Insomnie ou réveil difficile : Comment répartir les prises pour atténuer les symptômes ?

Lorsqu’on ressent plus de symptômes de sevrage le soir ou au contraire le matin, il peut être judicieux de répartir la dose journalière différemment entre les prises.

Il est ainsi intéressant de basculer des gouttes de la prise du matin vers celle du soir ou de la prise du soir vers celle du matin en vue d’adapter l’apport et l’effet de la benzodiazépine (ou d’un des autres psychotropes) à la réponse physiologique de l’organisme.

Par exemple, si dans les symptômes de sevrage présents, l’insomnie prédomine, il est pertinent de prendre la majeure partie de la dose le soir, alors que si c’est plus difficile le matin, il est approprié de prendre la dose dès le lever. Dans cette dernière situation, attention toutefois à ne pas prendre une trop grande dose au lever au risque de devenir somnolent en matinée.

Comment basculer les gouttes entre les prises ?

Par exemple, si vous voulez basculer des gouttes du matin vers le soir : faire glisser une goutte après l’autre sur un palier de 3 jours en moyenne. En procédant par exemple comme suit:

  1. Le matin 10 gouttes et le soir 15 gouttes (= 25 gouttes journalières)
  2. Pendant 3 jours: prendre 9 gouttes le matin et 16 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)
  3. Puis pendant 3 jours: prendre 8 gouttes le matin et 17 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)

Lorsqu’on bascule des gouttes d’une prise à l’autre, on garde la même dose journalière, mais on en modifie la répartition afin d’atténuer les symptômes de sevrage.

Comment faire la différence entre les symptômes de sevrage et la toxicité médicamenteuse?

Un syndrome de sevrage correspond à l’ensemble des symptômes qui se manifestent lorsque la dose du médicament est diminuée, alors que la toxicité médicamenteuse se présente sous la forme d’un ensemble de symptômes qui apparaissent lors des augmentations de dose.

Les symptômes de sevrage : un effet indirect des médicaments observé lors des diminutions de dose

Les symptômes de sevrage sont des effets indirects de la substance prise, dans le sens où ils correspondent à une réponse de l’organisme aux diminutions et non aux effets directs de la substance.

L’intoxication médicamenteuse : un effet direct des médicaments observé lors des augmentations de dose

L’intoxication médicamenteuse est un terme utilisé pour parler des effets neurotoxiques et/ou toxiques directs de la substance prise, dans le sens où les symptômes observés sont les conséquences directes des effets de la substance.

Une substance peut intoxiquer l’organisme lors des premières prises. Et l’intoxication va se maintenir et souvent s’aggraver au fil des prises.

Comment faire la différence entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité ?

La meilleure façon de faire est d’augmenter un peu la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines et sous surveillance médicale intensive. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

Comment savoir si on est sous-dosage?

Pour savoir si vous êtes en sous-dosage, c’est-à-dire que vous êtes entré en tolérance, essayez d’augmenter légèrement la quantité de médicament prise en revenant, par exemple, à la dernière dose journalière où vous vous sentiez “bien”. Si vous observez une diminution des symptômes de manque, alors c’est que vous êtes en sous-dosage et qu’il vaudrait mieux commencer votre sevrage à partir de la dose où vous vous sentiez “bien” (= votre dose de confort) et où les symptômes étaient peu intenses ou peu présents.

Mais attention, si au contraire, en augmentant légèrement votre dose journalière vous vous sentez encore plus mal parce que les symptômes sont encore plus nombreux et plus intenses, alors là, cela veut dire que la substance a un effet principalement toxique sur votre organisme et qu’il faudra adapter le sevrage en conséquence (il faudra envisager de faire un sevrage rapide sous surveillance médicale accrue).

 

Les erreurs à ne pas faire

Les erreurs à ne pas faire, expliquées par les membres du forum SoutienBenzo.

Les aberrations dans la manière de prescrire une benzodiazépine!

Déjà donner un anxiolytique pour résoudre une crise d’angoisse est une aberration!

Prendre le temps d’écouter, de permettre de mettre des mots sur des maux serait une bien meilleure démarche…qui permettrait de déboucher sur d’autres alternatives au Xanax par exemple! Et des alternatives, il y en a …

Ensuite je note des aberrations quant à la manière de prescrire une benzodiazépine! Comment on part d’une petite dose pour finir avec des doses énormes et dangereuses :

1ère erreur : la prise « à la demande « 

La prise « à la demande » est le meilleur moyen pour créer un état de dépendance et surtout de tolérance, c’est-à-dire qu’il y a nécessité d’augmenter la dose pour produire le même effet.

Une benzodiazépine doit être prise à heures régulières en répartissant sa dose pour éviter les effets de manque : il faut 12 h d’intervalle entre la prise du matin et celle du soir : par exemple : 9h – 21h.

2ème erreur : l’arrêt brutal

L’arrêt brutal expose à un état de manque intolérable et dangereux.

Comment faire ?

Prendre le Xanax en le répartissant sur la journée vous amènera un mieux être …qui vous conduira ensuite vers le sevrage, en vous évitant d’augmenter les doses.

Quand vient le temps du sevrage, il y a un protocole à respecter qui est l’envers d’un sevrage « à l’arrache  » proposé par les médecins!

En lisant le forum, tu comprendras qu’on se sèvre en douceur! et que ton médecin a jonglé avec les benzodiazépines, ce qu’il ne faut pas faire !!

Tu es passée de l’un à l’autre brutalement sans doute, ce qui donne des symptômes de sevrage et tu les as stoppés trop vite. De quoi développer des peurs que ça recommence.

