Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques

Vidéo de présentation du livre:

Le livre Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques est disponible sur la plateforme d’autoédition lulu.com à l’adresse suivante: Lien vers le livre. Pour lire un extrait, cliquez ici.

Série Et Après? La Prison Mentale

7 mai 2020

Hier soir, j’ai regardé le film Assassin Creed et cela m’a beaucoup parlé. « Agir dans l’ombre pour faire jaillir la lumière ». Avec les lanceurs d’alerte Silvano Trotta, Thierry Casanovas, Jean-Jacques Crèvecoeur, Tal Schaller, Edward Snowden, entre autres. Je ne veux pas devenir lanceur d’alerte, mas plutôt me tourner vers la désobéissance civile silencieuse, ce que pratiquait Wayne Dyer lorsqu’il se retrouvait dans des conditions qui ne lui convenaient pas.

Être plutôt là pour soutenir les gens dans leur cheminement au travers du récit de mon vécu.

Dans le film Assassin Creed, ils ont fait des régressions vers des vies antérieures, à l’aide d’une machine nommée l’Animus, pour comprendre ce qui s’était passé et pour déterminer où se trouve la pomme d’Éden qui contient le germe de la désobéissance originelle et du libre-arbitre, et donc par-là « la soumission ». Cette aventure de science-fiction me parle tout à fait en ces temps où les notions de privation de liberté, de prison mentale, de soumission volontaire et d’asservissement ressortent à la surface.

La vidéo de 4 des lanceurs d’alerte cités plus haut, nommée Alerte à la santé, alerte à la liberté, aborde très bien le sujet. Ce sont des personnes qui se construisent en marge du système, ou plutôt, devrait-on dire parallèlement au système, tout en y vivant pleinement et en souhaitant partager et offrir aux autres ce qui leur permet de vivre heureux et en bonne santé.

Des connaissances sur les techniques de manipulation mentale, de santé holistique, de mensonge médiatique et politique. J’en suis arrivé à un point où j’ai envie de comprendre. Et j’ai compris une première chose, c’est que me tenir informée, ce n’est pas gober tout ce qu’on me dit. Ainsi, s’informer, ce n’est pas gober la version des autres, mais se renseigner sur tous les points de vue et se faire sa propre opinion.

J’aime bien l’image que met Silvano Trotta à la fin de ses vidéos consacrées aux Fake News. Il s’agit de l’image d’un coup de pied dans un poste de TV. Par ailleurs, dans le générique de nombre de ses vidéos, il nous rappelle que nous sommes 99% et que ceux qui poussent l’information et le monde dans le sens actuel, ne représentent que 1% de la population. 1% de personnes qui ont décidé de façonner le monde à leur façon et selon leur goût, mais surtout dans l’irrespect de la qualité humaine : dans l’irrespect de la santé, de la vie et de la liberté des autres.

Décider que 15% de la population doit disparaître comme l’a suggérer Bill Gates :

“The world today has 6.8 billion people. That’s heading up to about nine billion. Now if we do a really great job on new vaccines, health care, reproductive health services, we could lower that by perhaps 10 or 15 percent.”


Source: Michael Snyder (2011) dans End of The American Dream.

Décider de priver ses semblables de la liberté de disposer de leur corps, de leur esprit et de leurs mouvements, c’est un idéal, qui à mon goût, n’est pas noble.

Je sais qu’en faisant ce que je fais, qu’en suivant leurs directives de confinement, je joue leur jeu et je les rends plus puissants. Mais, j’étudie les choses de l’intérieur. Je prends soin de la liberté de mon esprit, de mon âme et de mon cœur, pour chaque jour devenir plus forte dans ce débat sur les libertés de vie individuelles.

Que ma pensée soit claire. Que ma pensée reste claire en ces temps où règne le brouillard de la peur. Prendre soin de moi, de mon âme et de ma conscience. Garder la foi et la confiance en la capacité humaine à se réveiller et à ne pas se laisser enfermer dans son mental. Suivre son cœur. Suivre la voie/voix du cœur.

Est-ce que dans mon cœur, j’ai envie de vivre une vie comme celle qu’on est en train de me proposer ? Comment élever ma fille dans des conditions qui s’annoncent si difficiles ?

