Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques

Vidéo de présentation du livre:

Le livre Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques est disponible sur la plateforme d’autoédition lulu.com à l’adresse suivante: Lien vers le livre. Pour lire un extrait, cliquez ici.

Parution en septembre 2020 du livre: Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques

Bonjour à tous,

Après deux années de travail, mon livre sur l’après-sevrage est enfin terminé! Il sera disponible dès la rentrée!

Résumé:
Il est facile de prescrire ou de prendre un antidépresseur, un anxiolytique, un somnifère ou un neuroleptique. En revanche, il est plus difficile d’en gérer la consommation et l’arrêt. Et finalement, il peut s’avérer très compliqué de retrouver une vie normale après avoir consommé de tels produits.

Après la sortie du livre « Le Manuel de Sevrage des Psychotropes », qui expose les méthodes pour gérer la consommation et l’arrêt de tels substances, il me tenait à cœur d’aborder l’après médication psychiatrique. En effet, ce n’est pas tout d’arrêter de prendre des médicaments psychiatriques, encore faut-il arriver à gérer sa vie sans.

Comment, une fois les souffrances du sevrage passées, faire face à aux difficultés que jusque là nous avions pris l’habitude de gérer à l’aide d’une béquille médicamenteuse?

Dans ce livre-témoignage, je vous propose de me suivre dans les étapes m’ont permis de retrouver une vie saine, épanouissante et heureuse après l’arrêt des médicaments psychotropes et des traitements psychiatriques.



Et voici, pour vous en avant-première, le début du livre:

Préface

« Après la sortie du Manuel de Sevrage des Psychotropes (2018), qui donne au lecteur des informations concernant le fonctionnement des médicaments psychiatriques, ainsi que sur les méthodes pour en gérer ou en arrêter la consommation, il me tenait à cœur, d’accompagner le lecteur dans l’après médication psychiatrique. En effet, ce n’est pas tout d’arrêter de prendre des produits psychiatriques, encore faut-il arriver à « gérer sa vie » sans.

À l’arrêt des médicaments psychotropes, nombre d’entre nous nous sommes retrouvés face à un déferlement de problèmes liés à leur arrêt. Ces problèmes pouvant aller du retour de la problématique de départ à l’arrivée de difficultés d’une ampleur incommensurable. Comment, une fois les souffrances du sevrage passées, faire face à ces nouvelles difficultés que jusqu’à maintenant nous avions pris l’habitude de gérer à l’aide de cette béquille médicamenteuse que nous venons de jeter ?

Comment, en effet, faire face à l’anxiété ? à l’insomnie ? à la dépression ? ou à ces ruminations qui ont fait, ou ont refait, surface à l’arrêt des médicaments et qui ne veulent plus nous lâcher ? Comment faire face à ce sentiment de vide et à ces années perdues ? Comment gérer la douleur physique et tous ces dysfonctionnements physiologiques ? Comment gérer toutes ces pertes qui se sont produites pendant qu’on était sous médication psychiatrique ? Comment resurgir des décombres ? Comment se reconstruire dans tout ça ? En fin de compte, comment retrouver une vie « normale » ?

Toutes ces questions, je me les suis posées et je ne voulais pas laisser le lecteur du Manuel de Sevrage des Psychotropes sans réponse. Je ne voulais pas abandonner, à leur sort, toutes ces personnes qui avaient courageusement fait le choix d’une vie sans substance psychotrope.

Dans ce livre-témoignage, je vous propose de me suivre dans les étapes de reconstruction qui m’ont permis de retrouver une vie saine, épanouissante et heureuse après l’arrêt des médicaments psychotropes et des traitements psychiatriques. Je vous invite à me suivre et à prendre, dans ce récit, ce qui résonne en vous et pour vous.

Mais, avant de commencer ce voyage, je me dois de préciser que je ne suis pas médecin et que je ne suggère d’aucune manière au lecteur d’arrêter de prendre un traitement médicamenteux ou de ne plus se rendre à des séances de psychothérapie qui lui auraient été prescrits.

Maintenant que cela est dit, je t’invite, cher lecteur, à savourer ce voyage à la redécouverte de toi-même. En effet, par le biais de mon témoignage, j’espère ouvrir, chez toi, la voie qui te mènera vers l’être exceptionnel que tu es.

Cher lecteur, je souhaite, de tout mon cœur, que ce livre t’apporte l’apaisement et la sérénité que tu cherches, mais aussi, et surtout qu’il te serve de tremplin dans la construction de ta nouvelle vie, de cette vie qui te ressemble et que tu désires maintenant si ardemment!

Au fil de ta lecture, je te souhaite de faire de belles découvertes et de vivre une merveilleuse transformation.

Du fond du cœur,
Carole,
Lausanne, le 21 juillet 2020″

Introduction

(extrait)

« Dans ce livre, je voulais vous présenter mon parcours et mon vécu, après l’arrêt des médicaments psychiatriques (antipsychotiques, sédatifs, anxiolytiques et antidépresseurs). J’ai commencé par écrire en m’adressant à vous, cher lecteur, et j’ai terminé en revisitant mon parcours. D’où la présence de deux styles d’écriture au fil des pages. Deux récits. Deux manières d’aborder la période post-médication psychiatrique. La première, en vous parlant à vous comme j’aurais aimé qu’on me parle au moment où j’ai dû faire face à la période la plus difficile de ma vie, celle de l’arrêt des médicaments psychiatriques. Et la deuxième, comme une sorte de relecture de ce qui c’est passé, en y portant mon regard avec plus de recul. Un certain recul émotionnel qui permet d’analyser, plus clairement, les processus qui ont été mis en œuvre et qui m’ont permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui, douze ans après l’arrêt des médicaments psychiatriques.

Avec le recul, j’ai compris qu’il fallait connaître des termes et des concepts techniques propres à la psychiatrie, pour être en mesure de comprendre ce qu’on vit dans les mois et les années qui suivent l’arrêt des médicaments psychiatriques. Comprendre les principaux phénomènes à l’œuvre dans l’organisme au moment de la prise et du processus de cessation des médicaments psychiatriques est essentiel. Il est tout aussi important de comprendre, de saisir et d’identifier les phénomènes qui se produisent lors de la, parfois très longue, période de rétablissement qui suit l’arrêt : la période de post-sevrage.

Arriver à une compréhension globale des processus en jeu dans la prise de substances psychotropes constitue un élément fondamental de la reprise en main de la consommation de ces produits et de la vie après leur utilisation.

Dans sa structure, ce livre est découpé en trois parties. Dans une première partie, je décris ce que j’ai vécu au moment de l’arrêt des médicaments psychiatriques et dans les mois qui ont suivi. J’y expose également ma compréhension des mécanismes de fonctionnement des médicaments psychiatriques, ainsi que mes connaissances concernant leur arrêt. Je détaille aussi deux phénomènes cruciaux dans le domaine de la médication psychotrope : la dépendance et la tolérance. Par ailleurs, dans cette première partie, j’aborde les concepts de croyance, d’attente, de mythe et de réalité, ainsi que les notions d’effet placebo et d’effet placebo augmenté.

Dans la deuxième partie, je parle du profond changement que j’ai opéré en moi pour pouvoir sortir de la psychiatrie et de ses traitements. Je vous parle de ce changement de perspective qui m’a permis de dessiner les prémisses d’une vie saine, agréable et heureuse. En effet, c’est au travers d’un profond changement d’état d’esprit que j’ai été en mesure de me libérer du passé et de commencer à construire mon avenir. Dans cette partie, j’explique comment j’ai (ré)appris à prendre soin de moi et à créer un cadre de vie sécurisant qui soutienne ma reconstruction physiologique, psychologique et spirituelle. Je reviens également sur l’état de manque et les manifestations douloureuses que provoque l’arrêt rapide des médicaments psychiatriques. J’aborde les thèmes de solitude, de sensation de vide, de doute et de sentiment d’inutilité. Mais aussi ceux de réalité, d’illusion et de retour à soi. Je parle de l’envie de mourir et de la nuit noire de l’âme, mais aussi de quête de sens et d’identité. J’y explore les concepts de mémoire, de peur et de filtres mentaux. Et je revisite les notions de raisonnement logique et d’intuition. J’évoque aussi les changements de personnalité qui se produisent sous médication psychiatrique. Finalement, j’expose ma vision des causes des troubles mentaux.

Dans le troisième partie, je vous présente les actions que j’ai mises en place, dans les années qui ont suivi l’arrêt des médicaments psychiatriques, pour faire face aux symptômes de sevrage prolongé et surtout pour retrouver une vie « normale ». Dans cette partie, je présente la routine quotidienne de rééducation de mon corps et de mon esprit que j’ai mise en place pour sortir du syndrome de sevrage prolongé et pour réapprendre à vivre. J’explique comment j’ai personnalisé cette routine de rééducation pour qu’elle s’adapte à mes besoins.

