La place de l’entourage dans le sevrage

Lors de la mise en place du sevrage, ainsi que pendant toute la durée du sevrage, il est important d’être entouré de personnes de confiance (médecins, famille, amis,…) qui pourront vous aider et vous soutenir durant cette période qui peut souvent se révéler compliquée.

Une personne qui vous connaît bien et en qui vous pouvez avoir confiance sera en mesure de voir la situation de l’extérieur et ainsi de vous donner une vision différente de ce que vous voyez lorsque vous êtes plongé dans votre sevrage et dans les symptômes. Souvent, pendant le sevrage, lorsqu’on se retrouve dans une passe difficile et qu’on ne sait plus quoi faire, c’est ce regard objectif, bienveillant et extérieur qui va nous aider à comprendre ce qui se passe et à débloquer la situation.

Par ailleurs, étant donné que les psychotropes affaiblissent notre capacité de jugement, émoussent nos émotions, nous rendent parfois apathique et provoquent souvent une anosognosie médicamenteuse (une incapacité à reconnaître les symptômes de notre propre dysfonctionnement cognitif induit par les médicaments psychoactifs (Breggin, 2013)), il nous paraît indispensable de vous encourager à vous faire accompagner et épauler par un proche lors d’un sevrage.

Dès les premières semaines de diminution, vous allez certainement sortir du brouillard médicamenteux induit par ces produits. À ce moment-là, il est important de ne pas être seul(e), car cela peut être douloureux et très déroutant de se rendre compte de ce que ces produits ont fait de nous et de l’impact qu’ils ont eu et ont toujours sur nos comportements, nos pensées, nos émotions, notre personnalité et nos relations avec nos proches.

Comme vous l’aurez compris, nous vous encourageons fortement à ne pas entreprendre le processus de sevrage seul, mais de vous faire accompagner à la fois par un professionnel de la santé compétent en matière de psychotropes et par un ou plusieurs proches en qui vous pouvez avoir confiance et qui sauront respecter vos rythmes de sevrage et de récupération.

Il faut savoir que respecter le rythme auquel le corps est capable de supporter les diminutions est un des points cruciaux du sevrage. Il est donc important que vous trouviez votre rythme de diminution et de longueur de paliers et que les personnes qui vous accompagnent dans votre sevrage le respectent. En effet, lorsqu’un sevrage est « confortable », c’est-à-dire que les symptômes de sevrage ne vous entravent pas dans votre quotidien, cela veut dire que vous avez trouvé le rythme de descente que votre organisme peut supporter sans souffrir. Et c’est cette non-souffrance de l’organisme qui permet de réduire la probabilité d’apparition d’un syndrome de sevrage et par là-même la probabilité d’apparition d’un syndrome de sevrage prolongé (Syndrome de sevrage prolongé = maintien des symptômes de sevrage après l’arrêt de la médication psychotrope).

Quel médicament psychotrope arrêter en premier ?

Comme l’expliquent les Docteurs Breggin et Cohen (2007) :

Si vous prenez un médicament A pour contrer les effets secondaires d’un médicament B, alors vous devriez probablement commencer par sevrer le médicament B. Par exemple, si vous prenez un somnifère pour traiter l’insomnie causée par du Prozac (fluoxétine) ou de la Ritaline, vous allez peut-être avoir envie de sevrer le somnifère après l’arrêt du Prozac ou de la Ritaline. Idem, si vous prenez des médicaments (Cogentin (=benztropine) ou Artane) qui suppriment les troubles moteurs induits par les neuroleptiques, vous devriez probablement commencer par réduire le(s) neuroleptique(s) avant de commencer le sevrage du médicament prescrit pour réduire les effets secondaires des neuroleptiques.

Il est recommandé de ne faire qu’un sevrage à la fois et d’attendre quelques semaines après un sevrage avant d’en commencer un deuxième, afin de ne pas trop bousculer l’organisme. Une pause entre deux sevrages offre à votre organisme la possibilité de récupérer un peu et ainsi de commencer le sevrage suivant dans de meilleures conditions.

Nous vous conseillons également d’écouter votre ressenti pour déterminer quel médicament votre organisme a besoin de sevrer en premier. Par exemple, si vous sentez qu’un médicament a produit des effets secondaires pénibles dès le moment où vous avez commencé à le prendre, alors c’est peut-être par celui-ci qu’il conviendrait de commencer.

Par ailleurs, il est très important de prendre en compte la dangerosité de la molécule lors du choix de l’ordre des sevrages. Comme le soulignent Breggin et Cohen (2007), il faut si possible commencer par les antipsychotiques (neuroleptiques), étant donné que cette classe de médicaments psychiatriques expose à des effets secondaires graves, y compris à la dyskinésie tardive, au syndrome malin des neuroleptiques qui peut potentiellement être mortel, au diabète et à une pancréatite.

Finalement, si vous souffrez déjà d’effets secondaires graves induits par vos médicaments psychiatriques, comme un manie, une hyperstimulation, des comportements inquiétants ou des mouvements anormaux, il faudra envisager de réaliser un sevrage rapide et aussi sûr que possible des molécules incriminées et ce sous la surveillance d’un médecin très expérimenté.

