10/08/2010
1. primum non nuocere
On m'a souvent conseillé d'écrire un livre sur ce qui m'était arrivé pour que d'autres sachent ce qui peut se passer lorsqu'on est trop crédule.
J'avais 18 ans lorsque mon calvaire a commencé, j'en ai maintenant 34 et je relève à peine la tête.
A 18 ans, on est encore très confiant en l'avenir et en l'humanité. Et donc, à aucun moment je n'ai pensé que je devais me méfier des personnes qui prenaient soin de moi: A aucun moment, je n'ai pensé que la médecine pouvait nuire à la santé d'une personne.
Quand on sait que le médecin doit toujours oeuvrer pour le bien de son patient en gardant en tête la célèbre formule latine: "primum non nuocere" qui veut dire: "en premier lieu ne pas nuire", on se demande comment ils peuvent agir comme ils le font.
Un médecin doit toujours respecter la personnalité, la volonté et les droits de ses patients. Il doit également veiller à ne jamais abuser de sa position et à ne jamais exploiter la dépendance de son patient.
Eh bien tout cela n'a été que de la théorie pour les médecins qui se sont occupés de moi, car dans la pratique, leur devise pourrait être: pognon, pognon, surtout du pognon.
C'est un peu cru ce que je dis pensez-vous. Effectivement, ils ne sont pas tous comme cela. Pour exemple, je pourrais déjà vous parler de ma doctoresse généraliste qui a toujours été là pour moi et qui m'a toujours traitée en Etre humain.
Les médecins dont je parle font partie d'une catégorie à part, ils appartiennent à la psychiatrie. La psychiatrie est vraiment une branche très spéciale, je ne considérerais jamais les personnes qui la pratiquent comme des médecins, ce sont des businessmen! Ils font de la détresse des autres leur gagne-pain et ne se privent pas pour abuser de leur position d'hommes de science et de la dépendance de leurs patients fragilisés par la vie.
Ils vont donc à l'encontre de l'éthique et du code de déontologie qu'est sensé respecter tout bon médecin.
J'avais 18 ans, j'étais en troisième et dernière année de gymnase. J'avais mis tellement d'énergie pour réussir mes deux premières années que je commençais à fatiguer nerveusement. Le sommeil me faisait sérieusement défaut et la fatigue me gagnait de jour en jour. J'avais tellement peur de ne pas être à la hauteur en commençant le gymnase, que depuis le début j'avais mis ma vie d'adolescente entre parenthèses. J'avais arrêté de sortir, de faire du sport, de voir des amis, de faire la fête; j'avais vraiment arrêté de vivre pour pouvoir me consacrer entièrement à mes études.
Je passais tout mon temps à étudier, c'était devenu ma raison de vivre, je m'y accrochais comme à une bouée en pleine mer un jour de tempête. J'avais investi tout mon Etre dans cette activité.
Evidemment, la pression qui en découlait était énorme. Je m'étouffais dans cette quête de réussite. Et ce qui devait arriver, arriva: La pression étant devenue trop forte, la digue a cédé et je me suis mise à pleurer tous les soirs en rentrant des cours.
Je n'arrivais plus à dormir et par conséquent plus à me reposer. La fatigue m'ayant ainsi envahie, mes nerfs lâchaient tous les soirs et les larmes se mettaient à couler sans que je puisse les arrêter.
Je ne trouvais aucun réconfort auprès de ma mère qui était elle débordée par ses propres inquiétudes. Je ne devenais pour elle qu'un souci supplémentaire venant se greffer sur ses angoisses.
Je comprends d'ailleurs très bien qu'étant incapable de me venir en aide, elle ait décidé d'accepter l'aide qu'on lui proposait.
Ainsi, je me retrouvais assise juste à coté de ma mère, dans une toute petite pièce, en face de quatre professionnels de la santé. Il y avait la psychologue qui me suivait depuis quelques temps à la demande de ma mère et trois personnes venant de Nant.
Je me suis retrouvée dans cette situation, car la psychologue qui me suivait ne s'occupait que des enfants et ayant eu 18 ans cette année-là, elle ne pouvait ou ne voulait plus assurer mon suivi. Elle a donc dit à ma mère qu'il valait mieux me confier à des spécialistes pour adultes.
Donc, dans cette pièce, se trouvaient en face de moi: un infirmier psychiatrique, un psychiatre de Nant. Je ne les avais jamais vus avant, mais il était apparemment clair pour eux qu'il fallait m'interner en hôpital psychiatrique sur le champ. Ils étaient venus là pour ça et ils ne repartiraient pas sans avoir atteint leur but.
Je ne sais pas ce que la psychologue leur a dit, mais je pense qu'elle a été dépassée par les événements pour qu'on en arrive à un tel résultat.
