23. Prolongement des symptômes de sevrage

Début de l’année 2009, six mois après le sevrage.

En ce mois de janvier 2009, je ressentais toujours les effets du sevrage. Certes, mes angoisses s’étaient un peu amenuisées et beaucoup de choses s’étaient améliorées comme mon bruxisme (ma mâchoire s’était enfin relâchée ), mais je n’étais toujours pas bien.

Physiquement, les symptômes de grippe avaient également un peu diminués grâce à la pratique de sport.

Je réussis à me rendre dans un fitness non-loin de chez moi deux fois par semaine et ça m’aida beaucoup. En plus de me soulager un peu de mes symptômes de sevrage prolongé tels que les raideurs musculaires et la tension nerveuse, cela me permis de reprendre contact avec le monde réel.

Passer plusieurs années recluse dans mon appartement, m’avait fait perdre le contact avec la société et avec les gens.

Bien sûr, cela n’était pas facile de sentir leurs regards un peu surpris par l’abondance de ma transpiration lors des séances de fitness, mais j’essayais de me dire qu’ils ne me jugeaient pas la-dessus.

Quoiqu’il en fût, l’exercice physique me permit d’atténuer mes symptômes et je continuais avec entrain à me rendre à la salle de sport. Même mes douleurs dorsales s’apaisèrent, j’avais moins mal au dos et surtout à la nuque.

Je commençais également à manger différemment, car depuis le début de mon sevrage en automne 2007 je ne m’étais nourrie que de produits laitiers et de céréales, car rien d’autre ne passait.

Je me remis donc à manger des légumes et de la viande et à boire du café et du coca light.

Tout se passa bien jusqu’en août 2009 où subitement je fus terrassée par une série d’attaques de panique. J’essayais tant bien que mal de ne pas me laisser envahir par l’angoisse, mais je n’y parvins pas.

Avec ce retour d’anxiété, j’eus de plus en plus de mal à supporter les douleurs physiques toujours présentes.

En plus de cette rechute, je dus faire face à un déménagement. Certes cela faisait longtemps que mon conjoint et moi cherchions une nouvelle maison, mais là, ça n’était pas le moment. Avec ce retour d’angoisses, je n’étais pas au meilleur de ma forme pour changer d’environnement. Au mois de novembre 2009, nous déménagions dans notre nouvelle maison. Je n’eus pas la force de me rendre à la salle de sport et je me retrouvais à nouveau enfermée chez moi à cause de mon agoraphobie.

Les symptômes de sevrage prolongé se rappelèrent avec force à mon bon souvenir.

A nouveau je me retrouvais dans cet état semi-grippal. Les tensions musculaires étaient fortes, les suées abondantes et les problèmes gastro-intestinaux très présents.

Mon sommeil était peuplé des rêves étranges, presque réels, ce qui m’angoissait beaucoup. J’appris plus tard que la plupart des psychotropes suppriment une des phases du sommeil et qu’à l’arrêt de ceux-ci cette phase revient et se manifeste par le retour des rêves et des souvenirs. C’est en fait les branchements dans le cerveau qui se refont et permettent d’avoir à nouveau accès à la mémoire et plus particulièrement aux souvenirs.

Mes sens étaient aussi en ébullition. J’avais beaucoup d’acouphènes, je voyais encore un peu plus les contrastes et je ressentais des sensations bizarres tout le long de ma peau ( fasciculations, fourmillements, décharges électriques,…).

Toutes ces sensations me perturbèrent énormément et surtout m’angoissèrent.

Toute cette angoisse ne faisait qu’alimenter mon agoraphobie et je faisais jusqu’à cinq attaques de panique par jour.

Pendant plusieurs mois, de novembre 2009 à avril 2010, je vécus dans la peur, l’angoisse et la terreur. Une nouvelle dépression fit son apparition et j’eus de plus en plus d’idées noires. Je ne me voyais plus d’avenir, car malgré le fait que je ne consommais plus d’antidépresseurs ni d’anxiolytiques et encore moins de neuroleptiques, je ressentais toujours leurs effets secondaires sous la forme du syndrome de sevrage prolongé et mes peurs en avaient été décuplées. Je ne me sentais pas capable de supporter cette angoisse permanente toute ma vie.

