12. Son programme de sevrage

Diminuer de 5 à 10% de la dose, tous les 10 ou 15 jours (méthode des 10%) : chacun a son rythme qu’il modulera au fil du temps en fonction de ses symptômes de sevrage (voire comment affiner la méthode des 10%)

*ATTENTION : Diminuer chaque jour et pas 1 jour sur 2.

  • C’est mieux de fractionner tous les 10 ou 15 jours plutôt qu’une fois par mois: l’organisme accepte mieux les petites diminutions.
  • Pour les benzodiazépines à demi-vie longue, 2 prises par jour, à heures régulières suffisent.
  • Pour les benzodiazépines à demi-vie courte, 3 à 4 prises sont nécessaires.
  • Si l’insomnie prédomine : prendre la majeure partie de la dose journalière le soir.
  • Si c’est difficile le matin : prendre la dose dès le lever mais pas trop pour éviter la somnolence.
  • Ne pas régresser si ça va mal ou si vous avez fait une diminution trop rapide : allonger le palier suffit bien souvent. Mais ne pas allonger le palier au-delà de 3 semaines à 1 mois à cause de l’entrée en tolérance. Reprendre ensuite ses diminutions (voir la partie sur le lissage).
  • En cas de stress, ne pas augmenter mais apprendre à gérer ses symptômes autrement que par la prise d’un comprimé.
  • Différence à faire entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré les règles de sevrage et une éventuelle TOXICITÉ :
    La meilleure façon de le savoir est d’augmenter la dose : si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines. Avant de se lancer dans cette option, il faut bien observer ce qui se passe !
  • Pas d’alcool, de café, d’excitants… sauf de manière très modérée pour le café.
  • Ne pas avoir peur de la fin du sevrage : faire le saut dès 0.50 mg /jour de Valium ou de Lysanxia. A l’expérience nous avons trouvé qu’il valait mieux fractionner davantage.
  • Le sevrage ne doit pas être une obsession et nécessite souvent un arrêt de travail.

 

13. Le sevrage par substitution

 

8. Comment procéder au sevrage?

Le sevrage doit être LENT avec une diminution progressive du dosage, étalé sur plusieurs mois.

Le but est d’obtenir une diminution lente et régulière quant à la concentration des benzodiazépines dans le sang et les tissus, afin de permettre aux fonctions naturelles du cerveau de reprendre leurs fonctions normales.

Il est important d’aller de l’avant, quitte à arrêter quelques semaines si c’est trop difficile, mais de ne pas augmenter sa dose.

C’est mieux de se sevrer avec une benzodiazépine à demi-vie longue, en formule gouttes. Faire une SUBSTITUTION sera peut-être nécessaire.

Sans formule gouttes, il faut couper les comprimés ou les broyer en utilisant la méthode de TITRATION. Ne pas utiliser de comprimé à libération prolongé, car ils présentent l’inconvénient de ne pas pouvoir être écrasés ou broyés.

Pour savoir si votre comprimé ou votre capsule/gélule peut être coupé, écrasé, ouvert ou broyé, consultez le document suivant:

http://pharmacie.hug-ge.ch/infomedic/utilismedic/tab_couper_ecraser.pdf

Son programme de sevrage :

– Diminuer de 5 à 10% de la dose, tous les 10 ou 15 jours: chacun a son rythme qu’il modulera au fil du temps en fonction de ses symptômes de sevrage.

– C’est mieux de fractionner tous les 10 ou 15 jours plutôt qu’une fois par mois : l’organisme accepte mieux les petites diminutions.

– IMPORTANT:

  • diminuer tous les jours et pas un jour sur 2 ou sur 3 !!
  • diminuer sur chaque prise (si plusieurs prises par jour)

– Pour les benzodiazépines à demi-vie longue, 2 prises par jour à heures régulières suffisent.

– Pour les benzodiazépines à demi-vie courte, 3 à 4 prises sont nécessaires.

Si l’insomnie prédomine, prendre la majeure partie de la dose le soir.

Si c’est difficile le matin, prendre la dose dès le lever mais pas trop pour éviter la somnolence.

– Ne pas régresser si ça va mal ou si vous avez fait une diminution trop rapide: allonger le palier suffit bien souvent.

– En cas de stress, ne pas augmenter mais apprendre à gérer ses symptômes autrement que par la prise d’un comprimé.

