24. Comment éviter la crise de manque?

En faisant un sevrage lent. C’est-à-dire en faisant de petites diminutions et en laissant le temps à l’organisme de s’adapter quelques jours à une quantité journalière de médicament inférieure avant de passer à la diminution suivante.

C’est ce qui nous mène aux deux règles d’or du sevrage:

  1. faire de petites diminutions (réduire de 10% maximum la dose journalière en cours):
  1. respecter des paliers de quelques jours, avant de réduire à nouveau la dose journalière. (palier d’au minimum 4 jours et d’au maximum 14 jours avec les benzodiazépines) :

Vidéo: https://youtu.be/950SKSBrAoo

Même si cette vidéo parle de la crise de manque chez les héroïnomanes, en expliquant le rôle des récepteurs GABA et des traitements de substitution, c’est la même chose d’une certaine façon avec les benzodiazépines, les antidépresseurs et autres …

Le phénomène de l’état de manque y est bien expliqué.

 

25. La fin du sevrage et persistance de symptômes

 

22. Un sevrage est-il difficile et combien de temps dure–t-il ?

Impossible de le dire. Certains réagiront à une faible dose de benzodiazépine sur une courte période par des symptômes importants, d’autres réagiront à une plus grande dose par des symptômes très gérables.

Le temps de sevrage dépend notamment de la dose à sevrer et de l’intensité des symptômes.

 

23. Le cours du sevrage

 

21. Comment réagir face aux symptômes de sevrage?

Comment réagir?

Face à l’insomnie

Le sommeil engendré par les benzodiazépines n’est pas un sommeil normal, mais celui-ci a tendance à se normaliser et à revenir au niveau précédent à cause de la tolérance.

Les rêves deviennent plus agités, les cauchemars apparaissent : c’est une réaction normale au manque de benzodiazépines et en même temps un signe précurseur du début de la guérison.

Le retour du sommeil profond semble être plus LONG après un sevrage, probablement dû au fait que les niveaux d’anxiété sont plus élevés, le cerveau est trop actif et donc il est difficile de s’endormir.

Cela peut durer parfois pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.

Il est nécessaire d’avoir une hygiène de vie qui permet de rétablir la fonction du sommeil.

Face aux crises d’anxiété

Il est important d’apprendre à les gérer, de faire de la relaxation, des thérapies cognitives ou autres, de l’acupuncture, de l’aromathérapie, des massages, de la réflexologie, de l’homéopathie, du sport, du yoga, de la méditation…

Le fait de découvrir qu’une crise d’anxiété peut être contrôlée sans L’AIDE d’un comprimé accroît la confiance en soi…

La dépersonnalisation, la déréalisation

Apparaissent aussi pendant les crises d’ANXIETE et lors d’un sevrage rapide, mais aussi dans des cas d’extrêmes urgences et chez des personnes soumises à la torture.

Ces états protègeraient d’une souffrance intolérable.

Les hallucinations

Sevrage trop rapide

La dépression, l’agressivité et les obsessions

La dépression est courante durant l’usage à long terme d’une benzodiazépine et durant le sevrage et peut être le résultat de changements biochimiques au niveau du cerveau provoqués par les benzodiazépines.

On a vu que ceux-ci aidaient les GABA pour apaiser, MAIS en même temps ils RÉDUISENT l’activité de la sérotonine et de la norépinephrine, ces neurotransmetteurs que l’on sait impliqués dans la DÉPRESSION.

Celle-ci réagit aux antidépresseurs de la même façon que lors d’une dépression ordinaire.

Tous les autres symptômes disparaîtront eux aussi à la fin du sevrage.

Antidépresseurs et sevrage

La dépression peut parfois être sévère et exposer à un risque suicidaire, rare lors d’un sevrage lent et progressif.

L’anxiété peut s’aggraver temporairement au début du traitement, c’est pourquoi il faut démarrer doucement en augmentant la dose sur 2 ou 3 semaines.