En même temps, je sais que si nous sommes sur Terre en ce moment, c’est qu’on est capable de le faire…

Désobéissance civile (silencieuse ?), tel est le mot qui me trotte dans la tête depuis quelques jours. Me raccrocher à Wayne Dyer, à ses pratiques spirituelles ? Prendre soin de mon cœur, de mon corps et de mon esprit. Prendre soin de mon âme. Reprendre le plein pouvoir de ma vie. Ne plus laisser les autres décider pour moi de ce qui est bien. Ne pas me laisser enfermer dans cette prison mentale qu’on m’invite à adopter.

Les briques de ma prison mentale se sont bien élevé depuis deux mois, et j’ai bien failli m’enfermer entre quatre murs comme je l’ai fait il y a 20 ans.

Jeune adulte, je m’étais construite ma propre prison mentale avec les briques que les psys me donnaient. Je les acceptais sans (trop) broncher et je les ajoutais une à une à l’édifice.

Aujourd’hui, le même phénomène se reproduit, mais à une échelle plus grande. Ce ne sont plus les êtres un peu « différents » à qui on propose de s’enfermer dans leur tête, mais à toute la population. Et quelle forme prend cette prison mentale : celle de la peur.

La peur nous pousse à nous retrancher au plus profond de nous-mêmes. Et ce retranchement, cet enfermement, finit par se manifester dans le monde physique : on finit par se retrancher volontairement chez nous, entre nos quatre murs. Une fois enfermé mentalement, on s’enferme physiquement. Et une fois enfermé physiquement, on finit par se couper totalement du monde. Cela marche dans les deux sens.

En ce moment, les autorités, les grandes firmes pharmaceutiques et les puissants de ce monde jouent sur ça. Ils nous coupent physiquement des autres pour nous inviter mentalement à nous couper des autres ; à couper nos liens sociaux, physiques et mentaux, avec les autres.

La distance physique invite à la distance sociale et le cerveau finit par apprendre que se tenir à l’écart des autres est la norme, le comportement normal à adopter. Plus il va répéter ce geste de distanciation, plus ce geste va devenir un automatisme et plus il va le cerveau va l’intégrer dans la panoplie de ses comportements de base.

Cette boucle de rétroaction distanciation physique-distanciation mentale (et retranchement mental-retranchement physique) commence alors à s’auto-alimenter. Et en combien de temps l’être humain finit par adopter durablement un nouveau comportement ? Après combien de temps à pratiquer chaque jour un comportement, celui-ci devient-il un automatisme auquel on ne prête plus attention ? Après à peine 21 jours pour les comportements les moins complexes. Et après 90 jours, les comportements les plus complexes peuvent devenir une habitude.

Mais au bout de quelques jours, un comportement peut être totalement intégré si le choc d’une menace pour la survie de l’organisme a été très grand. N’est-ce pas ce que nous fait vivre le confinement et le choc de l’apparition d’une menace invisible que personne ne semble parvenir à contrôler ? N’est-ce pas le cas avec le confinement « imposé » du jour au lendemain et le matraquage quotidien de nouvelles sombres et inquiétantes concernant le nombre de morts que fait cette dangereuse menace invisible ?

Comme l’explique la théorie du conditionnement classique, on finit par associer le comportement « restez chez soi et à distance des autres » comme étant la réponse à fournir lorsqu’on entend le terme de Covid-19.

Le conditionnement classique […] est un concept du béhaviorisme proposé par Ivan Pavlov au début du XXe siècle. Cette théorie s’intéresse aux résultats d’un apprentissage dû à l’association entre des stimuli de l’environnement et les réactions automatiques de l’organisme. […] L’apprentissage par conditionnement classique serait la cause de nombreuses phobies.


Source : Wikipédia 2020.

Mais là, il me semble qu’on va plus loin. On ne se conditionne pas seulement à rester chez soi, mais aussi à rester mentalement à distance des autres et des opinions divergentes.

