Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques

Vidéo de présentation du livre:

Le livre Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques est disponible sur la plateforme d’autoédition lulu.com à l’adresse suivante: Lien vers le livre. Pour lire un extrait, cliquez ici.

Parution en septembre 2020 du livre: Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques

Bonjour à tous,

Après deux années de travail, mon livre sur l’après-sevrage est enfin terminé! Il sera disponible dès la rentrée!

Résumé:
Il est facile de prescrire ou de prendre un antidépresseur, un anxiolytique, un somnifère ou un neuroleptique. En revanche, il est plus difficile d’en gérer la consommation et l’arrêt. Et finalement, il peut s’avérer très compliqué de retrouver une vie normale après avoir consommé de tels produits.

Après la sortie du livre « Le Manuel de Sevrage des Psychotropes », qui expose les méthodes pour gérer la consommation et l’arrêt de tels substances, il me tenait à cœur d’aborder l’après médication psychiatrique. En effet, ce n’est pas tout d’arrêter de prendre des médicaments psychiatriques, encore faut-il arriver à gérer sa vie sans.

Comment, une fois les souffrances du sevrage passées, faire face à aux difficultés que jusque là nous avions pris l’habitude de gérer à l’aide d’une béquille médicamenteuse?

Dans ce livre-témoignage, je vous propose de me suivre dans les étapes m’ont permis de retrouver une vie saine, épanouissante et heureuse après l’arrêt des médicaments psychotropes et des traitements psychiatriques.



Et voici, pour vous en avant-première, le début du livre:

Préface

« Après la sortie du Manuel de Sevrage des Psychotropes (2018), qui donne au lecteur des informations concernant le fonctionnement des médicaments psychiatriques, ainsi que sur les méthodes pour en gérer ou en arrêter la consommation, il me tenait à cœur, d’accompagner le lecteur dans l’après médication psychiatrique. En effet, ce n’est pas tout d’arrêter de prendre des produits psychiatriques, encore faut-il arriver à « gérer sa vie » sans.

À l’arrêt des médicaments psychotropes, nombre d’entre nous nous sommes retrouvés face à un déferlement de problèmes liés à leur arrêt. Ces problèmes pouvant aller du retour de la problématique de départ à l’arrivée de difficultés d’une ampleur incommensurable. Comment, une fois les souffrances du sevrage passées, faire face à ces nouvelles difficultés que jusqu’à maintenant nous avions pris l’habitude de gérer à l’aide de cette béquille médicamenteuse que nous venons de jeter ?

Comment, en effet, faire face à l’anxiété ? à l’insomnie ? à la dépression ? ou à ces ruminations qui ont fait, ou ont refait, surface à l’arrêt des médicaments et qui ne veulent plus nous lâcher ? Comment faire face à ce sentiment de vide et à ces années perdues ? Comment gérer la douleur physique et tous ces dysfonctionnements physiologiques ? Comment gérer toutes ces pertes qui se sont produites pendant qu’on était sous médication psychiatrique ? Comment resurgir des décombres ? Comment se reconstruire dans tout ça ? En fin de compte, comment retrouver une vie « normale » ?

Toutes ces questions, je me les suis posées et je ne voulais pas laisser le lecteur du Manuel de Sevrage des Psychotropes sans réponse. Je ne voulais pas abandonner, à leur sort, toutes ces personnes qui avaient courageusement fait le choix d’une vie sans substance psychotrope.

Dans ce livre-témoignage, je vous propose de me suivre dans les étapes de reconstruction qui m’ont permis de retrouver une vie saine, épanouissante et heureuse après l’arrêt des médicaments psychotropes et des traitements psychiatriques. Je vous invite à me suivre et à prendre, dans ce récit, ce qui résonne en vous et pour vous.

Mais, avant de commencer ce voyage, je me dois de préciser que je ne suis pas médecin et que je ne suggère d’aucune manière au lecteur d’arrêter de prendre un traitement médicamenteux ou de ne plus se rendre à des séances de psychothérapie qui lui auraient été prescrits.

Maintenant que cela est dit, je t’invite, cher lecteur, à savourer ce voyage à la redécouverte de toi-même. En effet, par le biais de mon témoignage, j’espère ouvrir, chez toi, la voie qui te mènera vers l’être exceptionnel que tu es.

Cher lecteur, je souhaite, de tout mon cœur, que ce livre t’apporte l’apaisement et la sérénité que tu cherches, mais aussi, et surtout qu’il te serve de tremplin dans la construction de ta nouvelle vie, de cette vie qui te ressemble et que tu désires maintenant si ardemment!

Au fil de ta lecture, je te souhaite de faire de belles découvertes et de vivre une merveilleuse transformation.

Du fond du cœur,
Carole,
Lausanne, le 21 juillet 2020″

Introduction

(extrait)

« Dans ce livre, je voulais vous présenter mon parcours et mon vécu, après l’arrêt des médicaments psychiatriques (antipsychotiques, sédatifs, anxiolytiques et antidépresseurs). J’ai commencé par écrire en m’adressant à vous, cher lecteur, et j’ai terminé en revisitant mon parcours. D’où la présence de deux styles d’écriture au fil des pages. Deux récits. Deux manières d’aborder la période post-médication psychiatrique. La première, en vous parlant à vous comme j’aurais aimé qu’on me parle au moment où j’ai dû faire face à la période la plus difficile de ma vie, celle de l’arrêt des médicaments psychiatriques. Et la deuxième, comme une sorte de relecture de ce qui c’est passé, en y portant mon regard avec plus de recul. Un certain recul émotionnel qui permet d’analyser, plus clairement, les processus qui ont été mis en œuvre et qui m’ont permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui, douze ans après l’arrêt des médicaments psychiatriques.

Avec le recul, j’ai compris qu’il fallait connaître des termes et des concepts techniques propres à la psychiatrie, pour être en mesure de comprendre ce qu’on vit dans les mois et les années qui suivent l’arrêt des médicaments psychiatriques. Comprendre les principaux phénomènes à l’œuvre dans l’organisme au moment de la prise et du processus de cessation des médicaments psychiatriques est essentiel. Il est tout aussi important de comprendre, de saisir et d’identifier les phénomènes qui se produisent lors de la, parfois très longue, période de rétablissement qui suit l’arrêt : la période de post-sevrage.

Arriver à une compréhension globale des processus en jeu dans la prise de substances psychotropes constitue un élément fondamental de la reprise en main de la consommation de ces produits et de la vie après leur utilisation.

Dans sa structure, ce livre est découpé en trois parties. Dans une première partie, je décris ce que j’ai vécu au moment de l’arrêt des médicaments psychiatriques et dans les mois qui ont suivi. J’y expose également ma compréhension des mécanismes de fonctionnement des médicaments psychiatriques, ainsi que mes connaissances concernant leur arrêt. Je détaille aussi deux phénomènes cruciaux dans le domaine de la médication psychotrope : la dépendance et la tolérance. Par ailleurs, dans cette première partie, j’aborde les concepts de croyance, d’attente, de mythe et de réalité, ainsi que les notions d’effet placebo et d’effet placebo augmenté.

Dans la deuxième partie, je parle du profond changement que j’ai opéré en moi pour pouvoir sortir de la psychiatrie et de ses traitements. Je vous parle de ce changement de perspective qui m’a permis de dessiner les prémisses d’une vie saine, agréable et heureuse. En effet, c’est au travers d’un profond changement d’état d’esprit que j’ai été en mesure de me libérer du passé et de commencer à construire mon avenir. Dans cette partie, j’explique comment j’ai (ré)appris à prendre soin de moi et à créer un cadre de vie sécurisant qui soutienne ma reconstruction physiologique, psychologique et spirituelle. Je reviens également sur l’état de manque et les manifestations douloureuses que provoque l’arrêt rapide des médicaments psychiatriques. J’aborde les thèmes de solitude, de sensation de vide, de doute et de sentiment d’inutilité. Mais aussi ceux de réalité, d’illusion et de retour à soi. Je parle de l’envie de mourir et de la nuit noire de l’âme, mais aussi de quête de sens et d’identité. J’y explore les concepts de mémoire, de peur et de filtres mentaux. Et je revisite les notions de raisonnement logique et d’intuition. J’évoque aussi les changements de personnalité qui se produisent sous médication psychiatrique. Finalement, j’expose ma vision des causes des troubles mentaux.

