Comment procéder à une substitution?

L’idée est de remplacer progressivement (quart par quart par exemple) votre molécule de départ par une molécule de substitution plus facile à sevrer.

Nous allons remplacer la dose journalière de la molécule actuellement prise par la dose journalière équivalente d’une molécule plus facile à sevrer (voir doses équivalentes).

La dose journalière correspond à la quantité de substance prise en 24 heures. C’est la quantité de substance “prise” par jour.

Ainsi, par exemple, si vous prenez 1 comprimé de Xanax 0.25mg par jour, votre dose journalière sera de:

0.25 mg si la dose journalière est exprimée en milligrammes
OU
1 comprimé si la dose journalière est exprimée en nombre de comprimés

Par contre, si vous prenez 2 comprimés de Xanax 0.25mg par jour, votre dose journalière sera de :

0.50 mg si la dose journalière est exprimée en milligrammes
OU
2 comprimés si la dose journalière est exprimée en nombre de comprimés

La dose journalière peut également être exprimée en nombre de gouttes.

Quelle que soit la manière dont est exprimée la dose journalière, un quart de cette dose reste toujours un quart.

Lors de la substitution, nous allons remplacer la dose journalière de la molécule actuellement prise par la dose journalière de la molécule de substitution, en ne remplaçant qu’un quart de la dose journalière à la fois (par exemple).

Qu’est-ce qu’un quart de la dose journalière?

Si vous exprimez votre dose journalière en nombre de milligrammes de substance active pris par jour, le quart de cette dose correspond à ce nombre de milligrammes journalier divisé par quatre.

Par exemple, si votre dose journalière est de 0.25 mg de Xanax, un quart de cette dose correspond à 0.25 mg divisé par 4, soit 0.0625 mg. Ces 0.0625 mg correspondent à ¼ (ou un quart) de la dose journalière de Xanax.

Dans ce cas, il pourrait être plus aisé d’exprimer la dose journalière et le quart de cette dose en nombre de comprimés. Ainsi, par exemple, si votre dose journalière est de 2 comprimés de Xanax, le quart de cette dose correspond à un demi comprimé de Xanax (écrit aussi ½ comprimé de Xanax). Et si vous prenez 1 comprimé de Xanax par jour, le quart de cette dose journalière sera de ¼ de comprimé de Xanax.

Illustration de la procédure de substitution

Nous allons illustrer la procédure de substitution quart par quart à l’aide de graphiques.

Légende : un quart s’écrit également 1/4 ou 25%.

Commençons par illustrer la dose journalière de la molécule à remplacer (= molécule actuellement prise = molécule d’origine = molécule de départ):

  • la totalité du camembert correspond à la dose journalière de la molécule de départ
  • les parts du camembert correspondent chacune à un quart de la dose journalière de la molécule de départ

 

Dose journalière de la molécule de départ

Nous pouvons illustrer la dose journalière de la molécule de substitution (= la molécule qui va remplacer la molécule actuellement prise) de la même manière:

  • la totalité du camembert correspond à la dose journalière de la molécule de substitution
  • les parts du camembert correspondent chacune à un quart de la dose journalière de la molécule de substitution

Dose journalière de la molécule de substitution

Lors du processus de substitution, nous allons progressivement remplacer les quarts de la molécule de départ par les quarts de la molécule de substitution. L’idée étant de remplacer un quart de la dose journalière par semaine.

Comme nous avons 4 quarts à remplacer, la substitution se fera sur 4 semaines, avec le remplacement d’un quart de la dose journalière par semaine:

  1. Semaine 1: substitution d’un quart de la dose journalière

Nous allons retirer un quart (une part du camembert noire) de la dose journalière de la molécule de départ et introduire un quart de la dose journalière de la molécule de substitution (une part de camembert blanche).

La dose journalière sera la même, mais elle sera composée différemment. Au lieu d’avoir 100% de la molécule de départ, la dose journalière sera composée pour trois quarts (¾ ou 75%) de la molécule de départ et pour un quart (¼ ou 25%) de la molécule de substitution.

  1. Semaine 2: substitution de deux quarts de la dose journalière, soit la moitié de la dose journalière

Nous allons retirer un quart supplémentaire de la molécule de départ et introduire un nouveau quart de la molécule de substitution.