[…]

Première partie: La période de post-sevrage

(extrait)

Le post-sevrage, comment s’est-il passé pour moi ?

Cela a commencé par un vrai choc. Un choc traumatique qui m’a plongée dans le chaos et le néant. Dans une peur panique proche de la folie.

Ce traumatisme est apparu petit à petit, a grandit au fil des diminutions trop rapides et est devenu insoutenable à l’arrêt complet des deux derniers médicaments psychiatriques que je prenais à ce moment-là (une benzodiazépine et un antidépresseur ISRS).

Lors des premières fenêtres de lucidité, où j’émergeais de l’épais brouillard médicamenteux, les choses, les événements et ma situation me sont apparus crus, sans fard, dans toute leur horreur. Ces moments de lucidité qui transparaissent, ces moments où la réalité et la vérité m’apparaissaient, me rappelaient, entre chaque plongée dans le néant, l’horreur de la situation

L’ensorcellement médicamenteux

L’ensorcellement médicamenteux ou lorsque le brouillard médicamenteux est tellement épais qu’il nous empêche de prendre conscience de notre état ou de ce qu’il nous arrive.

Le docteur en psychiatrie, Peter Breggin, est le premier à avoir identifié cet ensorcellement médicamenteux qui nous empêche d’avoir accès à la réalité des faits, qui nous empêche de voir ce qui se passe et qui nous rend aveugle à notre propre état. Il a nommé ce phénomène : Medication Spellbinding ou Intoxication anosognosia.

Ce brouillard avait commencé à se poser sur moi au premier jour de la prise de médicaments psychiatriques (neuroleptiques et sédatifs). Depuis ce jour, il ne m’avait plus quitté et n’avait cessé de s’épaissir au fil des ans, des augmentations de doses et des changements de médicaments.

Lors des diminutions des doses – c’est-à-dire lors du sevrage – cet épais brouillard a commencé à se déchirer et a laissé entrevoir des fenêtres de ciel bleu qui laissaient transparaître à la fois des moments de bonheur et de soulagement, mais aussi des moments d’une rare violence, des moments où m’apparaissaient, avec une telle force, tout ce qui avait été détruit dans ma vie par des années de médication psychiatrique.

Cette vision et cette lucidité retrouvées, sur la gravité de ce qui m’était arrivé et sur ce qui se passait depuis toutes ces années en psychiatrie, fût un vrai choc pour moi. Cet éclairage, cette dissipation momentanée de l’épais brouillard, laissait passer un rayon de conscience fulgurant qui illuminait d’une clarté crue et intense, les détails sordides de ma situation et de ces quinze dernières années passées en psychiatrie.

Le choc fût si violent, qu’il a généré, comme il le fait souvent chez les personnes qui se sèvrent trop rapidement, un état de choc, un état de stress tel,… un traumatisme si intense… qu’il m’a marqué à vie, dans ma chair et dans mon âme. Le sevrage brutal, celui qui dévoile d’un coup l’horreur de la situation, est parfois si violent qu’il nous plonge aux portes de la folie.

Le traumatisme, je l’ai vécu et il a été terrible. L’anxiété, la peur, la terreur m’ont envahie d’un seul coup, générant en moi un état de souffrance permanent. J’ai été projetée dans un monde de terreur et d’angoisse qui m’a littéralement traumatisée.

Mon corps est resté comme paralysé, figé dans cette torpeur, alors que mon âme, mon esprit et mon mental étaient plongés dans un état d’agitation, subissant la torture des fonctions cognitives qui s’agitaient dans tous les sens dans l’espoir de reprendre le contrôle de cet enfer absolu.

L’angoisse a commencé à m’étouffer et les symptômes, dus aux sevrages trop rapides, n’ont fait qu’accentuer ma détresse, ma souffrance et mes peurs.

J’avais des hallucinations visuelles et auditives. Mon cerveau, qui avait été comme figé pendant ces années de psychiatrie et qui était devenu incapable de bien « capter » les informations sensorielles, s’était comme emballé et mis à sur-interpréter les signaux provenant de l’environnement. Un petit bruit, qui auparavant était comme mille fois atténué par les médicaments psychiatriques, devenait, une fois cette chape de plomb chimique retirée, une explosion de sons dans ma tête. Que se passait-il ?

Je pense que mon cerveau, cherchant encore à compenser les dysfonctionnements induits par les médicaments psychiatriques, continuait à sur-amplifier les informations auditives qu’il recevait. Il tentait encore de passer outre la barrière chimique, alors qu’elle n’était plus là.

Cette sur-amplification des sons aboutissait à des hallucinations auditives. Ces hallucinations auditives étant la résultante des tentatives de mon cerveau d’interpréter et de donner du sens à cette soupe surabondante d’informations sonores et auditives qui lui parvenait.

Les substances chimiques n’étaient plus là, mais mes sensations et mes perceptions étaient toujours amplifiées. Mon cerveau, à cause des sevrages rapides, n’avait pas eu le temps de faire des réglages pour que les sons, les couleurs, les goûts, les odeurs ou toute autre forme d’information en provenance de mes organes sensoriels ne soient plus sur-amplifiés.

Mon cerveau n’avait pas non plus eu le temps de modifier ses mécanismes d’interprétation de ces informations en provenance du monde extérieur ou de mon monde intérieur. Les informations qui lui parvenaient, étaient encore sur-interprétées ou mal interprétées.

J’entendais donc ces sons qui n’existaient pas. Je voyais ces formes qui n’étaient pas là. Je sentais ces odeurs qui ne correspondaient pas aux choses dont elles semblaient émaner. Et j’avais ces goûts dans ma bouche qui étaient en total décalage avec ce que je mangeais. Impossible de savoir ce qui était vrai !

Cette lumière si vive, si aveuglante et ces acouphènes et tintements d’oreilles que je vivais à ce moment-là, je me suis rendue compte que nombreux sont ceux qui les vivent aussi lors de l’arrêt des médicaments psychiatriques.

À l’arrêt des médicaments psychiatriques, la lumière qui semblait normale pour les autres était devenue hyper-violente et insupportable pour mes yeux. Mon système visuel qui avait baigné dans les substances psychoactives pendant plus d’une décennie et qui, tout à coup, en avait été libéré, n’était plus capable de gérer l’intensité de la lumière.

Mon système nerveux, chef d’orchestre de mon corps, était en surréaction lorsque je lui ai brutalement retiré ces substances chimiques et qu’il n’a plus eu à les contrer. Il s’est alors retrouvé en suractivité au point de ressentir et d’amplifier des sensations et des perceptions physiques qui n’étaient pas là. Mon système nerveux, dans son ensemble, avait comme les « fils mis à nu ». Il n’était plus qu’un réseau électrique et chimique soumis à des surtensions et des courts-circuits à tous les niveaux.

Je ressentais comme des fourmis qui grouillaient sur et sous ma peau, alors qu’il n’y avait rien ! Ma peau, le plus grand organe de mon corps et surtout le plus exposé aux changements dans mon environnement, était comme devenu hypersensible. C’était comme s’il pouvait maintenant sentir le moindre effleurement d’un courant d’air et l’amplifier fois mille. Puis, cette information, une fois arrivée dans le cerveau, était interprétée comme la présence d’un tsunami sur la partie de mon corps concernée. Ma peau était devenue hypersensible à tout : au moindre effleurement, au moindre changement de température, au moindre rayon de soleil.

Je me rappelle aussi que la peau est un organe émonctoire, ce qui signifie que c’est un organe capable d’évacuer les toxines du corps. Et sachant à quel point mon corps était intoxiqué par les métabolites des médicaments psychiatriques, mon organisme a certainement sauté sur l’occasion de se débarrasser des toxines dès qu’il a été libéré de l’administration quotidienne de ces substances neurotoxiques. Ma peau, à l’arrêt des médicaments psychiatriques, a donc été sur-sollicitée, à la fois pour évacuer les toxines, et pour sur-repérer les changements dans l’environnement extérieur et les transmettre, sur-amplifiés au cerveau, par le biais du système nerveux périphérique.

Avec les fils à nu… avec les nerfs à vif…, c’est-à-dire avec cette suractivation de mon système nerveux dans son ensemble – du plus petit nerf sur ma peau jusqu’à mon cerveau – j’étais comme une pile électrifiée qui recevait des chocs dans tous les sens. C’était comme si je n’étais plus qu’un emberlificoti de câbles électriques dénudés soumis à une pluie torrentielle qui le faisait disjoncter.

Je pense que lorsque nous sommes sous médication psychiatrique, le système nerveux, complètement étouffé par cette camisole de force chimique, tente, comme il le peut, d’amplifier les signaux sensoriels pour qu’ils parviennent jusqu’au système nerveux central. Le cerveau, enfumé lui-aussi par l’effet des médicaments psychotropes, tentera, à son tour, d’interpréter, comme il le peut, ces étranges signaux qui lui parviennent. Il tentera de leur donner un sens, puis de se construire une réalité à partir de ces informations déformées par les effets des médicaments psychiatriques.

