Retour d’une vague de symptômes un an après le sevrage

Après le sevrage, mon état s’était un peu amélioré: les symptômes étaient moins intenses. Mais tout à coup, une énorme vague de symptômes m’a submergée. Je ne comprends pas pourquoi tous mes symptômes sont revenus un an (deux ans, trois ans, …) après le sevrage, avec une intensité aussi grande.

En 2009, je me suis retrouvée dans une situation inhabituelle et une vague de symptômes d’une très grande intensité est revenue, alors que cela faisait quelques mois que ça allait mieux niveau symptômes.

En 2009, soit un peu plus d’une année après mes sevrages rapides, j’avais repris un peu le contrôle de mes symptômes en suivant à moitié les méthodes proposées dans le guide: « L’anxiété pour les nuls ». Je pouvais à nouveau faire quelques activités et me déplacer pas trop loin de chez moi. Mais à l’automne 2009, j’ai voulu griller les étapes (et bien les griller) en allant passer quelques jours en Angleterre. Pour moi qui n’allait pas plus loin que dans les alentours de mon village, le saut a été faramineux. Mais quand on se croit plus fort que notre organisme et qu’on ne l’écoute pas, les conséquences sont terribles….

Jusqu’à l’aéroport, ça c’est assez bien passé. J’ai essayé de me détendre tant bien que mal et mes symptômes sont restés à un niveau acceptable. Mais une fois dans l’aéroport, ça allait déjà beaucoup moins bien et les symptômes ont commencés à me submerger: l’état d’alerte était lancé. Ne maîtrisant pas tous les outils pour faire stopper l’état d’alerte ou du moins pour l’empêcher de prendre une ampleur extrême, j’ai été submergée par l’angoisse. Ainsi, au moment d’entrer dans l’avion, je me suis retrouvée en état de panique extrême. Mon système d’alarme était au maximum et les symptômes de l’attaque de panique étaient ultra-intenses: sueurs, coeur à mille à l’heure, vertiges, pulsations dans la tête, déréalisation, dépersonnalisation,… je me sentais mourir….
Mais j’étais dans cet avion et je ne pouvais plus en sortir: la seule chose que je pouvais faire c’était me rendre en Angleterre.
Pour essayer de reprendre mes esprits (et essayer de stopper mes nausées), je me suis dit que j’allais boire un petit quelque chose. J’ai alors pris un thé puis un coca light…. je te laisse imaginer la suite… quelques temps plus tard, rebelotte deuxième attaque de panique, alors que les symptômes de la première n’étaient pas encore redescendus…
A mon arrivée à Londres, j’étais complètement défaite et épuisée par ce voyage et ces attaques de panique consécutives. Mais comme avec mon compagnon, nous avions décidé de rendre visite à son collègue qui était à Cambridge, je me suis dit qu’il fallait que je tue cette fatigue et que je me booste un peu. J’ai alors pris un bon café bien sucré au Starbuck… Autant te dire que le repas du soir en compagnie de ce collègue a été un enfer… J’étais nauséeuse, dans un état second… je ne comprenais pas ce qu’il se disait autour de cette table, tellement j’étais épuisée par ces boucles de montées et de descentes d’adrénaline.
Le séjour a continué et j’ai passé 5 jours atroces à faire attaques de panique sur attaques de panique, à ne pas dormir et à être dans un état second (déréalisation / dépersonnalisation) tellement les vagues d’angoisse me terrassaient.
Bien évidemment, pour ne rien arranger, pendant tout le séjour, j’ai bu du coca light et des cafés. J’ai également bu quelques bières dans les pubs et j’ai certainement consommé du glutamate dans les snacks…

