Les réactions paradoxales

Un effet paradoxal d’un traitement, le plus souvent un médicament, est l’effet contraire de celui recherché, c’est-à-dire l’accentuation des symptômes qu’il vise à traiter (Psychomédia, 2012).

Réactions paradoxales aux benzodiazépines

Les benzodiazépines ont 6 effets principaux : sédatif, hypnotique, anxiolytique, anticonvulsivant, myorelaxant et amnésiant. Mais elles peuvent induire les effets exactement opposé et les individus sensibles peuvent réagir à un traitement aux benzodiazépines par une augmentation de l’anxiété, de l’agressivité, de l’agitation, de la confusion, de la désinhibition, de la perte de contrôle concernant les impulsions, de la loquacité, des comportements violents, et même des convulsions. Les effets indésirables paradoxaux peuvent même conduire à un comportement criminel (Wikipédia, 2015).

Les effets contraires d’un médicament

Les effets contraires d’un médicament sont des effets secondaires indésirables également appelés effets paradoxaux. Ils se produisent lorsque le médicament produit l’effet opposé à celui recherché. C’est parce que le médicament produit l’effet exactement opposé à celui recherché que l’on parle d’effet contraire ou encore d’effet paradoxal (car c’est quand même un paradoxe, que le médicament produise les effets qu’on cherche à traiter).

Les effets secondaires d’un médicament

Les effets secondaires, sont les effets qui se produisent en plus de l’effet primaire, mais qui ne sont pas recherchés, même s’ils peuvent être attendus. Selon Wikipédia (2017), un effet secondaire ou effet latéral peut être désirable, indésirable ou neutre selon les cas.

Il s’agit le plus souvent d’un effet indésirable du traitement, bien que certains de ces effets soient recherchés : l’effet antiagrégant plaquettaire de l’aspirine par exemple (Wikipédia, 2016).

Les réactions paradoxales et les effets contraires sont des effets secondaires indésirables d’un produit.

Les effets secondaires (connus) des médicaments psychiatriques sont généralement mentionnés dans la notice d’emballage.

Par exemple, les effets secondaires indésirables du Xanax (alprazolam) sont:

Effets indésirables Xanax

Les effets indésirables les plus fréquemment rencontrés sous alprazolam chez les patients atteints de névrose d’angoisse ou souffrant d’états d’anxiété associés à une dépression, sont la somnolence, le vertige/l’obnubilation.

Chez les patients atteints de troubles paniques et traités par de fortes doses (supérieures à 4 mg/j), une sédation/somnolence, une fatigue, une ataxie/des troubles de la coordination et des difficultés d’articulation ont fréquemment été observés au début du traitement. La sédation diminue généralement après quelques semaines de traitement.

Lors de l’utilisation de benzodiazépines, des réactions paradoxales telles que difficultés à se concentrer, états confusionnels, hallucinations, stimulation ou autres troubles du comportement comme irritabilité, agitation, accès de colère, comportement agressif et hostile peuvent se manifester dans de rares cas et en particulier chez des patients âgés (voir «Mises en garde et précautions»).

Les effets indésirables mentionnés ci-dessous ont été observés dans des études cliniques contrôlées chez des personnes traitées par l’alprazolam. Ils sont répertoriés par classe d’organes et évalués selon leur fréquence, en tenant compte des définitions suivantes: très fréquents (≥10%), fréquents (≥1%-<10%), occasionnels (≥0.1%-<1%), rares (≥0.01%-<0.1%).

En outre, les effets indésirables figurant sous «Post-marketing» ont été rapportés après la commercialisation.

Affections du système immunitaire

Post-marketing: réactions d’hypersensibilité telles qu’urticaire, œdème laryngé, œdème pharyngé.

Affections endocriniennes

Post-marketing: fréquence inconnue: hyperprolactinémie.

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Fréquents: diminution de l’appétit.

Affections psychiatriques

Très fréquents: dépression (11.7%).

Fréquents: confusion mentale, désorientation, diminution de la libido, anxiété, insomnie, nervosité.

Post-marketing: fréquents: augmentation de la libido. Occasionnels: manie, hallucination, colère, agitation. Fréquence inconnue: hypomanie, agression, hostilité, pensées aberrantes, hyperactivité psychomotrice.

Affections du système nerveux

Très fréquents: sédation (49.9%), céphalées (22.3%), somnolence (20.3%), troubles de la mémoire (17%), vertiges (16%), dysarthrie (12.3%), ataxie (10.8%).

Fréquents: troubles de l’équilibre, troubles de la coordination, troubles de l’attention, hypersomnie, léthargie, tremblements.

[…] (Extrait du Compendium Suisse des Médicaments, 2017)

La puissance d’un médicament psychotrope

La puissance d’un médicament psychotrope traduit sa capacité à « agir » sur un (ou plusieurs) systèmes de neurotransmission : il s’agit de l’intensité de son action (de l’intensité de son effet). Par exemple, plus la capacité d’un antidépresseur ISRS à inhiber la recapture de la sérotonine sera élevée, plus il sera puissant. En d’autres termes, plus un antidépresseur est capable d’empêcher les neurotransmetteurs sérotoninergiques d’être récupérés par le neurone pré-synaptique ou d’être détruits dans la fente synaptique, plus on dit que son effet est puissant.