Attention au Prozac en début de traitement: état agité, violent ou suicidaire.

La mise sous antidépresseur n’empêche pas la continuation du sevrage et il faut éviter d’augmenter la dose.

Les antidépresseurs calment la dépression, ont des effets anxiolytiques et aident activement le processus de sevrage d’une benzodiazépine 1.

NB: ce sujet est très controversé et les avis divergent fortement.

Le sevrage des antidépresseurs produit les mêmes effets que celui des benzodiazépines. Les antidépresseurs se sèvrent de la même façon, avec peut-être un allongement du palier pour plus d’efficacité.

Certains antidépresseurs ont un effet sédatif pour traiter l’insomnie.

Par ailleurs on peut comprendre pourquoi les benzodiazépines sont facteurs de dépression :

Cette augmentation de l’activité inhibitrice du GABA causée par les benzodiazépines réduit l’action des autres neurotransmetteurs prompts à l’excitation: la sérotonine, l’acétylcholine et la dopamine. Ces neurotransmetteurs sont nécessaires pour la mémoire, le tonus et la coordination musculaire, le fonctionnement hormonal, le rythme cardiaque, la tension artérielle et autres fonctions qui peuvent être altérées par les benzodiazépines.

Physiopathologie de la dépression :

La dépression est liée à une altération des systèmes de neurotransmission, notamment au niveau du cortex cérébral et du système limbique avec diminution des taux synaptiques de noradrénaline, de dopamine et de sérotonine ainsi que des perturbations dans l’homéostasie du glutamate.

 

22. Un sevrage est-il difficile et combien de temps dure–t-il?

 


1 La position personnelle de Carole est que l’ajout d’un médicament psychiatrique (antidépresseur, neuroleptique, benzodiazépine, stimulants, régulateurs de l’humeur…) ne constitue pas une aide au sevrage, bien au contraire ! En effet, à cause des graves effets secondaires que ces substances engendrent, elles constituent plutôt une entrave au processus de sevrage. Les graves effets secondaires qu’elles peuvent produire sont entre autres : la dépendance, un syndrome d’intoxication, une psychose toxique, la manie, une dyskinésie tardive, une akathisie, des comportements suicidaires, violents et même meurtriers.

20. Quels sont les symptômes de sevrage ?

Les mécanismes de REACTION au sevrage sont le miroir des effets produits initialement :

  • à une induction du sommeil par exemple, suit à l’usage ou à un arrêt brusque, de l’insomnie et des cauchemars
  • à une relaxation musculaire, suit une forte tension
  • à une sérénité de l’esprit, suit de l’anxiété, etc…

Un arrêt trop rapide ouvre les portes à toutes les fluctuations et le résultat est un surcroît d’activité à tous les niveaux : les benzodiazépines n’aident plus les GABA à jouer leur rôle d’apaisement au niveau du cerveau et presque tous les mécanismes excitables du système nerveux sont en état d’effervescence et doivent se réadapter à vivre sans benzodiazépines, ce qui les rend très vulnérables au stress.

Les symptômes aigus du sevrage :

L’effet recherché de la prise de benzodiazépines est le contrôle de l’ANXIETE, c’est pourquoi beaucoup de symptômes aigus de sevrage y sont liés :

  • L’hypersensibilité aux stimuli sensoriels: son, lumière, toucher, goût, odorat
  • Les distorsions perceptives: ondulation du plancher….
  • Des hallucinations visuelles, des distorsions de l’image corporelle….

Le sevrage semble faire ressortir les points les plus vulnérables : maux de tête si sujet aux maux de tête, troubles intestinaux et autres.

***SYMPTÔMES PSY :

Excitabilité, insomnie et cauchemars, anxiété et crise d’anxiété

-Agoraphobie et phobie sociale

-Distorsions perceptives, dépersonnalisation, déréalisation, hallucinations

-Dépression, obsessions, pensée paranoïaque.