Quand tout est étouffé, que le système nerveux et le cerveau sont en surcompensation, et que, d’un coup, le « barrage médicamenteux saute», je pense que, toutes ces informations sensorielles sont déversées en un flot torrentiel sur un cerveau en suractivité. C’est alors un tsunami qui s’abat sur celui qui le vit. La terreur, la souffrance, la torpeur et la peur s’emparent alors de lui. Cette terreur indicible, je l’ai vécue. C’est l’horreur absolue qui s’abat sur une vie. C’est un choc ! Et pour moi, cela c’est transformé en un vrai traumatisme. La terreur s’est emparée de moi et m’a clouée dans un état de peur panique et de souffrance physique atroces…. »

Couverture du livre

Copyright © juillet 2020 by Carole Advices

Série Et Après? La Prison Mentale

7 mai 2020

Hier soir, j’ai regardé le film Assassin Creed et cela m’a beaucoup parlé. « Agir dans l’ombre pour faire jaillir la lumière ». Avec les lanceurs d’alerte Silvano Trotta, Thierry Casanovas, Jean-Jacques Crèvecoeur, Tal Schaller, Edward Snowden, entre autres. Je ne veux pas devenir lanceur d’alerte, mas plutôt me tourner vers la désobéissance civile silencieuse, ce que pratiquait Wayne Dyer lorsqu’il se retrouvait dans des conditions qui ne lui convenaient pas.

Être plutôt là pour soutenir les gens dans leur cheminement au travers du récit de mon vécu.

Dans le film Assassin Creed, ils ont fait des régressions vers des vies antérieures, à l’aide d’une machine nommée l’Animus, pour comprendre ce qui s’était passé et pour déterminer où se trouve la pomme d’Éden qui contient le germe de la désobéissance originelle et du libre-arbitre, et donc par-là « la soumission ». Cette aventure de science-fiction me parle tout à fait en ces temps où les notions de privation de liberté, de prison mentale, de soumission volontaire et d’asservissement ressortent à la surface.

La vidéo de 4 des lanceurs d’alerte cités plus haut, nommée Alerte à la santé, alerte à la liberté, aborde très bien le sujet. Ce sont des personnes qui se construisent en marge du système, ou plutôt, devrait-on dire parallèlement au système, tout en y vivant pleinement et en souhaitant partager et offrir aux autres ce qui leur permet de vivre heureux et en bonne santé.

Des connaissances sur les techniques de manipulation mentale, de santé holistique, de mensonge médiatique et politique. J’en suis arrivé à un point où j’ai envie de comprendre. Et j’ai compris une première chose, c’est que me tenir informée, ce n’est pas gober tout ce qu’on me dit. Ainsi, s’informer, ce n’est pas gober la version des autres, mais se renseigner sur tous les points de vue et se faire sa propre opinion.

J’aime bien l’image que met Silvano Trotta à la fin de ses vidéos consacrées aux Fake News. Il s’agit de l’image d’un coup de pied dans un poste de TV. Par ailleurs, dans le générique de nombre de ses vidéos, il nous rappelle que nous sommes 99% et que ceux qui poussent l’information et le monde dans le sens actuel, ne représentent que 1% de la population. 1% de personnes qui ont décidé de façonner le monde à leur façon et selon leur goût, mais surtout dans l’irrespect de la qualité humaine : dans l’irrespect de la santé, de la vie et de la liberté des autres.

Décider que 15% de la population doit disparaître comme l’a suggérer Bill Gates :

“The world today has 6.8 billion people. That’s heading up to about nine billion. Now if we do a really great job on new vaccines, health care, reproductive health services, we could lower that by perhaps 10 or 15 percent.”


Source: Michael Snyder (2011) dans End of The American Dream.

Décider de priver ses semblables de la liberté de disposer de leur corps, de leur esprit et de leurs mouvements, c’est un idéal, qui à mon goût, n’est pas noble.

Je sais qu’en faisant ce que je fais, qu’en suivant leurs directives de confinement, je joue leur jeu et je les rends plus puissants. Mais, j’étudie les choses de l’intérieur. Je prends soin de la liberté de mon esprit, de mon âme et de mon cœur, pour chaque jour devenir plus forte dans ce débat sur les libertés de vie individuelles.

Que ma pensée soit claire. Que ma pensée reste claire en ces temps où règne le brouillard de la peur. Prendre soin de moi, de mon âme et de ma conscience. Garder la foi et la confiance en la capacité humaine à se réveiller et à ne pas se laisser enfermer dans son mental. Suivre son cœur. Suivre la voie/voix du cœur.

Est-ce que dans mon cœur, j’ai envie de vivre une vie comme celle qu’on est en train de me proposer ? Comment élever ma fille dans des conditions qui s’annoncent si difficiles ?

En même temps, je sais que si nous sommes sur Terre en ce moment, c’est qu’on est capable de le faire…

Désobéissance civile (silencieuse ?), tel est le mot qui me trotte dans la tête depuis quelques jours. Me raccrocher à Wayne Dyer, à ses pratiques spirituelles ? Prendre soin de mon cœur, de mon corps et de mon esprit. Prendre soin de mon âme. Reprendre le plein pouvoir de ma vie. Ne plus laisser les autres décider pour moi de ce qui est bien. Ne pas me laisser enfermer dans cette prison mentale qu’on m’invite à adopter.

Les briques de ma prison mentale se sont bien élevé depuis deux mois, et j’ai bien failli m’enfermer entre quatre murs comme je l’ai fait il y a 20 ans.

Jeune adulte, je m’étais construite ma propre prison mentale avec les briques que les psys me donnaient. Je les acceptais sans (trop) broncher et je les ajoutais une à une à l’édifice.

Aujourd’hui, le même phénomène se reproduit, mais à une échelle plus grande. Ce ne sont plus les êtres un peu « différents » à qui on propose de s’enfermer dans leur tête, mais à toute la population. Et quelle forme prend cette prison mentale : celle de la peur.

La peur nous pousse à nous retrancher au plus profond de nous-mêmes. Et ce retranchement, cet enfermement, finit par se manifester dans le monde physique : on finit par se retrancher volontairement chez nous, entre nos quatre murs. Une fois enfermé mentalement, on s’enferme physiquement. Et une fois enfermé physiquement, on finit par se couper totalement du monde. Cela marche dans les deux sens.

En ce moment, les autorités, les grandes firmes pharmaceutiques et les puissants de ce monde jouent sur ça. Ils nous coupent physiquement des autres pour nous inviter mentalement à nous couper des autres ; à couper nos liens sociaux, physiques et mentaux, avec les autres.

La distance physique invite à la distance sociale et le cerveau finit par apprendre que se tenir à l’écart des autres est la norme, le comportement normal à adopter. Plus il va répéter ce geste de distanciation, plus ce geste va devenir un automatisme et plus il va le cerveau va l’intégrer dans la panoplie de ses comportements de base.

Cette boucle de rétroaction distanciation physique-distanciation mentale (et retranchement mental-retranchement physique) commence alors à s’auto-alimenter. Et en combien de temps l’être humain finit par adopter durablement un nouveau comportement ? Après combien de temps à pratiquer chaque jour un comportement, celui-ci devient-il un automatisme auquel on ne prête plus attention ? Après à peine 21 jours pour les comportements les moins complexes. Et après 90 jours, les comportements les plus complexes peuvent devenir une habitude.

Mais au bout de quelques jours, un comportement peut être totalement intégré si le choc d’une menace pour la survie de l’organisme a été très grand. N’est-ce pas ce que nous fait vivre le confinement et le choc de l’apparition d’une menace invisible que personne ne semble parvenir à contrôler ? N’est-ce pas le cas avec le confinement « imposé » du jour au lendemain et le matraquage quotidien de nouvelles sombres et inquiétantes concernant le nombre de morts que fait cette dangereuse menace invisible ?

Comme l’explique la théorie du conditionnement classique, on finit par associer le comportement « restez chez soi et à distance des autres » comme étant la réponse à fournir lorsqu’on entend le terme de Covid-19.

Le conditionnement classique […] est un concept du béhaviorisme proposé par Ivan Pavlov au début du XXe siècle. Cette théorie s’intéresse aux résultats d’un apprentissage dû à l’association entre des stimuli de l’environnement et les réactions automatiques de l’organisme. […] L’apprentissage par conditionnement classique serait la cause de nombreuses phobies.


Source : Wikipédia 2020.

Mais là, il me semble qu’on va plus loin. On ne se conditionne pas seulement à rester chez soi, mais aussi à rester mentalement à distance des autres et des opinions divergentes.