La connaissance de la puissance d’un substance psychoactive (antidépresseur, anxiolytique, neuroleptique,…) est intéressante, car elle nous permet de comprendre pourquoi plus une personne prend un médicament aux effets puissants, plus il est difficile pour elle de se sevrer. En effet, plus l’intensité de l’action d’une molécule est grande, plus la réaction de l’organisme à cette action est grande. Dans ce cas, les mécanismes compensatoires mis en place par l’organisme pour contrer les effets du médicament sont puissants. Pour imager, nous pourrions dire que c’est comme lorsqu’on vous attaque. Plus les moyens d’attaques utilisés par l’ennemi sont importants, plus votre réponse sera intense. Ainsi, lorsqu’un pays attaque avec une petite force de frappe, le pays attaqué se défendra avec une force de frappe légèrement supérieure à celle-ci (il répond de manière proportionnelle). Mais si un pays en attaque un autre avec une énorme force de frappe (armes nucléaires, missiles à tête chimique), alors le pays attaqué répondra avec toute sa force de frappe. Dans ce dernier cas, nous comprenons bien que la « désescalade à l’armement » pourra s’avérer compliquée : le pays attaqué ne redescendra que très lentement son intensité de frappe, car ayant été attaqué le premier et ayant souvent subi de plus gros dégâts et un plus grand traumatisme, il va certainement se méfier et réduire beaucoup plus lentement son armement que son assaillant. Il attendra d’être certain que son assaillant ait réduit son action militaire, avant de réduire la sienne.

Les mêmes mécanismes sont en œuvre dans la prise de médicaments psychotropes. Plus un médicament est puissant, c’est-à-dire plus sa force de frappe est puissante (engendre de fortes modifications), plus l’organisme réagira fortement (pour se défendre).

Lors de la désescalade, c’est-à-dire lors de la diminution systématique de l’intensité des frappes (=diminutions des doses pendant le sevrage), l’organisme, comme le pays assailli, va réduire ses réponses aux attaques plus lentement que ne le fera le pays assaillant avec sa force de frappe. L’organisme réduira l’ampleur de son arsenal (et sa force de frappe) beaucoup plus lentement que son assaillant pour être certain de garder un petit avantage.

La force de la réponse de l’organisme à l’action d’une substance psychoactive peut être observée au-travers de l’intensité des symptômes.

Plus un médicament est puissant, plus la réaction de l’organisme est intense. Par conséquent, nous pouvons imaginer que lors du sevrage, plus un médicament sera puissant, plus une diminution importante laissera paraître la réaction de l’organisme aux travers des symptômes de sevrage (ou/et de leur intensité). C’est pourquoi, une des approches du servage, notamment des antidépresseurs, préconise de substituer une molécule puissante par une molécule moins puissante avant de commencer le sevrage à proprement dit. En effet, selon cette approche, un sevrage réalisé sur une molécule moins puissante permettrait de diminuer l’intensité des symptômes de sevrage (symptômes de manque).

L’apparition d’un effet rebond, c’est-à-dire le retour ou l’intensification ou l’apparition de nouveaux symptômes, qui étaient contrôlés sous médicaments, dévoile la réaction de l’organisme à l’action du produit psychiatrique. L’effet rebond est en quelque sorte la manifestation qui met en lumière la réaction de l’organisme à l’action d’une substance psychotrope.

Nous comprenons que plus un médicament est puissant, c’est-à-dire que plus son effet est puissant, plus l’organisme aura compensé et par conséquent plus l’effet rebond risque d’être intense.

La puissance d’une substance psychotrope est donc un élément à bien prendre en compte lors d’un diminution de dose ou d’un sevrage.

 

 

3. Comment agissent les benzodiazépines sur notre organisme?

Les benzodiazépines facilitent l’action d’une substance chimique naturelle, le GABA, neurotransmetteur qui transmet les messages d’un neurone à un autre.

Le message transmis par le GABA est un message inhibiteur qui exerce une influence apaisante sur le cerveau et cette action naturelle du GABA est augmentée par les benzodiazépines qui exercent en retour une influence inhibitrice supplémentaire (souvent excessive) sur les neurones.

Cette augmentation de l’activité inhibitrice du GABA causée les benzodiazépines réduit l’action des autres neurotransmetteurs prompts à l’excitation qui sont: la sérotonine, l’acétylcholine, la dopamine,… Ces neurotransmetteurs excitateurs sont nécessaires pour la mémoire, le tonus et la coordination musculaire, le fonctionnement hormonal, le rythme cardiaque, la tension artérielle et les autres fonctions. Ces fonctions peuvent donc être altérées par les benzodiazépines.

D’autres récepteurs de benzodiazépines, non liés au GABA, sont présents dans le rein, le colon, les composants du sang et le cortex surrénal et peuvent eux aussi être affectés par l’usage des benzodiazépines….

Elles sont toutes: anxiolytiques, hypnotiques, myorelaxantes, anti-convulsivantes et amnésiantes.

Les benzodiazépines engendrent aussi des effets contraires :

  • La sursédation est liée au dosage qui entraîne des effets sédatifs et hypnotiques des benzodiazépines, avec comme symptômes: somnolence, troubles de concentration, manque de coordination, faiblesse musculaire, étourdissements, confusion mentale…
  • Dépendance à d’autres drogues comme les hypnotiques et quelques antidépresseurs, les neuroleptiques, les sédatifs antihistaminiques, les opiacés et surtout l’ALCOOL.
  • Troubles de la mémoire
  • Effets stimulants paradoxaux: à l’approche du sommeil, il y a une augmentation de l’anxiété, de l’insomnie, des cauchemars, des hallucinations, des états d’irritabilité…
  • Dépressions et émotions émoussées: les benzodiazépines peuvent à la fois causer ou aggraver la dépression, car elles réduisent la production de sérotonine. “L’anesthésie émotionnelle” est sans doute liée à l’effet inhibiteur des benzodiazépines sur l’activité des centres émotionnels au niveau du cerveau.
  • La TOLÉRANCE: la dose prescrite à l’origine produit progressivement moins d’effet et une plus forte dose est nécessaire… Il est inutile de prescrire une 2ème benzodiazépine. L’absorption à long terme d’une benzodiazépine peut même, du fait de la tolérance, aggraver les troubles de l’anxiété, et donc des symptômes de sevrage apparaissent malgré la prise de benzodiazépines. Ces symptômes disparaissent en réduisant la dose et à la fin du sevrage.
  • La DÉPENDANCE: psychologique et physique peut se développer à la suite d’une utilisation régulière et répétée en quelques semaines ou en quelques mois.