Faire régner l’insécurité ambiante. Insuffler la peur pour faire changer les comportements et les états de pensées en un temps record. En 2 mois, en 60 jours seulement, ils ont réussi à modifier durablement notre état d’être, notre rapport aux autres, à notre corps et à la maladie, et notre manière de penser. En quelques dizaines de jours seulement, ils ont réussi à nous faire changer « volontairement » et durablement notre comportement, notre façon d’être au monde, notre personnalité et notre regard sur la vie et sur la santé.

Les personnes, comme moi, qui ont déjà été poussées à se construire une prison mentale et qui ont trouvé la clé pour en sortir, (c’est-à-dire qui ont démantelé brique par brique, croyance par croyance, cette prison mentale qu’ils se sont construite avec les briques apportées par d’autres), ont certainement repéré les éléments de processus similaires à l’œuvre dans la situation actuelle.

Mais, comme par le passé, je risque à nouveau de passer pour une personne qui ne voit pas la réalité en face. Une psychotique quoi !

Mais de quelle réalité parle-t-on ? De cette réalité que les gouvernements, les firmes pharmaceutiques et les grands de ce monde ont construite ? Cette réalité de Peur ? Cette réalité où tout le monde vit dans la terreur ? Cette réalité où la peur de l’autre est la norme si on veut être serein ?

Garder ses distances ! Rester chez soi (aussi bien mentalement que physiquement) ! Oublier les joies de la vie ! Se contenter de consommer des médias et de l’info angoissante retranché chez soi ! Cette info pré-mâchée et triée par les médias ! Ne plus faire confiance à ses propres pensées ! Ne plus disposer de sa propre liberté de penser !

S’enfermer mentalement dans une prison dorée où l’autre ne peut plus s’approcher….

Je ne vais pas me laisser enfermer. Non, je ne vais pas construire ma propre prison et m’y enfermer à double tour en me bouchant les oreilles et en fermant les yeux le plus fort possible. Non, je ne vais pas construire mon propre cercueil de vair pour m’y enfermer, en jeter la clé et attendre la mort (mentale et physique).

La clé de ma liberté, je l’ai en main. Moi seule peux ouvrir la porte et reprendre ma liberté. Ma liberté mentale. Ma liberté de penser. Ma liberté de vivre.

Comment aider les autres à ne pas s’enfermer ; à sortir de leur prison mentale et à garder leur liberté de pensée ?

Comment aider les autres à ne pas s’enfermer ; à sortir de leur prison mentale et à garder leur liberté de pensée ?

© Carole Advices, mai 2020

Rebelle

 Un(e) rebelle qui est-ce?

Selon la définition du Larousse (2019), l’adjectif rebelle signifie:

Qui est fortement opposé, hostile à quelque chose, qui refuse de s’y soumettre : Un enfant rebelle à la discipline.

Qui se prête difficilement à l’action à laquelle on le soumet : Mèche rebelle.

Qui est difficile à guérir, qui ne cède pas aux remèdes.

Selon cette définition, être rebelle, c’est donc s’opposer, ne pas se soumettre, ne pas céder.

Pour CRNTL (2012), le (la) rebelle est aussi celui ou celle:

Qui se révolte contre l’autorité du gouvernement légitime, d’un pouvoir établi.

Qui ne reconnaît pas l’autorité de quelqu’un, qui n’est pas docile.

Et moi, tout comme la mèche rebelle, je ne me suis pas laissée manier: la psychiatrie n’a pas réussi « sa mise en pli ».

Je me suis révoltée contre ces psychiatres qui faisaient et qui font aujourd’hui encore autorité dans le domaine de la santé de notre mental. La société leur a donné ce pouvoir, celui de décider quel état mental est normal et quel état ne l’est pas.

Mon état mental, mon système de pensées, ma réflexion, mon imaginaire ne leur plaisaient pas. Selon leurs critères, ma façon de penser le monde et la société n’était pas dans la norme, dans ce qui est attendu.

Quand j’étais entre leurs mains, j’ai tout de suite montré que je ne reconnaissais pas leur autorité, que je ne les sentais pas capables de m’aider dans la situation difficile que je vivais et que je ne leur laisserai pas la moindre chance de m’imposer leur façon de concevoir la vie et leur façon de considérer mon état mental. Cette perte de pouvoir a certainement été difficile à gérer pour eux. Les gens pas dociles possédant des visions différentes, ils n’aiment pas. Alors, ils leur font baisser leur garde en appliquant les mesures de répression légitimes que l’Etat leur a autorisé à appliquer: ralentissement des fonctions mentales à l’aide de substances chimiques, contraintes physiques à l’aide d’éléments divers et variés qui limitent la liberté de mouvement (camisole de force, cellule d’isolement,…) et pressions psychologiques, émotionnelles et sociales par des menaces et des discours qui incitent à la peur.