Dans le troisième partie, je vous présente les actions que j’ai mises en place, dans les années qui ont suivi l’arrêt des médicaments psychiatriques, pour faire face aux symptômes de sevrage prolongé et surtout pour retrouver une vie « normale ». Dans cette partie, je présente la routine quotidienne de rééducation de mon corps et de mon esprit que j’ai mise en place pour sortir du syndrome de sevrage prolongé et pour réapprendre à vivre. J’explique comment j’ai personnalisé cette routine de rééducation pour qu’elle s’adapte à mes besoins.

[…]

Première partie: La période de post-sevrage

(extrait)

Le post-sevrage, comment s’est-il passé pour moi ?

Cela a commencé par un vrai choc. Un choc traumatique qui m’a plongée dans le chaos et le néant. Dans une peur panique proche de la folie.

Ce traumatisme est apparu petit à petit, a grandit au fil des diminutions trop rapides et est devenu insoutenable à l’arrêt complet des deux derniers médicaments psychiatriques que je prenais à ce moment-là (une benzodiazépine et un antidépresseur ISRS).

Lors des premières fenêtres de lucidité, où j’émergeais de l’épais brouillard médicamenteux, les choses, les événements et ma situation me sont apparus crus, sans fard, dans toute leur horreur. Ces moments de lucidité qui transparaissent, ces moments où la réalité et la vérité m’apparaissaient, me rappelaient, entre chaque plongée dans le néant, l’horreur de la situation

L’ensorcellement médicamenteux

L’ensorcellement médicamenteux ou lorsque le brouillard médicamenteux est tellement épais qu’il nous empêche de prendre conscience de notre état ou de ce qu’il nous arrive.

Le docteur en psychiatrie, Peter Breggin, est le premier à avoir identifié cet ensorcellement médicamenteux qui nous empêche d’avoir accès à la réalité des faits, qui nous empêche de voir ce qui se passe et qui nous rend aveugle à notre propre état. Il a nommé ce phénomène : Medication Spellbinding ou Intoxication anosognosia.

Ce brouillard avait commencé à se poser sur moi au premier jour de la prise de médicaments psychiatriques (neuroleptiques et sédatifs). Depuis ce jour, il ne m’avait plus quitté et n’avait cessé de s’épaissir au fil des ans, des augmentations de doses et des changements de médicaments.

Lors des diminutions des doses – c’est-à-dire lors du sevrage – cet épais brouillard a commencé à se déchirer et a laissé entrevoir des fenêtres de ciel bleu qui laissaient transparaître à la fois des moments de bonheur et de soulagement, mais aussi des moments d’une rare violence, des moments où m’apparaissaient, avec une telle force, tout ce qui avait été détruit dans ma vie par des années de médication psychiatrique.

Cette vision et cette lucidité retrouvées, sur la gravité de ce qui m’était arrivé et sur ce qui se passait depuis toutes ces années en psychiatrie, fût un vrai choc pour moi. Cet éclairage, cette dissipation momentanée de l’épais brouillard, laissait passer un rayon de conscience fulgurant qui illuminait d’une clarté crue et intense, les détails sordides de ma situation et de ces quinze dernières années passées en psychiatrie.

Le choc fût si violent, qu’il a généré, comme il le fait souvent chez les personnes qui se sèvrent trop rapidement, un état de choc, un état de stress tel,… un traumatisme si intense… qu’il m’a marqué à vie, dans ma chair et dans mon âme. Le sevrage brutal, celui qui dévoile d’un coup l’horreur de la situation, est parfois si violent qu’il nous plonge aux portes de la folie.

Le traumatisme, je l’ai vécu et il a été terrible. L’anxiété, la peur, la terreur m’ont envahie d’un seul coup, générant en moi un état de souffrance permanent. J’ai été projetée dans un monde de terreur et d’angoisse qui m’a littéralement traumatisée.

Mon corps est resté comme paralysé, figé dans cette torpeur, alors que mon âme, mon esprit et mon mental étaient plongés dans un état d’agitation, subissant la torture des fonctions cognitives qui s’agitaient dans tous les sens dans l’espoir de reprendre le contrôle de cet enfer absolu.

L’angoisse a commencé à m’étouffer et les symptômes, dus aux sevrages trop rapides, n’ont fait qu’accentuer ma détresse, ma souffrance et mes peurs.

J’avais des hallucinations visuelles et auditives. Mon cerveau, qui avait été comme figé pendant ces années de psychiatrie et qui était devenu incapable de bien « capter » les informations sensorielles, s’était comme emballé et mis à sur-interpréter les signaux provenant de l’environnement. Un petit bruit, qui auparavant était comme mille fois atténué par les médicaments psychiatriques, devenait, une fois cette chape de plomb chimique retirée, une explosion de sons dans ma tête. Que se passait-il ?

Je pense que mon cerveau, cherchant encore à compenser les dysfonctionnements induits par les médicaments psychiatriques, continuait à sur-amplifier les informations auditives qu’il recevait. Il tentait encore de passer outre la barrière chimique, alors qu’elle n’était plus là.

Cette sur-amplification des sons aboutissait à des hallucinations auditives. Ces hallucinations auditives étant la résultante des tentatives de mon cerveau d’interpréter et de donner du sens à cette soupe surabondante d’informations sonores et auditives qui lui parvenait.

Les substances chimiques n’étaient plus là, mais mes sensations et mes perceptions étaient toujours amplifiées. Mon cerveau, à cause des sevrages rapides, n’avait pas eu le temps de faire des réglages pour que les sons, les couleurs, les goûts, les odeurs ou toute autre forme d’information en provenance de mes organes sensoriels ne soient plus sur-amplifiés.

Mon cerveau n’avait pas non plus eu le temps de modifier ses mécanismes d’interprétation de ces informations en provenance du monde extérieur ou de mon monde intérieur. Les informations qui lui parvenaient, étaient encore sur-interprétées ou mal interprétées.

J’entendais donc ces sons qui n’existaient pas. Je voyais ces formes qui n’étaient pas là. Je sentais ces odeurs qui ne correspondaient pas aux choses dont elles semblaient émaner. Et j’avais ces goûts dans ma bouche qui étaient en total décalage avec ce que je mangeais. Impossible de savoir ce qui était vrai !

Cette lumière si vive, si aveuglante et ces acouphènes et tintements d’oreilles que je vivais à ce moment-là, je me suis rendue compte que nombreux sont ceux qui les vivent aussi lors de l’arrêt des médicaments psychiatriques.

À l’arrêt des médicaments psychiatriques, la lumière qui semblait normale pour les autres était devenue hyper-violente et insupportable pour mes yeux. Mon système visuel qui avait baigné dans les substances psychoactives pendant plus d’une décennie et qui, tout à coup, en avait été libéré, n’était plus capable de gérer l’intensité de la lumière.

Mon système nerveux, chef d’orchestre de mon corps, était en surréaction lorsque je lui ai brutalement retiré ces substances chimiques et qu’il n’a plus eu à les contrer. Il s’est alors retrouvé en suractivité au point de ressentir et d’amplifier des sensations et des perceptions physiques qui n’étaient pas là. Mon système nerveux, dans son ensemble, avait comme les « fils mis à nu ». Il n’était plus qu’un réseau électrique et chimique soumis à des surtensions et des courts-circuits à tous les niveaux.

Je ressentais comme des fourmis qui grouillaient sur et sous ma peau, alors qu’il n’y avait rien ! Ma peau, le plus grand organe de mon corps et surtout le plus exposé aux changements dans mon environnement, était comme devenu hypersensible. C’était comme s’il pouvait maintenant sentir le moindre effleurement d’un courant d’air et l’amplifier fois mille. Puis, cette information, une fois arrivée dans le cerveau, était interprétée comme la présence d’un tsunami sur la partie de mon corps concernée. Ma peau était devenue hypersensible à tout : au moindre effleurement, au moindre changement de température, au moindre rayon de soleil.