Pour plus d’informations sur les mécanismes d’action des benzodiazépines, n’hésitez pas à consulter le Manuel Ashton : Chapitre I : Comment fonctionnent-elles dans notre organisme ?

 

 

4. Pourquoi se sevrer des benzodiazépines?

 

La psychose induite par une intoxication médicamenteuse

Perte de contact avec la réalité, délire religieux, délire sexuel, délire de persécution, hallucinations, paranoïa, etc. Généralement, on retrouve ces caractéristiques dans les maladies sévères et persistantes comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire. Cependant, il arrive que des gens vivent une crise psychotique alors qu’ils ne sont atteints d’aucune maladie. Comment est-ce possible? Un trouble physique, un stress aigu et un traumatisme peuvent conduire à un épisode psychotique isolé. Par contre, le principal responsable d’épisode psychotique sans maladie mentale est la psychose toxique (ALPABEM, 2017).

Une psychose d’intoxication aussi appelée délirium, psychose toxique, état de confusion, manie ou encore affection cérébrale organique, est la manifestation comportementale et cognitive de l’intoxication que subit l’organisme suite à la prise de médicament(s) psychotrope(s). Les psychoses d’intoxication causées par un médicament psychoactif peuvent être plus ou moins sévères. Les symptômes psychotiques qui se manifestent alors sont, entre autres : de l’agitation, de la désorientation, de l’incohérence, des difficultés de concentration, des problèmes de mémoire et des hallucinations.

L’anosognosie médicamenteuse aussi appelée anosognosie d’intoxication ou ensorcellement médicamenteux (Breggin, 2013) est une autre conséquence de l’intoxication par une substance psychoactive. Le terme anosognosie est utilisé pour exprimer le fait que la personne qui subit l’intoxication médicamenteuse ne s’en rend pas compte. L’intoxication des structures cérébrales par la substance psychoactive empêchant la victime de prendre conscience de la gravité du dysfonctionnement mental auquel la soumettent les effets physiologiques directs du médicament.

La personne intoxiquée par un médicament psychiatrique ne semble alors pas s’apercevoir que les symptômes qu’elle expérimente (hallucinations, idées délirantes,…) sont les conséquences directes de l’atteinte de certaines de ces aires cérébrales. La personne ne se rend alors pas compte que ce sont les médicaments qu’elle prend qui la rendent malade et souvent elle, son médecin et sa famille attribueront la cause de ces symptômes d’intoxication à un trouble mental sous-jacent.

Comme dans le cas du syndrome sérotoninergique, les symptômes de la psychose induite par une intoxication médicamenteuse sont souvent confondus avec d’autres pathologies et le risque est élevé que le médecin, le patient ou la famille attribuent les symptômes de l’intoxication à la pathologie psychiatrique de base du patient.

 

La manie induite par les antidépresseurs

 

Le syndrome sérotoninergique induit par les antidépresseurs

Que se passe-t-il si l’antidépresseur augmente trop la quantité de sérotonine dans la fente synaptique ?

Lorsque l’antidépresseur augmente trop la quantité de sérotonine dans la fente synaptique, il y a risque d’hyperstimulation des récepteurs postsynaptiques ce qui se manifeste par l’apparition d’un syndrome d’intoxication qui ce nomme : syndrome sérotoninergique.

Il a pour origine :

  1. soit un surdosage volontaire (intoxication volontaire)
  2. soit un surdosage iatrogène (lors de l’augmentation de dose par le médecin, lors de l’introduction du traitement,…)
  3. soit un surdosage issu de l’interaction d’un ou de plusieurs médicaments (l’association d’une ou plusieurs substances à un antidépresseur agissant sur la sérotonine peut amplifier la transmission sérotoninergique)

En effet, comme le soulignent Liberek, Desmeules, Vogt, Rollason et Dayer (2000), une augmentation de la posologie, un surdosage, un changement de traitement sans un intervalle libre suffisant et l’adjonction d’un autre médicament représentent les facteurs déclenchants [du syndrome sérotoninergique] les plus souvent observés.

Boisvert (2008) ajoute qu’il faut éviter de combiner deux ISRS ou encore un ISRS avec la venlafaxine [Effexor, Efexor, Venlax] ou la duloxétine [Cymbalta], puisqu’un syndrome sérotoninergique peut en résulter.

Les 8 ISRS sur la marché d’après David Healy (2011)

Molécule active

Noms commerciaux F / CH [1]

fluoxétine Prozac / Fluctine
paroxétine Deroxat / Divarius / Paronex
sertraline Zoloft / Sertragen
citalopram Seropram / Claropram
escitalopram Seroplex
fluvoxamine Floxyfral
venlafaxine Effexor / Efexor / Venlax
duloxétine Cymbalta

La venlafaxine jusqu’à des dose de 150mg est un ISRS. À des doses supérieures à 150mg, elle inhibe aussi la recapture de la noradrénaline. La duloxétine est un puissant inhibiteur de la recapture de la sérotonine, mais elle n’est pas sélective au système sérotoninergique (Healy, 2011).