Tu vas pouvoir t’informer et tu vas comprendre qu’il y a des benzodiazépines à demi-vie courte comme le Xanax etc…et des benzodiazépines à demi-vie longue comme le Nordaz, le Lysanxia etc …

Qu’on ne passe pas d’une demi-vie longue à une demi-vie courte : c’est l’inverse qu’il faut faire car une demi-vie longue te couvre mieux sur une journée, la concentration dans le sang est plus régulière et on évite ainsi les effets de manque entre les prises.

Qu’on ne rajoute pas une benzodiazépine à une autre benzodiazépine : c’est inutile, car elles possèdent toutes les mêmes propriétés!

Bref, on se sèvre avec une demi-vie longue et surtout on ne prend pas à la demande !!

On se sèvre en diminuant de 10% de sa dose en faisant des paliers de 14 jours à la même dose. Mais c’est trop dur.

L’expérience nous montre que 5% et 8 jours de palier pour une demi-vie longue, ça passe… et on finit vers la fin avec 3% et 7 jours.

Pour une demi-vie courte : 3% et 7jours ou 5 jours, ça passe.

Les erreurs dans le protocole de sevrage

Certains reviennent après une longue absence sur le forum… et des problèmes de sevrage : dommage car il y a des erreurs qui auraient pu être évitées…

3ème erreur : ajouter un autre médicament

Par exemple, les médecins corrigent un sous dosage de benzodiazépines qui entraîne des douleurs musculaires et autres, en …ajoutant du Laroxyl (un antidépresseur) pour calmer ces douleurs!

NON! Il suffit de corriger ce sous-dosage… soit en allongeant le palier qui permet au corps de se rééquilibrer, ou si le manque est trop grand augmenter la dose de benzodiazépine jusqu’à retrouver la dose de confort.

Les médecins ont tendance à « rajouter  » un médicament psychotrope, alors qu’il suffit de corriger le tir. Et après, en plus de sevrer la benzodiazépine, il faut se sevrer de l’antidépresseur.

Ne restez pas longtemps hors forum quand vous êtes en sevrage: on peut parler, trouver des solutions…

Un mal être est souvent le signe d’une erreur dans la prise de benzodiazépine…

Certains sont tentés de prendre du baclofène : je vous mets en GARDE! C’est un médicament réservé aux cas de sevrage alcoolique avec échecs … et on manque de recul.

4ème erreur : Prendre son médicament un jour sur deux

Un sevrage un jour sur deux n’est absolument pas « un sevrage classique », c’est même un mauvais sevrage. Imagine ton pauvre cerveau : un jour il a droit à une dose et le lendemain rien. On peut tout à fait comparer le sevrage d’un psychotrope à un sevrage alcoolique ; pense à cette personne à qui l’on dirait : aujourd’hui vous avez droit à un verre, demain non et après demain oui ?? Tu vois ce que je veux dire… comment veux-tu arriver à te débarrasser d’une addiction ? Et non la seule façon c’est de réduire progressivement, en allant toujours de l’avant (retour en arrière exceptionnel si l’on est allé trop vite ou si l’on souffre trop). Tu comprends ce que je veux dire.

5ème erreur : Faire le yoyo

Tu devrais éviter de faire le yoyo et remonter ta dose à la moindre difficulté, en effet de (1) le cerveau n’aime pas du tout ça et de (2) il faut que tu prennes bien conscience qu’un sevrage d’une benzodiazépine ne peut pas se passer sans symptôme à 100%, bien sûr certaines personnes passent au travers de symptômes de sevrage mais tout dépend du métabolisme des gens et de la façon dont le cerveau comble le manque.

Il est important que tu saches qu’il est possible que tu ressentes des effets de sevrage durant ton palier, ceux-ci peuvent être très vastes, les benzodiazépines touchent toutes les parties du corps, il te suffit de consulter la liste des symptômes de sevrage de la Prof. Ashton. Malgré une diminution lente avec des paliers longs tout le monde peut ressentir ces symptômes, pas tous en même temps mais certains et à différent degrés, et à long ou court terme également.

Tu es sous Lysanxia, une demi-vie longue ce qui fait que le pic de manque apparaît en moyenne chez les gens vers 3-8 jours, le fait de garder un palier de 14 jours permet justement de garder une marge durant laquelle tes symptômes de sevrage apparus lors du pic, se lissent petit à petit pour entamer une nouvelle diminution.

Néanmoins, il faut aussi savoir qu’il arrive pour certains que les symptômes perdurent tout au long du palier et que la tempête se calme à la prochaine diminution, comme il arrive également que tu traînes le même symptôme durant plusieurs paliers. Le sevrage et les symptômes ne sont pas linéaires, tu peux ressentir un symptôme différent à chaque palier, découvrir de nouveaux symptômes, certains que tu connais déjà, bref tout est possible.

Tu ne dois remonter tes gouttes que lorsqu’un palier est vraiment difficile, j’entends par difficile handicapant au point de ne pas pouvoir être « fonctionnel ». Les problèmes de vue brouillée, de vertiges, de douleurs musculaires, etc… font parties entières du sevrage et beaucoup traînent ses symptômes h24 7/7 durant tout leur sevrage. Il ne faut surtout pas remonter ta dose à la moindre difficulté et serrer les dents si ton palier est trop difficile en l’allongeant pour attendre que les symptômes se lissent jusqu’à la prochaine diminution.

Je t’invite à prendre connaissance de la liste des symptômes :

http://www.benzo.org.uk/freman/bzcha03.htm#3

Il faut bien que tu imprègnes que ce soit normal de ressentir ces symptômes lors de tes paliers, le cerveau se détache d’une drogue et chaque diminution il l’a ressent. Un sevrage d’une benzodiazépine ne peut pas se passer bien à 100% pour tout le monde même en respectant le protocole Ashton, celui-ci permet de réduire considérablement les symptômes pour que ton sevrage reste viable et confortable, mais tu ne peux pas être toi même à 100% sans problème durant ton sevrage.