– Différence à faire entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité: la meilleure façon de faire est d’augmenter la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

– Pas d’alcool, de café, d’excitant … encore que la Prof. Ashton admet que la notion de plaisir ne doit pas être oubliée et qu’un café reste tolérable.

– Ne pas avoir peur de la fin du sevrage: faire le saut dès 0.5 mg/jour de Lysanxia ou de Valium; à l’expérience nous avons trouvé qu’il valait mieux parfois fractionner davantage ….

– Le sevrage ne doit pas être une obsession et nécessite souvent un arrêt de travail.

Le cours du sevrage :
Les symptômes vont et viennent! Avec le temps, les vagues de symptômes deviennent moins fortes et moins fréquentes: on est bien quelques heures, puis quelques jours et quelques semaines et tous les malaises s’estompent.

La fin du sevrage et persistance de symptômes :
Avec le temps ces épisodes vont s’espacer et diminuer en intensité.
Le sevrage laisse une vulnérabilité au stress pendant un certain temps.

Si sevrage d’un AD (antidépresseur) : attendre 2 mois après le sevrage des benzodiazépines avant d’entamer le sevrage de l’antidépresseur : un seul sevrage à la fois est préférable.

Ce sevrage se fait aussi avec la méthode des 10% et avec un palier un peu plus long qu’avec les benzodiazépines pour une meilleure efficacité.

*Ne pas rester avec des symptômes de sevrage d’un AD (antidépresseur) si vous avez été trop vite: l’effet rebond apparaît 1 à 2 mois après et il ne faut pas attendre que ça passe tout seul! REPRENDRE en partie votre sevrage et FINIR de se sevrer correctement.

Un neuroleptique n’est pas utile et sevrez-vous en en premier!
De plus ils sont dangereux.

 

 

9. Une demi-vie, qu’est-ce que c’est?

 

Quelle est la différence entre la manie induite par les antidépresseurs, la psychose d’intoxication par une substance et le syndrome sérotoninergique ?

La manie, la psychose d’intoxication et le syndrome sérotoninergique sont trois manifestations possibles d’une élévation trop importante de la quantité de sérotonine présente dans la fente synaptique. La manie étant considérée comme une forme particulière de psychose d’intoxication.

Ces trois syndromes ont en commun leur origine, à savoir une sur-activation du système nerveux induite par la prise de médicaments capables d’augmenter le taux de sérotonine dans le cerveau. La manie et la psychose d’intoxication désignant plutôt les manifestations comportementales, perceptuelles, cognitives et mentales de la sur-stimulation des récepteurs sérotoninergiques postsynaptiques. Le syndrome sérotoninergique désignant quant à lui le tableau d’intoxication dans son entier, lorsque toutes les fonctions neuronales sont touchées. Ce qui est le cas lorsque l’hyperstimulation des récepteurs sérotoninergiques induite par les médicaments se manifeste sur les trois principaux plans neurologiques : sur le plan cognitivo-comportemental, sur le plan neurovégétatif et sur le plan neuromusculaire. Le syndrome sérotoninergique peut alors directement engager le pronostic vital étant donné qu’en plus des fonctions cognitives et comportementales, l’intoxication touche à des fonctions vitales en altérant le fonctionnement neurovégétatif et neuromusculaire. Le syndrome sérotoninergique engage donc directement le pronostic vital, alors que la manie et à la psychose toxique l’engagent indirectement, l’action toxique du médicament favorisant dans ce cas, l’émergence de pensées et de comportements destructeurs (comme l’agressivité et les comportements suicidaires), sans les induire directement.

Le syndrome sérotoninergique et les symptômes associés à une intoxication aux antidépresseurs

Arbre décisionnel benzodiazépines

Définitions des quelques termes techniques :

Clonus : le clonus se traduit par une série de contractions rapides, rythmiques, et réflexes (involontaires), que l’on peut considérer comme des spasmes (en anglais spasms), dues à l’étirement de certains muscles. Quand le clonus se prolonge dans le temps, il est témoin d’une lésion du faisceau pyramidal (en anglais pyramidal beam). En effet, cette voie freine habituellement l’hyperexcitabilité, autrement dit l’excès d’excitation à l’origine de ces contractions (Vulgaris Médical, 2017).

Diaphorèse ou hypersudation : c’est une transpiration plus abondante que la transpiration naturelle (Wikipédia, 2017).