Ils ont tenté pendant plus de trois heures de me faire céder. Mais rien de ce qu'ils pouvaient me dire ne me donnait la moindre envie de les suivre. Quelle personne sensée aurait envie qu'on l'enferme dans un hôpital psychiatrique alors qu'elle est en train de suivre de études qui la passionnent et qui lui promettent un avenir professionnel de toute beauté?
Certes, j'avais besoin de revoir mes priorités. Mes notes pendant ces deux premières années de gymnase avaient toujours été très bonnes. Je figurais parmi les trois premiers de la classe. J'aurais simplement dû lever le pied et reprendre quelques activités d'adolescente. Ma moyenne aurait peut-être un peu chuté, mais pas au point de me faire échouer. Finalement, j'avais juste besoin qu'on me dise que le vie ne se résumait pas à réussir son baccalauréat et que j'avais le droit de vivre mon adolescence en même temps que mes études.
Mais alors comment me suis-je retrouvée, un soir après une journée de cours, à devoir me battre pour ne pas être internée? Comment en sont-ils venus à cette idée?
Et j'ai bien lutté, j'ai tenu plus de trois heures assaillie par leurs arguments en faveur d'un internement. Je me suis battue, j'ai résisté, je ne voulais pas qu'on m'enferme. Je n'avais rien à faire là-bas. J'y étais presque quand ils ont prononcé la phrase qui m'a fait céder:
"Tu vois ce que tu fais subir à ta mère !"
Là, j'ai craqué....
à suivre...
16:57 Publié dans témoignage | Tags : témoignage, anxiété, psychiatrie, témoignage psychiatrie | Lien permanent | Commentaires (9) | Trackbacks (0) | Envoyer cette note
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Commentaires
Bonjour carole,j'ai connue ton blog par le biais de mikael sermon,il m'a dit que tu avais réussi à te sevrer des benzo.moi je prends du tranxène 20mg(4/jours) et plus le temps passe plus j'ai besoin d'en prendre,mon corps s'y est trop habitué.et surtout je n'arrive pas à respecter les doses prescrites.je voudrais me sevrer de toute cette saloperie,mais je ne sais plus comment faire....je n'en peux plus!!!si tu as des infos pour moi,pour m'aider à me sortir de tout çà et à me sevrer,j'aimerai vraiment que tu me les fasse parvenir,ce serai très gentil de ta part.je me suis aussi inscrite sur le site des benzo(bienvenue benzo-forumactif.net ou j'ai posté 1message sous le pseudo lilie17).j'espère que tu vas me répondre,j'ai vraiment besoin d'aide.je te remercie par avance.
aurélie
Écrit par : aurélie tobia | 06/02/2011
Bonjour Aurélie,
Je t'ai répondu sur le forum d'entraide au sevrage.
Cordialement,
Carole
Écrit par : Carole | 06/02/2011
Bonsoir Carole,
tout d'abords je te nais à te féliciter de s'être sortis de cette saloperies que sont les benzos pour ma part je suis dépendant au rivotril depuis 2ans et demi et depuis avril je consulte un addictologue en plus de mon psy qui m'a prescrit du lysanxia mais je me demande maintenant si cela est une bonne idée car après je devrais faire un sevrage au lysanxia alors que j'ai du mal avec le rivotril actuellement j'en suis à 5 gouttes de rivotril le matin et à midi et le soir je prends 4 gouttes cela fait 1,4mg de rivotril je suis assez satisfait alors qu'à la base je prenais 3mg c'était début mai j'ai été voir aujourd'hui un médecin homéopathe qui m'a prescrit du stresam et une solution buvable en goutte car elle sentait que j'étais très anxieux pour l'instant mon sevrage se passe relativement bien je diminue de 10% tous les 15jours mais je pense que je vais arrêter le lysanxia qu'en penses tu j'espère vraiment que tu pourras me répondre j'ai eu accès à ta page web via le forum entre aide aux benzo je t'en prie réponds moi merci
Écrit par : Mokadem | 22/06/2011
bonjour de nouveau Carole,
voilà la grande question que je me pose après avoir lu ton témoignage : quand on a eu une partie de sa vie complètement bousillée par un système psychiatrique incompétent et dysfonctionnel, et ce depuis un âge très jeune, est-ce qu'on n'est pas dévoré par la colère ??
est-ce que tu peux vivre en paix malgré tout ?
est-ce que tu n'es pas hantée par la tristesse d'avoir perdu ta jeunesse par la faute des autres ?
je voudrais savoir si c'est possible de vivre sans haine après avoir subi une telle injustice, après s'être fait voler une partie de sa vie ?
merci pour tout ce que tu fais dans le forum, et ici sur ton blog ; tu es une très grande source d'inspiration. je te souhaite tout le bonheur que tu mérites.