La sérotonine

La sérotonine est un transmetteur monoaminergique du système nerveux. Elle est impliquée dans la modulation de l’humeur, du comportement, de la thermorégulation, de l’appétit, des cycles veille/sommeil, de la nociception* et du tonus musculaire notamment (Chassot, Livio, Buclin, Munz, 2012).

Le syndrome sérotoninergique (SS)

Le syndrome sérotoninergique est une réaction physiologique de l’organisme à l’action d’un médicament psychotrope (prescrit seul ou en association avec un autre produit psychoactif) capable d’élever le taux de sérotonine dans les fentes synaptiques. Il se produit en réaction à une augmentation anormale de la quantité de sérotonine que l’organisme n’arrive pas gérer. Cette augmentation anormale étant généralement induite artificiellement par un ou plusieurs médicament(s) psychotrope(s), notamment les antidépresseurs. Il s’agit d’un effet secondaire grave des médicaments psychiatriques qui peut potentiellement être mortel. Ce syndrome se manifeste par un ensemble de symptômes que l’on classe en trois catégories : Les symptômes d’ordres neurovégétatif, neuromusculaire et cogntivo-comportemental.

Selon Chassot et ses collègues (2012),

[le syndrome sérotoninergique] comporte une altération de l’état mental avec anxiété, impatience, agitation, confusion, éventuellement des troubles de la vigilance, parfois un état hypomane. Les manifestations végétatives associent diaphorèse, hyperthermie, tachycardie, hypertension artérielle, nausées, vomissements et diarrhées. Au plan neuromusculaire, on note une mydriase, un tremor [tremblements], des myoclonies, une akathisie (impatiences motrices), des troubles de la coordination, une hyperréflexie, un clonus et une augmentation du tonus musculaire. Ces troubles sont souvent plus prononcés aux membres inférieurs. Dans les cas graves, ils peuvent toutefois être masqués par la rigidité.

De plus, la présentation aspécifique du syndrome sérotoninergique fait qu’on le confond avec d’autres pathologies et, dans les formes légères, ses symptômes risquent d’être attribués à la pathologie psychiatrique de base (Chassot et al., 2012).

Autres symptômes et signes possibles d’un syndrome sérotoninergique :

  • Frissons
  • Hallucinations auditives
  • Maux de tête
  • Diplopie (vision double)
  • Mouvements anormaux répétitifs et stéréotypés
  • Vertiges
  • Rigidité
  • Flush (un flush est un rougissement intense, passager et par accès du visage, du cou et du haut du buste. Il qui est parfois accompagné de bouffées de chaleur ou de difficultés à respirer).
  • Crises d’épilepsie
  • Dysautonomie

 


[1] La colonne Noms commerciaux F / CH a été ajoutée lors de la traduction

* La nociception désigne l’ensemble des processus mis en place par l’organisme humain pour ressentir, diagnostiquer et réagir à des stimuli intérieurs ou extérieurs négatifs. Il s’agit d’un système d’alarme. Le message nerveux ainsi envoyé aura pour conséquence de provoquer la douleur par l’intermédiaire des nocirécepteurs. Ces récepteurs à la douleur peuvent être musculaires, articulaires ou cutanés (Journal de Femmes avec Santé Médecine, 2017).

 

L’artificiel sentiment de bien-être induit par les antidépresseurs

 

Retour d’une vague de symptômes un an après le sevrage

Après le sevrage, mon état s’était un peu amélioré: les symptômes étaient moins intenses. Mais tout à coup, une énorme vague de symptômes m’a submergée. Je ne comprends pas pourquoi tous mes symptômes sont revenus un an (deux ans, trois ans, …) après le sevrage, avec une intensité aussi grande.

En 2009, je me suis retrouvée dans une situation inhabituelle et une vague de symptômes d’une très grande intensité est revenue, alors que cela faisait quelques mois que ça allait mieux niveau symptômes.

En 2009, soit un peu plus d’une année après mes sevrages rapides, j’avais repris un peu le contrôle de mes symptômes en suivant à moitié les méthodes proposées dans le guide: « L’anxiété pour les nuls ». Je pouvais à nouveau faire quelques activités et me déplacer pas trop loin de chez moi. Mais à l’automne 2009, j’ai voulu griller les étapes (et bien les griller) en allant passer quelques jours en Angleterre. Pour moi qui n’allait pas plus loin que dans les alentours de mon village, le saut a été faramineux. Mais quand on se croit plus fort que notre organisme et qu’on ne l’écoute pas, les conséquences sont terribles….