Je me rappelle aussi que la peau est un organe émonctoire, ce qui signifie que c’est un organe capable d’évacuer les toxines du corps. Et sachant à quel point mon corps était intoxiqué par les métabolites des médicaments psychiatriques, mon organisme a certainement sauté sur l’occasion de se débarrasser des toxines dès qu’il a été libéré de l’administration quotidienne de ces substances neurotoxiques. Ma peau, à l’arrêt des médicaments psychiatriques, a donc été sur-sollicitée, à la fois pour évacuer les toxines, et pour sur-repérer les changements dans l’environnement extérieur et les transmettre, sur-amplifiés au cerveau, par le biais du système nerveux périphérique.

Avec les fils à nu… avec les nerfs à vif…, c’est-à-dire avec cette suractivation de mon système nerveux dans son ensemble – du plus petit nerf sur ma peau jusqu’à mon cerveau – j’étais comme une pile électrifiée qui recevait des chocs dans tous les sens. C’était comme si je n’étais plus qu’un emberlificoti de câbles électriques dénudés soumis à une pluie torrentielle qui le faisait disjoncter.

Je pense que lorsque nous sommes sous médication psychiatrique, le système nerveux, complètement étouffé par cette camisole de force chimique, tente, comme il le peut, d’amplifier les signaux sensoriels pour qu’ils parviennent jusqu’au système nerveux central. Le cerveau, enfumé lui-aussi par l’effet des médicaments psychotropes, tentera, à son tour, d’interpréter, comme il le peut, ces étranges signaux qui lui parviennent. Il tentera de leur donner un sens, puis de se construire une réalité à partir de ces informations déformées par les effets des médicaments psychiatriques.

Quand tout est étouffé, que le système nerveux et le cerveau sont en surcompensation, et que, d’un coup, le « barrage médicamenteux saute», je pense que, toutes ces informations sensorielles sont déversées en un flot torrentiel sur un cerveau en suractivité. C’est alors un tsunami qui s’abat sur celui qui le vit. La terreur, la souffrance, la torpeur et la peur s’emparent alors de lui. Cette terreur indicible, je l’ai vécue. C’est l’horreur absolue qui s’abat sur une vie. C’est un choc ! Et pour moi, cela c’est transformé en un vrai traumatisme. La terreur s’est emparée de moi et m’a clouée dans un état de peur panique et de souffrance physique atroces…. »

Couverture du livre

Copyright © juillet 2020 by Carole Advices

Retour d’une vague de symptômes un an après le sevrage

Après le sevrage, mon état s’était un peu amélioré: les symptômes étaient moins intenses. Mais tout à coup, une énorme vague de symptômes m’a submergée. Je ne comprends pas pourquoi tous mes symptômes sont revenus un an (deux ans, trois ans, …) après le sevrage, avec une intensité aussi grande.

En 2009, je me suis retrouvée dans une situation inhabituelle et une vague de symptômes d’une très grande intensité est revenue, alors que cela faisait quelques mois que ça allait mieux niveau symptômes.

En 2009, soit un peu plus d’une année après mes sevrages rapides, j’avais repris un peu le contrôle de mes symptômes en suivant à moitié les méthodes proposées dans le guide: « L’anxiété pour les nuls ». Je pouvais à nouveau faire quelques activités et me déplacer pas trop loin de chez moi. Mais à l’automne 2009, j’ai voulu griller les étapes (et bien les griller) en allant passer quelques jours en Angleterre. Pour moi qui n’allait pas plus loin que dans les alentours de mon village, le saut a été faramineux. Mais quand on se croit plus fort que notre organisme et qu’on ne l’écoute pas, les conséquences sont terribles….

Jusqu’à l’aéroport, ça c’est assez bien passé. J’ai essayé de me détendre tant bien que mal et mes symptômes sont restés à un niveau acceptable. Mais une fois dans l’aéroport, ça allait déjà beaucoup moins bien et les symptômes ont commencés à me submerger: l’état d’alerte était lancé. Ne maîtrisant pas tous les outils pour faire stopper l’état d’alerte ou du moins pour l’empêcher de prendre une ampleur extrême, j’ai été submergée par l’angoisse. Ainsi, au moment d’entrer dans l’avion, je me suis retrouvée en état de panique extrême. Mon système d’alarme était au maximum et les symptômes de l’attaque de panique étaient ultra-intenses: sueurs, coeur à mille à l’heure, vertiges, pulsations dans la tête, déréalisation, dépersonnalisation,… je me sentais mourir….
Mais j’étais dans cet avion et je ne pouvais plus en sortir: la seule chose que je pouvais faire c’était me rendre en Angleterre.
Pour essayer de reprendre mes esprits (et essayer de stopper mes nausées), je me suis dit que j’allais boire un petit quelque chose. J’ai alors pris un thé puis un coca light…. je te laisse imaginer la suite… quelques temps plus tard, rebelotte deuxième attaque de panique, alors que les symptômes de la première n’étaient pas encore redescendus…
A mon arrivée à Londres, j’étais complètement défaite et épuisée par ce voyage et ces attaques de panique consécutives. Mais comme avec mon compagnon, nous avions décidé de rendre visite à son collègue qui était à Cambridge, je me suis dit qu’il fallait que je tue cette fatigue et que je me booste un peu. J’ai alors pris un bon café bien sucré au Starbuck… Autant te dire que le repas du soir en compagnie de ce collègue a été un enfer… J’étais nauséeuse, dans un état second… je ne comprenais pas ce qu’il se disait autour de cette table, tellement j’étais épuisée par ces boucles de montées et de descentes d’adrénaline.
Le séjour a continué et j’ai passé 5 jours atroces à faire attaques de panique sur attaques de panique, à ne pas dormir et à être dans un état second (déréalisation / dépersonnalisation) tellement les vagues d’angoisse me terrassaient.
Bien évidemment, pour ne rien arranger, pendant tout le séjour, j’ai bu du coca light et des cafés. J’ai également bu quelques bières dans les pubs et j’ai certainement consommé du glutamate dans les snacks…

Puis vient le moment du retour….. Comment allais-je pouvoir reprendre l’avion?
ça a été terrible parce qu’en plus cette fois je n’avais plus la belle confiance que j’avais lorsque j’ai décidé de faire ce voyage. Cette fois, j’avais peur. Je me sentais incapable de prendre l’avion, incapable de gérer mon corps, incapable de supporter cette vague d’attaque de panique en étant confinée dans un avion….
Je me suis vidée par tous les côtés dans les toilettes de l’aéroport, j’ai fait des crises de larmes et je me suis mise à trembler de manière incontrôlable… mais j’ai fini par prendre cet avion et bien évidemment, vu dans les conditions dans lesquelles je m’étais mise, j’ai fait une énorme attaque de panique dans l’avion… j’ai cru que je devenais folle et que rien ne pourrait me ramener à la raison, à un état mental sain. J’étais comme ailleurs, dans un monde parallèle. Je voyais les autres et moi-même depuis l’extérieur… je n’étais plus là…
(Si j’en avais parlé à un psychiatre en rentrant, je suis certaine qu’il m’aurait collé des diagnostics comme: psychose, schizophrénie, etc… alors qu’il ne s’agit en fait que d’un état d’alerte physiologique tellement intense que le corps, pour nous protéger, nous envoie des décharges d’hormones du stress qui nous font « quitter la réalité ».)