Erreurs médicamenteuses

http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t540-en-sevragese-mefier-des-draineurs-des-pansemants-gastriques-de-l-argile-du-pamplemousse

6ème erreur : Penser qu’une goutte ou qu’1mg de médicament n’a que peu d’effet

Exemple du Lysanxia et du Tercian

Quand vous avez 2 gouttes de Lysanxia, dites-vous que l’effet est psychologique? NON ! et ce n’est pourtant qu’1 mg … et ceux qui stoppent à 1 mg savent comment ils sont mal ensuite!!!

Le Tercian c’est pareil: 2 gouttes ont autant de puissance, de plus c’est un neuroleptique qui a des effets plus pervers et dangereux et qui doit être réduit encore plus lentement que les benzodiazépines: lisez les expériences en la matière des uns et des autres!

Si vous écoutez les médecins vous n’êtes pas sortis de l’auberge. Pour eux 1 mg ce n’est rien et il y a ERREUR: nous sommes au petit poil près avec ces molécules: pourquoi certains finissent leur sevrage avec des diminutions de 0.3, 0.2 etc…vous croyez que c’est pour faire joli ?

ATTENTION je vous dis !

Par Thérèse du forum SoutienBenzo

Les aides au calcul et les convertisseurs

Calculateur des diminutions et des paliers de Jomax

Certains ont parfois des difficultés avec le calcul des diminutions, les paliers, etc…
Nous vous conseillons de vérifier vos calculs avec l’application de Jomax.

C’est une aide, il faut toujours vérifier les calculs!

Le calculateur est accessible ici:

http://psychotropes.info/calculateur/ ou http://electrotracks.free.fr/aide/

Il faut d’abord actualiser la page en cliquant sur actualiser la page ou en appuyant sur la touche F5.

Le calculateur a une option pour le calcul des gouttes: il est possible d’entrer dans dose (départ) le nombre de gouttes de départ.

Il y a également un petit menu déroulant pour afficher les unités en options : pas d’unité, mg, ml, gouttes.

Retrouvez le mode d’emploi du calculateur de Jomax sur le forum: http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t1945-calcul-de-sa-dose-titration-aide?highlight=calcul

Doses équivalentes (benzodiazépines): Convertisseur de Jomax

Pour avoir des équivalences entre les différentes molécules, allez dans le menu conversion.

Pour utiliser le convertisseur entre les benzodiazépines, procédez comme suit :

  1. cliquez sur le menu conversion et choisissez benzo conversion
  2. entrez le dosage en mg
  3. entrez le dosage en mg et le nom des benzodiazépines dont vous voulez connaître les doses équivalentes

Tableaux Excel pour calculer les diminutions

Feuilles Excel pour calculer des diminutions de 10%, de 8% et de 5%: http://psychotropes.info/files/TableauTitration2016v1.xlsx

(Une fois que vous aurez cliqué sur le lien, une fenêtre va s’ouvrir, choisissez de préférence l’option « Enregistrer le fichier »).

ou http://www.psychotropes.info/titration.php

Plus d’informations sur la substitution

La place de l’entourage dans le sevrage

Lors de la mise en place du sevrage, ainsi que pendant toute la durée du sevrage, il est important d’être entouré de personnes de confiance (médecins, famille, amis,…) qui pourront vous aider et vous soutenir durant cette période qui peut souvent se révéler compliquée.

Une personne qui vous connaît bien et en qui vous pouvez avoir confiance sera en mesure de voir la situation de l’extérieur et ainsi de vous donner une vision différente de ce que vous voyez lorsque vous êtes plongé dans votre sevrage et dans les symptômes. Souvent, pendant le sevrage, lorsqu’on se retrouve dans une passe difficile et qu’on ne sait plus quoi faire, c’est ce regard objectif, bienveillant et extérieur qui va nous aider à comprendre ce qui se passe et à débloquer la situation.

Par ailleurs, étant donné que les psychotropes affaiblissent notre capacité de jugement, émoussent nos émotions, nous rendent parfois apathique et provoquent souvent une anosognosie médicamenteuse (une incapacité à reconnaître les symptômes de notre propre dysfonctionnement cognitif induit par les médicaments psychoactifs (Breggin, 2013)), il nous paraît indispensable de vous encourager à vous faire accompagner et épauler par un proche lors d’un sevrage.

Dès les premières semaines de diminution, vous allez certainement sortir du brouillard médicamenteux induit par ces produits. À ce moment-là, il est important de ne pas être seul(e), car cela peut être douloureux et très déroutant de se rendre compte de ce que ces produits ont fait de nous et de l’impact qu’ils ont eu et ont toujours sur nos comportements, nos pensées, nos émotions, notre personnalité et nos relations avec nos proches.

Comme vous l’aurez compris, nous vous encourageons fortement à ne pas entreprendre le processus de sevrage seul, mais de vous faire accompagner à la fois par un professionnel de la santé compétent en matière de psychotropes et par un ou plusieurs proches en qui vous pouvez avoir confiance et qui sauront respecter vos rythmes de sevrage et de récupération.

Il faut savoir que respecter le rythme auquel le corps est capable de supporter les diminutions est un des points cruciaux du sevrage. Il est donc important que vous trouviez votre rythme de diminution et de longueur de paliers et que les personnes qui vous accompagnent dans votre sevrage le respectent. En effet, lorsqu’un sevrage est « confortable », c’est-à-dire que les symptômes de sevrage ne vous entravent pas dans votre quotidien, cela veut dire que vous avez trouvé le rythme de descente que votre organisme peut supporter sans souffrir. Et c’est cette non-souffrance de l’organisme qui permet de réduire la probabilité d’apparition d’un syndrome de sevrage et par là-même la probabilité d’apparition d’un syndrome de sevrage prolongé (Syndrome de sevrage prolongé = maintien des symptômes de sevrage après l’arrêt de la médication psychotrope).