Il est vraiment vital de sevrer en premier, et sous surveillance médicale accrue et constante, le médicament qui serait à l’origine d’une intoxication médicamenteuse.

Comment faire la différence entre des symptômes de manque (syndrome de sevrage) et la toxicité médicamenteuse (neurotoxicité / intoxication médicamenteuse)?

Un syndrome de sevrage correspond à l’ensemble des symptômes qui se manifestent lorsque la dose du médicament est diminuée, alors que la toxicité médicamenteuse se présente sous la forme d’un ensemble de symptômes qui apparaissent lors des augmentations de dose.

Les symptômes de sevrage : un effet indirect des médicaments observé lors des diminutions de dose

Les symptômes de sevrage sont des effets indirects de la substance prise, dans le sens où ils correspondent à une réponse de l’organisme aux diminutions et non aux effets directs de la substance.

L’intoxication médicamenteuse : un effet direct des médicaments observé lors des augmentations de dose

L’intoxication médicamenteuse est un terme utilisé pour parler des effets neurotoxiques et/ou toxiques directs de la substance prise, dans le sens où les symptômes observés sont les conséquences directes des effets de la substance.

Une substance peut intoxiquer l’organisme lors des premières prises. Et l’intoxication va se maintenir et souvent s’aggraver au fil des prises.

Comment faire la différence entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité ?

La meilleure façon de faire est d’augmenter un peu la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines et sous surveillance médicale intensive. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

 

Quelle est la place de l’entourage dans le processus de sevrage?

 

Pourquoi et comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté ?

Par Thérèse (2017)

Pourquoi affiner les règles de la méthode des 10% ?

Parce que nous nous sommes rendu compte que les règles de cette méthode n’étaient pas applicables par une grande majorité des personnes présentes sur le forum. En effet, en observant à la lettre les règles de 10% de diminution de la dose en cours tous les 14 jours, ces personnes expérimentaient des symptômes de manque les obligeant souvent à modifier le rythme de leur sevrage, notamment en réduisant le pourcentage de diminution de moitié. Nous nous proposons donc de vous expliquer comment nous avons affiné les règles de cette méthode afin qu’elles permettent au plus grand nombre de se sevrer dans de bonnes conditions, c’est-à-dire dans des conditions où l’état de manque ne prédomine pas.

Comment affiner les règles de la méthode des 10% en tenant compte du rapport entre le pourcentage de diminution et la longueur du palier ?

En 2011, lors de la fondation du forum d’entraide au sevrage (http://soutienbenzo.forumgratuit.org/), Thérèse a bien suivi les recommandations de sevrage établies par Ashton, et proposé des protocoles de sevrage suivant les règles de la méthode de 10%, à savoir des diminutions de 10% de la dose en cours tous les 14 jours. Mais avec les années d’expérience et d’observation, elle a réalisé que ces règles ne fonctionnaient pas pour tout le monde ou pour tous les types de sevrage. Voici, les conclusions qu’elle a tirées de ces 7 ans d’observation quotidienne de centaines de sevrage :

Pour les benzodiazépines

Affinage du protocole de sevrage des benzodiazépines à demi-vie longue

Au début, je ne proposais pas de sevrage en dessous de 10% et 14 jours. Chez certains, ça roulait à peu près… Mais l’expérience d’autres m’a amenée à modifier ma façon de procéder.

Je gardais toujours 10% et j’allongeais indéfiniment les paliers : sans résultats probants : ça faisait des sevrages qui bloquaient, qui traînaient, difficiles à vivre.

Je me suis posée des questions sur ces fameux 10% et j’ai relu Ashton. Elle parle de 10% et 14 jours OU 5% et 7 jours pour le Valium, une benzodiazépine à demi-vie longue. Il y avait donc une autre façon de procéder, plus douce!

Seulement voilà, 5% et 7 jours ça passait bien au début puis des symptômes de sevrage apparaissaient.

JP et moi, qui commencions nos expérimentations sur son sevrage, avons compris qu’il fallait 8 jours et pas 7 jours. Il y a donc un lien entre le pourcentage de diminution et la longueur de palier.

Au 8ème jour, le corps est en difficulté et il doit la passer! Au 9ème jour, la diminution fait du bien. CAR le BUT c’est de diminuer pour aller mieux.

Parfois, il faut allonger ce palier de 8 à 9 ou 10 jours… mais au delà de 14 jours, c’est inutile.

La crainte amène parfois à vouloir allonger le palier et surprise : un palier qui se passait bien devient invivable en « lissant » alors qu’il fallait diminuer.

Et la diminution donne la réponse : tout va de nouveau bien.

Nous avons aussi expérimenté des diminutions de 7% avec des paliers de 8 jours: au début ça passe bien, puis le corps s’essouffle et déclenche des symptômes de sevrage. Là aussi, il y a un lien entre le pourcentage de diminution et le nombre de jours de palier : 7% et 9 jours : tout va bien !

Au début nous avons fonctionné avec 7% et 9 jours: c’était une bonne alternative aux 10%, alliant la rapidité et l’efficacité. Car un sevrage qui traîne n’est pas bon psychologiquement! Mais un sevrage qui se fait cahin-caha n’est pas bon non plus !