Qui se prêterait docilement à cela? Qui mettrait sa vie, sa santé mentale ou son futur dans les mains de telles personnes?

La réponse à ces questions n’est pas simple. En effet, le choix d’accepter docilement de se soumettre à ces traitements ou pas va dépendre de l’envie de la personne de s’intégrer à la société dans laquelle elle vit et de répondre à ses attentes.

Dans notre société, les valeurs sont telles, qu’on attend des gens qu’ils soient performants, compétitifs et productifs. Qu’ils sachent gérer leur stress et leurs émotions et ce, surtout en public, et qu’ils se montrent sous leur meilleur jour au quotidien.

De plus, on attend d’eux qu’ils se soumettent au paradigme matérialiste sans restriction.

Les personnes qui ne partagent pas ces valeurs, mais qui essaient tant bien que mal de rentrer et de coller à ces normes, finissent par en souffrir.

Enfant, j’ai essayé de toutes mes forces d’être la petite fille qu’on voulait que je sois. Adolescente, j’ai essayé de toutes mes forces de coller au modèle de la jeune fille parfaite qui étudie et qui se projette dans un futur où elle exercerait une profession scientifique qui aiderait les gens à être heureux…. Mais déjà depuis l’enfance, qu’est-ce qu’il avait été difficile pour moi de me plier à toutes ces exigences qui m’obligeaient à cacher mes réactions naturelles pour qu’on m’accepte… pour qu’on m’aime.

Ne pas montrer mes peurs, ne pas crier mes colères face aux injustices, ne pas montrer ma tristesse,… Etre d’humeur toujours égale, ne pas faire de vague… suivre le troupeau… ne pas être ce mouton noir qu’on évince parce qu’il ne ressemble pas aux autres…

Des efforts et une énergie monstrueuse dépensés à être comme une petite fille doit être….pour être aimée.

Adolescente, ces efforts et cette énergie à être la personne qu’on attend qu’une jeune fille soit, j’ai continué à les déployer, mais ce n’était plus seulement pour qu’on m’aime, mais aussi et encore plus fortement pour ne pas être rejetée du système ou ne pas y avoir ma place.

A l’adolescence, je pense que la question que nombre de jeunes se posent est: y a-t-il un place pour moi dans cette vie? Et c’est là que la réponse que l’adolescent(e) va apporter, va être cruciale pour sa vie future.

En répondant à cette question, je pense que l’erreur que font beaucoup d’ados, mais d’adultes aussi, est de confondre:

Avoir une place dans la vie et Avoir une place dans la société

Lorsqu’on pense que pour avoir une place dans la vie, il faut avoir une place dans la société, nous allons tout faire pour répondre aux exigences de la société, de sorte à nous assurer une place en son sein et par là une place dans la vie.

Alors que lorsque l’on comprends que pour avoir une place dans la vie, il n’y a pas besoin d’occuper une « place standardisée et conforme aux normes de la société », alors on change complétement de perspective et au lieu de tout faire pour se conformer à ce qui est « bien vu » dans notre société, nous faisons ou plutôt nous devenons qui nous sommes: nous prenons cette place dans la vie qui nous permettra d’avoir notre place dans la société.

Adolescente, j’ai cru que pour avoir le droit de vivre, il fallait avoir une place dans la société et que pour avoir une place dans la société, il fallait faire comme on me disait: comme mes parents me disaient, comme les enseignements me disaient, comme les autorités me disaient….

J’avais tellement peur d’être rejetée et de ne pas avoir de place dans ce monde, que j’étais prête à tout pour qu’on m’accepte dans ce « cercle d’élus » qui vivent une vie heureuse dans le système social.