Le retour a été difficile, mais ça ne s’est pas arrêté là. Après ce séjour, mon état d’alerte ne redescendait plus. Et moi, têtue, je voulais quand même faire les choses que je réussissais à faire une semaine auparavant. Pour moi, il n’était pas question que je me prive des seules choses que j’avais pu reconquérir. Cette obstination à vouloir tout faire malgré les signaux d’alerte, m’a coûté cher: je suis revenue à la case départ: enfermée chez moi à faire attaques de panique sur attaques de panique.
Par dessus le marché, quelques semaines après ce séjour en Angleterre, nous déménagions. Un déménagement est un autre très grand changement qui peut déclencher un état d’alerte. En effet, notre organisme qui a ses habitudes dans son environnement familier se trouve tout à coup sans repères, car il est dans un environnement qu’il ne connaît pas. Les premiers mois ont été très durs, parce que je me retrouvais dans une nouvelle maison dans un village que je ne connaissais pas. Tout était étranger pour moi. Un système nerveux en état d’alerte maximal couplé à un environnement complètement nouveau, ça a fait un mélange détonant: mes symptômes d’angoisse ne descendaient plus d’intensité et les hallucinations visuelles ont refait leur apparition: je voyais les montagnes se rapprocher de moi. Les acouphènes se sont intensifiés, les insomnies ont repris le dessus et nombre d’autres symptômes sont réapparus. C’est à ce moment-là, en 2010, que j’ai décidé de chercher d’autres méthodes que celles que j’avais déjà mises en place pour gérer l’anxiété. J’ai contacté une thérapeute TCC (Thérapie cognitive et comportementale), mais elle voulait que je me déplace chez elle pour les séances alors que je n’arrivais plus à conduire ma voiture. J’ai essayé les plantes et plein d’autres choses, mais ça ne donnait rien. Puis, j’ai trouvé la méthode de Geert et c’est elle qui m’a donné les clés pour comprendre pourquoi mon état d’alerte se maintenait. J’ai compris que:

1. je consommais des substances qui produisaient des symptômes (=des états physiologiques) semblables à ceux de l’état d’alerte
2. j’avais un discours interne qui maintenait mon état d’hypervigilance
3. j’avais pas utilisé la bonne stratégie pour gérer mon état d’alerte (j’ai voulu aller beaucoup trop vite sans avoir les bons outils pour le faire)
4. je manquais cruellement d’outils pour gérer les angoisses (=pour les prévenir, pour les stopper quand elles sont là et pour éviter qu’elles ne maintiennent après avoir été exposée à des événements stressants)

Ce sont ces clés qui m’ont permis de comprendre comment se déclenche notre état d’alerte, comment il se maintient, comment le stopper (=le gérer) lorsqu’il est au maximum et comment analyser une situation dans laquelle l’état d’alerte s’est déclenché.

J’ai compris qu’il fallait être très méthodique dans la mise en place des stratégies pour gérer notre état d’alerte (surtout que notre état d’alerte se déclenche souvent vraiment plus vite lorsqu’on est passé par la case médication psychiatrique).
J’ai également compris qu’il fallait que je modifie mes stratégies si elles ne m’apportaient pas les résultats escomptés. Depuis lors, je n’ai plus eu une seule attaque de panique, car j’ai réussi à mettre en place des techniques pour gérer chacun des aspects du circuit de la peur (circuit de l’état d’alerte).

La première chose que j’ai dû faire, c’est briser le cercle vicieux qui m’avait replongée dans cette énorme vague de symptômes. Comment j’ai fait?

1. Je ne me suis plus exposée à des situations extrêmement stressantes, car il fallait que je fasse « redescendre ma physiologie » (=le niveau d’état d’alerte).

2. J’ai arrêté de fonctionner avec ma tête et j’ai commencé à écouter mon corps (=j’ai arrêté de me dire: il faut, il faut, il faut absolument que j’arrive à faire si ou à faire ça comme je le faisais avant, j’ai commencé à me dire: bon, ton corps surréagit à quelque chose, il va falloir que tu l’écoutes et que tu y ailles à son rythme).

3. J’ai écouté les conseils d’une personne qui était passée par là et qui s’en était sortie et j’ai mis ses conseils (techniques, stratégies,…) en pratique avec conviction.

Briser le cercle vicieux qui maintient l’intensité des symptômes à un niveau ++++

Le cercle vicieux prend la forme suivante:

(a) Une Menace qui déclenche:
(b) Un état d’alerte (= physiologie qui s’active = symptômes). On commence à avoir:
(c) Peur de ces symptômes. Le fait d’avoir peur de ces symptômes envoie un signal à l’organisme qui lui dit attention, je suis dans cet état d’alerte, cela veut dire qu’il y a:
(a’) Une menace. Cette menace augmente le niveau de
(b’) L’état d’alerte ce qui provoque une augmentation de l’intensité des symptômes (parce qu’on a peur d’eux et que le simple fait d’avoir peur d’eux augmente le niveau d’alerte puisque nous les identifions comme une menace et que lorsqu’il y a menace (quelle qu’elle soit) l’organisme se met en état d’alerte). Comme l’intensité des symptômes augmente encore d’un cran, on a encore plus:
(c’) Peur de ces symptômes

On va donc briser ce cercle vicieux à plusieurs niveaux:

1. au niveau de la menace (a), en ne s’exposant plus (pour le moment) aux situations ultrastressantes

2. au niveau de la physiologie (b), de l’état d’alerte. Comment faire?
– en évitant de consommer les substances qui déclenche cet état physiologique d’alerte (aspartame, glutamate (E621), caféine, alcool, gaz carbonique (pour certains), sucre, boissons énergisante, etc…)

– en utilisant des techniques pour calmer notre physiologie (= on va envoyer, à notre organisme, un signal contraire à celui qu’il reçoit: au lieu de recevoir des signaux externes et internes qui lui disent qu’il y a une danger et qu’il faut lancer l’état d’alerte, nous allons lui envoyer des signaux externes et internes qui lui disent que la situation est paisible). Pour envoyer ces signaux d’apaisement à notre physiologie, on va mettre en place diverses techniques (technique de respiration, relaxation, cohérence cardiaque, sophrologie, bains chauds, massages, méditation, yoga, ….). Pour prendre un exemple avec les techniques de respiration: en respirant à un certain rythme, nous allons pouvoir envoyer un message à notre corps. En effet, lorsqu’on est en état d’alerte, la respiration se fait rapide. Cette fréquence respiratoire rapide va envoyer un signal au système circulatoire, elle va lui indiquer que quelque chose se passe et que lui aussi il devrait s’activer un peu plus. Alors le système circulatoire s’active et pulse le sang plus rapidement pour alimenter les muscles. Le système musculaire reçoit alors plus de sang et il se dit qu’il doit se passer quelque chose puisque le système circulatoire lui envoie plus d’oxygène et de nutriment. Il s’active à son tour et tends tous les muscles. Et ainsi de suite: lorsqu’un système se met en état d’alerte, alors par effet domino, les autres ne mettent pas longtemps à se mettre dans le même état pour être « en accord » avec ce qui se passe dans le reste de l’organisme. On comprend comment envoyer un signal d’alerte à notre organisme. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est qu’on peut envoyer un signal d’apaisement de la même manière ;). Ainsi en utilisant des techniques de respiration qui apaisent l’organisme, on peut envoyer un signal d’apaisement à tous les systèmes de notre organisme: une respiration lente et calme enverra au système circulatoire un message qui dit: je respire calmement parce que tout est ok, accorde ton rythme au mien pour qu’on produise la physiologie adéquate à la situation.
Souvent, lorsqu’on commence à apprendre de techniques de respiration, on a l’impression que nos symptômes s’aggravent et que l’état d’alerte s’intensifie. Ce qui se passe, c’est que chacun des systèmes identifie un changement dans l’environnement: tout à coup, on passe à une respiration inconnue. Du temps que les systèmes réalisent que cette nouvelle fréquence respiratoire n’est pas une menace (ils ont tellement pris l’habitude de considérer n’importe quel changement comme étant une menace, qu’il leur faut un petit moment pour réaliser que ce n’en est pas une ;)), il se passe donc un petit laps de temps au cours duquel les systèmes intensifient leur activité avant de la réduire en constatant que c’est un signal d’apaisement et non un signal d’alarme.

en pratiquant une activité physique modérée, car cette dernière va envoyer un signal à votre organisme qui lui dit que tous ces systèmes fonctionnent bien et en harmonie. L’activité physique modérée est un bon moyen d’envoyer un signal d’apaisement à l’organisme (par l’activité physique notre organisme constate que ces systèmes sont fonctionnels). Par ailleurs, l’activité physique est un bon moyen de reprendre contact avec nos sensations corporelles que nous avons si souvent fuies et/ou fait taire. Je reparlerai de lien corps-esprit plus tard.