Faire régner l’insécurité ambiante. Insuffler la peur pour faire changer les comportements et les états de pensées en un temps record. En 2 mois, en 60 jours seulement, ils ont réussi à modifier durablement notre état d’être, notre rapport aux autres, à notre corps et à la maladie, et notre manière de penser. En quelques dizaines de jours seulement, ils ont réussi à nous faire changer « volontairement » et durablement notre comportement, notre façon d’être au monde, notre personnalité et notre regard sur la vie et sur la santé.

Les personnes, comme moi, qui ont déjà été poussées à se construire une prison mentale et qui ont trouvé la clé pour en sortir, (c’est-à-dire qui ont démantelé brique par brique, croyance par croyance, cette prison mentale qu’ils se sont construite avec les briques apportées par d’autres), ont certainement repéré les éléments de processus similaires à l’œuvre dans la situation actuelle.

Mais, comme par le passé, je risque à nouveau de passer pour une personne qui ne voit pas la réalité en face. Une psychotique quoi !

Mais de quelle réalité parle-t-on ? De cette réalité que les gouvernements, les firmes pharmaceutiques et les grands de ce monde ont construite ? Cette réalité de Peur ? Cette réalité où tout le monde vit dans la terreur ? Cette réalité où la peur de l’autre est la norme si on veut être serein ?

Garder ses distances ! Rester chez soi (aussi bien mentalement que physiquement) ! Oublier les joies de la vie ! Se contenter de consommer des médias et de l’info angoissante retranché chez soi ! Cette info pré-mâchée et triée par les médias ! Ne plus faire confiance à ses propres pensées ! Ne plus disposer de sa propre liberté de penser !

S’enfermer mentalement dans une prison dorée où l’autre ne peut plus s’approcher….

Je ne vais pas me laisser enfermer. Non, je ne vais pas construire ma propre prison et m’y enfermer à double tour en me bouchant les oreilles et en fermant les yeux le plus fort possible. Non, je ne vais pas construire mon propre cercueil de vair pour m’y enfermer, en jeter la clé et attendre la mort (mentale et physique).

La clé de ma liberté, je l’ai en main. Moi seule peux ouvrir la porte et reprendre ma liberté. Ma liberté mentale. Ma liberté de penser. Ma liberté de vivre.

Comment aider les autres à ne pas s’enfermer ; à sortir de leur prison mentale et à garder leur liberté de pensée ?

Comment aider les autres à ne pas s’enfermer ; à sortir de leur prison mentale et à garder leur liberté de pensée ?

© Carole Advices, mai 2020

Mémoire et traumatisme

Souvent lorsqu’on consulte un thérapeute, quel qu’il soit, il nous demande de parler de notre passé, des éléments qui nous ont traumatisés ou qui nous ont fait souffrir.

Au cours d’une thérapie, il arrive très fréquemment que le praticien nous demande de replonger dans les souvenirs désagréables de notre passé. Si le praticien en fait quelque chose de constructif, cela peut grandement nous aider. Mais si le praticien utilise mal ces souvenirs négatifs, cela peut grandement nous nuire. Pourquoi me direz-vous ? Et qu’est-ce que cela veut dire: faire quelque chose de constructif avec les souvenirs ?

Pour prendre un exemple, le praticien EMDR va vous demander de vous souvenir des événements qui vous ont traumatisé et par le biais de sa technique, va vous amener à détacher vos émotions négatives (peur, angoisse, terreur, sentiment d’impuissance, sentiment de culpabilité,…) des événements qui se sont produits. Il va vous aider à reconstruire vous souvenirs de telle manière qu’ils ne soient plus douloureux pour vous et que les prochaines fois où vous vous remémorez ces souvenirs, ils ne vous plongent plus dans l’état de détresse intense dans lequel vous vous êtes retrouvé au moment où le(s) événement(s) traumatisant(s) se sont produits. Le praticien EMDR va donc vous amener à replonger dans vos souvenirs douloureux / traumatisants dans le but de modifier les éléments cognitifs et émotionnels négatifs liés à ce souvenir : il va vous aider à modifier la signification que vous avez accordé aux événements, à associer d’autres émotions à ces événements et à leurs associer d’autres sentiments que le sentiment d’impuissance ou de culpabilité qui sont souvent associés à des situations traumatiques.

Dans ce cas, le praticien va faire quelque chose constructif avec vos souvenirs désagréables / traumatisants, il va vous aider à modifier les éléments douloureux qui y sont lié.

En revanche, le praticien qui vous demande de vous remémorer vos souvenirs douloureux et traumatisants sans rien en faire, peut grandement augmenter votre détresse et votre souffrance par rapport à votre vécu. En effet, le praticien qui vous place dans cette situation, vous plonge encore et encore dans le vécu traumatique, ce qui ravive les sentiments et les émotions douloureux qui y sont liés.

Pourquoi ? Comment cela est-il possible ? Comment cela se produit-il ? Quels mécanismes sont en jeu ?

Je vais prendre un exemple pour que vous compreniez mieux. Une personne qui a vécu un événement grave, comme un viol, une agression ou des maltraitances répétées, et à qui le praticien demande de se replonger intensément dans ces situations traumatiques, va revivre les sensations physiques, les sentiments et les émotions qui y sont rattachés.

En fait, « ressasser le passé » nous fait revivre les moments difficiles comme si on y était, car notre corps et notre esprit se replongent dans l’état dans lequel ils étaient lorsqu’on était dans cette situation et qu’on souffrait. On se met à ressentir toutes ces sensations douloureuses : les mains qui deviennent moites, les battements du cœur qui s’accélèrent, la boule qui apparaît dans la gorge, le nœud qui se crée dans le ventre, le corps qui tremble, la peur qui monte, la terreur qui s’installe, l’envie de fuir qui vient et le sentiment d’impuissance qui monte… Vous êtes au sommet de votre peur et le praticien vous demande de rester dans ce moment et de détailler votre peur, de détailler ce qui s’est passé, de détailler ce que vous avez fait, ce que les autres personnes ont fait, d’expliquer encore et encore ce que vous avez ressenti à ce moment-là…. Il vous fait revivre les événements encore et encore. S’il vous laisse là, perdu dans cette terreur intense qui envahi tout votre corps et qui s’incruste encore plus profondément et plus intensément dans la mémoire de votre corps, il ne fait que vous traumatiser encore plus. Le praticien qui vous fait revivre vos traumatismes mais qui n’en fait rien, ne fait qu’incruster encore plus profondément ces moments traumatisants dans votre mémoire et dans vos entrailles.

Comment faire quelque chose de « constructif » avec ces souvenirs traumatisants.

Nous savons maintenant, que chaque fois que nous nous rappelons nos souvenirs, ils ne viennent pas tel quel à notre conscience. Ils ne sont pas stockés dans la mémoire comme un film sur casquette vidéo ou DVD. Ils ne reviennent donc pas à notre conscience de manière immuable, où chaque scènes seraient jouées exactement à l’identique, où les personnages du film auraient exactement les mêmes expressions faciales, les mêmes positions, où les décors seraient 100% identiques… Non, nos souvenirs se reconstruisent à chaque fois que l’on se les remémore. À chaque fois qu’on veut se souvenir d’une situation, notre esprit refait complètement le montage de la scène : il réassemble tous les éléments. Ainsi, chaque fois que nous nous remémorons une scène, elle n’est jamais exactement identique à la dernière fois où nous nous en sommes souvenu. Lorsque le souvenir d’une situation nous revient en mémoire, notre cerveau reprend chaque élément de la scène et les remets ensemble : il ressort de la mémoire visuelle, le décor (où s’est passé l’événement,…), à chaque éléments du décor, il associe une signification (c’était la nuit, c’est pour cela qu’il n’y avait personne pour m’entendre), à chaque pensée concernant le décor, il y associe une émotion, une croyance et une sensation (je n’aime pas la nuit, parce que la nuit il se passe toujours des trucs pénibles et j’ai l’impression que ça me fait me sentir mal). Le cerveau replace les protagonistes au milieu du décor (qui était où et faisait quoi au moment des événements traumatisants). Il attache des caractéristiques à chacun des protagonistes (un tel est comme-ci, l’autre comme ça, etc…). Il attache ensuite nos émotions et nos sentiments par rapport à chacun des protagonistes (il m’a toujours terrorisé, elle ne m’a jamais soutenue, je ne l’aime pas, je ne peux pas lui faire confiance, il me déteste, ….). Il y a encore énormément de détails que le cerveau va ajouter à la scène, au décor : les odeurs qui étaient présentes et qu’il va reprendre de la mémoire olfactive, les sons qu’il va reprendre de sa mémoire auditive, la température et les sensations physique qu’il va reprendre d’autres parties de sa mémoire,… Le cerveau va puiser dans toutes les mémoires qu’il a disposition (sa mémoire et la mémoire de l’organisme dans son entier, notamment la mémoire de tous nos sens) et va reconstruire la scène. Il ne va pas passer un film finit de la scène, mais il va refaire tout le montage du film.