Il fallait que je trouve une solution pour me soulager de cette anxiété avant qu’elle ne me pousse à commettre l’irréparable.

Bien évidemment, je songeais tout de suite à la solution de facilité: reprendre des médicaments psychiatriques!

Mais avais-je le droit de gâcher tous mes efforts pour les arrêter en en reprenant maintenant avant d’être absolument sûre qu’il n’existe pas d’autres moyens de lutter contre ces angoisses?

Non, je n’avais pas le droit de replonger, je devais trouver une autre solution.

Je cherchais donc des personnes aptes à m’aider, les psychiatres n’en faisant pas partie, je me tournais vers les psychologues.

Au cours de mes lectures, j’avais constaté que nombre de personnes angoissées qui avaient entamé une thérapie cognitive et comportementale avaient obtenu de bons résultats.

Je me dis que je devais chercher une solution de ce côté là.

Je trouvais l’adresse d’une psychologue spécialiste des troubles panique et pratiquant la thérapie cognitive et comportementale non-loin de mon nouveau domicile.

Après avoir pris rendez-vous, je me rendis à sa consultation. Elle me parut très compétente, malgré sa tendance à me pousser à consulter son médecin de mari pour des bilans sanguins. Je refusais d’ailleurs immédiatement de le voir pour la simple et bonne raison que je n’avais pas les moyens de le payer à cause des termes de mon assurance maladie qui stipulaient le nom du médecin généraliste chez qui je devais me rendre. Cette clause (choisir un médecin de référence) m’avait permis de faire baisser mes primes, ce qui m’était d’une grande utilité depuis qu’on m’avait retiré mes prestations complémentaires qui payaient tous mes frais médicaux.

Malheureusement, à cause de mes attaques de panique, je n’arrivais pas à me rendre seule aux consultations de cette psychologue. Je devais demander à mon conjoint de m’y conduire et en ce mois de mai 2010, il avait très peu de temps. Il me dit de reprendre rendez-vous au mois de juillet afin qu’il ait plus de temps pour m’y amener.

Je téléphonais donc à la psychologue pour annuler mon deuxième rendez-vous auquel mon conjoint ne pouvait pas m’emmener et pour lui demander de me refixer un ou plusieurs rendez-vous au mois de juillet. A ma grande surprise elle s’énerva et me dit que je devais faire un effort pour venir à des rendez-vous réguliers à partir de maintenant sinon elle ne m’aiderait pas.

Je me dis que pour une spécialiste des attaques de panique et de l’agoraphobie, elle devait bien mal connaître son sujet pour ne pas comprendre que j’avais une peur panique de sortir seule de chez moi.

Je ne repris pas de rendez-vous…

Je me retrouvais de nouveau au point de départ: Où trouver de l’aide pour vaincre mon angoisse et mon agoraphobie?

Bien que complètement abattue, je me remis à la recherche d’une solution.

 


Définition Wikipédia:

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) regroupent un ensemble de traitements des troubles psychiques (phobies, addictions, psychoses, dépressions, troubles anxieux) qui partagent une approche selon laquelle la thérapeutique doit être basée les connaissances scientifiques issues de la psychologie expérimentale et obéir à des protocoles relativement standardisés. Les TCC ont pour particularité de s’attaquer aux difficultés du patient dans « l’ici et maintenant » par des exercices pratiques centrés sur les symptômes observables au travers du comportement et par l’accompagnement par le thérapeute qui vise à intervenir sur les processus mentaux dits aussi processus cognitifs, conscients ou non, considérés comme à l’origine des émotions et de leurs désordres. La standardisation de la pratique des TCC a contribué à la reconnaissance de leur efficacité par leur caractère reproductible qui est une des exigences de la démarche scientifique.