3. au niveau de la cognition, du dialogue interne (c): Pour briser le cercle vicieux, il est important d’avoir un discours interne positif: ne plus voir les symptômes de l’état d’alerte comme les manifestations de graves dysfonctionnements de notre organisme. Il est important de voir ces symptômes pour ce qu’ils sont: les manifestations de notre système d’alerte: c’est notre organisme qui se met dans un état pour combattre ou pour fuir une menace (ours, ouragan, etc…). On va alors essayer de voir s’il y a une réelle menace externe (pour reprendre l’exemple de ma situation: oui, il y avait une menace externe (a): prendre l’avion alors que cela faisait des années que je ne l’avais plus pris. Est-ce que maintenant (des mois après) cela constitue toujours une menace? Non, cela fait des mois que j’ai « vaincu » cette menace (=que j’ai pris l’avion sans encombre). Par conséquent, le discours interne que je peux me tenir est: « cela fait longtemps que la menace a été vaincue. J’ai été hyperforte et je peux être fière de moi d’avoir réussi à prendre l’avion alors que ce n’était pas le moment (trop tôt, j’ai sauté trop d’étapes 😉 ) et que je n’étais pas armée des outils nécessaires pour le faire (technique de relaxation pour détendre ma physiologie, technique cognitive et comportementale pour gérer la montée de l’état d’alerte et théorie pour comprendre les mécanismes du circuit de la peur). Je ne dois plus me voir comme quelqu’un d’incapable, de malade, de stupide ou d’inutile (dialogue interne négatif), je dois plutôt me voir comme quelqu’un de très capable qui a su gérer cette grosse épreuve (voyage en avion non préparé (au niveau gestion des symptômes)) avec les moyens du bord. Je dois me voir comme quelqu’un en bonne santé, dans le sens où mon système d’alerte est fonctionnel ;), je dois me voir comme quelqu’un d’intelligent, parce que j’ai compris que ces symptômes n’étaient pas la manifestation d’une maladie mentale, mais uniquement la manifestation de mon état d’alerte. Je dois également me voir comme quelqu’un d’intelligent, parce que j’ai su m’adapter en cherchant des moyens de modifier mes stratégies lorsque les résultats que j’obtenais ne me convenaient pas. Etc…
Croire en soi, en ses capacités. Se sentir fort et invicible et interpréter les signaux d’alerte envoyés par notre corps pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des signaux d’alerte, et pas pour ce qu’ils ne sont pas (ce ne sont pas des manifestations d’un dysfonctionnement profond de notre organisme), permet de percevoir les manifestations de l’état d’alerte autrement: de ne plus les voir comme une menace! Et lorsqu’on arrive, mentalement, à se dire et à croire au plus profond de nous-mêmes que ces manifestations ne sont pas une menace, alors on brise le cercle vicieux.

En effet, le cercle vicieux se brise lorsqu’on ne perçoit plus nos symptômes comme des menaces

Cercle vicieux de la peur:

(a) Menace => (b) état d’alerte => (c) peur de cet état d’alerte (parce que vu comme une menace (a’)) => (b’) augmentation du niveau du niveau d’état d’alerte (=intensification des symptômes) => (c) peur de cette augmentation de l’intensité des symptômes = la menace augmente (a’) => augmentation (encore) de l’état d’alerte (b’)…et on tourne en boucle dans ce cercle vicieux: on auto-alimente notre état d’alerte et c’est ce qui maintient nos symptômes.

Cercle vicieux brisé:

(a) Menace => (b) état d’alerte => (c) je n’ai pas peur de ces symptômes (pour l’organisme, cela lui envoie le message: il n’y a pas de menace) => le niveau d’alerte redescend => l’intensité des symptômes diminue… => le cercle vicieux est brisé, parce qu’on auto-alimente plus notre état d’alerte et par conséquent, les symptômes se mettent à diminuer, pour finir par disparaître.

Les points à retenir:

L’organisme accorde sa physiologie avec la situation qu’on vit: si on vit une situation externe stressante (séparation, difficultés familiales, difficultés professionnelles, ondes wifi, environnement bruyant, etc..), il va se mettre en état d’alerte. Si on vit une situation interne stressante (des substances qui stressent les systèmes de notre organisme (aspartame, E621, caféine, médicaments psychiatriques, substances qui agissent sur le système nerveux, problème au niveau de la flore intestinale, douleurs, changements hormonaux, …), il va se mettre en état d’alerte pour nous signaler qu’il se passe quelque chose de pas clair et qu’il serait bien qu’on modifie quelque chose pour que ces facteurs qui stressent notre physiologie soient enrayés.

L’organisme accorde sa physiologie avec ce qu’on « pense » de nos symptômes! Si vous pensez que vos symptômes sont une menace, alors votre organisme va se mettre en état d’alerte et vous allez lancer le cercle vicieux de la peur. Si vous pensez que vos symptômes sont les manifestations d’un état physiologique particulier (ici, l’état d’alerte) et que vous savez (que vous pensez) que cet état n’est pas une menace, alors votre physiologie va s’accorder avec ce constat: il n’y a pas de menace, je peux descendre l’état d’alerte.

– Plus généralement, l’organisme accorde sa physiologie avec ce qu’on pense de nous-mêmes, de notre existence, de nos capacités, …! Si vous pensez que vous avez une maladie grave, alors votre organisme va accorder votre physiologie avec cette croyance. Si vous pensez que votre existence est déprimante et que vous allez échouer dans tout ce que vous faites, alors votre organisme va accorder votre physiologie avec cette pensée: vous allez déprimer et vous allez souvent échouer…

Souvent nous oublions le fort lien bidirectionnel (la boucle) qui existe entre notre tête et notre corps. Nous sommes un tout et l’état de notre organisme agit sur notre mental (nos pensées, etc…) et l’état de notre mental agit sur notre organisme.

Pour prendre un exemple,
– Lorsque nous sommes cloués au lit avec la grippe (=notre organisme, cloué au lit, est limité dans ses mouvements et ses actions), alors souvent notre mental chute (=on déprime un peu parce qu’on ne peut pas faire ce qu’on avait prévu de faire: notre mental « sent » que notre organisme est diminué).
– Lorsque nous appréhendons négativement une situation future (une réunion importante, un examen, etc…), lorsque nous pensons que ça va mal se passer, nous nous sentons moins bien: quelques tensions apparaissent dans notre dos, une boule commence à se former dans notre gorge, notre ventre se noue, on a moins faim, etc… Notre organisme modifie son fonctionnement en fonction de ce que nous pensons d’une situation.

Notre organisme modifie son fonctionnement en fonction de ce que nous pensons et nos pensées (notre état mental) se modifie en fonction des situations physiques que nous vivons. C’est normal et c’est ce qui nous permet de vivre et de nous adapter à chaque situation que nous rencontrons. Le problème, c’est quand nous laissons ce processus partir en cercle vicieux. En effet, si notre organisme modifie son état physiologique pour s’adapter à une situation stressante (un stress au travail par exemple), et que nous interprétons  cette modification physiologique comme la marque d’une maladie mentale (au lieu de d’interpréter ces modifications physiologiques comme les manifestations de l’état d’alerte qui nous signifie que quelque chose dans notre environnement menace notre organisme), alors on peut vite partir dans un cercle vicieux qui va entretenir (auto-alimenter) notre état physiologique d’alerte. En effet, si nous interprétons ces changements physiologiques comme étant des manifestations d’un problème interne chez nous (=une maladie mentale) plutôt que d’un problème externe (= mon environnement de travail est stressant), notre mental va s’activer à modifier notre état interne pour le faire correspondre à ce qu’on pense: On pense qu’on a une maladie mentale, alors notre organisme va commencer à en manifester les symptômes. Et plus on aura de symptômes, plus on va penser qu’on a réellement une maladie mentale…

Maladie mentale ou effets secondaires des médicaments psychiatriques?