Au bout d’un certain temps, j’ai abandonné ces 7% et 9 jours: ça restait un sevrage un peu hard quand même, même en allongeant un peu le palier.

D’après nos observations, il est bien que chacun teste sa longueur de palier, car cette dernière doit, également, en partie dépendre du métabolisme de chacun.

Au final, le pourcentage de diminution et la longueur de palier qui posent le moins de problème, c’est 5% de diminution avec des paliers de 8 jours : pas 7 jours mais 8 jours!!

En fonction du pourcentage de diminution, il semble y avoir un nombre de jours en dessous duquel il ne faut pas aller sous peine de symptômes. Peu allongent au-dessus de 8 jours.

Il doit y avoir là un point d’équilibre.

Ensuite, vers la fin du sevrage avec JP, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait baisser le pourcentage de diminution à 3% et la longueur des paliers à 7 jours. Ce qui amène un vrai soulagement et apporte un vrai confort de sevrage.

Une diminution de 3% avec 6 jours de palier : ça ne passe pas !! Toujours ce rapport entre le pourcentage de diminution et la longueur de palier.

Et les cas avec des diminutions de 2% et 3/4 jours de palier ça existe aussi ! Ce sont des sevrages difficiles avec pleins de symptômes difficiles à gérer.

Il ne faut également pas descendre en dessous de 2% à cause du risque de l’entrée en tolérance.

Affinage du protocole de sevrage des benzodiazépines à demi-vie courte

Et les benzodiazépines à demi-vie courte alors ?

Calquer sur un sevrage avec 10% est une erreur. Il faut tenir compte de la vitesse d’élimination plus courte. Les meilleurs résultats sont observés avec des diminutions de 3% et 7 jours de palier (et même 5 jours de palier pour certains : à tester encore).

Synthèse concernant le sevrage des benzodiazépines

Après réflexions « collégiales « , voici le début de quelques conclusions …

Sevrage d’une molécule à ½ vie courte : c’est mieux de substituer avec une ½ vie longue. Si le sevrage se fait quand même avec une ½ vie courte, c’est une erreur d’appliquer une diminution de la dose en cours de 10% avec 14 jours de palier (méthode des 10%), c’est trop hard!

Avec une ½ vie courte, la diminution idéale serait 3% sur un palier de 7 jours.

Sevrage d’une molécule à ½ vie longue : diminuer de 10% la dose en cours en respectant des paliers de 14 jours (méthode des 10%), c’est hard!

Il est mieux de commencer avec des diminutions de 5% et des paliers de 8 jours : ça passe bien. A la fin du sevrage, finir avec 3% et 7 jours.

Bien sûr tout est modulable pour chacun!

Ne jamais changer la longueur de son palier brutalement, mais diminuer progressivement la longueur des paliers en procédant par exemple ainsi:

  • Longueur du 1er palier: 14 jours
  • Longueur du 2ème palier: 13 jours
  • Longueur du 3ème palier: 12 jours
  • etc…

SAUF si vous faites un % de diminution nettement moins élevé au palier suivant

Si vous voulez basculer des gouttes du matin vers le soir par exemple : faire glisser une goutte après l’autre sur un palier de 3 jours en moyenne. En procédant par exemple comme suit:

  1. Le matin 10 gouttes et le soir 15 gouttes (= 25 gouttes journalières)
  2. Pendant 3 jours: prendre 9 gouttes le matin et 16 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)
  3. Puis pendant 3 jours: prendre 8 gouttes le matin et 17 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)

Lorsque la tolérance arrive, il est conseillé de diminuer la longueur des paliers. La tolérance arrive vite et se traduit par des symptômes de sevrage qui reviennent : signe qu’il faut diminuer la longueur de palier et non l’allonger.

Allonger la longueur du palier pour « lisser » les symptômes si ceux-ci sont trop intenses suite, par exemple, à une erreur dans les diminutions (diminution trop rapide).

Pause dans le sevrage : tous les 20 ou 25 jours, faire 1% de diminution pour ne pas entrer en tolérance. (Attention: La pause est indiquée uniquement en cas de gros problèmes de stabilisation durant un ou plusieurs paliers consécutifs).

Les constatations de JP

Une des clés de ce système est qu’il faut baisser vers la fin du palier alors que le plus souvent on lissait pour attendre l’accalmie. On est dans la pensée d’Ashton, pour améliorer, il ne faut pas augmenter les doses, mais bien les baisser. C’est dans la baisse douce mais régulière que l’on va sans doute diminuer les effets du sevrage, pas tous évidemment, mais un peu moins, c’est déjà beaucoup !

J’apporte des nuances :

  • il faut lisser, [c’est-à-dire allonger la longueur du palier], si le palier se passe cahin-caha depuis le début
  • il faut baisser [le pourcentage de diminution] si en fin de palier ça va mal, alors que tout allait bien !