La dose journalière sera la même, mais elle sera composée différemment. Au lieu d’avoir 75% de la molécule de départ et 25% de la molécule de substitution, la dose journalière sera composée pour 50% de la molécule de départ et pour 50% de la molécule de substitution.

  1. Semaine 3: substitution de trois quarts de la dose journalière

Nous retirons ¼ supplémentaire de la molécule de départ et nous introduisons à nouveau ¼ de la molécule de substitution à la dose journalière.

La dose journalière reste toujours la même, mais elle se compose à nouveau différemment. Au lieu d’avoir 50% de la molécule de départ et 50% de la molécule de substitution, la dose journalière sera composée pour 25% (ou ¼) de la molécule de départ et pour 75% (ou ¾) de la molécule de substitution.

  1. Semaine 4: substitution de la totalité de la dose journalière

Nous retirons le dernier quart restant de la molécule de départ et nous le remplaçons par un quart de molécule de substitution.

La dose journalière reste toujours la même, mais elle est cette fois entièrement composée par la molécule de substitution: dose journalière = 100% (ou 1/1) de la molécule de substitution.

Substitution image 1 Substitution image 2
Substitution image 3 Substitution image 4
Substitution image 5

Comment répartir les 4 quarts de la dose journalière entre les prises de la journée?

Lorsque la dose journalière est administrée en 3 prises (p.ex. matin – midi – soir), les 4 quarts de la dose journalière seront répartis entre les 3 prises. Par exemple comme suit :
Tableau répartition

Dois-je substituer quart par quart ou demi par demi?

La substitution peut se faire quart par quart ou demi par demi en fonction de la quantité à substituer. Ainsi, il est recommandé de procéder à une diminution quart par quart lorsque la dose journalière à substituer est élevée. Lorsque la dose journalière à substituer est moins importante, il est possible de passer par une substitution demi par demi.

À savoir concernant la substitution

  • La substitution, c’est le passage progressif d’une molécule à une autre: le corps doit « se sevrer » de sa molécule d’origine pour en accepter une autre.
  • Il faut environ 4 semaines, en respectant des paliers d’une semaine, pour que la nouvelle molécule trouve toute sa puissance.
  • Il peut y avoir des petits symptômes de sevrage.
  • Certains peuvent se sentir « shootés » et il y a lieu de réajuster la dose de l’équivalence à la baisse.
  • S’il y a apparition de symptômes de manque, il faut faire une petite augmentation de la dose de la molécule de substitution.
  • La substitution peut s’étaler sur 15 jours pour des petites doses à sevrer et se fait généralement sur 4 semaines, voire 8 à 12 semaines pour des doses plus importantes. Mais, il vaut mieux ne pas dépasser 8 semaines à cause de l’entrée en tolérance, laquelle se manifeste dès 4 semaines environ.
  • À l’intérieur d’un plan de substitution, tous les ajustements de doses sont possibles, comme de reporter sur le soir la dose la plus grande…
  • On peut reporter la dose du midi sur le matin pour ne faire que 2 prises dans la journée.
  • On peut diminuer le Lysanxia de 1 ou 2 gouttes si la sédation est trop importante.
  • Le plan de substitution n’est pas standard et doit être adapté à chacun en fonction de ses réactions et si une modification est apportée, ne faire qu’un changement à la fois avec 1 ou 2 gouttes par prise et sur au moins 10 jours.
  • Les symptômes sont en général transitoires et il vaut mieux laisser à l’organisme le temps de s’adapter.
  • Observer une phase de stabilisation de 2 à 4 semaines avant de commencer le sevrage à proprement parler.

 

Lors de la substitution, est-ce que je vais ajouter une nouvelle dépendance?

La réponse est non, vous n’allez pas devenir « doublement dépendant », c’est-à-dire que vous n’allez pas ajouter une dépendance à une autre, mais vous allez seulement, en quelque sorte, « remplacer » votre dépendance actuelle. En effet, comme expliqué sur le site Sevrage Aux Benzodiazépines (2009), la substitution ne fait que substituer la dépendance à la molécule à demi-vie longue à la dépendance à la molécule à demi-vie courte, et le problème d’une dépendance accrue ne se pose pas d’autant que cette substitution est faite dans l’optique d’un sevrage

 

3 exemples de plans de substitution

 

8. Se mettre dans les meilleures conditions pour appliquer son plan d’action

Par exemple, ne pas commencer un sevrage lorsqu’on sait qu’on est dans la période de l’année la plus stressante pour nous.