Le lien cognition (=pensées, réflexion, jugement, croyance, valeurs, attente, mémoire, attention, …) organisme (physiologie, métabolisme, biologie, comportement, etc..) est très important et c’est souvent ce que nos sociétés modernes oublient lorsqu’elles tentent de « soigner la maladie mentale »: elles oublient que nous ne sommes pas qu’une physiologie, mais nous sommes également un mental, un esprit, des pensées. En nous prescrivant des médicaments psychiatriques pour faire taire notre physiologie, elles oublient que ce n’est pas en clouant notre organisme « au lit » qu’on peut faire taire nos pensées. Par ailleurs, en forçant l’organisme, à grands coups de substances chimiques, à plonger dans un état physiologie donné, elles orientent nos pensées. En effet, l’organisme qui est entravé dans son fonctionnement par ces substances va envoyer un signal d’alarme dès qu’il pourra. Ce signal d’alarme prendra la forme de manifestations physiologiques. Les firmes pharmaceutiques et les psychiatres appelleraient certainement ces manifestations: des effets secondaires des médicaments ou la manifestation de la maladie mentale de leur patient. Pour moi, ces manifestations physiologiques, ces effets secondaires qui apparaissent lorsqu’on prend des médicaments psychiatriques sont bel et bien des signaux physiologiques qui nous indiquent qu’il y a quelque chose qui entrave notre organisme, qu’il y quelque chose qui le menace.

Nous allons ressentir ces symptômes et nous allons commencer à les interpréter (notre esprit va tenter de comprendre ce qui se passe afin de pouvoir adapter nos pensées à notre état physiologique et notre état physiologique à nos pensées). Souvent on ne va pas interpréter correctement ces signaux d’alerte. On va se dire que cet état nauséeux, cette migraine, ces pensées étrangères, cette fatigue, cette aggravation de l’humeur dépressive, cette intensification de l’anxiété, qui sont apparus quelques temps après les premières prises des médicaments sont le signe qu’on a vraiment un problème, alors qu’on aurait du interpréter correctement ces signaux en se disant: se sont les substances chimiques que me donnent le psychiatre qui produisent ces symptômes et me rendent malade. En interprétant mal les signaux physiologiques que nous envoie notre organisme: en se disant que ces manifestations physiologiques sont les signes d’une maladie mentale plutôt que le résultat de l’action des substances psychiatriques sur notre physiologie, on se maintient dans un cercle vicieux où tous les symptômes (état de l’organisme) produits par les médicaments sont interprétés (cognition) comme les signes d’un trouble grave, comme les preuves qu’on a une maladie mentale.

 

Pourquoi plusieurs mois après l’arrêt des médicaments mes symptômes sont-ils toujours si intenses?

Pourquoi est-ce que des mois après l’arrêt des médicaments, mes symptômes sont-ils toujours si intenses? Je fais beaucoup d’efforts pour vaincre mes crises d’angoisses et mes attaques de panique, mais ces symptômes persistent? Cela me remplit de haine…

Jusqu’à maintenant, il me semble que ta colère, ta haine et ta peur t’empêchaient d’utiliser les magnifiques capacités que tu as en toi. Tu avais tellement de colère en toi, que tu étais comme aveuglé et paralysé, ce qui t’empêchait d’avancer.

Il me semble qu’aujourd’hui, tu as franchi un cap: tu as accepté de laisser un peu ta colère de côté et d’utiliser ton énergie pour avancer. Lorsqu’on te lit, on sent que tu essaies de canaliser ton énergie pour qu’elle te serve pour avancer et non plus pour qu’elle sorte en colère et en haine contre tout ce qui t’entoure…

Je suis passée par cette étape cruciale où on comprend qu’on ne peut plus haïr tout le monde pour ce qui nous arrive et qu’il serait mieux de d’utiliser cette violente haine qui nous prend pour construire quelque chose plutôt que pour détruire les seules choses qui nous restent.

Comme tu sembles aimer savoir comment j’étais après 2 ans de post-sevrage, je vais utiliser mon vécu pour t’expliquer comment j’ai avancé: comment j’ai transformé ma haine en force de vie …

J’ai terminé mon dernier sevrage de manière brutale en été 2008, mais en 2010, je faisais face à une grande vague de symptômes d’angoisse atroces. Ces symptômes étaient tellement intenses, que j’ai cru que quelque chose était foutu en moi et que ce quelque chose, je ne pourrai jamais le réparer. Comme je l’ai déjà expliqué, je subissais plusieurs attaques de panique par jour (et même la nuit). J’étais incapable de franchir le seuil de ma porte sans être victime de vertige, sans avoir le coeur qui bat à 100 à l’heure, sans avoir la nausée et sans avoir la diarrhée… Bref, je me sentais mourir plusieurs fois par jour, comme si un disjoncteur pétait et que mon cerveau et mon corps se mettaient à dérailler…
Bien plus tard, lorsque j’ai à nouveau été capable de lire, d’apprendre et de comprendre les choses, j’ai appris que c’était simplement le circuit de la peur qui s’était mis en boucle et qui marchait à fond la caisse. Lorsqu’on a trop peur (sentiment), notre organisme ne descend plus son système d’alerte, il est en alerte rouge 24h sur 24. Et quelles sont les conséquences de cet état d’alerte qui se maintient pendant des jours et des jours, puis pendant des mois et des mois, eh bien, ce sont des symptômes comme:
– des vertiges (à cause des décharges d’hormones de stress),
– des essoufflements (le système respiratoire fonctionne à plein pratiquement en continu pour être sûr que les muscles de l’organisme soient bien oxygénés et ainsi prêts à faire face à la menace), cette suroxygénation provoque elle aussi des vertiges
– une fréquence cardiaque haute (pour que l’organisme soit prêt à agir contre la menace, le coeur pompe fort pour envoyer du sang oxygéné (et plein d’hormones du stress (adrénaline, cortisol, épinephrine, …) à tous les organes
– augmentation de la température corporelle (avec toute cette activité (sanguine, respiratoire, hormonale, ….) le corps se réchauffe)
– dépersonnalisation et déréalisation (à cause de tous ces changements physiologiques qui modifient nos sensations corporelles et nos perceptions en vue de nous préparer à un « combat à mort »). Ces deux symptômes se produisent plus particulièrement lorsque nos systèmes sont au maximum)

Comme l’organisme est en état d’alerte quasi permanente, qu’il fait fonctionner tous ses organes et ses systèmes à haut régime, rien d’étonnant à ce qu’il ne lui reste plus beaucoup d’énergie pour faire une activité comme marcher 100 mètres ou décharger du bois …

Par ailleurs, la colère est un des moyens qu’utilise l’organisme pour décharger ce surplus d’énergie stocké pendant l’état d’alerte. En effet, lorsque tu demandes à des personnes de se mettre en état d’alerte pendant des semaines et de semaines, mais qu’il ne se passe aucun événement sur lequel elles pourraient agir, alors, elles commencent à être nerveuses et à « décharger leurs nerfs » sur les personnes qui les entourent. Je ne sais pas si tu as déjà vu des films où tout un équipage est en état d’alerte maximal parce qu’ils savent qu’un menace plane sur eux et qu’ils doivent se tenir prêts! Si pendant plusieurs jours, ils ne voient pas l’ennemi, alors ils commencent tous à péter les plombs et à se battrent entre eux ou à faire des choses stupides. Pourquoi font-ils ça? Parce qu’ils ont besoin d’agir, de faire quelque chose. Ils sont remontés à bloc, leurs organismes sont remontés à bloc, par l’état d’alerte et il arrive un moment où, ils ont besoin de décharger cette énergie et d’agir pour faire disparaître cette menace.
Normalement, notre organisme est fait pour se mettre en état d’alerte face à un danger réel (ours, ouragan, canon d’un fusil pointer sur nous, etc…). Notre corps se met en état d’alerte de sorte que tous nos systèmes et nos organes puissent agir pour mettre la menace hors d’état de nous nuire. Face à un animal féroce qui nous attaque, nos muscles reçoivent plein d’oxygène et se gorgent de sang pour nous permettre de nous battre ou de fuir. Nos organes, dont notre cerveau, reçoivent une décharge d’adrénaline pour que nous ne sentions pas la douleur si nous sommes blessé lors du combat ou pour que nous ne ressentions pas la fatigue (musculaire et autres) si nous courrons comme des dératés pour fuir la menace…

Comment ce système fonctionne-t-il pour nous qui sommes en mode ultravigilance après l’arrêt des médicaments psychiatriques?