Les molécules à demi-vie courte

Pour les molécules à ½ courte, des diminutions inférieures ou égales à 5 % sur des longs paliers sont sur le long terme source de difficultés. Pour remédier à ces difficultés, il conviendrait de commencer les diminutions d’une ½ vie courte sur une base de 5% sur des paliers de 7 à 10 jours maximum.

En restant sur de trop longs paliers avec de petits pourcentages sans cesse modifiés le mécanisme de descente est fragilisé.

Il y a plus de marges avec les demi-vies longues. Mais si on opère le mécanisme de variations progressives, les molécules à demi-vies longues vivent mieux que les courtes, ce qui plaide pour la substitution dès le départ.

Une hypothèse peut se dégager sur la demi-vie courte, la régularité du pourcentage de diminution et de la longueur du palier prime sur le chiffre du pourcentage dans la limite de 10% et la durée des jours dans la limite de 14 jours. En revanche, cela veut dire aussi qu’une régularité sur la base de 5% et 7 jours peut payer cash pour les vies courtes dès le démarrage!

Attention le pourcentage max de sevrage (10%) est quasiment impossible sur toute la durée du sevrage. S’il est possible de le faire sur les 3 premiers mois, il faut ensuite passer sur du 7% puis sur les 6 derniers mois sur du 5 % et finir sur du 3%. C’est sur ce tempo que l’on y arrive et surtout que l’on en bénéficie en post sevrage. Je sais pour avoir testé à mes dépens et pour avoir accompagné beaucoup d’entre nous. Descendre sous les 2% engendre une dépendance et entraîne ensuite une fin de sevrage très compliqué. Il faut garder un rythme de sevrage. Ensuite, il y a aussi en baissant les pourcentages une nécessité absolue de réduire les jours de palier sinon les fins de paliers deviennent très hard. Cela je l’ai aussi constaté avec la miansérine.

Affinage du protocole de sevrage des antidépresseurs et des neuroleptiques

Avec les antidépresseurs et les neuroleptiques, c’est un peu différent d’avec les benzodiazépines, en ce sens qu’il n’y a pas ce même rapport aussi strict entre pourcentage de diminution et longueur de palier. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas dépasser les 10%.

Pour les antidépresseurs

D’après nos observations, dans le cas des antidépresseurs, le pourcentage de diminution peut varier de 3% à 10%.

En début de sevrage, la longueur de palier peut aller jusqu’à 30 jours pour certains. Ensuite il faut réduire progressivement cette durée jusqu’à 15 ou 12 jours. En dessous de 12 jours, nous avons observé que ça ne passait pas.

Il est recommandé de commencer avec des diminutions de 5% et des paliers de 30 jours, ce qui permet au corps de s’adapter, puis de diminuer doucement la longueur des paliers jusqu’à une durée de stabilisation qui vous convient : par exemple, des paliers de 12 ou 15 jours.

Pour les Neuroleptiques

L’expérience nous a montré que, pour un neuroleptique, c’est un petit pourcentage (parfois 1%) qui fonctionne le mieux et un long palier pouvant s’étendre parfois jusqu’à 35 jours voir plus. À tester pour chacun !

Dans le cas des antidépresseurs, comme dans le cas des neuroleptiques, il faut veiller à avoir le moins de symptômes possibles, voire pas du tout…

 

Quel protocole de sevrage choisir ?

 

Qu’est-ce que la substitution?

Substituer une molécule par une autre, c’est passer, à l’aide d’un protocole spécifique, d’un médicament à un autre qui lui est « équivalent » mais qui possède des propriétés différentes (demi-vie, forme galénique,…) qui le rendent plus facile à sevrer.

Le passage, de la molécule actuellement prise à cette autre molécule plus facile à sevrer, va s’effectuer progressivement, par étapes judicieuses, en substituant une dose à la fois.

De manière générale:

Il est plus facile de sevrer une molécule à demi-vie longue qu’une molécule à demi-vie courte. Pourquoi?

Notamment, parce que, comme expliqué dans le Manuel Ashton (2012, chapitre II), avec des benzodiazépines à courte-vie telles que l’alprazolam (Xanax) et le lorazépam (Témesta), il est impossible d’obtenir une baisse progressive dans les concentrations sanguines et cellulaires. Ces drogues sont éliminées assez rapidement avec comme résultat des fluctuations importantes de concentrations entre chaque dose. Il serait nécessaire d’absorber les comprimés plusieurs fois par jour et beaucoup de personnes traversent des expériences de « mini-sevrage” ou d’un besoin soudain entre chaque dose.

Il en va de même pour les autres médicaments psychotropes (antidépresseurs, neuroleptiques,…), en effet, les médicaments contenant des substances actives à demi-vie longue sont plus facile à sevrer, étant donné que ces molécules sont moins rapidement éliminées et donc que leur concentration dans le sang reste plus stable dans le temps.

Dans le cas des benzodiazépines, les deux molécules à demi-vie longue généralement utilisées lors de la substitution sont le Lysanxia (prazépam) ou le Valium (diazépam).

Il est plus facile de sevrer une molécule proposée sous forme de gouttes qu’une molécule proposée sous forme de comprimé ou de gélule. Pourquoi?