Quel médicament psychotrope arrêter en premier ?

Comme l’expliquent les Docteurs Breggin et Cohen (2007) :

Si vous prenez un médicament A pour contrer les effets secondaires d’un médicament B, alors vous devriez probablement commencer par sevrer le médicament B. Par exemple, si vous prenez un somnifère pour traiter l’insomnie causée par du Prozac (fluoxétine) ou de la Ritaline, vous allez peut-être avoir envie de sevrer le somnifère après l’arrêt du Prozac ou de la Ritaline. Idem, si vous prenez des médicaments (Cogentin (=benztropine) ou Artane) qui suppriment les troubles moteurs induits par les neuroleptiques, vous devriez probablement commencer par réduire le(s) neuroleptique(s) avant de commencer le sevrage du médicament prescrit pour réduire les effets secondaires des neuroleptiques.

Il est recommandé de ne faire qu’un sevrage à la fois et d’attendre quelques semaines après un sevrage avant d’en commencer un deuxième, afin de ne pas trop bousculer l’organisme. Une pause entre deux sevrages offre à votre organisme la possibilité de récupérer un peu et ainsi de commencer le sevrage suivant dans de meilleures conditions.

Nous vous conseillons également d’écouter votre ressenti pour déterminer quel médicament votre organisme a besoin de sevrer en premier. Par exemple, si vous sentez qu’un médicament a produit des effets secondaires pénibles dès le moment où vous avez commencé à le prendre, alors c’est peut-être par celui-ci qu’il conviendrait de commencer.

Par ailleurs, il est très important de prendre en compte la dangerosité de la molécule lors du choix de l’ordre des sevrages. Comme le soulignent Breggin et Cohen (2007), il faut si possible commencer par les antipsychotiques (neuroleptiques), étant donné que cette classe de médicaments psychiatriques expose à des effets secondaires graves, y compris à la dyskinésie tardive, au syndrome malin des neuroleptiques qui peut potentiellement être mortel, au diabète et à une pancréatite.

Finalement, si vous souffrez déjà d’effets secondaires graves induits par vos médicaments psychiatriques, comme un manie, une hyperstimulation, des comportements inquiétants ou des mouvements anormaux, il faudra envisager de réaliser un sevrage rapide et aussi sûr que possible des molécules incriminées et ce sous la surveillance d’un médecin très expérimenté.

Il est vraiment vital de sevrer en premier, et sous surveillance médicale accrue et constante, le médicament qui serait à l’origine d’une intoxication médicamenteuse.

Comment faire la différence entre des symptômes de manque (syndrome de sevrage) et la toxicité médicamenteuse (neurotoxicité / intoxication médicamenteuse)?

Un syndrome de sevrage correspond à l’ensemble des symptômes qui se manifestent lorsque la dose du médicament est diminuée, alors que la toxicité médicamenteuse se présente sous la forme d’un ensemble de symptômes qui apparaissent lors des augmentations de dose.

Les symptômes de sevrage : un effet indirect des médicaments observé lors des diminutions de dose

Les symptômes de sevrage sont des effets indirects de la substance prise, dans le sens où ils correspondent à une réponse de l’organisme aux diminutions et non aux effets directs de la substance.

L’intoxication médicamenteuse : un effet direct des médicaments observé lors des augmentations de dose

L’intoxication médicamenteuse est un terme utilisé pour parler des effets neurotoxiques et/ou toxiques directs de la substance prise, dans le sens où les symptômes observés sont les conséquences directes des effets de la substance.

Une substance peut intoxiquer l’organisme lors des premières prises. Et l’intoxication va se maintenir et souvent s’aggraver au fil des prises.

Comment faire la différence entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité ?

La meilleure façon de faire est d’augmenter un peu la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines et sous surveillance médicale intensive. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

 

Quelle est la place de l’entourage dans le processus de sevrage?

 

Quel protocole de sevrage choisir ?

Nous vous conseillons de choisir un protocole de sevrage qui a fonctionné pour une majorité, afin de vous donner les meilleures chances de mener votre sevrage à terme.

Voici les protocoles de sevrage qui, selon nous, ont fait leurs preuves. Ce sont les règles de sevrage que nous recommandons sur le forum, car nous avons observé que ce sont celles qui fonctionnent le mieux et qui permettent aux membres qui les appliquent d’aller au bout de leur sevrage sans rencontrer de difficultés majeures. En effet, nous avons constaté que ces pourcentages de diminution et ces longueurs de palier respectent à la fois les spécificités d’action des molécules et les capacités de l’organisme à supporter et à réguler les réductions de dose.

Les benzodiazépines : règles de sevrage recommandées

Il est recommandé de procéder à une substitution et remplacer la benzodiazépine à demi-vie courte par une benzodiazépine à demi-vie longue (Lysanxia ou Valium). (Voir doses équivalentes entre les benzodiazépines).

Règles générales pour les benzodiazépines à demi-vie courte

Pourcentage de diminution recommandé : 3%

Longueur des paliers recommandée : 7 jours

Règles générales pour les benzodiazépines à demi-vie longue

Pourcentage de diminution recommandé : 5%

Longueur des paliers recommandée : 8 jours

Fin de sevrage des benzodiazépines à demi-vie longue

Pourcentage de diminution recommandé: 3%

Longueur de palier recommandée: 7 jours

Dose journalière à laquelle il est possible et recommandé d’arrêter le sevrage:

1.5 gouttes de Lysanxia (= 0.75 mg de Lysanxia)

1.5 gouttes de Valium (= 0.5 mg de Valium)

Nous attirons votre attention sur deux points concernant le pourcentage des diminutions et la longueur des paliers :

Diminution : descendre sous les 2% peut engendrer une dépendance et entraîner ensuite une fin de sevrage très compliqué.