Jusqu’à l’aéroport, ça c’est assez bien passé. J’ai essayé de me détendre tant bien que mal et mes symptômes sont restés à un niveau acceptable. Mais une fois dans l’aéroport, ça allait déjà beaucoup moins bien et les symptômes ont commencés à me submerger: l’état d’alerte était lancé. Ne maîtrisant pas tous les outils pour faire stopper l’état d’alerte ou du moins pour l’empêcher de prendre une ampleur extrême, j’ai été submergée par l’angoisse. Ainsi, au moment d’entrer dans l’avion, je me suis retrouvée en état de panique extrême. Mon système d’alarme était au maximum et les symptômes de l’attaque de panique étaient ultra-intenses: sueurs, coeur à mille à l’heure, vertiges, pulsations dans la tête, déréalisation, dépersonnalisation,… je me sentais mourir….
Mais j’étais dans cet avion et je ne pouvais plus en sortir: la seule chose que je pouvais faire c’était me rendre en Angleterre.
Pour essayer de reprendre mes esprits (et essayer de stopper mes nausées), je me suis dit que j’allais boire un petit quelque chose. J’ai alors pris un thé puis un coca light…. je te laisse imaginer la suite… quelques temps plus tard, rebelotte deuxième attaque de panique, alors que les symptômes de la première n’étaient pas encore redescendus…
A mon arrivée à Londres, j’étais complètement défaite et épuisée par ce voyage et ces attaques de panique consécutives. Mais comme avec mon compagnon, nous avions décidé de rendre visite à son collègue qui était à Cambridge, je me suis dit qu’il fallait que je tue cette fatigue et que je me booste un peu. J’ai alors pris un bon café bien sucré au Starbuck… Autant te dire que le repas du soir en compagnie de ce collègue a été un enfer… J’étais nauséeuse, dans un état second… je ne comprenais pas ce qu’il se disait autour de cette table, tellement j’étais épuisée par ces boucles de montées et de descentes d’adrénaline.
Le séjour a continué et j’ai passé 5 jours atroces à faire attaques de panique sur attaques de panique, à ne pas dormir et à être dans un état second (déréalisation / dépersonnalisation) tellement les vagues d’angoisse me terrassaient.
Bien évidemment, pour ne rien arranger, pendant tout le séjour, j’ai bu du coca light et des cafés. J’ai également bu quelques bières dans les pubs et j’ai certainement consommé du glutamate dans les snacks…

Puis vient le moment du retour….. Comment allais-je pouvoir reprendre l’avion?
ça a été terrible parce qu’en plus cette fois je n’avais plus la belle confiance que j’avais lorsque j’ai décidé de faire ce voyage. Cette fois, j’avais peur. Je me sentais incapable de prendre l’avion, incapable de gérer mon corps, incapable de supporter cette vague d’attaque de panique en étant confinée dans un avion….
Je me suis vidée par tous les côtés dans les toilettes de l’aéroport, j’ai fait des crises de larmes et je me suis mise à trembler de manière incontrôlable… mais j’ai fini par prendre cet avion et bien évidemment, vu dans les conditions dans lesquelles je m’étais mise, j’ai fait une énorme attaque de panique dans l’avion… j’ai cru que je devenais folle et que rien ne pourrait me ramener à la raison, à un état mental sain. J’étais comme ailleurs, dans un monde parallèle. Je voyais les autres et moi-même depuis l’extérieur… je n’étais plus là…
(Si j’en avais parlé à un psychiatre en rentrant, je suis certaine qu’il m’aurait collé des diagnostics comme: psychose, schizophrénie, etc… alors qu’il ne s’agit en fait que d’un état d’alerte physiologique tellement intense que le corps, pour nous protéger, nous envoie des décharges d’hormones du stress qui nous font « quitter la réalité ».)

Le retour a été difficile, mais ça ne s’est pas arrêté là. Après ce séjour, mon état d’alerte ne redescendait plus. Et moi, têtue, je voulais quand même faire les choses que je réussissais à faire une semaine auparavant. Pour moi, il n’était pas question que je me prive des seules choses que j’avais pu reconquérir. Cette obstination à vouloir tout faire malgré les signaux d’alerte, m’a coûté cher: je suis revenue à la case départ: enfermée chez moi à faire attaques de panique sur attaques de panique.
Par dessus le marché, quelques semaines après ce séjour en Angleterre, nous déménagions. Un déménagement est un autre très grand changement qui peut déclencher un état d’alerte. En effet, notre organisme qui a ses habitudes dans son environnement familier se trouve tout à coup sans repères, car il est dans un environnement qu’il ne connaît pas. Les premiers mois ont été très durs, parce que je me retrouvais dans une nouvelle maison dans un village que je ne connaissais pas. Tout était étranger pour moi. Un système nerveux en état d’alerte maximal couplé à un environnement complètement nouveau, ça a fait un mélange détonant: mes symptômes d’angoisse ne descendaient plus d’intensité et les hallucinations visuelles ont refait leur apparition: je voyais les montagnes se rapprocher de moi. Les acouphènes se sont intensifiés, les insomnies ont repris le dessus et nombre d’autres symptômes sont réapparus. C’est à ce moment-là, en 2010, que j’ai décidé de chercher d’autres méthodes que celles que j’avais déjà mises en place pour gérer l’anxiété. J’ai contacté une thérapeute TCC (Thérapie cognitive et comportementale), mais elle voulait que je me déplace chez elle pour les séances alors que je n’arrivais plus à conduire ma voiture. J’ai essayé les plantes et plein d’autres choses, mais ça ne donnait rien. Puis, j’ai trouvé la méthode de Geert et c’est elle qui m’a donné les clés pour comprendre pourquoi mon état d’alerte se maintenait. J’ai compris que:

1. je consommais des substances qui produisaient des symptômes (=des états physiologiques) semblables à ceux de l’état d’alerte
2. j’avais un discours interne qui maintenait mon état d’hypervigilance
3. j’avais pas utilisé la bonne stratégie pour gérer mon état d’alerte (j’ai voulu aller beaucoup trop vite sans avoir les bons outils pour le faire)
4. je manquais cruellement d’outils pour gérer les angoisses (=pour les prévenir, pour les stopper quand elles sont là et pour éviter qu’elles ne maintiennent après avoir été exposée à des événements stressants)

Ce sont ces clés qui m’ont permis de comprendre comment se déclenche notre état d’alerte, comment il se maintient, comment le stopper (=le gérer) lorsqu’il est au maximum et comment analyser une situation dans laquelle l’état d’alerte s’est déclenché.

