le dosage en mg et le nom des benzodiazépines dont vous voulez connaître les doses équivalentes

Tableaux Excel pour calculer les diminutions

Feuilles Excel pour calculer des diminutions de 10%, de 8% et de 5%: http://psychotropes.info/files/TableauTitration2016v1.xlsx

(Une fois que vous aurez cliqué sur le lien, une fenêtre va s’ouvrir, choisissez de préférence l’option « Enregistrer le fichier »).

ou http://www.psychotropes.info/titration.php

Les paliers

Les paliers de stabilisation

Un palier correspond au temps que nous laissons à l’organisme pour adapter son fonctionnement à un apport quotidien moindre de molécule active. À chaque nouvelle diminution, nous laissons quelques jours à l’organisme pour s’habituer à l’apport d’une quantité inférieure de molécule active avant de passer à une nouvelle diminution. Nous allons laisser le temps à l’organisme de se stabiliser, de trouver un nouvel équilibre avec une quantité moindre de médicament.

Respecter un palier de stabilisation après chaque diminution permet de réduire l’intensité des symptômes de manque (ou symptômes de sevrage).

Mais attention à la longueur des paliers:

Un palier trop court

Un palier trop court ne laisse pas le temps à l’organisme de s’adapter à la diminution, ce qui ne lui permet pas de « stabiliser » les symptômes de manque. Si nous enchaînons les paliers trop courts, nous risquons de cumuler les symptômes de manque de chacun de ces paliers. Avec cette descente trop rapide, nous ne laissons pas le temps à l’organisme de gérer les diminutions successives, ce qui a pour conséquence, qu’au fil du temps, les symptômes de manque se cumulent et sont de plus en plus nombreux et de plus en plus intenses.

Un palier trop long

Un palier trop long laisse la porte ouverte à l’apparition de la tolérance: l’organisme s’habitue « beaucoup trop » à cette même quantité de molécule active prise trop longtemps et nous commençons à « avoir besoin » d’à nouveau augmenter la dose pour contrôler la réaction de manque. Les symptômes de manque qui apparaissent sont alors dus à la tolérance (= au fait que pour obtenir les mêmes effets, il faille augmenter la quantité prise). En effet, au bout d’un certain temps à la même dose, les effets des mécanismes compensatoires mis en place par l’organisme pour contrer l’action du produit surpassent les effets de la substance active. L’entrée en tolérance se manifeste alors par des symptômes de sevrage qui sont dus au fait que l’action du produit ne masque plus la réaction de l’organisme.

La longueur des paliers est en lien avec le type de molécule à sevrer, la quantité diminuée (= le pourcentage de la diminution) et les différences métaboliques individuelles dans la capacité de l’organisme à adapter son fonctionnement à la diminution.

De manière générale, en fonction des molécules à sevrer, la longueur des paliers serait:

Bien évidemment, le pourcentage de diminution et la longueur des paliers vont dépendre des différences individuelles, du ressenti personnel et des conditions dans lesquelles est réalisé le sevrage.

Ne jamais changer la longueur de son palier brutalement, mais diminuer progressivement la longueur des paliers en procédant par exemple ainsi:

  • Longueur du 1er palier: 14 jours
  • Longueur du 2ème palier: 13 jours
  • Longueur du 3ème palier: 12 jours
  • etc…

Lisser un palier

« Lisser un palier » signifie allonger ponctuellement la longueur habituelle d’un palier en vue d’atténuer l’intensité des symptômes de sevrage apparus lors d’une situation inhabituelle qui aurait augmenté l’intensité des symptômes de sevrage: par exemple, en cas de fatigue, d’un petit trouble, de drainage etc…

Pour plus d’information sur le lissage, consulter la FAQ sur les Questions relatives au sevrage:

Les aides au calcul des diminutions et les convertisseurs

Les diminutions

Le calcul des diminutions ou fractionnement

Nous utilisons le terme fractionner pour parler des calculs sous forme fractionnaire que nous faisons pour calculer les diminutions de la dose en cours.

Nous allons mettre sous forme fractionnaire la dose en cours (par exemple 75 mg ou 75 gouttes) et lui retirer le pourcentage de diminution choisi (10% ou 5% ou 3%,…). Puis nous allons soustraire ce pourcentage à la dose en cours pour obtenir la quantité de gouttes/milligrammes à prendre pour la prochaine diminution.