Puis vient le moment du retour….. Comment allais-je pouvoir reprendre l’avion?
ça a été terrible parce qu’en plus cette fois je n’avais plus la belle confiance que j’avais lorsque j’ai décidé de faire ce voyage. Cette fois, j’avais peur. Je me sentais incapable de prendre l’avion, incapable de gérer mon corps, incapable de supporter cette vague d’attaque de panique en étant confinée dans un avion….
Je me suis vidée par tous les côtés dans les toilettes de l’aéroport, j’ai fait des crises de larmes et je me suis mise à trembler de manière incontrôlable… mais j’ai fini par prendre cet avion et bien évidemment, vu dans les conditions dans lesquelles je m’étais mise, j’ai fait une énorme attaque de panique dans l’avion… j’ai cru que je devenais folle et que rien ne pourrait me ramener à la raison, à un état mental sain. J’étais comme ailleurs, dans un monde parallèle. Je voyais les autres et moi-même depuis l’extérieur… je n’étais plus là…
(Si j’en avais parlé à un psychiatre en rentrant, je suis certaine qu’il m’aurait collé des diagnostics comme: psychose, schizophrénie, etc… alors qu’il ne s’agit en fait que d’un état d’alerte physiologique tellement intense que le corps, pour nous protéger, nous envoie des décharges d’hormones du stress qui nous font « quitter la réalité ».)

Le retour a été difficile, mais ça ne s’est pas arrêté là. Après ce séjour, mon état d’alerte ne redescendait plus. Et moi, têtue, je voulais quand même faire les choses que je réussissais à faire une semaine auparavant. Pour moi, il n’était pas question que je me prive des seules choses que j’avais pu reconquérir. Cette obstination à vouloir tout faire malgré les signaux d’alerte, m’a coûté cher: je suis revenue à la case départ: enfermée chez moi à faire attaques de panique sur attaques de panique.
Par dessus le marché, quelques semaines après ce séjour en Angleterre, nous déménagions. Un déménagement est un autre très grand changement qui peut déclencher un état d’alerte. En effet, notre organisme qui a ses habitudes dans son environnement familier se trouve tout à coup sans repères, car il est dans un environnement qu’il ne connaît pas. Les premiers mois ont été très durs, parce que je me retrouvais dans une nouvelle maison dans un village que je ne connaissais pas. Tout était étranger pour moi. Un système nerveux en état d’alerte maximal couplé à un environnement complètement nouveau, ça a fait un mélange détonant: mes symptômes d’angoisse ne descendaient plus d’intensité et les hallucinations visuelles ont refait leur apparition: je voyais les montagnes se rapprocher de moi. Les acouphènes se sont intensifiés, les insomnies ont repris le dessus et nombre d’autres symptômes sont réapparus. C’est à ce moment-là, en 2010, que j’ai décidé de chercher d’autres méthodes que celles que j’avais déjà mises en place pour gérer l’anxiété. J’ai contacté une thérapeute TCC (Thérapie cognitive et comportementale), mais elle voulait que je me déplace chez elle pour les séances alors que je n’arrivais plus à conduire ma voiture. J’ai essayé les plantes et plein d’autres choses, mais ça ne donnait rien. Puis, j’ai trouvé la méthode de Geert et c’est elle qui m’a donné les clés pour comprendre pourquoi mon état d’alerte se maintenait. J’ai compris que:

1. je consommais des substances qui produisaient des symptômes (=des états physiologiques) semblables à ceux de l’état d’alerte
2. j’avais un discours interne qui maintenait mon état d’hypervigilance
3. j’avais pas utilisé la bonne stratégie pour gérer mon état d’alerte (j’ai voulu aller beaucoup trop vite sans avoir les bons outils pour le faire)
4. je manquais cruellement d’outils pour gérer les angoisses (=pour les prévenir, pour les stopper quand elles sont là et pour éviter qu’elles ne maintiennent après avoir été exposée à des événements stressants)

Ce sont ces clés qui m’ont permis de comprendre comment se déclenche notre état d’alerte, comment il se maintient, comment le stopper (=le gérer) lorsqu’il est au maximum et comment analyser une situation dans laquelle l’état d’alerte s’est déclenché.

J’ai compris qu’il fallait être très méthodique dans la mise en place des stratégies pour gérer notre état d’alerte (surtout que notre état d’alerte se déclenche souvent vraiment plus vite lorsqu’on est passé par la case médication psychiatrique).
J’ai également compris qu’il fallait que je modifie mes stratégies si elles ne m’apportaient pas les résultats escomptés. Depuis lors, je n’ai plus eu une seule attaque de panique, car j’ai réussi à mettre en place des techniques pour gérer chacun des aspects du circuit de la peur (circuit de l’état d’alerte).