Palier : en baissant les pourcentages des diminutions, il est absolument nécessaire de réduire la longueur des paliers, sinon les fins de paliers deviennent très difficiles.

Les antidépresseurs : règles de sevrage recommandées

Étant donné que le lien entre le pourcentage de diminution et la longueur du palier n’est pas aussi strict et déterminant dans le cas des antidépresseurs, mais qu’il dépend plus des différences individuelles et des caractéristiques de la classe de l’antidépresseur, nous n’allons pas pouvoir proposer un pourcentage de diminution précis ou une longueur de palier particulière. Nous allons plutôt vous recommander d’appliquer un pourcentage de diminution et une longueur de palier se situant dans des plages de valeurs dont nous avons observé qu’elles permettaient à nos membres de réaliser un sevrage sans trop éprouver de difficultés. Nous vous recommandons d’adapter le protocole de sevrage à votre ressenti personnel et à l’effet que la molécule à sur vous.

Règles générales pour les antidépresseurs

Pourcentage de diminution recommandé : entre 3% et 10%

Longueur des paliers recommandée : entre 12 jours et 30 jours

Dans le cas des antidépresseurs, comme dans le cas des neuroleptiques, il faut veiller à avoir le moins de symptômes possibles, voire pas du tout…

Les neuroleptiques : règles de sevrage recommandées

En ce qui concerne les neuroleptiques, nous manquons encore de données et d’observations nous permettant de proposer des recommandations de sevrage ayant fait leurs preuves. Par conséquent, les présentes recommandations sont à considérer avec une certaine prudence! Toutefois, nous avons observé une tendance générale dans les règles de sevrage, à savoir un pourcentage de diminution très petit et des paliers plutôt longs.

Les présentes recommandations sont donc à considérer avec une certaine prudence!

Règles générales pour les neuroleptiques

Pourcentage de diminution recommandé : < 3%

Longueur des paliers recommandée : jusqu’à 35 jours

Dans le cas des neuroleptiques, comme dans le cas des antidépresseurs, il faut veiller à avoir le moins de symptômes possibles, voire pas du tout…

Bien sûr tout est modulable pour chacun!

Comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté ?

Quel médicament psychotrope arrêter en premier ?

Pourquoi et comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté ?

Par Thérèse (2017)

Pourquoi affiner les règles de la méthode des 10% ?

Parce que nous nous sommes rendu compte que les règles de cette méthode n’étaient pas applicables par une grande majorité des personnes présentes sur le forum. En effet, en observant à la lettre les règles de 10% de diminution de la dose en cours tous les 14 jours, ces personnes expérimentaient des symptômes de manque les obligeant souvent à modifier le rythme de leur sevrage, notamment en réduisant le pourcentage de diminution de moitié. Nous nous proposons donc de vous expliquer comment nous avons affiné les règles de cette méthode afin qu’elles permettent au plus grand nombre de se sevrer dans de bonnes conditions, c’est-à-dire dans des conditions où l’état de manque ne prédomine pas.

Comment affiner les règles de la méthode des 10% en tenant compte du rapport entre le pourcentage de diminution et la longueur du palier ?

En 2011, lors de la fondation du forum d’entraide au sevrage (http://soutienbenzo.forumgratuit.org/), Thérèse a bien suivi les recommandations de sevrage établies par Ashton, et proposé des protocoles de sevrage suivant les règles de la méthode de 10%, à savoir des diminutions de 10% de la dose en cours tous les 14 jours. Mais avec les années d’expérience et d’observation, elle a réalisé que ces règles ne fonctionnaient pas pour tout le monde ou pour tous les types de sevrage. Voici, les conclusions qu’elle a tirées de ces 7 ans d’observation quotidienne de centaines de sevrage :

Pour les benzodiazépines

Affinage du protocole de sevrage des benzodiazépines à demi-vie longue

Au début, je ne proposais pas de sevrage en dessous de 10% et 14 jours. Chez certains, ça roulait à peu près… Mais l’expérience d’autres m’a amenée à modifier ma façon de procéder.

Je gardais toujours 10% et j’allongeais indéfiniment les paliers : sans résultats probants : ça faisait des sevrages qui bloquaient, qui traînaient, difficiles à vivre.

Je me suis posée des questions sur ces fameux 10% et j’ai relu Ashton. Elle parle de 10% et 14 jours OU 5% et 7 jours pour le Valium, une benzodiazépine à demi-vie longue. Il y avait donc une autre façon de procéder, plus douce!

Seulement voilà, 5% et 7 jours ça passait bien au début puis des symptômes de sevrage apparaissaient.

JP et moi, qui commencions nos expérimentations sur son sevrage, avons compris qu’il fallait 8 jours et pas 7 jours. Il y a donc un lien entre le pourcentage de diminution et la longueur de palier.

Au 8ème jour, le corps est en difficulté et il doit la passer! Au 9ème jour, la diminution fait du bien. CAR le BUT c’est de diminuer pour aller mieux.

Parfois, il faut allonger ce palier de 8 à 9 ou 10 jours… mais au delà de 14 jours, c’est inutile.

La crainte amène parfois à vouloir allonger le palier et surprise : un palier qui se passait bien devient invivable en « lissant » alors qu’il fallait diminuer.

Et la diminution donne la réponse : tout va de nouveau bien.