S’entourer d’une équipe médicale compétente en matière de sevrage des médicaments psychotropes.

S’entourer de personnes de confiance qui seront disponibles pour vous.

Trouver son propre rythme de sevrage!

Restez flexible et adaptez votre plan de sevrage à vos besoins et à vos ressentis

Il est important de rester flexible et de faire évoluer votre plan de sevrage en fonction de votre ressenti et des situations que vous rencontrez au cours de votre sevrage.

Un exemple: Roger ajuste la longueur de son palier et son pourcentage de diminution en fonction de son ressenti, de ses symptômes et de la situation: http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t2155p225-roger-sevrage-lysanxia

La place de l’entourage dans le processus de sevrage

Lors de la mise en place du sevrage, ainsi que pendant toute la durée du sevrage, il est important d’être entouré de personnes de confiance (médecins, famille, amis,…) qui pourront vous aider et vous soutenir durant cette période qui peut souvent se révéler compliquée.

Une personne qui vous connaît bien et en qui vous pouvez avoir confiance sera en mesure de voir la situation de l’extérieur et ainsi de vous donner une vision différente de ce que vous voyez lorsque vous êtes plongé dans votre sevrage et dans les symptômes. Souvent, pendant le sevrage, lorsqu’on se retrouve dans une passe difficile et qu’on ne sait plus quoi faire, c’est ce regard objectif, bienveillant et extérieur qui va nous aider à comprendre ce qui se passe et à débloquer la situation.

Par ailleurs, étant donné que les psychotropes affaiblissent notre capacité de jugement, émoussent nos émotions, nous rendent parfois apathique et provoquent souvent une anosognosie médicamenteuse (une incapacité à reconnaître les symptômes de notre propre dysfonctionnement cognitif induit par les médicaments psychoactifs (Breggin, 2013)), il nous paraît indispensable de vous encourager à vous faire accompagner et épauler par un proche lors d’un sevrage.

Dès les premières semaines de diminution, vous allez certainement sortir du brouillard médicamenteux induit par ces produits. À ce moment-là, il est important de ne pas être seul(e), car cela peut être douloureux et très déroutant de se rendre compte de ce que ces produits ont fait de nous et de l’impact qu’ils ont eu et ont toujours sur nos comportements, nos pensées, nos émotions, notre personnalité et nos relations avec nos proches.

Comme vous l’aurez compris, nous vous encourageons fortement à ne pas entreprendre le processus de sevrage seul, mais de vous faire accompagner à la fois par un professionnel de la santé compétent en matière de psychotropes et par un ou plusieurs proches en qui vous pouvez avoir confiance et qui sauront respecter vos rythmes de sevrage et de récupération.

Il faut savoir que respecter le rythme auquel le corps est capable de supporter les diminutions est un des points cruciaux du sevrage. Il est donc important que vous trouviez votre rythme de diminution et de longueur de paliers et que les personnes qui vous accompagnent dans votre sevrage le respectent. En effet, lorsqu’un sevrage est « confortable », c’est-à-dire que les symptômes de sevrage ne vous entravent pas dans votre quotidien, cela veut dire que vous avez trouvé le rythme de descente que votre organisme peut supporter sans souffrir. Et c’est cette non-souffrance de l’organisme qui permet de réduire la probabilité d’apparition d’un syndrome de sevrage et par là-même la probabilité d’apparition d’un syndrome de sevrage prolongé (Syndrome de sevrage prolongé = maintien des symptômes de sevrage après l’arrêt de la médication psychotrope).

Questions complémentaires relatives aux conditions dans lesquelles va se dérouler le sevrage

  • Est-ce que je me trouve dans des conditions qui me permettent de mettre en place les protocoles de sevrage recommandés ?
  • Est-ce que ma condition médicale me permet d’entreprendre un sevrage ?
  • Est-ce que mon/mes médecin(s) et mon entourage sont disposés à me soutenir dans ce processus ?
  • Est-ce que mon médecin pourra me mettre en arrêt de travail le cas échéant ?
  • Est-ce que je dispose du numéro de téléphone d’une personne de confiance que je peux joindre jour et nuit en cas de problème ?