Parce que, dans la pratique, il est plus facile de faire des diminutions par dosage ou titration avec des médicaments qui se diluent facilement dans un liquide et dont le contenu reste “homogène” (homogène du point de vue des substances actives et des excipients qu’ils contiennent). De plus, les médicaments sous formes de comprimés ou de gélules ne peuvent pas toujours être coupés, écrasés ou ouverts. Ne pas pouvoir écraser ou ouvrir un médicament rend la réalisation des diminutions quasi impossible.

La méthode de sevrage indirect

Le principe de cette méthode est de remplacer la molécule actuellement prise par une molécule qui possède des propriétés similaires, mais qui est plus facile à sevrer. Ainsi, lors d’un sevrage indirect, on ne va pas directement sevrer la molécule actuellement prise, mais on va sevrer la molécule de remplacement (ou molécule de substitution). La technique qui permet de remplacer une molécule par une autre plus facile à sevrer s’appelle la substitution.

Typiquement, une molécule à demi-vie courte va être remplacée par une molécule qui possède les mêmes propriétés psychoactives, mais qui a une demi-vie longue, ce qui la rend plus facile à sevrer.

L’inconvénient de cette méthode est qu’il faut passer par une substitution, mais les avantages de cette méthode sont nombreux. En effet, cette méthode permet, dans la majorité des cas, de pallier aux difficultés rencontrées lors du sevrage direct des molécules à demi-vie courte.

Remplacer une molécule à demi-vie courte par une molécule à demi-vie longue permet :

  • de lutter plus efficacement contre le manque entre les prises et donc de réduire la probabilité d’apparition d’un état d’anxiété.
  • de maintenir la concentration de la substance active beaucoup plus stable dans la circulation sanguine et ainsi de lisser des pics de symptômes.
  • d’administrer la dose journalière en une ou deux prises fixes dans la journée
  • d’avoir accès à des formes galéniques de la molécule plus facile à sevrer, comme des médicaments sous forme de gouttes (voir page 107, pour une définition de la forme galénique).

De plus, dans le cas des benzodiazépines, lorsqu’il y a une forte tolérance (voir pages 27 107) avec la benzodiazépine d’origine, la substitution avec une autre molécule va permettre de lever ce phénomène d’accoutumance et de retrouver le plein effet, en particulier anxiolytique, des benzodiazépines et ce, avec une dose globale moindre de benzodiazépine.

Par ailleurs, en cas d’intolérance avec l’une ou l’autre des molécules à demi-vie longue (Valium – Lysanxia), il est possible de basculer de l’une vers l’autre. Mais comme le souligne le site Sevrage Aux Benzodiazépines (2009), les cas d’intolérance au Valium ou au Lysanxia sont extrêmement rares.

 

Qu’est-ce que la substitution?

 

Le sevrage lent pour contrer la dépendance physique et la tolérance

Un sevrage lent et méthodique permet de contrôler la survenue et l’intensité des symptômes de sevrage qui résultent de l’état de manque (voir dépendance) et de l’entrée en tolérance (les deux phénomènes étant étroitement liés). Comment vous l’aurez compris, pour limiter la survenue et l’intensité des symptômes de sevrage, nous allons mettre en place un sevrage lent.

Mise en place d’un plan de sevrage

 

Alcool: est-ce que je peux boire de l’alcool pendant le sevrage?

Il est préférable de ne pas consommer d’alcool pendant le sevrage, étant donné que celui-ci perturbe l’activité du système nerveux.

L’alcool peut fortement compliquer le sevrage, étant donné qu’il se lie directement sur les récepteurs de l’acétylcholine, de la sérotonine, du GABA et sur les récepteurs NMDA du glutamate (Le cerveau à tous les niveaux, s.d.), qui sont les neurotransmetteurs affectés par le(s) médicament(s) psychoactif(s) à sevrer.

L’alcool induit donc des effets neurochimiques qui peuvent interférer avec le sevrage, rendant celui-ci plus compliqué. Parfois, la prise d’alcool semble couvrir les symptômes de sevrage, parfois il semble les exacerbé, mais dans tous les cas, la consommation d’alcool pendant un sevrage rend celui-ci plus difficile à contrôler, étant donné qu’il devient plus dur de déterminer l’origine des symptômes observés : s’agit-il des effets engendrés par l’alcool, de ceux produits par le(s) médicament(s) ou/et de ceux induits par le sevrage?

Par ailleurs, comme avec toutes les substances psychotropes, il y a des risques de développer une dépendance à l’alcool. En consommant de l’alcool pendant le sevrage d’un médicament psychotrope, on risque ainsi d’ajouter ou de remplacer une dépendance par une autre.

Plus d’informations concernant les neurotransmetteurs affectés par l’alcool :

http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_m/i_03_m_par/i_03_m_par_alcool.html

Référence

Le cerveau à tous les niveaux. (s.d.). Les neurotransmetteurs affectés par les drogues. Accès : http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_m/i_03_m_par/i_03_m_par.html#drogues

 

Pourquoi faut-il procéder au sevrage des médicaments psychotropes ?

Pourquoi faut-il procéder au sevrage des médicaments psychotropes ?