État hypomane ou hypomanie : l’hypomanie est un état caractérisé par un trouble de l’humeur, laquelle peut être irritable, excitée, persistante et omniprésente, ainsi que par des pensées et des comportements concomitants. Un individu atteint d’hypomanie, appelé hypomaniaque, possède en général un besoin moins important de dormir et/ou de se reposer, est très extraverti, très compétitif, et manifeste une énergie débordante (Wikipédia, 2017).

Hyperthermie : c’est une élévation de la température au-dessus de la valeur normale (37.5°C).

Hyperréflexie : c’est une réponse exagérée du système parasympathique à diverses excitations se manifestant entre autres par de l’hypertension, de la rougeur à la face et au thorax, de la congestion nasale, de la bradycardie, des maux de tête et de la sudation. Autrement dit, c’est une exagération des réflexes (Wikipédia, 2017).

Mydriase : c’est une dilatation de la pupille.

Myoclonie : une myoclonie est une contraction musculaire brutale et involontaire due à une décharge anormale de neurones (Vulgaris Médical, 2017)).

 

 

Spécificité du sevrage des antidépresseurs

 

L’artificiel sentiment de bien-être induit par les antidépresseurs

Il arrive souvent qu’on se soit senti bien lors des premières prises d’antidépresseurs. Pourquoi ?

Parce que les antidépresseurs sont capables de nous euphoriser ! Mais attention cette euphorie est artificielle et ne dure pas ! Par contre, dans bien des cas, elle est si forte, qu’elle peut nous couper de la réalité et nous plonger dans un état d’euphorie extrême, appelé manie ou état maniaque. Cet état maniaque n’est autre qu’une forme particulière de psychose : une psychose par intoxication médicamenteuse.

Lorsque l’antidépresseur induit un léger état d’euphorie, on se sent « bien » comme lorsqu’on est légèrement ivre. Mais lorsque l’antidépresseur induit un état maniaque, il peut nous entraîner dans une spirale destructrice qui nous fait perdre le sens des réalités et qui peut, dans les cas extrêmes, nous mener jusqu’à la violence et/ou au suicide.

 

La psychose induite par une intoxication médicamenteuse

 

Comment faire la différence entre les symptômes de sevrage et la toxicité médicamenteuse?

Un syndrome de sevrage correspond à l’ensemble des symptômes qui se manifestent lorsque la dose du médicament est diminuée, alors que la toxicité médicamenteuse se présente sous la forme d’un ensemble de symptômes qui apparaissent lors des augmentations de dose.

Les symptômes de sevrage : un effet indirect des médicaments observé lors des diminutions de dose

Les symptômes de sevrage sont des effets indirects de la substance prise, dans le sens où ils correspondent à une réponse de l’organisme aux diminutions et non aux effets directs de la substance.

L’intoxication médicamenteuse : un effet direct des médicaments observé lors des augmentations de dose

L’intoxication médicamenteuse est un terme utilisé pour parler des effets neurotoxiques et/ou toxiques directs de la substance prise, dans le sens où les symptômes observés sont les conséquences directes des effets de la substance.

Une substance peut intoxiquer l’organisme lors des premières prises. Et l’intoxication va se maintenir et souvent s’aggraver au fil des prises.

Comment faire la différence entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité ?

La meilleure façon de faire est d’augmenter un peu la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines et sous surveillance médicale intensive. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

Comment savoir si on est sous-dosage?

Pour savoir si vous êtes en sous-dosage, c’est-à-dire que vous êtes entré en tolérance, essayez d’augmenter légèrement la quantité de médicament prise en revenant, par exemple, à la dernière dose journalière où vous vous sentiez “bien”. Si vous observez une diminution des symptômes de manque, alors c’est que vous êtes en sous-dosage et qu’il vaudrait mieux commencer votre sevrage à partir de la dose où vous vous sentiez “bien” (= votre dose de confort) et où les symptômes étaient peu intenses ou peu présents.

Mais attention, si au contraire, en augmentant légèrement votre dose journalière vous vous sentez encore plus mal parce que les symptômes sont encore plus nombreux et plus intenses, alors là, cela veut dire que la substance a un effet principalement toxique sur votre organisme et qu’il faudra adapter le sevrage en conséquence (il faudra envisager de faire un sevrage rapide sous surveillance médicale accrue).

 

3. Trouver sa dose de confort et s’y stabiliser quelques jours

Pour la première molécule à sevrer, trouver sa dose de confort et s’y stabiliser.