La première chose que j’ai dû faire, c’est briser le cercle vicieux qui m’avait replongée dans cette énorme vague de symptômes. Comment j’ai fait?

1. Je ne me suis plus exposée à des situations extrêmement stressantes, car il fallait que je fasse « redescendre ma physiologie » (=le niveau d’état d’alerte).

2. J’ai arrêté de fonctionner avec ma tête et j’ai commencé à écouter mon corps (=j’ai arrêté de me dire: il faut, il faut, il faut absolument que j’arrive à faire si ou à faire ça comme je le faisais avant, j’ai commencé à me dire: bon, ton corps surréagit à quelque chose, il va falloir que tu l’écoutes et que tu y ailles à son rythme).

3. J’ai écouté les conseils d’une personne qui était passée par là et qui s’en était sortie et j’ai mis ses conseils (techniques, stratégies,…) en pratique avec conviction.

Briser le cercle vicieux qui maintient l’intensité des symptômes à un niveau ++++

Le cercle vicieux prend la forme suivante:

(a) Une Menace qui déclenche:
(b) Un état d’alerte (= physiologie qui s’active = symptômes). On commence à avoir:
(c) Peur de ces symptômes. Le fait d’avoir peur de ces symptômes envoie un signal à l’organisme qui lui dit attention, je suis dans cet état d’alerte, cela veut dire qu’il y a:
(a’) Une menace. Cette menace augmente le niveau de
(b’) L’état d’alerte ce qui provoque une augmentation de l’intensité des symptômes (parce qu’on a peur d’eux et que le simple fait d’avoir peur d’eux augmente le niveau d’alerte puisque nous les identifions comme une menace et que lorsqu’il y a menace (quelle qu’elle soit) l’organisme se met en état d’alerte). Comme l’intensité des symptômes augmente encore d’un cran, on a encore plus:
(c’) Peur de ces symptômes

On va donc briser ce cercle vicieux à plusieurs niveaux:

1. au niveau de la menace (a), en ne s’exposant plus (pour le moment) aux situations ultrastressantes

2. au niveau de la physiologie (b), de l’état d’alerte. Comment faire?
– en évitant de consommer les substances qui déclenche cet état physiologique d’alerte (aspartame, glutamate (E621), caféine, alcool, gaz carbonique (pour certains), sucre, boissons énergisante, etc…)

– en utilisant des techniques pour calmer notre physiologie (= on va envoyer, à notre organisme, un signal contraire à celui qu’il reçoit: au lieu de recevoir des signaux externes et internes qui lui disent qu’il y a une danger et qu’il faut lancer l’état d’alerte, nous allons lui envoyer des signaux externes et internes qui lui disent que la situation est paisible). Pour envoyer ces signaux d’apaisement à notre physiologie, on va mettre en place diverses techniques (technique de respiration, relaxation, cohérence cardiaque, sophrologie, bains chauds, massages, méditation, yoga, ….). Pour prendre un exemple avec les techniques de respiration: en respirant à un certain rythme, nous allons pouvoir envoyer un message à notre corps. En effet, lorsqu’on est en état d’alerte, la respiration se fait rapide. Cette fréquence respiratoire rapide va envoyer un signal au système circulatoire, elle va lui indiquer que quelque chose se passe et que lui aussi il devrait s’activer un peu plus. Alors le système circulatoire s’active et pulse le sang plus rapidement pour alimenter les muscles. Le système musculaire reçoit alors plus de sang et il se dit qu’il doit se passer quelque chose puisque le système circulatoire lui envoie plus d’oxygène et de nutriment. Il s’active à son tour et tends tous les muscles. Et ainsi de suite: lorsqu’un système se met en état d’alerte, alors par effet domino, les autres ne mettent pas longtemps à se mettre dans le même état pour être « en accord » avec ce qui se passe dans le reste de l’organisme. On comprend comment envoyer un signal d’alerte à notre organisme. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est qu’on peut envoyer un signal d’apaisement de la même manière ;). Ainsi en utilisant des techniques de respiration qui apaisent l’organisme, on peut envoyer un signal d’apaisement à tous les systèmes de notre organisme: une respiration lente et calme enverra au système circulatoire un message qui dit: je respire calmement parce que tout est ok, accorde ton rythme au mien pour qu’on produise la physiologie adéquate à la situation.
Souvent, lorsqu’on commence à apprendre de techniques de respiration, on a l’impression que nos symptômes s’aggravent et que l’état d’alerte s’intensifie. Ce qui se passe, c’est que chacun des systèmes identifie un changement dans l’environnement: tout à coup, on passe à une respiration inconnue. Du temps que les systèmes réalisent que cette nouvelle fréquence respiratoire n’est pas une menace (ils ont tellement pris l’habitude de considérer n’importe quel changement comme étant une menace, qu’il leur faut un petit moment pour réaliser que ce n’en est pas une ;)), il se passe donc un petit laps de temps au cours duquel les systèmes intensifient leur activité avant de la réduire en constatant que c’est un signal d’apaisement et non un signal d’alarme.