Remarque: les étapes de sevrage des différents psychotropes (benzodiazépines, antidépresseurs, neuroleptiques, antipsychotiques, régulateurs de l’humeur, stimulants,…) sont les mêmes.

 


Le plan de sevrage en pratique

Un exemple de plan de sevrage pour 2 médicaments : Xanax et Deroxat

Conditions de démarrage du 1er sevrage (Deroxat = antidépresseur)

Sevrage 1 : Deroxat

Comme j’ai de graves effets secondaires, je vais commencer dès que possible, mais surtout avec l’accord et le soutien d’un médecin compétent en matière de sevrage.

Je vais informer mes proches et mon médecin de mon début de sevrage, car je sais que tout changement dans le dosage peut entraîner des effets secondaires graves. Comme j’ai des idées suicidaires, il est bien que je sois suivie et entourée 24h/24h et 7j/7j lors des diminutions de dose. Il est bien que j’ai une personne de confiance que je puisse appeler en cas de problème.

L’idéal serait que je puisse commencer ce servage risqué (puisque graves effets secondaires du médicament) dans une structure médicale adaptée et entourée de professionnels compétents en matière de sevrage des médicaments psychiatriques.

Flexibilité

Je dois rester ouverte à la possibilité de pouvoir modifier mon plan de sevrage en tout temps en fonction de mon ressenti, des conditions extérieures et de la situation dans laquelle je me trouve.

Respecter un temps de Stabilisation de quelques semaines avant d’entamer le sevrage suivant

Phase de stabilisation

Avant de commencer le sevrage de la deuxième substance psychoactive, je vais laisser le temps à mon organisme de récupérer du premier sevrage, d’autant plus que je sais que les effets du sevrage des antidépresseurs peuvent se manifester plus d’un mois après l’arrêt complet.

Respecter un temps d’attente entre deux sevrages permet de se donner toutes les chances d’entamer le deuxième servage dans de bonnes conditions physique, physiologique, mentale et psychologique. C’est se donner toutes les chances de réussir le deuxième sevrage.

Conditions de démarrage du 2ème sevrage (Xanax = benzodiazépine)

Sevrage 2 : Lysanxia (= médicament substitué au Xanax)

Dose de confort avec le Lysanxia

Avant de commencer le sevrage du Lysanxia, je m’assure que je suis « bien » à la dose journalière actuelle, celle obtenue après la substitution. Au besoin, j’ajuste, progressivement, de une ou deux gouttes. Je regarde éventuellement s’il serait utile que je bascule des gouttes sur le soir ou le matin (voir basculement des gouttes).

Je vais informer mes proches et mon médecin de mon début de sevrage, car je sais que tout changement dans le dosage peut entraîner des effets secondaires graves. Il est bien que j’ai une personne de confiance que je puisse appeler en cas de problème.

L’idéal serait de pouvoir entreprendre ce servage avec le soutien d’une équipe médicale compétente en matière de sevrage des médicaments psychiatriques.

Flexibilité

Je dois rester ouverte à la possibilité de pouvoir modifier mon plan de sevrage en tout temps en fonction de mon ressenti, des conditions extérieures et de la situation dans laquelle je me trouve.

 

 

3. Trouver sa dose de confort et s’y stabiliser quelques jours

Pour la première molécule à sevrer, trouver sa dose de confort et s’y stabiliser.

Lors de cette étape, on évalue si on est en sous-dosage (voir plus bas), et on prend le temps d’ajuster la dose journalière prise en vue de trouver sa dose de confort avant de commencer le sevrage à proprement parlé. En effet, commencer les diminutions alors que l’organisme est en état de manque et le manifeste par des symptômes de sevrage intenses et handicapants ne permet pas de réaliser un sevrage dans de bonnes conditions. En effet, si vous êtes déjà en état de manque et que vous diminuez encore la quantité de médicament prise, alors les symptômes de sevrage se feront encore plus intenses. Cependant si, avant d’entamer le sevrage, vous remontez un peu votre dosage à la dernière dose où vous vous sentiez “bien”, alors vous pourrez commencer un sevrage dans de bonnes conditions. Il est nécessaire de retrouver une dose de confort avec laquelle vous vous sentiez bien et de vous y stabiliser : cela peut prendre selon les cas entre 1 à 3 semaines. Ensuite, en appliquant le protocole de sevrage recommandé pour la molécule en question, vous arriverez à réduire la dose journalière de manière à ce que l’organisme ait le temps d’adapter son fonctionnement à la diminution sans manifester des symptômes de manque intenses et invalidants.