Eh bien, revenons d’abord un peu en arrière. Lorsqu’on prenait des médicaments psychiatriques qui jouaient sur ce fameux circuit de la peur (Menace => organisme se met en état d’alerte => il se prépare à l’action => il agit pour sauver sa peau), ces produits empêchaient notre organisme de se mettre en état d’alerte. Le problème, c’est que ces produits ne faisaient pas disparaître la menace.
Par conséquent, comme la menace était toujours présente, le cerveau la repérait et faisait tout pour essayer de mettre en marche l’état d’alerte de l’organisme. Et nous que faisions nous lorsqu’on commençait à sentir les signes physiologiques de la peur (=l’état d’alerte), on reprenait un cachet pour faire taire cet état d’alerte.

Que ce passe-t-il une fois qu’on stoppe la médication psychiatrique qui contient l’état d’alerte?

Eh bien, tout notre équipage qui était à fond en état d’alerte au fond de la cave de notre cerveau et qui ne pouvait pas agir (car réprimé par les médicaments) se met au branle bas de combat et active tous les systèmes d’alerte. Le problème, c’est que l’équipage se pensent en temps de guerre. C’est comme s’il avait vécu 10 ans de guerre, mais au fond de son sous-marin. Il sait qu’il est en guerre, parce qu’il y a 10 ans en arrière quand on l’a envoyer se battre, il y avait la guerre (une menace planait sur lui et sur son pays). Mais comme ses écrans radars ont été brouillés pendant 10 ans par les médicaments, lorsqu’il refait enfin surface (lorsqu’on enlève les médicaments), il est en état d’alerte maximum depuis des années et il veut en finir avec cette menace qui lui tue les nerfs depuis 10 ans. Le problème est que le sous-marin fait surface dans une mer calme et plusieurs années après que la guerre se soit terminée. Il n’y a donc plus d’ennemi à combattre. Le problème est que l’équipage n’en a pas conscience et qu’il se refuse à baisser l’état d’alerte de peur de se faire prendre en embuscade par cet ennemi invisible….

Lorsque nous sortons de la médication et plus particulièrement lorsque nous faisons surface rapidement (sevrage rapide, brutal), nous sommes comme le sous-marin qui fait surface et qui est en état d’alerte maximal. Tout notre organisme est en état d’alerte de peur de rencontrer cet ennemi invisible contre lequel il n’a pas pu agir (pas pu se défendre) depuis des années.

Que faut-il faire pour faire comprendre à l’équipage qu’il peut baisser l’état d’alerte?

Comme cela fait 10 ans que ces systèmes fonctionnent à plein régime, il est important d’en contrôler l’état (visite chez le médecin pour contrôler le fonctionnement de tous les organes ;)) et d’ensuite de les aider à faire descendre leur régime. De plus, il est important de faire comprendre à notre équipage qu’on n’est plus en état de guerre et que la menace a été neutralisée.

Comment faire baisser le niveau d’alerte?

En agissant sur le système de la peur (système qui lance l’état d’alerte), en brisant le cercle vicieux:

Système de la peur qui fonctionne normalement:
Menace => état d’alerte => Combat ou fuite => disparition de la Menace

Système de la peur qui fonctionne en cercle vicieux:
Menace => état d’alerte => les manifestations de l’état d’alerte (essoufflements, vertiges, nausées, fréquence cardiaque élevée, dépersonnalisation et/ou déréalisation, …) qui sont perçues comme des menaces => augmentation du niveau de l’état d’alerte => ….

Lorsque le système de la peur part dans un cercle vicieux (ce qui arrive très souvent lorsqu’on arrête les médicaments psychiatriques qui le bâillonnaient depuis des années), alors la menace n’est plus seulement perçue comme externe (un ours, un ouragan, une situation professionnelle stressante, une séparation, un décès, un déménagement, n’importe quel changement stressant, n’importe quelle situation stressante), mais la menace est aussi perçue comme interne: les manifestations de l’état d’alerte de l’organisme sont perçues comme des menaces (essoufflements, sueurs, fréquence cardiaque qui augmente, bouffée de chaleur, nausées, vertiges, déréalisation, dépersonnalisation, etc…). Ainsi, les manifestations de cet état d’alerte qui devrait nous permettre de faire face à la menace externe, deviennent, à nos yeux, la menace…

On a peur de notre état d’alerte, alors que celui-ci est un état sain qui nous permet de faire face au danger. En ayant peur de notre état d’alerte, on augmente encore notre état de vigilance et nos systèmes se mettent à tourner à fond jusqu’à monter à l’état d’alerte maximal, c’est l’attaque de panique suivie de l’anxiété généralisée. L’attaque de panique vous signale que vos systèmes de défense sont à fond: ils sont prêts à défoncer la gueule de l’ours qui vous attaque ou à fuir à une vitesse inhumaine l’ouragan qui arrive sur vous. Mais, comme rien de tel ne se passe (qu’il n’y a pas de réelle menace vitale), votre corps ne peut pas décharger, sur une menace, toute cette énergie emmagasinée. Alors, cette énergie se décharge comme elle peut: colère, rage, pleurs, etc… Bien évidemment, comme après un combat réel contre un ours, on est épuisé, lessivé, vermoulus de crampes musculaires, vidé intérieurement, … La différence, c’est que ce n’est pas une vraie menace (ours, fusil, …) qui a déclenché notre état d’alerte, mais c’est notre propre peur des manifestations de l’état de l’alerte (fréquence cardiaque qui augmente, etc…) et qu’on n’a pas pu utiliser cet état d’alerte pour combattre la menace, puisque la menace (pour nous), c’est notre état d’alerte.

Je pense que tu commences à entrevoir où il va falloir intervenir pour briser le cercle vicieux.

Comment briser le cercle vicieux?

Il est possible de travailler à plusieurs niveaux pour briser le cercle vicieux:

1. Au niveau de la « menace ». Lorsque votre sous-marin refait surface, la menace originelle, celle qui a la plupart du temps été à l’origine de la prescription du médicament psychiatrique est soit depuis longtemps passée, soit est toujours présente et non gérée. Dans le premier cas, il va falloir informer votre équipage que la menace n’est plus là. Dans le deuxième cas, il va falloir mettre en place des moyens pour gérer cette menace et cette fois, il ne faudra pas choisir la médication psychotrope.

2. Au niveau des manifestations de l’état d’alerte = les symptômes. Pour pouvoir faire baisser l’intensité de vos symptômes et pour pouvoir les faire disparaître, il va falloir travailler sur les causes de ces symptômes:

  • Travailler sur le déclencheur: La cause originelle, la première cause, nous l’avons vu, est la présence d’un élément que votre organisme identifie comme une menace pour sa survie ou son intégrité. C’est cette identification par votre organisme d’un élément comme étant une menace qui va déclencher le circuit de la peur. La première chose à faire est donc de travailler à éliminer ce déclencheur (si vous pouvez le faire). En effet, la personne dont le déclencheur est un environnement de travail toxique pourra par exemple changer de travail ou parler avec son supérieur des problèmes qu’elle rencontre. En modifiant ses conditions de travail, la personne pourra certainement désamorcer le déclencheur et/ou le supprimer. Par contre, si le déclencheur de la personne est le décès de l’un de ses proches, alors il sera difficile pour elle de supprimer ce déclencheur. Ici, elle devra plutôt chercher du soutien et apprendre comment faire son deuil (c’est un vrai processus qui s’apprend).
  • Travailler sur les facteurs de maintien (=travailler sur les facteurs qui maintiennent l’état d’alerte). Quels sont-ils?
    1. les facteurs physiologiques
    2. les facteurs cognitifs (pensée, croyances, la mémoire, l’attention,…)
    3. les facteurs environnementaux

Courage, continue à avancer comme tu le fais. Même si tu ne vois pas de résultat pour le moment, continue à te battre, car sur le long terme, ça va payer!
Reprendre le contrôle de sa physiologie prend du temps, car il faut répéter et répéter encore les mêmes actions et les mêmes pensées jusqu’à ce que l’organisme les réintègre. C’est un marathon de longue durée…

Tu sais ce qu’est un entraînement de foot et tu sais que lorsqu’on débute, qu’on est novice, on est loin de maîtriser le ballon et c’est plutôt lui qui nous mène par le bout du nez. Lorsque tu as débuté le foot, tu n’arrivais certainement pas à faire des passes parfaites, des shoots magnifiques et des dribbles idéaux. Il t’a fallu répéter encore et encore tous ces gestes pour qu’au bout de plusieurs années ils deviennent faciles et « normaux » à réaliser.