Nous avons aussi expérimenté des diminutions de 7% avec des paliers de 8 jours: au début ça passe bien, puis le corps s’essouffle et déclenche des symptômes de sevrage. Là aussi, il y a un lien entre le pourcentage de diminution et le nombre de jours de palier : 7% et 9 jours : tout va bien !

Au début nous avons fonctionné avec 7% et 9 jours: c’était une bonne alternative aux 10%, alliant la rapidité et l’efficacité. Car un sevrage qui traîne n’est pas bon psychologiquement! Mais un sevrage qui se fait cahin-caha n’est pas bon non plus !

Au bout d’un certain temps, j’ai abandonné ces 7% et 9 jours: ça restait un sevrage un peu hard quand même, même en allongeant un peu le palier.

D’après nos observations, il est bien que chacun teste sa longueur de palier, car cette dernière doit, également, en partie dépendre du métabolisme de chacun.

Au final, le pourcentage de diminution et la longueur de palier qui posent le moins de problème, c’est 5% de diminution avec des paliers de 8 jours : pas 7 jours mais 8 jours!!

En fonction du pourcentage de diminution, il semble y avoir un nombre de jours en dessous duquel il ne faut pas aller sous peine de symptômes. Peu allongent au-dessus de 8 jours.

Il doit y avoir là un point d’équilibre.

Ensuite, vers la fin du sevrage avec JP, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait baisser le pourcentage de diminution à 3% et la longueur des paliers à 7 jours. Ce qui amène un vrai soulagement et apporte un vrai confort de sevrage.

Une diminution de 3% avec 6 jours de palier : ça ne passe pas !! Toujours ce rapport entre le pourcentage de diminution et la longueur de palier.

Et les cas avec des diminutions de 2% et 3/4 jours de palier ça existe aussi ! Ce sont des sevrages difficiles avec pleins de symptômes difficiles à gérer.

Il ne faut également pas descendre en dessous de 2% à cause du risque de l’entrée en tolérance.

Affinage du protocole de sevrage des benzodiazépines à demi-vie courte

Et les benzodiazépines à demi-vie courte alors ?

Calquer sur un sevrage avec 10% est une erreur. Il faut tenir compte de la vitesse d’élimination plus courte. Les meilleurs résultats sont observés avec des diminutions de 3% et 7 jours de palier (et même 5 jours de palier pour certains : à tester encore).

Synthèse concernant le sevrage des benzodiazépines

Après réflexions « collégiales « , voici le début de quelques conclusions …

Sevrage d’une molécule à ½ vie courte : c’est mieux de substituer avec une ½ vie longue. Si le sevrage se fait quand même avec une ½ vie courte, c’est une erreur d’appliquer une diminution de la dose en cours de 10% avec 14 jours de palier (méthode des 10%), c’est trop hard!

Avec une ½ vie courte, la diminution idéale serait 3% sur un palier de 7 jours.

Sevrage d’une molécule à ½ vie longue : diminuer de 10% la dose en cours en respectant des paliers de 14 jours (méthode des 10%), c’est hard!

Il est mieux de commencer avec des diminutions de 5% et des paliers de 8 jours : ça passe bien. A la fin du sevrage, finir avec 3% et 7 jours.

Bien sûr tout est modulable pour chacun!

Ne jamais changer la longueur de son palier brutalement, mais diminuer progressivement la longueur des paliers en procédant par exemple ainsi:

  • Longueur du 1er palier: 14 jours
  • Longueur du 2ème palier: 13 jours
  • Longueur du 3ème palier: 12 jours
  • etc…

SAUF si vous faites un % de diminution nettement moins élevé au palier suivant

Si vous voulez basculer des gouttes du matin vers le soir par exemple : faire glisser une goutte après l’autre sur un palier de 3 jours en moyenne. En procédant par exemple comme suit:

  1. Le matin 10 gouttes et le soir 15 gouttes (= 25 gouttes journalières)
  2. Pendant 3 jours: prendre 9 gouttes le matin et 16 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)
  3. Puis pendant 3 jours: prendre 8 gouttes le matin et 17 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)

Lorsque la tolérance arrive, il est conseillé de diminuer la longueur des paliers. La tolérance arrive vite et se traduit par des symptômes de sevrage qui reviennent : signe qu’il faut diminuer la longueur de palier et non l’allonger.

Allonger la longueur du palier pour « lisser » les symptômes si ceux-ci sont trop intenses suite, par exemple, à une erreur dans les diminutions (diminution trop rapide).

Pause dans le sevrage : tous les 20 ou 25 jours, faire 1% de diminution pour ne pas entrer en tolérance. (Attention: La pause est indiquée uniquement en cas de gros problèmes de stabilisation durant un ou plusieurs paliers consécutifs).

Les constatations de JP

Une des clés de ce système est qu’il faut baisser vers la fin du palier alors que le plus souvent on lissait pour attendre l’accalmie. On est dans la pensée d’Ashton, pour améliorer, il ne faut pas augmenter les doses, mais bien les baisser. C’est dans la baisse douce mais régulière que l’on va sans doute diminuer les effets du sevrage, pas tous évidemment, mais un peu moins, c’est déjà beaucoup !

J’apporte des nuances :

  • il faut lisser, [c’est-à-dire allonger la longueur du palier], si le palier se passe cahin-caha depuis le début
  • il faut baisser [le pourcentage de diminution] si en fin de palier ça va mal, alors que tout allait bien !

Les molécules à demi-vie courte

Pour les molécules à ½ courte, des diminutions inférieures ou égales à 5 % sur des longs paliers sont sur le long terme source de difficultés. Pour remédier à ces difficultés, il conviendrait de commencer les diminutions d’une ½ vie courte sur une base de 5% sur des paliers de 7 à 10 jours maximum.