en pratiquant une activité physique modérée, car cette dernière va envoyer un signal à votre organisme qui lui dit que tous ces systèmes fonctionnent bien et en harmonie. L’activité physique modérée est un bon moyen d’envoyer un signal d’apaisement à l’organisme (par l’activité physique notre organisme constate que ces systèmes sont fonctionnels). Par ailleurs, l’activité physique est un bon moyen de reprendre contact avec nos sensations corporelles que nous avons si souvent fuies et/ou fait taire. Je reparlerai de lien corps-esprit plus tard.

3. au niveau de la cognition, du dialogue interne (c): Pour briser le cercle vicieux, il est important d’avoir un discours interne positif: ne plus voir les symptômes de l’état d’alerte comme les manifestations de graves dysfonctionnements de notre organisme. Il est important de voir ces symptômes pour ce qu’ils sont: les manifestations de notre système d’alerte: c’est notre organisme qui se met dans un état pour combattre ou pour fuir une menace (ours, ouragan, etc…). On va alors essayer de voir s’il y a une réelle menace externe (pour reprendre l’exemple de ma situation: oui, il y avait une menace externe (a): prendre l’avion alors que cela faisait des années que je ne l’avais plus pris. Est-ce que maintenant (des mois après) cela constitue toujours une menace? Non, cela fait des mois que j’ai « vaincu » cette menace (=que j’ai pris l’avion sans encombre). Par conséquent, le discours interne que je peux me tenir est: « cela fait longtemps que la menace a été vaincue. J’ai été hyperforte et je peux être fière de moi d’avoir réussi à prendre l’avion alors que ce n’était pas le moment (trop tôt, j’ai sauté trop d’étapes 😉 ) et que je n’étais pas armée des outils nécessaires pour le faire (technique de relaxation pour détendre ma physiologie, technique cognitive et comportementale pour gérer la montée de l’état d’alerte et théorie pour comprendre les mécanismes du circuit de la peur). Je ne dois plus me voir comme quelqu’un d’incapable, de malade, de stupide ou d’inutile (dialogue interne négatif), je dois plutôt me voir comme quelqu’un de très capable qui a su gérer cette grosse épreuve (voyage en avion non préparé (au niveau gestion des symptômes)) avec les moyens du bord. Je dois me voir comme quelqu’un en bonne santé, dans le sens où mon système d’alerte est fonctionnel ;), je dois me voir comme quelqu’un d’intelligent, parce que j’ai compris que ces symptômes n’étaient pas la manifestation d’une maladie mentale, mais uniquement la manifestation de mon état d’alerte. Je dois également me voir comme quelqu’un d’intelligent, parce que j’ai su m’adapter en cherchant des moyens de modifier mes stratégies lorsque les résultats que j’obtenais ne me convenaient pas. Etc…
Croire en soi, en ses capacités. Se sentir fort et invicible et interpréter les signaux d’alerte envoyés par notre corps pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des signaux d’alerte, et pas pour ce qu’ils ne sont pas (ce ne sont pas des manifestations d’un dysfonctionnement profond de notre organisme), permet de percevoir les manifestations de l’état d’alerte autrement: de ne plus les voir comme une menace! Et lorsqu’on arrive, mentalement, à se dire et à croire au plus profond de nous-mêmes que ces manifestations ne sont pas une menace, alors on brise le cercle vicieux.