Pour réapprendre à faire fonctionner sa physiologie, c’est pareil: on débute tout en bas de l’échelle et on répète les mouvements inlassablement jusqu’à ce qu’on les maîtrise. La grosse difficulté ici, c’est de ne pas baisser les bras parce qu’on doit tout réapprendre des mouvements qu’on maîtrisait facilement et sans effort il y a encore quelques années. Je sais que c’est dur de repartir à zéro et de devoir presque tout réapprendre comme un jeune enfant. C’est frustrant et énervant et c’est certainement pour cela que nombreux sont ceux qui baissent les bras avant même d’avoir commencé leur rééducation physiologique.
Et oui, il s’agit bien de cela: d’une rééducation complète des fonctions physiologiques et cognitives: on repart à zéro et c’est très frustrant et perturbant. Nous sommes comme la personne qui a eu un terrible accident et qui a eu les deux jambes polyfracturées et qui va passer des mois et des mois en rééducation pour retrouver l’usage de ses jambes.
Pour elle qui savait marcher et courir et qui utilisait ses jambes sans y penser, elle va devoir s’armer de patience, car elle va devoir commencer par répéter quotidiennement des exercices frustrants, comme bouger les orteils, tout en sachant que ce n’est pas le fait de pouvoir bouger ses orteils qui va lui permettre de marcher comme avant.
Si elle se décourage à cette première étape parce qu’elle n’obtient pas le résultat qu’elle voulait et qu’elle se dit qu’elle est foutue, que ses jambes sont flinguées et qu’elle ne retrouvera jamais ses capacités physiques d’avant, alors oui, il est clair qu’il y peu de chances qu’elle parviennent à remarcher. Par contre, si elle voit en chaque mini-avancée une victoire et qu’elle s’investit corps et âme, et sans douter, dans chaque étape de sa rééducation en faisant ses exercices à fond, alors elle se donne toutes les chances de parvenir à retrouver ce que son accident lui a volé: sa capacité à marcher et à courir!!

Courage, ne lâche rien, ça va payer!

 

Série « Se reconstruire », 6 ème vidéo

Bonjour à tous,

La 6 ème vidéo de la série « Se reconstruire » après la médication psychiatrique est en ligne:

Reconstruction (vidéo 6): Sortir du vide et (re)trouver sa place dans le monde

Retrouvez les autres vidéos de la série ici: Playlist « Se reconstruire »

Bon week-end!!

Meilleures salutations,
Carole

Gaz carbonique, sucre, anxiété, peurs irraisonnées et pensées intrusives

N. est en post-sevrage depuis 14 mois (bromazépam, un anxiolytique de la classe des benzodiazépines, arrêté en juin 2014, citalopram, un antidépresseur de la classe des ISRS, pris pendant 13 ans et arrêté en juin 2015). Elle explique:

[14 mois après l’arrêt des médicaments psychoactifs], il ne me reste que cette anxiété avec peur et pensées intrusives, je suis toujours hyper active mais j’ai repris du poids j’ai encore du mal a me préparer à manger j’ai perdu le plaisir de cela donc je mange parce qu’il faut c’est tout. Je pense que mon alimentation est mauvaise je suis adicte au sucre et aux bulles j’ai tout de meme arreté le coca que j’ai remplacé par le perrier avec du sirop de citron j’en bois énormément

L’alimentation joue un rôle énorme dans l’apparition de l’anxiété. Et dans ce post, tu as déjà cité deux aliments qui peuvent poser problème:
– le sucre
– les bulles: le gaz carbonique (= CO2 = dioxyde de carbone) contenu dans les boissons gazeuses

D’où mon premier conseil:
Supprime les boissons gazeuses et limite fortement le sucre!
Il convient également de supprimer toutes les substances qui rendent notre système nerveux hyperactif et donc qui peuvent déclencher de l’anxiété, des peurs et des pensées intrusives: aspartame, monosodium glutamate (=E621), caféine, théine, nicotine, boissons énergisante, alcool, …

Des études ont montré que l’on pouvait déclencher des attaques de panique en faisant inhaler du gaz carbonique à de personnes neurobiologiquement vulnérables à ce gaz. Voici un extrait:

Une autre base des approches d’explication biologique présente des recherches sur le déclenchement expérimental de la panique au moyen de différentes substances biochimiques. Dans de telles « inductions expérimentales de la panique », il a pu être observé que les patients sujets à la panique réagissent différemment des personnes non sujettes à la panique à des substances biochimiques particulières (lactate de sodium, concentration augmentée des dioxydes de charbon (=CO2)). De là, l’hypothèse a été déduite que de telles substances peuvent déclencher des attaques de panique par un automatisme biologique chez les personnes vulnérables. Il a pu être montré par exemple que l’infusion de lactate de sodium peut déclencher des attaques de panique chez les patients sujets à la panique. Les mécanismes qui déclenchent cet effet de panique ne sont toutefois pas clarifiés. Des attaques de panique peuvent également être déclenchées en laboratoire par une concentration augmentée de gaz carbonique (CO2) dans l’air.

Source: Troubles anxieux, Etiologie et analyse du dysfonctionnement. Rosalind Lieb & Hans-Ulrich Wittchen. In : Lehrbuch Klinische Psychologie – Psychotherapie Hg. M. Perrez & U. Baumann (S.905-924). Huber Verlag : Bern, 2005. Accès: http://commonweb.unifr.ch/artsdean/pub/gestens/f/as/files/4660/10839_140016.pdf

Il me semble que comme notre système nerveux a été rendu plus sensible à la suite de la prise de et l’arrêt des médicaments psychotropes, cela nous rend plus vulnérables à ces substances (CO2, aspartame, E621, …) et donc plus vulnérables aux attaques de panique, à l’anxiété, à la peur, à la dépression, etc…

Nous devons donc être vigilants à notre alimentation et à notre environnement et veiller à ce qu’ils ne contiennent pas de substances qui puissent hyperactiver notre système nerveux déjà affaibli par la prise de médicaments psychoactifs. Au niveau alimentaire, cela passe par la suppression de certaines substances (aspartame, gaz carbonique, monosodium glutamate, alcool, caféine, …).

En ce qui concerne le sucre: le Docteur David PERLMUTTER explique, dans son livre intitulé Ces glucides qui menacent notre cerveau, les problèmes que peut engendrer la consommation de sucre.

Quelques extraits de la préface du livre écrite par Henri Joyeux:

Mon collègue Américain, David Perlmutter, a la double compétence, la neurologie et la nutrition. C’est donc le cerveau qui le passionne.
[…]
Votre cerveau ne dépend non pas de vos gènes, mais de la façon dont vous l’entretenez par votre alimentation. Il a besoin d’être protégé. […] Entretenir votre voiture et lui donner une mauvaise essence serait aberrant. En général on ne va pas très loin. C’est malheureusement ce que nous faisons avec notre alimentation, faite de grignotages, de gavage sans mastiquer, de sandwiches toxiques aux goûts « enrichis » pour que nous en reprenions.
[…]
Trop de sucre atrophie le cerveau. « Plus vous êtes gros plus votre cerveau est petit! ». Vous comprendrez dans ce livre pourquoi les sucres liés aux protéines abîment le cerveau et donc les capacités cognitives.

Tout cela pour te dire qu’en apportant quelques changements à notre alimentation, nous pouvons déjà observer une grande différence au niveau de l’anxiété, des peurs et des pensées intrusives.

Je passe toujours en vitesse, mais j’espère arriver à vous donner à tous, les points clés qui vous permettront de trouver des pistes pour mettre en place des stratégies pour gérer les difficultés qui persistent après le sevrage.

Prenez bien soin de vous,
Cordialement,
Carole

Site de David Perlmutter