J’ai compris qu’il fallait être très méthodique dans la mise en place des stratégies pour gérer notre état d’alerte (surtout que notre état d’alerte se déclenche souvent vraiment plus vite lorsqu’on est passé par la case médication psychiatrique).
J’ai également compris qu’il fallait que je modifie mes stratégies si elles ne m’apportaient pas les résultats escomptés. Depuis lors, je n’ai plus eu une seule attaque de panique, car j’ai réussi à mettre en place des techniques pour gérer chacun des aspects du circuit de la peur (circuit de l’état d’alerte).

La première chose que j’ai dû faire, c’est briser le cercle vicieux qui m’avait replongée dans cette énorme vague de symptômes. Comment j’ai fait?

1. Je ne me suis plus exposée à des situations extrêmement stressantes, car il fallait que je fasse « redescendre ma physiologie » (=le niveau d’état d’alerte).

2. J’ai arrêté de fonctionner avec ma tête et j’ai commencé à écouter mon corps (=j’ai arrêté de me dire: il faut, il faut, il faut absolument que j’arrive à faire si ou à faire ça comme je le faisais avant, j’ai commencé à me dire: bon, ton corps surréagit à quelque chose, il va falloir que tu l’écoutes et que tu y ailles à son rythme).

3. J’ai écouté les conseils d’une personne qui était passée par là et qui s’en était sortie et j’ai mis ses conseils (techniques, stratégies,…) en pratique avec conviction.

Briser le cercle vicieux qui maintient l’intensité des symptômes à un niveau ++++

Le cercle vicieux prend la forme suivante:

(a) Une Menace qui déclenche:
(b) Un état d’alerte (= physiologie qui s’active = symptômes). On commence à avoir:
(c) Peur de ces symptômes. Le fait d’avoir peur de ces symptômes envoie un signal à l’organisme qui lui dit attention, je suis dans cet état d’alerte, cela veut dire qu’il y a:
(a’) Une menace. Cette menace augmente le niveau de
(b’) L’état d’alerte ce qui provoque une augmentation de l’intensité des symptômes (parce qu’on a peur d’eux et que le simple fait d’avoir peur d’eux augmente le niveau d’alerte puisque nous les identifions comme une menace et que lorsqu’il y a menace (quelle qu’elle soit) l’organisme se met en état d’alerte). Comme l’intensité des symptômes augmente encore d’un cran, on a encore plus:
(c’) Peur de ces symptômes

On va donc briser ce cercle vicieux à plusieurs niveaux:

1. au niveau de la menace (a), en ne s’exposant plus (pour le moment) aux situations ultrastressantes

2. au niveau de la physiologie (b), de l’état d’alerte. Comment faire?
– en évitant de consommer les substances qui déclenche cet état physiologique d’alerte (aspartame, glutamate (E621), caféine, alcool, gaz carbonique (pour certains), sucre, boissons énergisante, etc…)

– en utilisant des techniques pour calmer notre physiologie (= on va envoyer, à notre organisme, un signal contraire à celui qu’il reçoit: au lieu de recevoir des signaux externes et internes qui lui disent qu’il y a une danger et qu’il faut lancer l’état d’alerte, nous allons lui envoyer des signaux externes et internes qui lui disent que la situation est paisible). Pour envoyer ces signaux d’apaisement à notre physiologie, on va mettre en place diverses techniques (technique de respiration, relaxation, cohérence cardiaque, sophrologie, bains chauds, massages, méditation, yoga, ….). Pour prendre un exemple avec les techniques de respiration: en respirant à un certain rythme, nous allons pouvoir envoyer un message à notre corps. En effet, lorsqu’on est en état d’alerte, la respiration se fait rapide. Cette fréquence respiratoire rapide va envoyer un signal au système circulatoire, elle va lui indiquer que quelque chose se passe et que lui aussi il devrait s’activer un peu plus. Alors le système circulatoire s’active et pulse le sang plus rapidement pour alimenter les muscles. Le système musculaire reçoit alors plus de sang et il se dit qu’il doit se passer quelque chose puisque le système circulatoire lui envoie plus d’oxygène et de nutriment. Il s’active à son tour et tends tous les muscles. Et ainsi de suite: lorsqu’un système se met en état d’alerte, alors par effet domino, les autres ne mettent pas longtemps à se mettre dans le même état pour être « en accord » avec ce qui se passe dans le reste de l’organisme. On comprend comment envoyer un signal d’alerte à notre organisme. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est qu’on peut envoyer un signal d’apaisement de la même manière ;). Ainsi en utilisant des techniques de respiration qui apaisent l’organisme, on peut envoyer un signal d’apaisement à tous les systèmes de notre organisme: une respiration lente et calme enverra au système circulatoire un message qui dit: je respire calmement parce que tout est ok, accorde ton rythme au mien pour qu’on produise la physiologie adéquate à la situation.
Souvent, lorsqu’on commence à apprendre de techniques de respiration, on a l’impression que nos symptômes s’aggravent et que l’état d’alerte s’intensifie. Ce qui se passe, c’est que chacun des systèmes identifie un changement dans l’environnement: tout à coup, on passe à une respiration inconnue. Du temps que les systèmes réalisent que cette nouvelle fréquence respiratoire n’est pas une menace (ils ont tellement pris l’habitude de considérer n’importe quel changement comme étant une menace, qu’il leur faut un petit moment pour réaliser que ce n’en est pas une ;)), il se passe donc un petit laps de temps au cours duquel les systèmes intensifient leur activité avant de la réduire en constatant que c’est un signal d’apaisement et non un signal d’alarme.

en pratiquant une activité physique modérée, car cette dernière va envoyer un signal à votre organisme qui lui dit que tous ces systèmes fonctionnent bien et en harmonie. L’activité physique modérée est un bon moyen d’envoyer un signal d’apaisement à l’organisme (par l’activité physique notre organisme constate que ces systèmes sont fonctionnels). Par ailleurs, l’activité physique est un bon moyen de reprendre contact avec nos sensations corporelles que nous avons si souvent fuies et/ou fait taire. Je reparlerai de lien corps-esprit plus tard.