Repasser toujours le même « film » et remonter les mêmes scènes du film dans le même ordre et quasi à l’identique et s’attendre à ce que la fin change et se transforme en happy end? Ce n’est pas possible, vous en conviendrez.

Les propos de Einstein sont très parlant : La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. Dans le cas des souvenirs, la folie, ce serait de monter les scènes du film toujours dans le même ordre et à l’identique en espérant que ce souvenir ne nous fera plus souffrir.

Selon moi, c’est ce que font les thérapeutes qui vous demandent de leur parler de vos souvenirs passés, mais qui ne vous aident pas à remonter les éléments du film de telle sorte de changer la fin pour qu’elle ne vous fasse plus souffrir. Les réalisateurs qui ne sont pas contents de la tournure que prend leur film, modifient les scènes jusqu’à obtenir le montage qui leur convient.

Si nous ne voulons pas devenir fou, il nous faut éviter de revivre un souvenir traumatisant toujours de la même manière en espérant qu’un jour il ne nous fasse plus souffrir. C’est là que les praticiens qui ont les bonnes techniques peuvent vous apprendre à monter votre film différemment : à vous rappeler, à revivre et à reconstruire les souvenirs de vos traumatismes différemment, pour qu’ils ne vous fassent souffrir. De tels praticiens vous aideront à modifier la fin de votre film de sorte qu’il se termine en Happy End. Ils vous donneront les outils pour travailler chacune des scènes de sorte que les éléments extraits de la mémoire de votre corps s’agencent d’une manière à ne plus vous faire souffrir. Ces thérapeutes vous aideront à faire quelque chose de constructif avec vos souvenirs douloureux.

L’envie de mourir

Carole partage son expérience et sa prise de conscience par rapport à l’envie de mourir qui peut surgir lorsqu’on est confronté au monde de la psychiatrie, à ses traitements et aux conditions de vie auxquelles ils mènent.

Je vous propose d’aborder ce sujet tabou qu’est l’envie de mourir. Dans la vidéo ci-dessous, je partage avec vous ma vision et mon expérience de cette problématique.

Dans les vidéos suivantes, je vous propose une première série d’outils pour travailler sur les idées noires et l’envie de mourir.

Vidéo 1: Laisser partir…

Carole fait suite à la vidéo « L’envie de mourir et les idées noires, un tabou. Abordons le sujet » https://youtu.be/4sJWJHuh3eA . Et propose un premier outil pour « faire partir » des éléments de vie qui ne nous conviennent plus.

Vidéo 1: Laisser partir…

Vidéo 2: Laisser partir une pensée

Carole fait suite à la vidéo « L’envie de mourir et les idées noires, un tabou. Abordons le sujet » https://youtu.be/4sJWJHuh3eA . Et propose un outil pour « faire partir » les pensées qui nous font du mal.

Vidéo 2: Laisser partir une pensée…

Vidéo 3: Laisser partir ce qui nous pèse

Carole propose d’explorer le poids des mots. L’impact que les mots et les pensées ont sur notre corps.

Vidéo 3: Laisser partir ce qui nous pèse

DISCLAIMER

Dans cette vidéo, Carole partage son vécu et ses connaissances, mais n’offre aucun conseil médical et ne suggère aucunement d’abandonner les traitements que pourrait vous avoir prescrits votre médecin pour régler vos problèmes de santé.
Son intention se résume à vous offrir une information de nature générale pour vous aider dans votre quête de bien-être physique, psychologique, émotionnel et spirituel.
Au cas où vous utiliseriez quelque information contenue dans cette vidéo, ce qui est votre droit le plus strict, l’auteure se décharge de toute responsabilité quant aux conséquences de vos actions.


Faire un don: https://fr.tipeee.com/carole-advice

Les 3 pages du matin: le kit de survie

Tenir un journal intime est une des choses qui m’a permis de rester en vie dans ces périodes difficiles que sont le sevrage et le post-sevrage. Coucher sur le papier tout ce qui me faisait mal et que je ne pouvais pas dire à mon entourage (et encore moins à un psy.)
Déverser des kilomètres d’encre et noircir des dizaines de cahiers a été salvateur pour moi.

En lisant le livre de Julia Cameron, Libérez votre créativité Osez dire oui à la vie !, j’ai réalisé à quel point le fait de prendre le temps, chaque jour, de poser sur le papier ce qui encombre notre esprit, ce qui nous fait mal, ce qui nous freine ou ce que nous n’osons pas dire à notre entourage, est un des outils le plus puissant pour évacuer au quotidien ce qui nous blesse et pour garder le cap vers ce qui nous tient à coeur, vers ce qui est essentiel à notre vie.

Lorsque j’étais en sevrage (des anxiolytiques et des antidépresseurs), mais déjà lors des quelques années qui on précédé mes derniers sevrages, j’étais bien incapable de prendre la plume et d’écrire: même si c’était pour vomir sur le papier toute cette tension et cette haine que je vivais, prisonnière du monde psychiatrique et de ses produits.

En 2008, après 15 années passées sous médicaments psychiatriques, j’ai enfin commencé à retrouver ma capacité à écrire. Mes facultés cognitives avaient tellement été réduites pendant ces 15 années de mauvais traitements psychiatriques que j’avais été rendue incapable d’en tirer quelque chose ou de produire un simple raisonnement. Enfin délivrée de ces substances psychotropes et du joug de la psychiatrie, j’étais enfin en mesure de m’épancher par écrit sur ce qui m’arrivait: sur ce que je vivais dans mon plus profond for intérieur.

J’ai commencé par écrire des poèmes. Je crachais ma haine de ce que je vivais chaque jour, rejetée que j’étais depuis des années à cause de la personne infâme et noire que j’étais devenue depuis que je prenais des médicaments psychiatriques et que j’avais été petit à petit détruite et réduite à néant par les tortures psychologiques et physiques subies en milieu psychiatrique. Pendant deux ans, j’ai expurgé ma haine, ma souffrance et ma colère sur la papier au-travers de court poèmes.

Puis, une fois la haine expurgée, je me suis mise à réfléchir plus lucidement. Avoir cracher mes entrailles de souffrance, ma haine du système et ma colère m’avait en quelque sorte libérée de ces émotions destructrices. Au lieu de garder cette haine, cette souffrance et cette colère en moi, et ainsi les laisser me bouffer de l’intérieur, je les avais, en partie, expulsée en les couchant quotidiennement sur le papier. 
Sous la colère, en proie à une souffrance indicible, j’étais devenue bien incapable d’analyser et de comprendre clairement où j’en étais. Une fois ces émotions destructrices apaisées (mais pas encore oubliées), je pouvais maintenant me mettre à écrire sous un autre registre: l’analyse plus lucide de mon parcours. 

En 2010, deux ans après l’arrêt complet des médicaments et mauvais traitements psychiatriques, je me mis à écrire mon parcours dans un blog. Chaque jour, je prenais le temps de me remémorer une partie de mon passage en psychiatrie, en commençant par l’année 1994, année au cours de laquelle j’ai été plongée dans ce domaine de la médecine qu’est la psychiatrie.

La haine, la colère et la souffrance quelque peu apaisées par ces deux années que je leur avais consacrées, je pouvais relater mon parcours d’une manière plus « juste », plus claire. Ma vision de ce que s’était passé n’était plus totalement embrouillée par des larmes de haine et de colère.

Une fois mon parcours couché sur le papier, comme pour cette haine qui me consumait avant, je pouvais le laisser derrière moi. Poser à l’extérieur de soi ce qui nous ronge à l’intérieur permet de gagner une de ces libertés et une de ces clartés intérieures, qui permet d’avancer et de ne plus rester bloquer dans l’émotion ou l’histoire passée. C’est comme si expurger ma haine et mon parcours en psychiatrie sur le papier, avait permis de libérer un espace en moi. Un espace qui me permettrait d’accueillir autre chose, quelque chose de nouveau, quelque chose que j’aurais choisi et qui me ferait du bien.

Ma haine, ma souffrance, ma colère, ma tristesse, mais aussi mon passé, l’histoire que j’avais vécu prenaient tellement de place dans mon être avant que je ne l’ai en chasse qu’ils ne laissaient plus aucune place pour le renouveau. Une fois extériorisés sur le papier, ils n’avaient plus autant d’impact sur moi et je pouvais avancer et ouvrir mon coeur à quelque chose de nouveau.