Le sevrage est l’approche visant à supprimer la dépendance physique (ou pharmacologique) à un médicament psychoactif. Il convient de procéder à la diminution méthodique de la prise de médicaments psychiatriques, c’est-à-dire à un sevrage, pour contrer les effets de la dépendance et de la tolérance.

Nous allons maintenant voir comment le sevrage est lié à la dépendance physique et à la tolérance qui sont des mécanismes que l’organisme développe pour contrer les effets des médicaments psychiatriques.

Qu’est-ce que la dépendance ?

De manière générale, la dépendance peut être vue comme une perte de liberté ou une perte de contrôle. Mais la dépendance est un phénomène complexe et actuellement, nous ne parlons plus de la dépendance, mais des dépendances. Il est important de différencier ces dépendances et de bien comprendre les mécanismes spécifiques à chacune d’entre elles, étant donné que c’est cette compréhension qui nous permettra de venir à bout d’une dépendance. En effet, ce n’est qu’en comprenant comment fonctionne une dépendance, qu’on peut inverser le processus et ainsi s’en libérer.

Pour l’OMS (2018), le terme générique de «dépendance» se rapporte à des éléments aussi bien physiques que psychologiques.

Mais quels sont les principaux types de dépendance ?

Nous retrouvons comme principaux types de dépendance :

  • La dépendance physique ou dépendance physiologique ou dépendance pharmacologique pharmacodépendance. Ce sont des termes utilisés pour faire référence au processus d’adaptation de l’organisme à la présence répétée d’une substance.
  • La dépendance psychique et la dépendance psychologique. Ces deux concepts font référence au fait que la personne n’arrive plus à s’imaginer vivre sans les effets du médicament
  • La dépendance comportementale est un concept utilisé pour parler d’une consommation par habitude ou en fonction de stimuli présents dans l’environnement

La toxicomanie ou l’addiction étant des termes utilisés pour faire référence à la présence de plusieurs de ces dépendances.

L’addiction

L’addiction se caractérise par l’impossibilité répétée de contrôler un comportement, qui vise à produire du plaisir ou à écarter une sensation de malaise interne, en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives (Laqueille & Liot, 2009).

La toxicomanie

Lorsqu’il y a à la fois dépendance physique, dépendance psychologique, tolérance et addiction, on parle de toxicomanie. La toxicomanie peut donc être vue comme la combinaison d’une dépendance physique (phénomène de tolérance et apparition d’un syndrome de sevrage à l’arrêt de la substance), d’une dépendance psychologique (penser qu’on a besoin de la substance pour fonctionner) et d’une dépendance comportementale (besoin compulsif de consommer ou comportement addictif).

 

Dans le cadre du présent manuel, nous allons plus spécifiquement nous pencher sur un type de dépendance – la dépendance physique – étant donné que le processus qui permet de la contrer est le sevrage et que c’est le thème principal de cet ouvrage.

Le sevrage est donc le processus par lequel nous allons
nous libérer de la dépendance physique aux substances psychotropes

Mais commençons par souligner le fait qu’il existe une différence nette entre la dépendance psychologique qui est la croyance selon laquelle nous pensons avoir besoin de la substance pour fonctionner et la dépendance physique qui est l’apparition d’effets déplaisants (les symptômes de sevrage ou symptômes de manque) à l’arrêt du médicament ou lorsque l’organisme s’est habitué à la substance et qu’il faut augmenter la dose journalière pour ne pas ressentir les effets de manque (phénomène de tolérance).

La dépendance psychologique

Nous dépendons psychologiquement d’une substance lorsque nous lui attribuons les vertus que nous voulons bien qu’elle ait ou les vertus que d’autres lui ont attribué. Ainsi, nous pouvons dépendre psychologiquement d’une substance lorsque nous lui attribuons la capacité de guérir notre mal-être, de nous permettre de gérer des situations critiques ou encore de supporter des émotions déplaisantes. Nous dépendons psychologiquement d’une substance lorsque nous sommes convaincus qu’elle agit effectivement et efficacement sur nos symptômes. L’esprit est puissant et est capable, par le biais de nos croyances, de modifier l’interprétation que nous faisons de nos sensations, de nos perceptions, de nos ressentis, de nos sentiments ou de nos émotions.

La dépendance psychologique se fonde, se construit et se développe à partir de plusieurs types de croyances, notamment :

  • les croyances culturelles: p.ex. les antidépresseurs soignent la dépression ; les somnifères font dormir ; les neuroleptiques traitent les schizophrènes
  • les croyances personnelles: p.ex. ce sont mes médicaments qui me permettent de tenir et de fonctionner au quotidien ; ce sont mes antidépresseurs qui me permettent de supporter mon chagrin et ma tristesse
  • les croyances des autres: p.ex. mon médecin et ma famille m’affirment que seuls mes médicaments peuvent me soigner, alors, comme j’ai une totale confiance en eux, je suis convaincu que ces produits améliorent mon état

La dépendance psychologique traduit souvent la croyance selon laquelle c’est le traitement psychiatrique qui réduit les symptômes et traite les causes de notre trouble mental ou de notre problème physique.