Par ailleurs, il est à noter que l’utilisation de la technique de substitution permet souvent de lever le phénomène de tolérance.

Comment savoir si on est sous-dosage?

Pour savoir si vous êtes en sous-dosage, c’est-à-dire que vous êtes entré en tolérance, essayez d’augmenter légèrement la quantité de médicament prise en revenant, par exemple, à la dernière dose journalière où vous vous sentiez “bien”. Si vous observez une diminution des symptômes de manque, alors c’est que vous êtes en sous-dosage et qu’il vaudrait mieux commencer votre sevrage à partir de la dose où vous vous sentiez “bien” (= votre dose de confort) et où les symptômes étaient peu intenses ou peu présents.

Mais attention, si au contraire, en augmentant légèrement votre dose journalière vous vous sentez encore plus mal parce que les symptômes sont encore plus nombreux et plus intenses, alors là, cela veut dire que la substance a un effet principalement toxique sur votre organisme et qu’il faudra adapter le sevrage en conséquence (il faudra envisager de faire un sevrage rapide sous surveillance médicale accrue).

Voir: Comment faire la différence entre les symptômes de sevrage (syndrome de sevrage) et la toxicité médicamenteuse (neurotoxicité / intoxication médicamenteuse)?

 

4. Déterminer la méthode qui permettra de sevrer la molécule

 


Le plan de sevrage en pratique

Un exemple de plan de sevrage pour 2 médicaments : Xanax et Deroxat

Trouver ma dose de confort

Sevrage 1 : Deroxat

Avec la Deroxat, il n’y a pas eu une dose journalière qui était confortable. Par conséquent démarrage du sevrage à la dose actuelle.

Comme idées suicidaires, le sevrage devra être suivi par un professionnel compétent en matière de sevrage et formé aux risques liés aux antidépresseurs ISRS.

Trouver ma dose de confort

Sevrage 2 : Xanax

Si je me sens bien avec la dose journalière actuelle, je peux commencer le processus de sevrage à partir de cette dose.

Par contre, si je souffre de symptômes pénibles, il me faudra déterminer s’il s’agit :

  • De symptômes dus au sevrage de l’antidépresseur (Deroxat). Dans ce cas, attendre encore quelques jours/semaines que leur intensité diminue et me permette de commencer le 2ème sevrage dans de bonnes conditions
  • De symptômes de manque, parce que je suis en sous-dosage de Xanax. Pour vérifier s’il y a sous-dosage, je peux augmenter légèrement la dose journalière et si les symptômes s’estompent c’est que je suis effectivement en sous-dosage et qu’il faudra que j’augmente légèrement la dose (par exemple à la dernière dose où je me sentais « bien ») pour arriver à ma dose de confort à laquelle je me stabiliserai quelques jours avant de commencer le processus de sevrage à proprement parler
  • De symptômes d’intoxication au Xanax. Si lorsque j’augmente légèrement la dose, l’intensité des symptômes augmente et que je me sens encore plus mal, alors cela veut dire qu’il y a toxicité. Il me faut alors immédiatement consulter un spécialiste du sevrage et envisager un sevrage plus rapide.

Voir: Comment faire la différence entre les symptômes de sevrage (syndrome de sevrage) et la toxicité médicamenteuse (neurotoxicité / intoxication médicamenteuse)?

 

4. Déterminer la méthode qui permettra de sevrer la molécule

 

2. Déterminer l’ordre des molécules à sevrer si plusieurs médicaments psychotropes sont pris

Les neuroleptiques étant une des classes de molécules les plus dangereuses, il est recommandé de sevrer ceux-ci en premier.

Ensuite, une bonne manière de déterminer l’ordre de sevrage est de choisir de sevrer la molécule qui vous semble être celle qui induit les symptômes les plus dangereux ou invalidants pour vous.

Certains préfèrent sevrer les benzodiazépines avant les antidépresseurs, alors que d’autres préfèrent faire le contraire, étant donné que les antidépresseurs peuvent être à l’origine d’effets secondaires graves, comme un état violent et/ou suicidaire.

