Les antidépresseurs

 Les antidépresseurs sont inefficaces et font plus de mal que de bien.
Dr. Peter Breggin (2017)

 

1. Antidépresseurs: les fondamentaux

2. Les graves effets secondaires des antidépresseurs

3. Le sevrage des antidépresseurs

3. 1. Sevrage indirect: La substitution avec les antidépresseurs

4. Le sevrage d’un antidépresseur, comment procéder ?

Ce que nous retenons de nos observations et des stratégies de substitution proposées par les auteurs anglo-saxons, c’est qu’il semble préférable de :

  1. trouver sa dose de confort avant de mettre en place un quelconque protocole de sevrage et de s’y stabiliser pendant 2 à 4 semaines (4 semaines de préférence).
  2. sevrer directement la molécule d’origine (l’antidépresseur actuellement pris) en facilitant le sevrage en passant à une forme galénique qui se prête bien aux techniques de titration, comme une solution buvable notamment (voir la section Le sevrage en pratique qui se trouve dans la partie II du manuel)
  3. envisager une substitution ou l’introduction d’une molécule de soutien dans le cas où les symptômes de sevrage sont si intolérables qu’ils ne permettent pas de réaliser un sevrage direct. Dans ce cas, deux stratégies sont envisageables:
    • La stratégie du Prozac Switching dont le principe est de remplacer directement l’antidépresseur d’origine par un antidépresseur de substitution (généralement la fluoxétine) en convertissant la dose de l’antidépresseur d’origine en sa dose équivalente de fluoxétine (Healy 2011). Une fois la substitution faite, il est conseillé de se stabiliser pendant 4 semaines, puis de procéder au sevrage de la fluoxétine. Cette stratégie semble plus adaptée lorsque la dose de l’antidépresseur d’origine est faible.
    • Passer par une dose mixte. Lorsque la dose d’antidépresseur est plus élevée, il est certainement plus sûr de passer par une dose mixte
      1. soit en passant par la stratégie de la dose mixte 50/50 comme proposé par Healy, à savoir un mélange journalier composé pour 50% de la molécule d’origine et pour 50% de la molécule de substitution. De se stabiliser 4 semaines à cette dose mixte avant de sevrer l’antidépresseur d’origine, puis la fluoxétine (molécule de substitution).
        Il est raisonnable de penser que la stratégie de la dose mixte 50/50 est plus appropriée à des doses faibles à moyennes, mais qu’elle se prête moins bien à de fortes doses d’antidépresseurs. En effet, dans ce dernier cas, l’introduction d’une plus forte dose de fluoxétine est nécessaire pour compléter les 50% de la dose journalière et nous savons que les risques de complication (syndrome sérotoninergique,…) s’accroissent avec l’augmentation des doses et qui plus est avec l’introduction d’une forte dose d’un nouvel ISRS auquel l’organisme n’est pas habitué.
        Par ailleurs, si lorsqu’il est pris à des doses élevées, l’antidépresseur d’origine agit sur d’autres systèmes de neurotransmission en plus du système sérotoninergique, comme c’est le cas de la venlafaxine qui prise à des doses élevées agit aussi sur la noradrénaline et la dopamine en plus de la sérotonine, alors, il y a des risques qu’en réduisant de moitié sa dose, celui-ci ne produise plus aucune action sur les systèmes de neurotransmission autres que le système sérotoninergique. Dans ce cas, on s’expose aux symptômes de manque liés à l’activité de ces systèmes de neurotransmission dont la réaction n’est plus contenue par l’action de l’antidépresseur d’origine et n’est pas comblée par l’action de la molécule de substitution.
      2. en passant par l’ajout d’une molécule de soutien, en utilisant, par exemple, la technique du Prozac Bridging dont le principe est, comme l’a expliqué Foster (2012), d’ajouter graduellement une très petite dose de fluoxétine (Prozac) à l’antidépresseur d’origine jusqu’à ce que les symptômes de sevrage soient endigués (car masqués par l’action de la fluoxétine). Puis de se stabiliser à cette dose mixte pendant 2 à 4 semaines, avant de reprendre le sevrage de l’antidépresseur d’origine et une fois celui-ci terminé de passer au sevrage de la fluoxétine. Attention de nouveau ici, aux risques de complication liés à l’utilisation d’antidépresseur à forte dose. En effet, l’ajout d’un nouvel ISRS à un antidépresseur ISRS déjà pris à haute dose augmente fortement le risque d’apparition d’un syndrome sérotoninergique.

5. Antidépresseurs: Les diminutions en pratique

5.1. La forme galénique liquide facilite le sevrage

Le sevrage peut être facilité par l’utilisation de la forme liquide de l’antidépresseur. Il est donc conseillé d’avoir recours à un antidépresseur sous forme liquide et de passer, avec l’aide de votre médecin, de la forme galénique actuelle de votre antidépresseur à sa dose équivalente sous forme liquide appelée solution buvable ou suspension buvable.

5.2. Les antidépresseurs sous forme de gélules à libération prolongée

La libération prolongée (LP ou ER) est un procédé de fabrication d’un médicament, qui permet une libération lente et progressive des substances actives dans l’organisme (Vidal, 2018). Il existe des capsules avec pellets [micro-billes] à libération prolongée. Les pellets sont dans ce cas enrobés par un film contrôlant la vitesse et/ou le lieu de libération du principe actif HUG (2005). Ces capsules peuvent être ouvertes, mais les pellets ne doivent pas être écrasés (HUG, 2005).

La différence entre capsule et gélule est que la capsule a une enveloppe molle, alors que la gélule est une capsule à enveloppe dure.

5.3. Les diminutions sur les comprimés et les solutions liquides

Finalement, en ce qui concerne la titration des autres formes galéniques (comprimés, solutions buvables,…), nous vous invitons à consulter la page 50 du manuel où vous trouverez les informations nécessaires pour réaliser des diminutions de dose à partir des comprimés ou des formes liquides.

6. Le sevrage des antidépresseurs: les ressources utiles

7. Les sevrages spécifiques

8. Les symptômes induits par le sevrage des antidépresseurs

 


Références

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Carole, décembre 2017