-Rage, agressivité, irritabilité

-Trous de mémoire, souvenirs inopportuns

 

***SYMPTÔMES PHYSIQUES :

Maux de tête, douleur et raideur musculaire

-Picotement, engourdissement, sensation altérée (membre, visage, thorax)

-Jambes en coton, fatigue, symptômes de grippe

-contractions musculaires, convulsions, tics, tremblements, vertiges, étourdissements, manque d’équilibre

-Troubles visuels, sécheresse oculaire

-Acouphène, hyper sensitivité

-Symptômes gastro-intestinaux: nausées, vomissements, diarrhées, constipation, douleur, difficulté à avaler

-Variation de poids

-Sécheresse buccale, goût métallique, odeur inhabituelle

-Bouffées de chaleur, sueurs, palpitations

-Essoufflement, difficultés urinaires ou menstruelles

-Éruption cutanée, démangeaison

Etc…

 

21. Comment réagir face aux symptômes de sevrage?

 

19. Le syndrome de sevrage ?

Beaucoup de symptômes de sevrage existent simplement par peur des symptômes ou par peur d’en avoir. Les personnes qui ont connu ces mauvaises expériences les ont eues parce qu’elles ont arrêté leur benzodiazépine trop rapidement (Prof. Ashton, 2002).

On a vu que les benzodiazépines facilitent l’action du GABA qui est un message inhibiteur qui exerce une influente apaisante sur le cerveau.

Un sevrage brusque des benzodiazépines laisse le cerveau dénudé de ses fonctions GABA, ce qui se traduit par une hyperexcitabilité du système nerveux, laquelle est à la base de la plupart des symptômes de sevrage.

 

20. Quels sont les symptômes de sevrage?

 

18. Si le sevrage d’un AD (antidépresseur) est nécessaire

* Attendre 2 mois après le sevrage des benzodiazépines: un seul sevrage à la fois est préférable.

Se sevrer des antidépresseurs de la même façon que les benzodiazépines, avec un palier un peu plus long pour une meilleure efficacité.

**Ne pas rester avec des symptômes de sevrage d’un antidépresseur, si vous avez été trop vite: l’effet rebond apparaît 1 à 2 mois après et il ne faut pas attendre que ça passe tout seul! REPRENDRE en partie votre sevrage et FINIR de se sevrer correctement.

Un neuroleptique n’est pas utile et sevrez-vous en en premier !
De plus, ils sont dangereux.

 

19. Le syndrome de sevrage?

 

Comment basculer les gouttes entre les prises?

Par exemple, si vous voulez basculer des gouttes du matin vers le soir : faire glisser une goutte après l’autre sur un palier de 3 jours en moyenne. En procédant par exemple comme suit:

  1. Le matin 10 gouttes et le soir 15 gouttes (= 25 gouttes journalières)
  2. Pendant 3 jours: prendre 9 gouttes le matin et 16 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)
  3. Puis pendant 3 jours: prendre 8 gouttes le matin et 17 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)

Lorsqu’on bascule des gouttes d’une prise à l’autre, on garde la même dose journalière, mais on en modifie la répartition afin d’atténuer les symptômes de sevrage.

Symptômes de sevrage : Comment répartir les prises pour atténuer les symptômes ?

Lorsqu’on ressent plus de symptômes de sevrage le soir ou au contraire le matin, il peut être judicieux de répartir la dose journalière différemment entre les prises.

Il est ainsi intéressant de basculer des gouttes de la prise du matin vers celle du soir ou de la prise du soir vers celle du matin en vue d’adapter l’apport et l’effet de la benzodiazépine (ou d’un des autres psychotropes) à la réponse physiologique de l’organisme.

Par exemple, si dans les symptômes de sevrage présents, l’insomnie prédomine, il est pertinent de prendre la majeure partie de la dose le soir, alors que si c’est plus difficile le matin, il est approprié de prendre la dose dès le lever. Dans cette dernière situation, attention toutefois à ne pas prendre une trop grande dose au lever au risque de devenir somnolent en matinée.

 

Comment basculer les gouttes entre les prises?