Quel médicament psychotrope arrêter en premier ?

Comme l’expliquent les Docteurs Breggin et Cohen (2007) :

Si vous prenez un médicament A pour contrer les effets secondaires d’un médicament B, alors vous devriez probablement commencer par sevrer le médicament B. Par exemple, si vous prenez un somnifère pour traiter l’insomnie causée par du Prozac (fluoxétine) ou de la Ritaline, vous allez peut-être avoir envie de sevrer le somnifère après l’arrêt du Prozac ou de la Ritaline. Idem, si vous prenez des médicaments (Cogentin (=benztropine) ou Artane) qui suppriment les troubles moteurs induits par les neuroleptiques, vous devriez probablement commencer par réduire le(s) neuroleptique(s) avant de commencer le sevrage du médicament prescrit pour réduire les effets secondaires des neuroleptiques.

Il est recommandé de ne faire qu’un sevrage à la fois et d’attendre quelques semaines après un sevrage avant d’en commencer un deuxième, afin de ne pas trop bousculer l’organisme. Une pause entre deux sevrages offre à votre organisme la possibilité de récupérer un peu et ainsi de commencer le sevrage suivant dans de meilleures conditions.

Nous vous conseillons également d’écouter votre ressenti pour déterminer quel médicament votre organisme a besoin de sevrer en premier. Par exemple, si vous sentez qu’un médicament a produit des effets secondaires pénibles dès le moment où vous avez commencé à le prendre, alors c’est peut-être par celui-ci qu’il conviendrait de commencer.

Par ailleurs, il est très important de prendre en compte la dangerosité de la molécule lors du choix de l’ordre des sevrages. Comme le soulignent Breggin et Cohen (2007), il faut si possible commencer par les antipsychotiques (neuroleptiques), étant donné que cette classe de médicaments psychiatriques expose à des effets secondaires graves, y compris à la dyskinésie tardive, au syndrome malin des neuroleptiques qui peut potentiellement être mortel, au diabète et à une pancréatite.

Finalement, si vous souffrez déjà d’effets secondaires graves induits par vos médicaments psychiatriques, comme un manie, une hyperstimulation, des comportements inquiétants ou des mouvements anormaux, il faudra envisager de réaliser un sevrage rapide et aussi sûr que possible des molécules incriminées et ce sous la surveillance d’un médecin très expérimenté.

Il est vraiment vital de sevrer en premier, et sous surveillance médicale accrue et constante, le médicament qui serait à l’origine d’une intoxication médicamenteuse.

Comment faire la différence entre des symptômes de manque (syndrome de sevrage) et la toxicité médicamenteuse (neurotoxicité / intoxication médicamenteuse)?

Un syndrome de sevrage correspond à l’ensemble des symptômes qui se manifestent lorsque la dose du médicament est diminuée, alors que la toxicité médicamenteuse se présente sous la forme d’un ensemble de symptômes qui apparaissent lors des augmentations de dose.

Les symptômes de sevrage : un effet indirect des médicaments observé lors des diminutions de dose

Les symptômes de sevrage sont des effets indirects de la substance prise, dans le sens où ils correspondent à une réponse de l’organisme aux diminutions et non aux effets directs de la substance.

L’intoxication médicamenteuse : un effet direct des médicaments observé lors des augmentations de dose

L’intoxication médicamenteuse est un terme utilisé pour parler des effets neurotoxiques et/ou toxiques directs de la substance prise, dans le sens où les symptômes observés sont les conséquences directes des effets de la substance.

Une substance peut intoxiquer l’organisme lors des premières prises. Et l’intoxication va se maintenir et souvent s’aggraver au fil des prises.

Comment faire la différence entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité ?