Mais la peur, cette émotion était toujours là! J’avais peur: j’étais terrorisée au point d’être tétanisée et de ne plus rien oser. J’avais envie de me replier sur moi-même et de ne plus rien tenter, de peur de remplir cette place libérée de la haine et de la rancoeur, par d’autres expériences aussi destructrices et ravageuses que celles que j’avais vécues les dernières 17 années passées! Comment oser à nouveau tenter de nouvelles expériences sans avoir au fond de soi la peur intense qu’un tel enfer ne se reproduise et ne m’enferme encore 15 ans dans la souffrance, la douleur et la terreur? Comment oser se laisser à nouveau touchée par quelque chose d’extérieur? Comment oser à nouveau faire confiance et oser se laisser pénétrer par de nouvelles expériences?

En 2010, tellement terrorisée par ce que la société et le monde extérieur m’avaient fait endurer, je n’osais plus me départir de ma peur, cette alliée qui me permettaient de survivre et de repérer le moindre indice qu’une situation allait dégénérer et tourner à mon désavantage.

Alors, je me suis mise à chercher comment comprendre ma peur et comme la gérer de sorte qu’elle soit toujours là pour m’alerter d’un danger pouvant « envahir mon monde intérieur », mais que d’un autre côté, elle ne m’empêche pas de vivre à nouveau de belles choses: qu’elle ne m’empêche pas de me remplir de bonheur!

Je me suis alors documentée sur la peur et j’ai beaucoup écrit sur la peur. Je reproduisais ce schéma qui m’avait permis de sortir de la haine et de la colère: j’extériorisais ma peur sur le papier, pour qu’elle ne me consume pas de l’intérieur. Et en contrepartie, pour que l’espace vide qu’elle laissait en moi ne se remplisse pas de mauvaises choses capables de me ronger de l’intérieur, je comblais ce vide en le remplissant d’histoires douces, joyeuses et réconfortantes que j’écoutais sous forme de livre audio ou que je visionnais à la télévision.

Une fois ma peur exposée sur la papier, je pouvais enfin l’observer. C’est comme si lorsqu’elle était en moi, elle m’échappait, se rendant insaisissable et donc indisciplinable. Une fois sur le papier, je l’avais immobilisée. Elle devenait saisissable et disciplinable. J’ai donc commencer à l’observer, à l’étudier, à l’analyser, pour finir par la cerner et commencer à la domestiquer.

Ma peur, cet état de terreur dans lequel les violences subies en psychiatrie et la torture chimique infligée par les médicaments m’avaient plongée, petit à petit, au fil des pages et de mes écrits, ne devenait plus cet état sur lequel je n’avais aucune emprise et que je ne faisais que subir, comme le rat d’expérimentation qui reçoit des décharges électrique auxquelles il ne peut échapper, car enfermé dans sa cage. Non, je ne subissais plus ma peur comme le rat qui subit des décharges électriques de l’expérimentateur sans rien pouvoir faire. Non, je ne subissais plus ma peur, je pouvais après l’avoir mise sur le papier, l’observer et exercer une certaine influence sur elle.

Plus j’écrivais, plus je reprenais en main mes émotions, mon vécu et leurs conséquences. Extérioriser ce que je vivais en moi, me permettait de l’adoucir et d’y avoir accès.

J’ai lu le livre de Julia Cameron (Libérez votre créativité Osez dire oui à la vie !), il y a quelques mois, et je réalise que l’outil qu’elle propose – les 3 pages du matin – aux artistes pour libérez qui ils sont au fond, est un outil que j’ai utilisé spontanément au sortir du sevrage pour dissiper ma colère, ma haine, ma tristesse, mes angoisses et mes peurs, mais aussi pour expurger mon passé et la souffrance qu’il a occasionné.

En tant que maman, j’ai également lu le livre que Julia Cameron a écrit pour les parents qui souhaitent encourager la créativité chez leurs enfants (Libérez la créativité de vos enfants: éveiller le sens de l’émerveillement). Et c’est dans ce livre que j’ai découvert les 3 pages du matin. Voici comment Julia Cameron présente cette outil aux parents:

Les « pages du matin » – trois pages d’écriture par jour à effectuer à la main, uniquement par le parent.
J’appelle « pages du matin » l’outil de base de la (re)découverte créative. Pratiquées dès le réveil, elles permettent de détourner la négativité, car elles provoquent, clarifient, réconfortent, cajolent, donnent la priorité et synchronisent la journée qui s’annonce. […] Les pages du matin sont strictement privées. Elles représentent un lieu sûr où évacuer, méditer, élaborer des stratégies et rêver. Il n’y a pas de façon incorrecte de faire ses pages du matin. Il s’agit simplement d’écrire à la main – oui, à la main! – tout ce qui vous passe par la tête, et au bout de trois pages, vous vous arrêtez. Ne partagez ces textes avec personne. Certains de mes étudiants déchiquettent, brûlent, cachent ou mettent sous clé leurs pages du matin. […] Les pages du matin constituent pour le parent un kit de soutien portable et privé. L’éducation des enfants est une expérience émotionnelle, et vous avez le droit d’éprouver tous les sentiments qui se manifestent en vous. Les pages du matin constituent un lieu sûr où vous transformerez ces sentiments, ce qui vous permettra finalement d’être davantage présent dans votre journée.

Autant les 3 pages du matin constituent un kit de soutien pour le parent, autant les trois pages du matin constituent un kit de survie à celui qui se sèvre ou qui est en post-sevrage. Ecrire trois pages chaque matin permet, comme l’explique Julia Cameron de détourner la négativité et de transformer les sentiments et les émotions. Elles constituent un lieu sûr où s’épancher.

De plus, pour la personne en proie au bouleversement émotionnel et la totale remise en question générés par l’arrêt des médicaments, elles constituent un soutien, un kit de survie, à celui qui se retrouve souvent seul et isolé face à cette épreuve. Les fluctuations émotionnelles et les symptômes de sevrage peuvent être tels et survenir à des moments si inattendus, que disposer d’un « kit de survie portable et privé » pour faire face à ces sauts émotionnels, moraux et physiques peut littéralement nous sauver la vie.

Ecrire mon journal intime, en fin de sevrage et en post-sevrage, m’a, à n’en pas douter, grandement aidée à éviter le pire. Au lieu de mettre fin à mes souffrances en me supprimant, je les éloignais de moi en les mettant dans mon journal, atténuant ainsi leur intensité et leur portée, ce qui me permettait de ne pas passer à l’acte. Ecrire que je voulais mourir dans mon journal, me permettait de ne pas le faire. Ecrire comment je voulais mettre fin à mes souffrances suffisaient à les atténuer, à mettre fin à mon envie réelle de mourir. Car en fin de compte, ce n’est pas moi que j’avais envie de tuer, mais mes souffrances. Ce n’est pas à mon existence que je voulais mettre fin, mais à l’existence de mes souffrances. Je pense sincèrement que de ce côté-là, écrire m’a sauvé la vie.

L’écriture a constitué et constitue toujours pour moi un kit de survie!



© Carole Advices, le 10 juin 2019

Rebelle

 Un(e) rebelle qui est-ce?

Selon la définition du Larousse (2019), l’adjectif rebelle signifie:

Qui est fortement opposé, hostile à quelque chose, qui refuse de s’y soumettre : Un enfant rebelle à la discipline.

Qui se prête difficilement à l’action à laquelle on le soumet : Mèche rebelle.

Qui est difficile à guérir, qui ne cède pas aux remèdes.

Selon cette définition, être rebelle, c’est donc s’opposer, ne pas se soumettre, ne pas céder.

Pour CRNTL (2012), le (la) rebelle est aussi celui ou celle:

Qui se révolte contre l’autorité du gouvernement légitime, d’un pouvoir établi.

Qui ne reconnaît pas l’autorité de quelqu’un, qui n’est pas docile.

Et moi, tout comme la mèche rebelle, je ne me suis pas laissée manier: la psychiatrie n’a pas réussi « sa mise en pli ».

Je me suis révoltée contre ces psychiatres qui faisaient et qui font aujourd’hui encore autorité dans le domaine de la santé de notre mental. La société leur a donné ce pouvoir, celui de décider quel état mental est normal et quel état ne l’est pas.

Mon état mental, mon système de pensées, ma réflexion, mon imaginaire ne leur plaisaient pas. Selon leurs critères, ma façon de penser le monde et la société n’était pas dans la norme, dans ce qui est attendu.

Quand j’étais entre leurs mains, j’ai tout de suite montré que je ne reconnaissais pas leur autorité, que je ne les sentais pas capables de m’aider dans la situation difficile que je vivais et que je ne leur laisserai pas la moindre chance de m’imposer leur façon de concevoir la vie et leur façon de considérer mon état mental. Cette perte de pouvoir a certainement été difficile à gérer pour eux. Les gens pas dociles possédant des visions différentes, ils n’aiment pas. Alors, ils leur font baisser leur garde en appliquant les mesures de répression légitimes que l’Etat leur a autorisé à appliquer: ralentissement des fonctions mentales à l’aide de substances chimiques, contraintes physiques à l’aide d’éléments divers et variés qui limitent la liberté de mouvement (camisole de force, cellule d’isolement,…) et pressions psychologiques, émotionnelles et sociales par des menaces et des discours qui incitent à la peur.