L’effet placebo

L’effet placebo peut être défini comme la confiance que nous avons dans un traitement, dans le fait que celui-ci va nous soigner. Mettre tout son espoir dans un traitement (médicamenteux ou psychothérapeutique) et être convaincu de son efficacité, peut rendre celui-ci très puissant. En effet, il a été prouvé que si nous nous attendons à ce qu’un traitement fonctionne et apporte le soulagement voulu, alors nous anticipons des effets positifs et cela se répercute sur notre physiologie. Ainsi, lorsqu’un médecin, une thérapie ou un médicament nous offre l’espoir d’une guérison, alors nous croyons souvent si fort à un tel soulagement, que cette croyance place notre organisme dans les dispositions pour aller mieux. C’est ce que nous appelons l’effet placebo. Par conséquent, lorsque nous sommes convaincus qu’un traitement nous soulagera, alors il y a toutes les chances qu’il le fasse et que nous voyons notre état s’améliorer.

C’est, par exemple, ce qui se produit avec les antidépresseurs dans le cadre du traitement de la dépression : la croyance en l’efficacité des antidépresseurs à traiter la dépression peut être si forte, qu’elle produit un effet placebo puissant qui parvient à soulager la dépression. En effet, comme l’a constaté Kirsch (2010) dans sa méta-analyse, la principale réponse aux antidépresseurs est un effet placebo et pour cet auteur, il est très probable que le reste soit un effet placebo augmenté.

L’effet placebo augmenté

L’effet placebo (c’est-à-dire l’espoir d’une guérison ou la conviction qu’un traitement est efficace) peut être augmenté lorsque le traitement médicamenteux produit des effets secondaires facilement reconnaissables. En effet, plus le médicament psychiatrique produit des effets secondaires, plus nous sommes enclins à penser que la substance active est puissante et cela nous convainc que ce médicament est capable de traiter nos maux en profondeur. C’est ce qui augmente encore l’effet placebo. Dans sa méta-analyse, Kirsch (2010) a en effet constaté que plus les patients déprimés ressentent d’effets secondaires avec le médicament actif, plus leur état s’améliore.

Utiliser l’effet placebo à bon escient en activant les croyances qui nous sont bénéfiques

Ce manuel vise à vous aider à vaincre la dépendance physique. La dépendance psychologique se vainc, quant à elle, par un travail sur soi-même, sur ses croyances. Nous vous recommandons de travailler votre éventuelle dépendance psychologique en compagnie d’un thérapeute ou d’une personne qui vous aidera à reconnaître les pouvoirs et les vertus que vous attribuez à ces produits chimiques et à les transférer à vous-mêmes, à vos capacités, à vos propres ressources personnelles. Croire en vous, croire en vos capacités, croire que c’est possible, croire en votre force intérieure, en votre détermination, en votre jugement personnel, croire en votre instinct, en votre intuition, en votre ressenti vrai et profond, vous permettra de vous libérer de la dépendance psychologique et de reprendre le contrôle de votre vie.

La dépendance physique

La dépendance physique, qui résulte des mécanismes d’adaptation de l’organisme à une consommation prolongée (INSERM, s.d.), est définie par deux éléments clé :

  1. l’apparition d’un syndrome de sevrage : il s’agit d’un ensemble de symptômes spécifiques qui apparaissent lorsque la prise de médicament est brusquement stoppée. C’est la réaction physiologique qui se produit lorsque l’organisme est privé du produit auquel il avait adapté son mode de fonctionnement. Cette privation se traduit, selon McGill, (s.d.), par un état de manque qui s’accompagne de symptômes physiques incommodants appelés le sevrage.
  2. l’apparition de la tolérance : il s’agit du phénomène par lequel l’organisme a adapté son fonctionnement à l’effet d’un médicament et oblige la personne à augmenter les doses pour ressentir l’effet initial du produit.

L’accoutumance

L’accoutumance est le phénomène par lequel l’organisme s’habitue à la présence d’une substance. L’accoutumance va induire la tolérance. En effet, lorsque l’organisme s’adapte trop bien, c’est-à-dire qu’il sur-adapte son fonctionnement à la présence d’une molécule, alors la personne qui la consomme devra en prendre plus grande pour ressentir le même effet.

La tolérance

La tolérance est le mécanisme suivant lequel le cerveau s’habitue à l’effet de la substance, ce qui conduit la personne à augmenter les doses pour obtenir l’effet initial.

Le sevrage lent pour contrer la dépendance physique et la tolérance

Un sevrage lent et méthodique permet de contrôler la survenue et l’intensité des symptômes de sevrage qui résultent de l’état de manque et de l’entrée en tolérance (les deux phénomènes étant étroitement liés).

L’apparition de ce syndrome de sevrage, c’est-à-dire de cet ensemble de symptômes qui apparaissent à l’arrêt de la substance psychoactive, induit souvent le patient et le médecin en erreur, l’un des deux ou les deux pensant qu’il s’agit d’un retour des symptômes pour lequel le patient est traité. En effet, souvent le patient qui subit ce syndrome de sevrage et/ou le médecin qui le traite, pense qu’il s’agit d’une rechute. Définition de rechute.