3. au niveau de la cognition, du dialogue interne (c): Pour briser le cercle vicieux, il est important d’avoir un discours interne positif: ne plus voir les symptômes de l’état d’alerte comme les manifestations de graves dysfonctionnements de notre organisme. Il est important de voir ces symptômes pour ce qu’ils sont: les manifestations de notre système d’alerte: c’est notre organisme qui se met dans un état pour combattre ou pour fuir une menace (ours, ouragan, etc…). On va alors essayer de voir s’il y a une réelle menace externe (pour reprendre l’exemple de ma situation: oui, il y avait une menace externe (a): prendre l’avion alors que cela faisait des années que je ne l’avais plus pris. Est-ce que maintenant (des mois après) cela constitue toujours une menace? Non, cela fait des mois que j’ai « vaincu » cette menace (=que j’ai pris l’avion sans encombre). Par conséquent, le discours interne que je peux me tenir est: « cela fait longtemps que la menace a été vaincue. J’ai été hyperforte et je peux être fière de moi d’avoir réussi à prendre l’avion alors que ce n’était pas le moment (trop tôt, j’ai sauté trop d’étapes 😉 ) et que je n’étais pas armée des outils nécessaires pour le faire (technique de relaxation pour détendre ma physiologie, technique cognitive et comportementale pour gérer la montée de l’état d’alerte et théorie pour comprendre les mécanismes du circuit de la peur). Je ne dois plus me voir comme quelqu’un d’incapable, de malade, de stupide ou d’inutile (dialogue interne négatif), je dois plutôt me voir comme quelqu’un de très capable qui a su gérer cette grosse épreuve (voyage en avion non préparé (au niveau gestion des symptômes)) avec les moyens du bord. Je dois me voir comme quelqu’un en bonne santé, dans le sens où mon système d’alerte est fonctionnel ;), je dois me voir comme quelqu’un d’intelligent, parce que j’ai compris que ces symptômes n’étaient pas la manifestation d’une maladie mentale, mais uniquement la manifestation de mon état d’alerte. Je dois également me voir comme quelqu’un d’intelligent, parce que j’ai su m’adapter en cherchant des moyens de modifier mes stratégies lorsque les résultats que j’obtenais ne me convenaient pas. Etc…
Croire en soi, en ses capacités. Se sentir fort et invicible et interpréter les signaux d’alerte envoyés par notre corps pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des signaux d’alerte, et pas pour ce qu’ils ne sont pas (ce ne sont pas des manifestations d’un dysfonctionnement profond de notre organisme), permet de percevoir les manifestations de l’état d’alerte autrement: de ne plus les voir comme une menace! Et lorsqu’on arrive, mentalement, à se dire et à croire au plus profond de nous-mêmes que ces manifestations ne sont pas une menace, alors on brise le cercle vicieux.

En effet, le cercle vicieux se brise lorsqu’on ne perçoit plus nos symptômes comme des menaces

Cercle vicieux de la peur:

(a) Menace => (b) état d’alerte => (c) peur de cet état d’alerte (parce que vu comme une menace (a’)) => (b’) augmentation du niveau du niveau d’état d’alerte (=intensification des symptômes) => (c) peur de cette augmentation de l’intensité des symptômes = la menace augmente (a’) => augmentation (encore) de l’état d’alerte (b’)…et on tourne en boucle dans ce cercle vicieux: on auto-alimente notre état d’alerte et c’est ce qui maintient nos symptômes.

Cercle vicieux brisé:

(a) Menace => (b) état d’alerte => (c) je n’ai pas peur de ces symptômes (pour l’organisme, cela lui envoie le message: il n’y a pas de menace) => le niveau d’alerte redescend => l’intensité des symptômes diminue… => le cercle vicieux est brisé, parce qu’on auto-alimente plus notre état d’alerte et par conséquent, les symptômes se mettent à diminuer, pour finir par disparaître.

Les points à retenir:

L’organisme accorde sa physiologie avec la situation qu’on vit: si on vit une situation externe stressante (séparation, difficultés familiales, difficultés professionnelles, ondes wifi, environnement bruyant, etc..), il va se mettre en état d’alerte. Si on vit une situation interne stressante (des substances qui stressent les systèmes de notre organisme (aspartame, E621, caféine, médicaments psychiatriques, substances qui agissent sur le système nerveux, problème au niveau de la flore intestinale, douleurs, changements hormonaux, …), il va se mettre en état d’alerte pour nous signaler qu’il se passe quelque chose de pas clair et qu’il serait bien qu’on modifie quelque chose pour que ces facteurs qui stressent notre physiologie soient enrayés.

L’organisme accorde sa physiologie avec ce qu’on « pense » de nos symptômes! Si vous pensez que vos symptômes sont une menace, alors votre organisme va se mettre en état d’alerte et vous allez lancer le cercle vicieux de la peur. Si vous pensez que vos symptômes sont les manifestations d’un état physiologique particulier (ici, l’état d’alerte) et que vous savez (que vous pensez) que cet état n’est pas une menace, alors votre physiologie va s’accorder avec ce constat: il n’y a pas de menace, je peux descendre l’état d’alerte.