Par exemple lorsque nous souhaitons diminuer de 10% (voir méthode des 10%) une dose en cours de 75 gouttes nous allons fractionner de la sorte:

Fraction du nombre total de gouttes = 75 ou 75/1

Fraction qui correspond à la diminution de 10% de la dose en cours = 10% ou 10/100

75 x 10/100 = 7.5

Le résultat de 7.5 (= 7.5 gouttes), correspond au 10% de la dose en cours.

Ensuite, nous soustrayons ces 10% (soit 7.5 gouttes), au 75 gouttes de la dose en cours pour obtenir la quantité de gouttes à prendre pour la prochaine diminution:

75 – 7.5 = 67.5

Ainsi, il faudra donc prendre 67.5 gouttes.

Le calcul des fractions de milligrammes (mg)

Par exemple lorsque nous souhaitons diminuer de 10% (voir méthode des 10%) une dose en cours de 75 mg, nous allons fractionner de la sorte:

Fraction du nombre total de mg = 75 ou 75/1

Fraction qui correspond à la diminution de 10% de la dose en cours = 10% ou 10/100

75 x 10/100 = 7.5

Le résultat de 7.5 (= 7.5 mg), correspond au 10% de la dose en cours.

Ensuite, nous soustrayons ces 10% (soit 7.5 mg), au 75 mg de la dose en cours pour obtenir la quantité de gouttes à prendre pour la prochaine diminution:

75 – 7.5 = 67.5

Ainsi, il faudra donc prendre 67.5 mg.

Tableau des diminutions

Lors de la diminution suivante, nous allons diminuer de 10% la dose en cours qui est maintenant de 67.5 :

67.5 x 10/100 = 6.75

En soustrayant les 10%, soit 6.75, au 67.5 de la dose en cours nous obtenons:

67.5 – 6.75 = 60.75

Ainsi, il faudra donc prendre 60.75 gouttes ou 60.75 mg. Et ainsi de suite…

Nous pouvons présenter ces diminutions successives sous forme d’un tableau :

Exemple de calcul d’une diminution de 10% de la dose en cours (10% = 10/100 )

Pour une dose de départ:

75 mg ou 75 gouttes

Dose en cours

(en mg ou en gouttes)

Calcul de la diminution de 10% de la dose en cours

Dose à prendre lors de la prochaine diminution

(en mg ou en gouttes)

Diminution 1

75

 75 – (75 x 10/100) = 67.5

67.5

Diminution 2

67.5

 67.5 – (67.5 x 10/100) = 60.75

60.75

Diminution 3

60.75

 60.75 – (60.75 x 10/100) = 54.675

54.675 ≈ 54.70

Diminution 4

54.7

 54.7 – (54.7 x 10/100) = 49.23

49.23 ≈ 49.25

Diminution n

Exemple de calcul d’une diminution de 5% de la dose en cours (5% = 5/100)

Pour une dose de départ:

75 mg ou 75 gouttes

Dose en cours

(en mg ou en gouttes)

Calcul de la diminution de 5% de la dose en cours

Dose à prendre lors de la prochaine diminution

(en mg ou en gouttes)

Diminution 1

75

 75 – (75 x 5/100) = 71.25

71.25

Diminution 2

71.25

 71.25 – (71.25 x 5/100) = 67.6875

67.6875 ≈ 67.70

Diminution 3

67.7

 67.7 – (67.7 x 5/100) = 64.315

64.315 ≈ 64.35

Diminution 4

64.35

 64.35 – (64.35 x 5/100) = 61.1325

61.1325 ≈ 61.15

Diminution n

Dans ces deux derniers tableaux, j’ai systématiquement arrondi les doses à prendre au centième supérieur. Par exemple, dans le dernier tableau, à la diminution 3, j’ai arrondi la dose à prendre à 64.35. Vous pouvez également arrondir au dixième.

Le calcul des arrondis

Pourquoi arrondir?

Parce que, dans la pratique, il sera parfois difficile (voir impossible) de titrer des millièmes de milligrammes ou de millièmes de gouttes, c’est-à-dire de diviser/couper/râper/diluer un comprimé pour obtenir des millièmes de milligrammes ou diluer une goutte pour obtenir des millièmes de goutte.

Comment arrondir?

Il est préférable d’arrondir à la valeur supérieure pour ne pas se retrouver en sous-dosage et expérimenter des symptômes de manque.

Calcul des diminutions en vidéo

Titration: Comment calculer des diminutions de 10%? : https://youtu.be/Oq0L6MEhTXU

 

 

 

Les paliers de stabilisation

 

 

 

Plus d’informations sur la substitution