Afin de limiter la survenue et l’intensité des symptômes de sevrage, on va mettre en place en plan de sevrage dit lent.

 

Références

INSERM. (s.d.). Pharmacodépendance : mécanismes neurobiologiques. Accès : http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/2072/?sequence=30

Kirsch, I. (2010). Antidépresseurs Le grand mensonge. Champs-sur-Marne : Music & Entertainment Books

Laqueille, X. et Liot, K. (2009). Addictions : définitions et principes thérapeutiques. L’information psychiatrique, 85(7), 611-620. Accès : https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2009-7-page-611.htm

McGill. (s.d.). La consommation de drogues. Le cerveau à tous les niveaux. Accès : http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_p/i_03_p_par/i_03_p_par.html

OMS. (2018). Syndrome de dépendance. Accès : http://www.who.int/substance_abuse/terminology/definition1/fr

 

Manuel de sevrage des psychotropes

Bonjour à tous,

En collaboration avec Thérèse et l’équipe du forum SoutienBenzo, j’ai élaboré un manuel de sevrage des psychotropes, dans lequel je rassemble les informations récoltées par Thérèse et mes connaissances:

Manuel de sevrage des psychotropes version mise à jour le 7 octobre 2017 (format PDF)

Pourquoi et pour qui ce manuel a été écrit?

Nous avons écrit ce manuel, car nous nous sommes rendu compte que le grand public, les médecins et les personnes qui souhaitaient gérer l’utilisation et l’arrêt de la médication psychotrope, ne disposaient pas d’une information claire, compréhensible et accessible concernant le fonctionnement des médicaments psychiatriques.

En écrivant ce manuel, nous voulions synthétiser et rendre accessibles les informations qui nous ont permis, à nous, de nous sortir de l’emprise de ces produits. Au travers de ce manuel, nous partagerons donc, avec vous, nos connaissances et nos années d’expériences dans le domaine de la médication psychotrope et du sevrage.

Nous, auteures et co-auteurs, avons tous été confrontés à la prise et à l’arrêt de la médication psychotrope et c’est grâce à notre propre expérience, aux recherches d’informations que nous avons menées et aux années que nous avons passées (et que nous passons toujours) à soutenir les personnes qui souhaitent prendre en main leur consommation de médicaments psychiatriques, que nous pouvons, aujourd’hui, vous proposer un manuel de sevrage qui se fonde à la fois sur des études scientifiques, des connaissances théoriques et sur une mise en pratique quotidienne et fructueuse de ces travaux scientifiques.

Notez que cet ouvrage n’a en aucun cas pour but de vous convaincre ou de vous inciter à arrêter de prendre votre traitement médicamenteux. Ce manuel a uniquement pour objectif de vous informer sur les différents aspects de la médication psychotrope. C’est dans cette perspective informative, que nous vous présenterons des protocoles, des méthodes et des techniques qui permettent de réaliser un sevrage qui respecte les spécificités de fonctionnement de chaque classe de médicaments psychiatriques et qui minimise ainsi les risques liés à l’arrêt de la consommation de ce type de produit.

Ce manuel a été conçu dans un objectif pratique. Notre idée est de vous proposer un contenu qui vous permette de facilement et rapidement mettre en pratique des méthodes, des techniques et des protocoles de sevrage qui sont soutenus par des études scientifiques et/ou des expériences de sevrages réussis.

Ce manuel a été conçu pour rendre l’information technique et scientifique accessible. Dans cette optique, nous avons choisi de simplifier et de synthétiser les contenus scientifiques et techniques.
Nous avons choisi d’expliquer, en des termes simples, les éléments qui nous semblent indispensables à la compréhension des concepts scientifiques sous-jacents aux divers protocoles et méthodes proposés, afin que vous soyez en mesure de comprendre comment ces derniers ont été construits et pourquoi ils l’ont été ainsi.

Nous espérons qu’au fil de cet ouvrage, vous trouverez les pistes qui vous permettront de comprendre ce que vous vivez.

Remarque :
Nous allons faire évoluer ce manuel au cours du temps. Actuellement, c’est la version bêta sortie le 29 septembre 2017 qui est en ligne. Il s’agit d’une version partielle qui ne contient, pour le moment, que les chapitres sur les benzodiazépines et le sevrage.
Il s’agit d’une version test qui a pour but de nous permettre de recevoir des retours de votre part, afin que nous puissions, le cas échéant, améliorer l’ouvrage avant d’en présenter une version finale complète.

Les chapitres qui détaillent l’information sur les antidépresseurs et les neuroleptiques sont en cours de rédaction. Notez cependant, que le chapitre sur le sevrage est général et fournit, de ce fait, des informations qui sont utilisables à la fois pour les benzodiazépines, les antidépresseurs et les neuroleptiques…

Finalement, nous n’insisterons jamais assez sur le fait qu’il ne faut jamais arrêter un traitement médicamenteux du jour au lendemain ou sans l’avis d’un médecin.

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Retrouvez les différentes versions du manuel sur le page consacrée au sevrage: SEVRAGE

Manuel de sevrage des psychotropes version mise à jour le 7 octobre 2017 (format PDF)

 

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Carole