– Plus généralement, l’organisme accorde sa physiologie avec ce qu’on pense de nous-mêmes, de notre existence, de nos capacités, …! Si vous pensez que vous avez une maladie grave, alors votre organisme va accorder votre physiologie avec cette croyance. Si vous pensez que votre existence est déprimante et que vous allez échouer dans tout ce que vous faites, alors votre organisme va accorder votre physiologie avec cette pensée: vous allez déprimer et vous allez souvent échouer…

Souvent nous oublions le fort lien bidirectionnel (la boucle) qui existe entre notre tête et notre corps. Nous sommes un tout et l’état de notre organisme agit sur notre mental (nos pensées, etc…) et l’état de notre mental agit sur notre organisme.

Pour prendre un exemple,
– Lorsque nous sommes cloués au lit avec la grippe (=notre organisme, cloué au lit, est limité dans ses mouvements et ses actions), alors souvent notre mental chute (=on déprime un peu parce qu’on ne peut pas faire ce qu’on avait prévu de faire: notre mental « sent » que notre organisme est diminué).
– Lorsque nous appréhendons négativement une situation future (une réunion importante, un examen, etc…), lorsque nous pensons que ça va mal se passer, nous nous sentons moins bien: quelques tensions apparaissent dans notre dos, une boule commence à se former dans notre gorge, notre ventre se noue, on a moins faim, etc… Notre organisme modifie son fonctionnement en fonction de ce que nous pensons d’une situation.

Notre organisme modifie son fonctionnement en fonction de ce que nous pensons et nos pensées (notre état mental) se modifie en fonction des situations physiques que nous vivons. C’est normal et c’est ce qui nous permet de vivre et de nous adapter à chaque situation que nous rencontrons. Le problème, c’est quand nous laissons ce processus partir en cercle vicieux. En effet, si notre organisme modifie son état physiologique pour s’adapter à une situation stressante (un stress au travail par exemple), et que nous interprétons  cette modification physiologique comme la marque d’une maladie mentale (au lieu de d’interpréter ces modifications physiologiques comme les manifestations de l’état d’alerte qui nous signifie que quelque chose dans notre environnement menace notre organisme), alors on peut vite partir dans un cercle vicieux qui va entretenir (auto-alimenter) notre état physiologique d’alerte. En effet, si nous interprétons ces changements physiologiques comme étant des manifestations d’un problème interne chez nous (=une maladie mentale) plutôt que d’un problème externe (= mon environnement de travail est stressant), notre mental va s’activer à modifier notre état interne pour le faire correspondre à ce qu’on pense: On pense qu’on a une maladie mentale, alors notre organisme va commencer à en manifester les symptômes. Et plus on aura de symptômes, plus on va penser qu’on a réellement une maladie mentale…

Maladie mentale ou effets secondaires des médicaments psychiatriques?

Le lien cognition (=pensées, réflexion, jugement, croyance, valeurs, attente, mémoire, attention, …) organisme (physiologie, métabolisme, biologie, comportement, etc..) est très important et c’est souvent ce que nos sociétés modernes oublient lorsqu’elles tentent de « soigner la maladie mentale »: elles oublient que nous ne sommes pas qu’une physiologie, mais nous sommes également un mental, un esprit, des pensées. En nous prescrivant des médicaments psychiatriques pour faire taire notre physiologie, elles oublient que ce n’est pas en clouant notre organisme « au lit » qu’on peut faire taire nos pensées. Par ailleurs, en forçant l’organisme, à grands coups de substances chimiques, à plonger dans un état physiologie donné, elles orientent nos pensées. En effet, l’organisme qui est entravé dans son fonctionnement par ces substances va envoyer un signal d’alarme dès qu’il pourra. Ce signal d’alarme prendra la forme de manifestations physiologiques. Les firmes pharmaceutiques et les psychiatres appelleraient certainement ces manifestations: des effets secondaires des médicaments ou la manifestation de la maladie mentale de leur patient. Pour moi, ces manifestations physiologiques, ces effets secondaires qui apparaissent lorsqu’on prend des médicaments psychiatriques sont bel et bien des signaux physiologiques qui nous indiquent qu’il y a quelque chose qui entrave notre organisme, qu’il y quelque chose qui le menace.

Nous allons ressentir ces symptômes et nous allons commencer à les interpréter (notre esprit va tenter de comprendre ce qui se passe afin de pouvoir adapter nos pensées à notre état physiologique et notre état physiologique à nos pensées). Souvent on ne va pas interpréter correctement ces signaux d’alerte. On va se dire que cet état nauséeux, cette migraine, ces pensées étrangères, cette fatigue, cette aggravation de l’humeur dépressive, cette intensification de l’anxiété, qui sont apparus quelques temps après les premières prises des médicaments sont le signe qu’on a vraiment un problème, alors qu’on aurait du interpréter correctement ces signaux en se disant: se sont les substances chimiques que me donnent le psychiatre qui produisent ces symptômes et me rendent malade. En interprétant mal les signaux physiologiques que nous envoie notre organisme: en se disant que ces manifestations physiologiques sont les signes d’une maladie mentale plutôt que le résultat de l’action des substances psychiatriques sur notre physiologie, on se maintient dans un cercle vicieux où tous les symptômes (état de l’organisme) produits par les médicaments sont interprétés (cognition) comme les signes d’un trouble grave, comme les preuves qu’on a une maladie mentale.