21. Sevrage

Sevrage

Septembre 2007 – juillet 2008

Il me faudra 10 mois pour passer de 6 comprimés de Tranxilium par jour à zéro.

Le sevrage fut très dur. Les symptômes de sevrage que je ressentis furent atroces et plusieurs fois je faillis tout abandonner.

Ma généraliste finit par me prescrire du Relaxane, du Millepertuis et du Paracétamol pour m’aider à supporter les angoisses, la dépression et les douleurs physiques générées par le sevrage.

Tout au long des dix mois qu’il me fallut pour me sevrer, les symptômes de sevrage furent présents et intenses.

Je n’ai pas la force de décrire en détails ce qui c’est passé pendant ces dix mois, mais je ne pus pas sortir de chez moi sans être assaillie par la peur et l’angoisse. Mes nuits furent courtes et peuplées de cauchemars. Les jours parurent trop longs, interminables. Les douleurs physiques furent atroces et à plusieurs reprises je crus que mon corps et mon esprit n’allaient pas résister au sevrage.

Voici la liste des symptômes de sevrage aux benzodiazépines: ( http://benzodiazepines.onlc.fr )
– Symptômes de sevrage aigu
– Acouphènes
– Agitation
– Agoraphobie
– Agressivité
– Akathisie (besoin impérieux de bouger)
– Anxiété
– Apathie (état de fatigue physique ou intellectuelle profond (mais le plus souvent réversible) se caractérisant par une indifférence à l’émotion et aux désirs)
– Ataxie (trouble de la coordination des mouvements)
– Attaques de panique
– Bouffées de chaleur
– Cauchemars
– Manque de souffle
– Constipation
– Convulsions (en cas de sevrage brutal)
– Démangeaisons, peau sèche
– Dépersonnalisation (désigne l’expérience d’un sentiment de perte de sens de la réalité. Une personne souffrant de ce trouble a l’impression qu’elle a changé et que le monde paraît moins réel (il est flou, comme dans un rêve, ou manque de sens))
– Dépression
– Déréalisation
– Diarrhée
– Distorsion de l’image corporelle, perceptions faussées
– Douleurs dentaires
– Dysphorie (perturbation de l’humeur caractérisée par un sentiment déplaisant et dérangeant de tristesse, d’anxiété, de tension, d’irritabilité)
– Excitabilité
– Faiblesse musculaire, « jambes en coton »
– Fasciculations (petite contraction musculaire involontaire visible sous la peau)
– Formication (sensation comparable à celle d’insectes rampant sur ou sous la peau)
– Goût métallique dans la bouche
– Hyperacousie (hypersensibilité au son)
– Hypersensibilité sensorielle
– Hypersomie (odorat trop sensible)
– Hyperthermie
– Hyperventilation
– Insomnie
– Irritabilité
– Nausées
– Nervosité
– Obsessions
– Palpitations cardiaques
– Pensées intrusives
– Perte de poids (peut être très rapide)
– Perturbations sensorielles
– Photosensibilité
– Prise de poids
– Rage irrationnelle
– Sensation de brûlure au niveau du cuir chevelu
– Sensation de choc électrique à travers le corps
– Sensation d’étouffement
– Sensation d’inconfort et d’oppression dans la poitrine
– Spasmes (habituellement musculaires)
– Sueurs, suées nocturnes
– Symptômes psychotiques (habituellement temporaires et limités au sevrage rapide) (Hallucination, idées délirantes, troubles du cours de la pensée)
– Tremblements
– Vomissements

Pendant dix mois je souffris de pratiquement tous les symptômes présents dans cette liste.

Au mois de juillet 2008, je réussis à ne plus devoir prendre de Tranxilium, j’étais enfin libérée de ces substances.

A 32 ans, après plus de 13 ans de dépendance, j’avais enfin réussi à me sevrer et je comptais bien ne plus jamais laisser un seul médecin m’injecter ces substances de force.

Au mois d’août 2008, mon conjoint dut se rendre en Angleterre pour des raisons professionnelles. Il devait rester là-bas pendant six mois.

Je me dis que tout allait bien se passer puisque maintenant je ne prenais plus de médicament, mais ce que je ne savais pas, c’était que le syndrome de sevrage pouvait se prolonger bien au-delà de la période de sevrage à proprement dite.

Ainsi, au mois d’août 2008, je me retrouvais seule pour affronter le syndrome de sevrage prolongé…

 


Informations Wikipédia:

« La dépendance peut apparaître après un traitement aux benzodiazépines poursuivi plusieurs semaines. Après un délai d’un à dix jours après la dernière prise, le sevrage est acquis, la durée et l’intensité varient en fonction de la molécule concernée.

[…]

Le syndrome prolongé de sevrage aux benzodiazépines se produit chez 10 à 15% des patients, les manifestations de sevrage ne disparaissent qu’après plusieurs mois, voire plusieurs années (jusqu’à 10 ans). On n’en connaît pas clairement la raison. Les neurotoxiques seraient stockés dans les corps gras du corps humain, en particulier dans le cerveau

L’origine génétique des troubles prolongés dus au sevrage aux benzodiazépines aurait été découverte par Oregon Health & Science University. Les principaux symptômes de sevrage de longue durée sont l’angoisse, l’insomnie, la dépression, divers symptômes sensoriels et moteurs, des troubles gastro-intestinaux, ainsi que des troubles de la mémoire et des troubles cognitifs. Les professeurs Heather Ashton, Malcolm Lader, Peter Breggin, David Cohen travaillent sur ce syndrome. Le syndrome prolongé de sevrage aux benzodiazépines est un état iatrogène. »

Définition de iatrogène:

« Une maladie, un état, un effet secondaire, etc. sont iatrogènes lorsqu’ils sont occasionnés par le traitement médical. En grec, le mot signifie littéralement « provoqué par le médecin » (iatros : médecin ; génès : qui est engendré), ou par d’autres professionnels de la santé, par exemple par un pharmacien. »