En effet, le cercle vicieux se brise lorsqu’on ne perçoit plus nos symptômes comme des menaces

Cercle vicieux de la peur:

(a) Menace => (b) état d’alerte => (c) peur de cet état d’alerte (parce que vu comme une menace (a’)) => (b’) augmentation du niveau du niveau d’état d’alerte (=intensification des symptômes) => (c) peur de cette augmentation de l’intensité des symptômes = la menace augmente (a’) => augmentation (encore) de l’état d’alerte (b’)…et on tourne en boucle dans ce cercle vicieux: on auto-alimente notre état d’alerte et c’est ce qui maintient nos symptômes.

Cercle vicieux brisé:

(a) Menace => (b) état d’alerte => (c) je n’ai pas peur de ces symptômes (pour l’organisme, cela lui envoie le message: il n’y a pas de menace) => le niveau d’alerte redescend => l’intensité des symptômes diminue… => le cercle vicieux est brisé, parce qu’on auto-alimente plus notre état d’alerte et par conséquent, les symptômes se mettent à diminuer, pour finir par disparaître.

Les points à retenir:

L’organisme accorde sa physiologie avec la situation qu’on vit: si on vit une situation externe stressante (séparation, difficultés familiales, difficultés professionnelles, ondes wifi, environnement bruyant, etc..), il va se mettre en état d’alerte. Si on vit une situation interne stressante (des substances qui stressent les systèmes de notre organisme (aspartame, E621, caféine, médicaments psychiatriques, substances qui agissent sur le système nerveux, problème au niveau de la flore intestinale, douleurs, changements hormonaux, …), il va se mettre en état d’alerte pour nous signaler qu’il se passe quelque chose de pas clair et qu’il serait bien qu’on modifie quelque chose pour que ces facteurs qui stressent notre physiologie soient enrayés.

L’organisme accorde sa physiologie avec ce qu’on « pense » de nos symptômes! Si vous pensez que vos symptômes sont une menace, alors votre organisme va se mettre en état d’alerte et vous allez lancer le cercle vicieux de la peur. Si vous pensez que vos symptômes sont les manifestations d’un état physiologique particulier (ici, l’état d’alerte) et que vous savez (que vous pensez) que cet état n’est pas une menace, alors votre physiologie va s’accorder avec ce constat: il n’y a pas de menace, je peux descendre l’état d’alerte.

– Plus généralement, l’organisme accorde sa physiologie avec ce qu’on pense de nous-mêmes, de notre existence, de nos capacités, …! Si vous pensez que vous avez une maladie grave, alors votre organisme va accorder votre physiologie avec cette croyance. Si vous pensez que votre existence est déprimante et que vous allez échouer dans tout ce que vous faites, alors votre organisme va accorder votre physiologie avec cette pensée: vous allez déprimer et vous allez souvent échouer…

Souvent nous oublions le fort lien bidirectionnel (la boucle) qui existe entre notre tête et notre corps. Nous sommes un tout et l’état de notre organisme agit sur notre mental (nos pensées, etc…) et l’état de notre mental agit sur notre organisme.

Pour prendre un exemple,
– Lorsque nous sommes cloués au lit avec la grippe (=notre organisme, cloué au lit, est limité dans ses mouvements et ses actions), alors souvent notre mental chute (=on déprime un peu parce qu’on ne peut pas faire ce qu’on avait prévu de faire: notre mental « sent » que notre organisme est diminué).
– Lorsque nous appréhendons négativement une situation future (une réunion importante, un examen, etc…), lorsque nous pensons que ça va mal se passer, nous nous sentons moins bien: quelques tensions apparaissent dans notre dos, une boule commence à se former dans notre gorge, notre ventre se noue, on a moins faim, etc… Notre organisme modifie son fonctionnement en fonction de ce que nous pensons d’une situation.