En restant sur de trop longs paliers avec de petits pourcentages sans cesse modifiés le mécanisme de descente est fragilisé.

Il y a plus de marges avec les demi-vies longues. Mais si on opère le mécanisme de variations progressives, les molécules à demi-vies longues vivent mieux que les courtes, ce qui plaide pour la substitution dès le départ.

Une hypothèse peut se dégager sur la demi-vie courte, la régularité du pourcentage de diminution et de la longueur du palier prime sur le chiffre du pourcentage dans la limite de 10% et la durée des jours dans la limite de 14 jours. En revanche, cela veut dire aussi qu’une régularité sur la base de 5% et 7 jours peut payer cash pour les vies courtes dès le démarrage!

Attention le pourcentage max de sevrage (10%) est quasiment impossible sur toute la durée du sevrage. S’il est possible de le faire sur les 3 premiers mois, il faut ensuite passer sur du 7% puis sur les 6 derniers mois sur du 5 % et finir sur du 3%. C’est sur ce tempo que l’on y arrive et surtout que l’on en bénéficie en post sevrage. Je sais pour avoir testé à mes dépens et pour avoir accompagné beaucoup d’entre nous. Descendre sous les 2% engendre une dépendance et entraîne ensuite une fin de sevrage très compliqué. Il faut garder un rythme de sevrage. Ensuite, il y a aussi en baissant les pourcentages une nécessité absolue de réduire les jours de palier sinon les fins de paliers deviennent très hard. Cela je l’ai aussi constaté avec la miansérine.

Affinage du protocole de sevrage des antidépresseurs et des neuroleptiques

Avec les antidépresseurs et les neuroleptiques, c’est un peu différent d’avec les benzodiazépines, en ce sens qu’il n’y a pas ce même rapport aussi strict entre pourcentage de diminution et longueur de palier. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas dépasser les 10%.

Pour les antidépresseurs

D’après nos observations, dans le cas des antidépresseurs, le pourcentage de diminution peut varier de 3% à 10%.

En début de sevrage, la longueur de palier peut aller jusqu’à 30 jours pour certains. Ensuite il faut réduire progressivement cette durée jusqu’à 15 ou 12 jours. En dessous de 12 jours, nous avons observé que ça ne passait pas.

Il est recommandé de commencer avec des diminutions de 5% et des paliers de 30 jours, ce qui permet au corps de s’adapter, puis de diminuer doucement la longueur des paliers jusqu’à une durée de stabilisation qui vous convient : par exemple, des paliers de 12 ou 15 jours.

Pour les Neuroleptiques

L’expérience nous a montré que, pour un neuroleptique, c’est un petit pourcentage (parfois 1%) qui fonctionne le mieux et un long palier pouvant s’étendre parfois jusqu’à 35 jours voir plus. À tester pour chacun !

Dans le cas des antidépresseurs, comme dans le cas des neuroleptiques, il faut veiller à avoir le moins de symptômes possibles, voire pas du tout…

 

Quel protocole de sevrage choisir ?

 

Comment procéder à une substitution?

L’idée est de remplacer progressivement (quart par quart par exemple) votre molécule de départ par une molécule de substitution plus facile à sevrer.

Nous allons remplacer la dose journalière de la molécule actuellement prise par la dose journalière équivalente d’une molécule plus facile à sevrer (voir doses équivalentes).

La dose journalière correspond à la quantité de substance prise en 24 heures. C’est la quantité de substance “prise” par jour.

Ainsi, par exemple, si vous prenez 1 comprimé de Xanax 0.25mg par jour, votre dose journalière sera de:

0.25 mg si la dose journalière est exprimée en milligrammes
OU
1 comprimé si la dose journalière est exprimée en nombre de comprimés

Par contre, si vous prenez 2 comprimés de Xanax 0.25mg par jour, votre dose journalière sera de :

0.50 mg si la dose journalière est exprimée en milligrammes
OU
2 comprimés si la dose journalière est exprimée en nombre de comprimés

La dose journalière peut également être exprimée en nombre de gouttes.

Quelle que soit la manière dont est exprimée la dose journalière, un quart de cette dose reste toujours un quart.

Lors de la substitution, nous allons remplacer la dose journalière de la molécule actuellement prise par la dose journalière de la molécule de substitution, en ne remplaçant qu’un quart de la dose journalière à la fois (par exemple).

Qu’est-ce qu’un quart de la dose journalière?

Si vous exprimez votre dose journalière en nombre de milligrammes de substance active pris par jour, le quart de cette dose correspond à ce nombre de milligrammes journalier divisé par quatre.

Par exemple, si votre dose journalière est de 0.25 mg de Xanax, un quart de cette dose correspond à 0.25 mg divisé par 4, soit 0.0625 mg. Ces 0.0625 mg correspondent à ¼ (ou un quart) de la dose journalière de Xanax.

Dans ce cas, il pourrait être plus aisé d’exprimer la dose journalière et le quart de cette dose en nombre de comprimés. Ainsi, par exemple, si votre dose journalière est de 2 comprimés de Xanax, le quart de cette dose correspond à un demi comprimé de Xanax (écrit aussi ½ comprimé de Xanax). Et si vous prenez 1 comprimé de Xanax par jour, le quart de cette dose journalière sera de ¼ de comprimé de Xanax.

Illustration de la procédure de substitution

Nous allons illustrer la procédure de substitution quart par quart à l’aide de graphiques.

Légende : un quart s’écrit également 1/4 ou 25%.