Écrit par : tomatoe | 26/06/2011
Bonjour Carole je me présente Francisco Lopez je suis membre du forum sur Yahoo, j'ai vraiment beaucoup plaisir à te lire sur la question du sevrage et particulièrement sur les effets de celui ci. J’ai une question à te poser peux tu stp y répondre soit sur ma boite mail ou sur le forum. J’ai terminé mes diminutions du Lysanxia le 15 mai mais depuis quelques jours des picotements brulures et douleurs musculaires réapparaissent sur les membres inférieurs et supérieurs et colonne alors que tout ce passait bien est ce normale ??? Je suis un peu angoissé j’ai la crainte que ces douleurs demeurent définitivement. Merci de me faire pars de ton expérience. Pour info je pose la même question à Michel et aux autres membres du forum. Merci d’avance. Francisco LOPEZ
Écrit par : Lopez | 28/06/2011
Bonsoir Francisco,
J'ai répondu sur le forum d'entraide au sevrage. http://benzo.forumactif.net/
Cordialement,
Carole
Écrit par : Carole | 29/06/2011
J'ai aussi subi quatre hospitalisations psychiatriques. Je viens d'une famille où ma mère est psychiatre et s'automédique, et où une très grande proportion est passé en hôpital psychiatrique depuis le doctorat de ma mère.
Tout cela pour dire que je ne pense pas que les psychiatres soient des mauvais bougre, mais je pense qu'ils foutent en l'air la vie des gens plus qu'ils ne les aident. Facile de dire qu'on est psychotique quand le reste de la famille débloque.
Les psychiatres n'ont généralement que peu de recul, n'examinent jamais les faits rééls en profondeur (puisqu'on est présumé psychotique) et sont tellement tétanisés par la mise en cause de leur responsabilité (en général) qu'ils enferment par précaution, niant le libre-arbitre des tiers. Et ont une pratique de la logique tout à fait douteuse et spécieuse.
Je pense qu'il faut quatre changements fondamentaux au droit pour que la pratique change:
-1- Que toute hospitalisation contrainte soit à la charge financière de celui qui la décide ou de l'institution qui la décide. Tout de même gonflé de payer pour être psychiatrisé. Un principe de responsabilité de base, c'est: Qui décide, paye. Cela calmera tout de suite les autorités.
-2- Un médecin psychiatre (oxymore) ne devrait pas pouvoir être tenu responsable des actes d'un gus qui tombe entre leurs mains. En aucune manière: un papier signé par une personne qui est menacé d'être psychiatrisé ne devrait en aucune manière servir de cache-sexe. Cela leur permettra de faire des décisions d'hospitalisation avec plus de nuances et moins d'automaticité.
-3- Abolir le principe de "dangereux pour soi-même ou pour les autres" qui n'a aucun fondement juridique sérieux car être dangereux relève fondamentalement du libre-arbitre et les calomnies sont trop faciles. Le remplacer par l'obligation d'émettre une suspicion de maladie médicale étayée. Dans le cas de "troubles psychotiques", mettre noir sur blanc les éléments qui étayent l'hypothèse de la psychose.
-4- Les établissements psychiatriques, dans le cas d'hospitalisation non-consenties, devrait avoir le devoir de mettre à disposition du patient, à sa demande, des moyens d'investigation permettant de vérifier les dires vérifiables du patient.
Cela, c'est le minimum. Et très franchement, j'essaye d'être le plus consensuel possible en proposant ces quatre points. Car j'ai une opinion fondamentalement beaucoup plus tranchée.
Écrit par : gyzmo | 13/04/2012
Bonjour cela fait maintenant plus de six moi que je souffre d angoisse j'ai 28 an j'ai deux magnifique enfant un mari adorable tout ce qu'il faut mais depuis ces 6mois je vie un enfer mes crise d angoisse s'accroche et ne veulent pas me lâcher je ne prends pas de médicament je ne veux pas en prendre peur des effets secondaires je désire juste une seul chose que tout ces angoisse sarrette de revivre avec du sourire et non des pleurs de m'occuper de mes bout de choux sans être mal toujours fatiguer d'avoir du plaisir avec eux quand je vois les personnes qui arrive ça me rend heureuse car jme dit un beau jour je vais réussir j'espère moi aussi je vais me réveiller de ces mauvais cauchemard et profiter de la vie avec ma famille que j'aime
Écrit par : Yilmaz | 25/06/2012
Bonjour cela fait maintenant plus de six moi que je souffre d angoisse j'ai 28 an j'ai deux magnifique enfant un mari adorable tout ce qu'il faut mais depuis ces 6mois je vie un enfer mes crise d angoisse s'accroche et ne veulent pas me lâcher je ne prends pas de médicament je ne veux pas en prendre peur des effets secondaires je désire juste une seul chose que tout ces angoisse sarrette de revivre avec du sourire et non des pleurs de m'occuper de mes bout de choux sans être mal toujours fatiguer d'avoir du plaisir avec eux quand je vois les personnes qui arrive ça me rend heureuse car jme dit un beau jour je vais réussir j'espère moi aussi je vais me réveiller de ces mauvais cauchemard et profiter de la vie avec ma famille que j'aime
Écrit par : Yilmaz | 25/06/2012
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