La meilleure façon de faire est d’augmenter un peu la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines et sous surveillance médicale intensive. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

 

3. Trouver sa dose de confort et s’y stabiliser quelques jours

 


Le plan de sevrage en pratique

Un exemple de plan de sevrage pour 2 médicaments : Xanax et Deroxat

Détermination de l’ordre des sevrages

Choix personnel en fonction du ressenti et des caractéristiques des substances

Ordre des sevrages choisi :

  1. Deroxat : le Deroxat sera sevré en premier: car chez moi les effets secondaires induits par la paroxétine sont graves : violence envers moi-même (automutilations), idées suicidaires, migraines intolérables et akathisie (agitation interne) (pour plus d’informations sur les effets secondaires voir page sur les antidépresseurs).
    Remarque : au vu des effets que cette molécule produit sur moi, vérifier avec mon médecin s’il n’y a pas intoxication et en fonction des conclusions, envisager un sevrage rapide sous surveillance médicale accrue ou dans un centre spécialisé…
  2. Xanax

 

3. Trouver sa dose de confort et s’y stabiliser quelques jours

 

1. S’informer sur les médicaments psychotropes actuellement pris

Déterminer quelle est la molécule active du médicament et déterminer à quelle classe de substances psychoactives elle appartient. Trouver la durée de la demi-vie de la molécule active. Déterminer quels sont les effets secondaires et indésirables de ce produit, étant donné qu’il est fort probable que les symptômes de sevrage seront similaires.

Comment trouver le nom de la molécule active d’un médicament ?

Le nom de la molécule active peut se trouver :

  • Sur la notice du médicament
  • Dans le Vidal français des médicaments : www.vidal.fr dans le champ de recherche, tapez le nom du médicament. S’ouvrira alors une fenêtre contenant la liste des diverses formes du produit, avec le nom de la molécule active qui s’affichera sous le nom commercial du médicament. Pour une information plus détaillée du produit, cliquez sur le nom du médicament et dans le menu de gauche choisissez l’information que vous désirez connaître. Par exemple, vous pouvez cliquer sur Pharmacocinétique pour connaître la demi-vie de la molécule active.
  • Dans le Compendium suisse des médicaments : http://compendium.ch/home/fr dans le champ recherche, tapez le nom du médicament. S’ouvrira alors une fenêtre contenant la liste des diverses formes galéniques que peut prendre le produit et le nom de la molécule active s’affichera juste en dessous du nom commercial du médicament. Pour une information plus détaillée du produit, cliquez sur le nom du médicament, puis cliquez sur Information professionnelle qui se trouve à droite dans la bande horizontale grise. Pour connaître la demi-vie de la molécule active du médicament, cliquez sur Pharmacocinétique.
  • Sur Internet, en tapant dans le champ de recherche les mots clés : « le nom du médicament » et « molécule active »

Comment trouver la demi-vie d’une molécule active (d’un médicament) ?

La durée de la demi-vie peut se trouver :

  • Dans le Vidal français des médicaments : www.vidal.fr dans le champ de recherche, tapez le nom du médicament, puis cliquez sur le nom commercial du médicament. Puis dans le menu de gauche, cliquez sur Pharmacocinétique.
  • Dans le Compendium suisse des médicaments http://compendium.ch/home/fr en tapant dans le champ de recherche « le nom du médicament », puis dans la fenêtre qui s’ouvre en cliquant sur le nom du produit. Ensuite cliquez sur Information professionnelle, puis sur Pharmacocinétique.
  • Sur Internet, en tapant dans le champ de recherche les mots clés : « le nom du médicament » ou « le nom de la molécule active » et « demi-vie ».

Retrouvez les fiches informatives de Jomax : http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t2129-benzodiazepines-carateristiques-palier-demi-vie-etc

 

2. Déterminer l’ordre des molécules à sevrer si plusieurs médicaments psychotropes sont pris

 


Le plan de sevrage en pratique

Exemple de plan de sevrage pour 2 médicaments : Xanax et Deroxat

S’informer

Informations de base

Xanax: Le premier médicament qui m’a été prescrit s’appelle du Xanax. La molécule active du Xanax, c’est l’alprazolam. L’alprazolam est substance de la classe des benzodiazépines.

L’alprazolam est une molécule à demi-vie courte.

Il s’agit de comprimés de 0.25 mg.

Deroxat: Le deuxième médicament qui m’a été prescrit s’appelle du Deroxat. La molécule active du Deroxat, c’est la paroxétine.

La paroxétine est une substance de la classe des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (antidépresseur ISRS).

La paroxétine est une molécule à demi-vie de 24 heures.

Il s’agit de comprimés enrobés (sécables) à 20 mg.

 

2. Déterminer l’ordre des molécules à sevrer si plusieurs médicaments psychotropes sont pris