Commençons par illustrer la dose journalière de la molécule à remplacer (= molécule actuellement prise = molécule d’origine = molécule de départ):

  • la totalité du camembert correspond à la dose journalière de la molécule de départ
  • les parts du camembert correspondent chacune à un quart de la dose journalière de la molécule de départ

 

Dose journalière de la molécule de départ

Nous pouvons illustrer la dose journalière de la molécule de substitution (= la molécule qui va remplacer la molécule actuellement prise) de la même manière:

  • la totalité du camembert correspond à la dose journalière de la molécule de substitution
  • les parts du camembert correspondent chacune à un quart de la dose journalière de la molécule de substitution

Dose journalière de la molécule de substitution

Lors du processus de substitution, nous allons progressivement remplacer les quarts de la molécule de départ par les quarts de la molécule de substitution. L’idée étant de remplacer un quart de la dose journalière par semaine.

Comme nous avons 4 quarts à remplacer, la substitution se fera sur 4 semaines, avec le remplacement d’un quart de la dose journalière par semaine:

  1. Semaine 1: substitution d’un quart de la dose journalière

Nous allons retirer un quart (une part du camembert noire) de la dose journalière de la molécule de départ et introduire un quart de la dose journalière de la molécule de substitution (une part de camembert blanche).

La dose journalière sera la même, mais elle sera composée différemment. Au lieu d’avoir 100% de la molécule de départ, la dose journalière sera composée pour trois quarts (¾ ou 75%) de la molécule de départ et pour un quart (¼ ou 25%) de la molécule de substitution.

  1. Semaine 2: substitution de deux quarts de la dose journalière, soit la moitié de la dose journalière

Nous allons retirer un quart supplémentaire de la molécule de départ et introduire un nouveau quart de la molécule de substitution.

La dose journalière sera la même, mais elle sera composée différemment. Au lieu d’avoir 75% de la molécule de départ et 25% de la molécule de substitution, la dose journalière sera composée pour 50% de la molécule de départ et pour 50% de la molécule de substitution.

  1. Semaine 3: substitution de trois quarts de la dose journalière

Nous retirons ¼ supplémentaire de la molécule de départ et nous introduisons à nouveau ¼ de la molécule de substitution à la dose journalière.

La dose journalière reste toujours la même, mais elle se compose à nouveau différemment. Au lieu d’avoir 50% de la molécule de départ et 50% de la molécule de substitution, la dose journalière sera composée pour 25% (ou ¼) de la molécule de départ et pour 75% (ou ¾) de la molécule de substitution.

  1. Semaine 4: substitution de la totalité de la dose journalière

Nous retirons le dernier quart restant de la molécule de départ et nous le remplaçons par un quart de molécule de substitution.

La dose journalière reste toujours la même, mais elle est cette fois entièrement composée par la molécule de substitution: dose journalière = 100% (ou 1/1) de la molécule de substitution.

Substitution image 1 Substitution image 2
Substitution image 3 Substitution image 4
Substitution image 5

Comment répartir les 4 quarts de la dose journalière entre les prises de la journée?

Lorsque la dose journalière est administrée en 3 prises (p.ex. matin – midi – soir), les 4 quarts de la dose journalière seront répartis entre les 3 prises. Par exemple comme suit :
Tableau répartition

Dois-je substituer quart par quart ou demi par demi?

La substitution peut se faire quart par quart ou demi par demi en fonction de la quantité à substituer. Ainsi, il est recommandé de procéder à une diminution quart par quart lorsque la dose journalière à substituer est élevée. Lorsque la dose journalière à substituer est moins importante, il est possible de passer par une substitution demi par demi.

À savoir concernant la substitution

  • La substitution, c’est le passage progressif d’une molécule à une autre: le corps doit « se sevrer » de sa molécule d’origine pour en accepter une autre.
  • Il faut environ 4 semaines, en respectant des paliers d’une semaine, pour que la nouvelle molécule trouve toute sa puissance.
  • Il peut y avoir des petits symptômes de sevrage.
  • Certains peuvent se sentir « shootés » et il y a lieu de réajuster la dose de l’équivalence à la baisse.
  • S’il y a apparition de symptômes de manque, il faut faire une petite augmentation de la dose de la molécule de substitution.
  • La substitution peut s’étaler sur 15 jours pour des petites doses à sevrer et se fait généralement sur 4 semaines, voire 8 à 12 semaines pour des doses plus importantes. Mais, il vaut mieux ne pas dépasser 8 semaines à cause de l’entrée en tolérance, laquelle se manifeste dès 4 semaines environ.
  • À l’intérieur d’un plan de substitution, tous les ajustements de doses sont possibles, comme de reporter sur le soir la dose la plus grande…
  • On peut reporter la dose du midi sur le matin pour ne faire que 2 prises dans la journée.
  • On peut diminuer le Lysanxia de 1 ou 2 gouttes si la sédation est trop importante.
  • Le plan de substitution n’est pas standard et doit être adapté à chacun en fonction de ses réactions et si une modification est apportée, ne faire qu’un changement à la fois avec 1 ou 2 gouttes par prise et sur au moins 10 jours.
  • Les symptômes sont en général transitoires et il vaut mieux laisser à l’organisme le temps de s’adapter.
  • Observer une phase de stabilisation de 2 à 4 semaines avant de commencer le sevrage à proprement parler.

 

Lors de la substitution, est-ce que je vais ajouter une nouvelle dépendance?

La réponse est non, vous n’allez pas devenir « doublement dépendant », c’est-à-dire que vous n’allez pas ajouter une dépendance à une autre, mais vous allez seulement, en quelque sorte, « remplacer » votre dépendance actuelle. En effet, comme expliqué sur le site Sevrage Aux Benzodiazépines (2009), la substitution ne fait que substituer la dépendance à la molécule à demi-vie longue à la dépendance à la molécule à demi-vie courte, et le problème d’une dépendance accrue ne se pose pas d’autant que cette substitution est faite dans l’optique d’un sevrage

 

3 exemples de plans de substitution