Qui se prêterait docilement à cela? Qui mettrait sa vie, sa santé mentale ou son futur dans les mains de telles personnes?

La réponse à ces questions n’est pas simple. En effet, le choix d’accepter docilement de se soumettre à ces traitements ou pas va dépendre de l’envie de la personne de s’intégrer à la société dans laquelle elle vit et de répondre à ses attentes.

Dans notre société, les valeurs sont telles, qu’on attend des gens qu’ils soient performants, compétitifs et productifs. Qu’ils sachent gérer leur stress et leurs émotions et ce, surtout en public, et qu’ils se montrent sous leur meilleur jour au quotidien.

De plus, on attend d’eux qu’ils se soumettent au paradigme matérialiste sans restriction.

Les personnes qui ne partagent pas ces valeurs, mais qui essaient tant bien que mal de rentrer et de coller à ces normes, finissent par en souffrir.

Enfant, j’ai essayé de toutes mes forces d’être la petite fille qu’on voulait que je sois. Adolescente, j’ai essayé de toutes mes forces de coller au modèle de la jeune fille parfaite qui étudie et qui se projette dans un futur où elle exercerait une profession scientifique qui aiderait les gens à être heureux…. Mais déjà depuis l’enfance, qu’est-ce qu’il avait été difficile pour moi de me plier à toutes ces exigences qui m’obligeaient à cacher mes réactions naturelles pour qu’on m’accepte… pour qu’on m’aime.

Ne pas montrer mes peurs, ne pas crier mes colères face aux injustices, ne pas montrer ma tristesse,… Etre d’humeur toujours égale, ne pas faire de vague… suivre le troupeau… ne pas être ce mouton noir qu’on évince parce qu’il ne ressemble pas aux autres…

Des efforts et une énergie monstrueuse dépensés à être comme une petite fille doit être….pour être aimée.

Adolescente, ces efforts et cette énergie à être la personne qu’on attend qu’une jeune fille soit, j’ai continué à les déployer, mais ce n’était plus seulement pour qu’on m’aime, mais aussi et encore plus fortement pour ne pas être rejetée du système ou ne pas y avoir ma place.

A l’adolescence, je pense que la question que nombre de jeunes se posent est: y a-t-il un place pour moi dans cette vie? Et c’est là que la réponse que l’adolescent(e) va apporter, va être cruciale pour sa vie future.

En répondant à cette question, je pense que l’erreur que font beaucoup d’ados, mais d’adultes aussi, est de confondre:

Avoir une place dans la vie et Avoir une place dans la société

Lorsqu’on pense que pour avoir une place dans la vie, il faut avoir une place dans la société, nous allons tout faire pour répondre aux exigences de la société, de sorte à nous assurer une place en son sein et par là une place dans la vie.

Alors que lorsque l’on comprends que pour avoir une place dans la vie, il n’y a pas besoin d’occuper une « place standardisée et conforme aux normes de la société », alors on change complétement de perspective et au lieu de tout faire pour se conformer à ce qui est « bien vu » dans notre société, nous faisons ou plutôt nous devenons qui nous sommes: nous prenons cette place dans la vie qui nous permettra d’avoir notre place dans la société.

Adolescente, j’ai cru que pour avoir le droit de vivre, il fallait avoir une place dans la société et que pour avoir une place dans la société, il fallait faire comme on me disait: comme mes parents me disaient, comme les enseignements me disaient, comme les autorités me disaient….

J’avais tellement peur d’être rejetée et de ne pas avoir de place dans ce monde, que j’étais prête à tout pour qu’on m’accepte dans ce « cercle d’élus » qui vivent une vie heureuse dans le système social.

Mais le stress engendré par les années passées à réprimer ma vraie nature, à me conformer aux règles et à suivre le chemin sans joie que la société avait tracé pour les jeunes filles m’a rattrapé et épuisé.

Au gymnase (lycée), je n’arrivais plus à donner le change. Je n’arrivais plus à être celle qu’on attendait que je sois….

Pour réussir un parcours scolaire « sans faute » (la faute étant définie ici comme l’échec scolaire ou la non obtention du diplôme: chose qui est très très mal considéré dans la société), j’avais petit à petit mis de côté les derniers éléments de soupape qui me permettaient de gérer l’énorme stress engendré par la pression à la conformité. Enlever mes derniers moyens de m’évader et d’être moi-même, a été l’élément de conformisme de trop. Les vannes ont commencé à sauter! C’est comme si les coutures de l’habit de conformité que j’avais enfilé depuis mon enfance étaient en train de sauter!!!

Mon « habit de conformité » allait exploser et tout le monde allait voir que je n’étais pas comme eux, que j’étais un imposteur qui tentait tant bien que mal de cacher son anormalité et son incapacité à faire comme tout le monde sous un habit de normalité trafiqué de toutes pièces.

L’énergie et les efforts déployés pour cacher ma vraie nature et pour maintenir les apparences étaient tels que le soir, en rentrant chez moi, je m’effondrais littéralement….

Je commençais à fortement angoisser à l’idée que les gens réalisent que je n’étais qu’un imposteur incapable de faire comme tout le monde. Je déprimais à l’idée de ne pas savoir comment j’allais faire pour vivre toute ma vie avec cette pression trop forte: comment allais-je trouver, tous les jours, pendant encore au moins 60 ans, l’énergie pour donner le change et me conformer à ce que la société attend d’un individu qui aspire à vivre heureux en son sein?

A la fin de l’adolescence, j’étais épuisée par cette quête sans relâche de ma place dans la société. J’angoissais et je déprimais à l’idée de ne pas avoir ce que je considérais comme le précieux sésame pour mériter d’être en vie: pour moi si je n’arrivais pas à trouver et obtenir une place dans la société, je n’avais pas ma place dans cette vie, dans ce monde…

La pensée du suicide à l’adolescence…. je pense qu’elle vient souvent de là: de cette idée que si on n’arrive pas à se conformer ou à justifier notre utilité pour la société, alors on n’a pas sa place dans la vie.

Cette idée, je le sais maintenant, est complétement fausse: ce n’est pas parce qu’on n’est pas à la place à laquelle la société voudrait qu’on soit, qu’on n’a pas le droit de vivre. La société, c’est juste un ensemble de règles qui dictent comment un groupe d’humains a décidé de fonctionner ensemble. Si on a envie de fonctionner autrement, on a le « droit » et je dirais, on en a même le « devoir ».

Ce n’est pas parce qu’on ne souhaite pas fonctionner selon des règles et des valeurs qui ne nous correspondent pas qu’on n’a pas le droit de vivre!

Tout le monde a le droit de vivre sa vie comme il l’entend tant qu’il respect la vie de l’autre.

Bien évidemment, au moment où mon « habit de conformité » a commencé à craquer les coutures, mon entourage s’est inquiété. Mais la solution pour faire « rentrer les choses dans l’ordre » s’est rapidement manifestée: les redresseurs de non-conformité étaient là: les psychiatres se sont présentés à ma porte.

Tu n’arrives pas à faire comme tout le monde? Tu fais des vagues? On va t’aider à reprendre le droit chemin….ou on va te « planquer à la cave » avec les autres rebus de la sociétés, avec tous ceux, qui comme toi, n’arrivent pas à fonctionner comme on attend qu’ils le fassent.

Je conçois la psychiatrie comme « la section de la société » qui s’est donné et, au final, qui a légitimement reçu comme mission de faire rentrer dans le droit chemin, les individus qui ne se conforment pas aux codes sociaux.

Comme je n’arrivais vraiment plus à me conformer aux codes sans m’effondrer et faire craquer les coutures de mon habit de conformité, mon entourage a décidé qu’il fallait faire appel aux psychiatres pour qu’ils m’aident à comprendre comment être, penser et faire pour vivre une vie normale et heureuse.

Je ne voulais pas aller en psychiatrie, car je me suis dit qu’il allait me falloir fournir encore plus d’énergie et d’efforts pour « montrer ma normalité » pour qu’on « m’estampille: conforme pour vivre dans cette société: a sa place!« 

J’étais épuisée par les efforts que je fournissais pour suivre la voie scolaire qu’il convenait en vu d’obtenir le sésame qui estampille: « conforme aux exigences scolaires: a obtenu son diplôme!« . Je ne voulais pas devoir encore ajouter la contrainte de devoir prouver que j’avais un fonctionnement mental conforme.