Notre organisme modifie son fonctionnement en fonction de ce que nous pensons et nos pensées (notre état mental) se modifie en fonction des situations physiques que nous vivons. C’est normal et c’est ce qui nous permet de vivre et de nous adapter à chaque situation que nous rencontrons. Le problème, c’est quand nous laissons ce processus partir en cercle vicieux. En effet, si notre organisme modifie son état physiologique pour s’adapter à une situation stressante (un stress au travail par exemple), et que nous interprétons  cette modification physiologique comme la marque d’une maladie mentale (au lieu de d’interpréter ces modifications physiologiques comme les manifestations de l’état d’alerte qui nous signifie que quelque chose dans notre environnement menace notre organisme), alors on peut vite partir dans un cercle vicieux qui va entretenir (auto-alimenter) notre état physiologique d’alerte. En effet, si nous interprétons ces changements physiologiques comme étant des manifestations d’un problème interne chez nous (=une maladie mentale) plutôt que d’un problème externe (= mon environnement de travail est stressant), notre mental va s’activer à modifier notre état interne pour le faire correspondre à ce qu’on pense: On pense qu’on a une maladie mentale, alors notre organisme va commencer à en manifester les symptômes. Et plus on aura de symptômes, plus on va penser qu’on a réellement une maladie mentale…

Maladie mentale ou effets secondaires des médicaments psychiatriques?

Le lien cognition (=pensées, réflexion, jugement, croyance, valeurs, attente, mémoire, attention, …) organisme (physiologie, métabolisme, biologie, comportement, etc..) est très important et c’est souvent ce que nos sociétés modernes oublient lorsqu’elles tentent de « soigner la maladie mentale »: elles oublient que nous ne sommes pas qu’une physiologie, mais nous sommes également un mental, un esprit, des pensées. En nous prescrivant des médicaments psychiatriques pour faire taire notre physiologie, elles oublient que ce n’est pas en clouant notre organisme « au lit » qu’on peut faire taire nos pensées. Par ailleurs, en forçant l’organisme, à grands coups de substances chimiques, à plonger dans un état physiologie donné, elles orientent nos pensées. En effet, l’organisme qui est entravé dans son fonctionnement par ces substances va envoyer un signal d’alarme dès qu’il pourra. Ce signal d’alarme prendra la forme de manifestations physiologiques. Les firmes pharmaceutiques et les psychiatres appelleraient certainement ces manifestations: des effets secondaires des médicaments ou la manifestation de la maladie mentale de leur patient. Pour moi, ces manifestations physiologiques, ces effets secondaires qui apparaissent lorsqu’on prend des médicaments psychiatriques sont bel et bien des signaux physiologiques qui nous indiquent qu’il y a quelque chose qui entrave notre organisme, qu’il y quelque chose qui le menace.

Nous allons ressentir ces symptômes et nous allons commencer à les interpréter (notre esprit va tenter de comprendre ce qui se passe afin de pouvoir adapter nos pensées à notre état physiologique et notre état physiologique à nos pensées). Souvent on ne va pas interpréter correctement ces signaux d’alerte. On va se dire que cet état nauséeux, cette migraine, ces pensées étrangères, cette fatigue, cette aggravation de l’humeur dépressive, cette intensification de l’anxiété, qui sont apparus quelques temps après les premières prises des médicaments sont le signe qu’on a vraiment un problème, alors qu’on aurait du interpréter correctement ces signaux en se disant: se sont les substances chimiques que me donnent le psychiatre qui produisent ces symptômes et me rendent malade. En interprétant mal les signaux physiologiques que nous envoie notre organisme: en se disant que ces manifestations physiologiques sont les signes d’une maladie mentale plutôt que le résultat de l’action des substances psychiatriques sur notre physiologie, on se maintient dans un cercle vicieux où tous les symptômes (état de l’organisme) produits par les médicaments sont interprétés (cognition) comme les signes d’un trouble grave, comme les preuves qu’on a une maladie mentale.