Lors de cette étape, on évalue si on est en sous-dosage (voir plus bas), et on prend le temps d’ajuster la dose journalière prise en vue de trouver sa dose de confort avant de commencer le sevrage à proprement parlé. En effet, commencer les diminutions alors que l’organisme est en état de manque et le manifeste par des symptômes de sevrage intenses et handicapants ne permet pas de réaliser un sevrage dans de bonnes conditions. En effet, si vous êtes déjà en état de manque et que vous diminuez encore la quantité de médicament prise, alors les symptômes de sevrage se feront encore plus intenses. Cependant si, avant d’entamer le sevrage, vous remontez un peu votre dosage à la dernière dose où vous vous sentiez “bien”, alors vous pourrez commencer un sevrage dans de bonnes conditions. Il est nécessaire de retrouver une dose de confort avec laquelle vous vous sentiez bien et de vous y stabiliser : cela peut prendre selon les cas entre 1 à 3 semaines. Ensuite, en appliquant le protocole de sevrage recommandé pour la molécule en question, vous arriverez à réduire la dose journalière de manière à ce que l’organisme ait le temps d’adapter son fonctionnement à la diminution sans manifester des symptômes de manque intenses et invalidants.

Par ailleurs, il est à noter que l’utilisation de la technique de substitution permet souvent de lever le phénomène de tolérance.

Comment savoir si on est sous-dosage?

Pour savoir si vous êtes en sous-dosage, c’est-à-dire que vous êtes entré en tolérance, essayez d’augmenter légèrement la quantité de médicament prise en revenant, par exemple, à la dernière dose journalière où vous vous sentiez “bien”. Si vous observez une diminution des symptômes de manque, alors c’est que vous êtes en sous-dosage et qu’il vaudrait mieux commencer votre sevrage à partir de la dose où vous vous sentiez “bien” (= votre dose de confort) et où les symptômes étaient peu intenses ou peu présents.

Mais attention, si au contraire, en augmentant légèrement votre dose journalière vous vous sentez encore plus mal parce que les symptômes sont encore plus nombreux et plus intenses, alors là, cela veut dire que la substance a un effet principalement toxique sur votre organisme et qu’il faudra adapter le sevrage en conséquence (il faudra envisager de faire un sevrage rapide sous surveillance médicale accrue).

Voir: Comment faire la différence entre les symptômes de sevrage (syndrome de sevrage) et la toxicité médicamenteuse (neurotoxicité / intoxication médicamenteuse)?

 

4. Déterminer la méthode qui permettra de sevrer la molécule

 


Le plan de sevrage en pratique

Un exemple de plan de sevrage pour 2 médicaments : Xanax et Deroxat

Trouver ma dose de confort

Sevrage 1 : Deroxat

Avec la Deroxat, il n’y a pas eu une dose journalière qui était confortable. Par conséquent démarrage du sevrage à la dose actuelle.

Comme idées suicidaires, le sevrage devra être suivi par un professionnel compétent en matière de sevrage et formé aux risques liés aux antidépresseurs ISRS.

Trouver ma dose de confort

Sevrage 2 : Xanax

Si je me sens bien avec la dose journalière actuelle, je peux commencer le processus de sevrage à partir de cette dose.

Par contre, si je souffre de symptômes pénibles, il me faudra déterminer s’il s’agit :

  • De symptômes dus au sevrage de l’antidépresseur (Deroxat). Dans ce cas, attendre encore quelques jours/semaines que leur intensité diminue et me permette de commencer le 2ème sevrage dans de bonnes conditions
  • De symptômes de manque, parce que je suis en sous-dosage de Xanax. Pour vérifier s’il y a sous-dosage, je peux augmenter légèrement la dose journalière et si les symptômes s’estompent c’est que je suis effectivement en sous-dosage et qu’il faudra que j’augmente légèrement la dose (par exemple à la dernière dose où je me sentais « bien ») pour arriver à ma dose de confort à laquelle je me stabiliserai quelques jours avant de commencer le processus de sevrage à proprement parler
  • De symptômes d’intoxication au Xanax. Si lorsque j’augmente légèrement la dose, l’intensité des symptômes augmente et que je me sens encore plus mal, alors cela veut dire qu’il y a toxicité. Il me faut alors immédiatement consulter un spécialiste du sevrage et envisager un sevrage plus rapide.

Voir: Comment faire la différence entre les symptômes de sevrage (syndrome de sevrage) et la toxicité médicamenteuse (neurotoxicité / intoxication médicamenteuse)?

 

4. Déterminer la méthode qui permettra de sevrer la molécule