J’ai donc tout fait pour ne pas aller en psychiatrie. Pendant plusieurs heures, je me suis opposée à leur décision de me faire suivre un traitement. Puis, à la fin, j’ai changé d’avis en me disant que si je ne me conformais pas à leur demande, ça allait mal finir, puisqu’ils faisaient autorité dans le domaine de ce qui est conforme ou ne l’est pas. Je me suis dit que si je voulais qu’on me considère comme quelqu’un qui fonctionne normalement, il fallait que je suive les règles de vie de la société et que j’aille faire un tour dans ce « service » pour que je prouve que j’avais les aptitudes pour me conformer à ce qui est attendu.

Mais comme les psychiatres m’avaient vue très réfractaire à leur proposition de traitement et que par ailleurs, ils s’étaient déjà fait une opinion sur mon état mental à la lecture des observations de psychologues qui m’avaient suivie pendant mon enfance, je pense que j’avais déjà sur le front, aveuglante comme la lumière d’un gyrophare, la très belle étiquette:

NON CONFORME! 

© Carole Advices 12 avril 2019

Passage à vide

Ce matin, petit passage à vide.

Depuis quelques semaines, je passe par des moments de découragement et de grosse fatigue. Je sais que je suis dans une phase de transition qui apportera de gros changements.

Cela fait près de 20 ans que je suis à l’AI (Assurance Invalidité) et dans quelques semaines, je vais sortir de ce système. Cela fait plusieurs années que je suis dans la démarche de sortir de ce système et maintenant que cela devient concret, je réalise que c’est un gros saut qui se prépare.

Enfin, je ne serai plus vue comme celle qui a une maladie mentale qui la rend incapable de s’insérer dans la société. Enfin, « le système » reconnaît que je ne suis pas anormale, que je dispose de toutes les capacités mentales pour vivre une « vie normale ».

Cependant, il est clair que ce soutien financier, cette rente d’invalidité, j’en ai eu besoin pour vivre lorsque les médicaments psychiatriques faisaient partie de ma vie. Ces produits et les mauvais traitements psychiatriques que m’ont administrés les médecins m’avaient rendue bien incapable de fonctionner au quotidien et de subvenir à mes besoins les plus basiques. La décérébration que j’ai subie pendant ces années de mauvais traitements psychiatriques m’avait rendue incapable de penser, avait changé ma personnalité et m’avait énormément affaiblie physiquement. Travailler dans cet état, c’était impossible. Je remercie donc l’état et l’assurance invalidité d’avoir subvenu à mes besoins pendant cette période noire de ma vie. Je remercie également chaleureusement mon conseiller AI d’avoir pris le temps de comprendre qui « se cachait » derrière ces effrayants diagnostiques psychiatriques et d’avoir su être à l’écoute au moment où j’ai repris ma liberté face à la psychiatrie: dans ce moment où je me reconstruisais et je créais mon avenir. 

Cher monsieur M., même si les médecins de l’AI ont court-circuité votre évaluation des conditions qui me permettraient de sortir de l’AI en douceur, vous avez su être là et à l’écoute de mes besoins en matière de reconstruction professionnelle. Même si cette sortie de l’AI arrive très brutalement par rapport à ce que vous et moi avions imaginée, elle arrive à un moment de ma vie où je suis capable d’encaisser les changements brutaux.

Depuis plusieurs années maintenant, je me prépare à reprendre une activité professionnelle. Ou plutôt devrais-je dire, à commencer une activité professionnelle, puisque ayant été plongée dans le monde psychiatriques et mise à l’assurance invalidité à l’adolescence, je n’ai jamais vraiment été en mesure de travailler. Bien sûr, j’ai fait quelques tentatives désespérées pour travailler, mais avec la chape de plomb médicamenteuses qui me décérébrait et affaiblissait mon corps, j’ai bien été incapable de garder un travail plus que quelques semaines.

Au jour d’aujourd’hui, 10 ans après avoir arrêté les médicaments psychiatriques (neuroleptiques, benzodiazépines et antidépresseurs), et après avoir passer plusieurs années à me battre contre les dégâts occasionnés par ces produits et avoir récupérer seule, et avec beaucoup d’efforts quotidiens, je suis physiquement, psychologiquement, cognitivement et émotionnellement prête à reprendre ma vie professionnelle là où la psychiatrie me l’avais brisée il y a maintenant plus de 23 ans.

Mais ce passage dans l’enfer de la psychiatrie et surtout ma reconstruction après m’en être extirpée m’ont permis d’acquérir des ressources insoupçonnables qui me rendent maintenant capable de faire face aux plus gros défis de la vie. Ce passage entre les mains de la puissante psychiatrie et de ses alliées très influentes et omniprésentes, les firmes pharmaceutiques, m’a également donné une direction vers laquelle orienter ma carrière professionnelle. Pour sortir de la psychiatrie et des médicaments psychiatriques, j’ai passé des années à me documenter sur leurs fonctionnements, ce qui m’a permis d’acquérir une connaissance hors norme de ce milieu et des produits qu’il utilise. Cette connaissance, j’ai, depuis ma sortie de la médication psychiatrique, décidé de la partager et de la mettre à disposition des utilisateurs de ces produits, des personnes qui sont confrontés de près ou de loin à la psychiatrie et finalement, à la terre entière.

Toutefois, je ne vais pas limiter mon activité professionnelle à la diffusion de l’information concernant le fonctionnement de la psychiatrie et des médicaments psychiatriques que sont les somnifères, les anxiolytiques, les antidépresseurs, les antipsychotiques, les stimulants ou encore les régulateurs de l’humeur. Non, je ne vais pas me limiter à ça, puisque cela ne constitue qu’une infime partie de la sortie de l’ère psychiatrique et pharmaceutique. En effet, une fois que j’ai arrêté les médicaments et les visites en psychiatrie, il m’a fallu reconstruire entièrement ma vie.

J’a dû reconstruire ma vie personnelle, ma vie familiale, ma vie sociale et maintenant ma vie professionnelle, car avec à cause des mauvaises traitements physiques, psychologiques et chimiques infligés par les psychiatres, j’avais tout perdu.

J’ai recommencé par me reconstruire physiquement, puis cognitivement et émotionnellement. Cela m’a pris plusieurs années pour retrouver mes capacités physiques, ma santé, ma vitalité, mes aptitudes à la réflexion, ma capacité de jugement et mes capacités mnésiques. A noter qu’aujourd’hui, même avec tous les efforts quotidiens réalisés pour récupérer mes fonctions mémorielles (se rappeler des souvenirs de cette époque ou utiliser ma mémoire de travail), je n’ai pas été en mesure de les récupérer à 100%. Même si je dispose aujourd’hui d’une très bonne mémoire, elle n’est pas celle que j’avais avant les médicaments psychiatriques.

Ma reconstruction émotionnelle est passée par l’acquisition et la mise en pratique d’outils utilisés en Thérapie Cognitive et Comportementale. Ces outils ne m’ont jamais été proposés pendant les années passées en psychiatrie. Ces outils, je les ai découverts au cours de mes recherches pour réapprendre à fonctionner. J’ai appris à les mettre en pratique seule, car les psychothérapeutes ou les psychologues que je consultais à l’époque se figeaient sur mon passé psychiatrique et sur les symptômes de sevrage terrifiants qui se maintenant encore des années après l’arrêt complet des médicaments psychiatriques. Ces symptômes étaient notamment une anxiété généralisée accompagnée d’une agoraphobie avec attaques de panique qui me maintenait cloîtrée chez moi: le moindre pas en dehors de ma maison me déclenchaient de terribles attaques de panique. Avec le recul, je réalise que j’étais dans un état de stress post-traumatique après les atrocités que j’avais vécu en psychiatrie.

Ainsi, les séquelles qu’avaient laissé les années d’enfer passées sous le joug de la psychiatrie, m’empêchaient également de trouver du soutien auprès de thérapeutes, trop impressionnés ou déroutés qu’ils étaient par les terribles séquelles que je manifestais à l’arrêt des médicaments psychiatriques et à la sortie du monde de la psychiatrie.

C’est donc seule, que j’ai recherché et mis en pratique ces outils pour gérer mes angoisses et reprendre le contrôle de mon état de stress post-traumatique. ça a été et c’est toujours un travail de grande haleine. Quotidiennement, je prends le temps de travailler ces outils, de les perfectionner et de les faire évoluer avec mes besoins du moment.

Tout ce parcours pour me reconstruire émotionnellement, psychiquement et physiquement, toute cette « physiothérapie psychique et émotionnelle » et cette réhabilitation physique, comportementale, cognitive et sociale qu’aucun thérapeute n’a été en mesure de me fournir à cause, certainement, de l’état préoccupant dans lequel m’ont laissé ces années de psychiatrie… toute cette « thérapie », toute cette reconstruction de soi, tout ce retour à la vie, je souhaite maintenant l’offrir à tous ceux qui sortent, meurtris, de la psychiatrie.

© Carole Advices 9 avril 2019

Pour aller plus loin:

Vidéos « Se reconstruire après l’arrêt de la médication psychiatrique »