Mais le stress engendré par les années passées à réprimer ma vraie nature, à me conformer aux règles et à suivre le chemin sans joie que la société avait tracé pour les jeunes filles m’a rattrapé et épuisé.

Au gymnase (lycée), je n’arrivais plus à donner le change. Je n’arrivais plus à être celle qu’on attendait que je sois….

Pour réussir un parcours scolaire « sans faute » (la faute étant définie ici comme l’échec scolaire ou la non obtention du diplôme: chose qui est très très mal considéré dans la société), j’avais petit à petit mis de côté les derniers éléments de soupape qui me permettaient de gérer l’énorme stress engendré par la pression à la conformité. Enlever mes derniers moyens de m’évader et d’être moi-même, a été l’élément de conformisme de trop. Les vannes ont commencé à sauter! C’est comme si les coutures de l’habit de conformité que j’avais enfilé depuis mon enfance étaient en train de sauter!!!

Mon « habit de conformité » allait exploser et tout le monde allait voir que je n’étais pas comme eux, que j’étais un imposteur qui tentait tant bien que mal de cacher son anormalité et son incapacité à faire comme tout le monde sous un habit de normalité trafiqué de toutes pièces.

L’énergie et les efforts déployés pour cacher ma vraie nature et pour maintenir les apparences étaient tels que le soir, en rentrant chez moi, je m’effondrais littéralement….

Je commençais à fortement angoisser à l’idée que les gens réalisent que je n’étais qu’un imposteur incapable de faire comme tout le monde. Je déprimais à l’idée de ne pas savoir comment j’allais faire pour vivre toute ma vie avec cette pression trop forte: comment allais-je trouver, tous les jours, pendant encore au moins 60 ans, l’énergie pour donner le change et me conformer à ce que la société attend d’un individu qui aspire à vivre heureux en son sein?

A la fin de l’adolescence, j’étais épuisée par cette quête sans relâche de ma place dans la société. J’angoissais et je déprimais à l’idée de ne pas avoir ce que je considérais comme le précieux sésame pour mériter d’être en vie: pour moi si je n’arrivais pas à trouver et obtenir une place dans la société, je n’avais pas ma place dans cette vie, dans ce monde…

La pensée du suicide à l’adolescence…. je pense qu’elle vient souvent de là: de cette idée que si on n’arrive pas à se conformer ou à justifier notre utilité pour la société, alors on n’a pas sa place dans la vie.

Cette idée, je le sais maintenant, est complétement fausse: ce n’est pas parce qu’on n’est pas à la place à laquelle la société voudrait qu’on soit, qu’on n’a pas le droit de vivre. La société, c’est juste un ensemble de règles qui dictent comment un groupe d’humains a décidé de fonctionner ensemble. Si on a envie de fonctionner autrement, on a le « droit » et je dirais, on en a même le « devoir ».

Ce n’est pas parce qu’on ne souhaite pas fonctionner selon des règles et des valeurs qui ne nous correspondent pas qu’on n’a pas le droit de vivre!

Tout le monde a le droit de vivre sa vie comme il l’entend tant qu’il respect la vie de l’autre.

Bien évidemment, au moment où mon « habit de conformité » a commencé à craquer les coutures, mon entourage s’est inquiété. Mais la solution pour faire « rentrer les choses dans l’ordre » s’est rapidement manifestée: les redresseurs de non-conformité étaient là: les psychiatres se sont présentés à ma porte.

Tu n’arrives pas à faire comme tout le monde? Tu fais des vagues? On va t’aider à reprendre le droit chemin….ou on va te « planquer à la cave » avec les autres rebus de la sociétés, avec tous ceux, qui comme toi, n’arrivent pas à fonctionner comme on attend qu’ils le fassent.

Je conçois la psychiatrie comme « la section de la société » qui s’est donné et, au final, qui a légitimement reçu comme mission de faire rentrer dans le droit chemin, les individus qui ne se conforment pas aux codes sociaux.

Comme je n’arrivais vraiment plus à me conformer aux codes sans m’effondrer et faire craquer les coutures de mon habit de conformité, mon entourage a décidé qu’il fallait faire appel aux psychiatres pour qu’ils m’aident à comprendre comment être, penser et faire pour vivre une vie normale et heureuse.

Je ne voulais pas aller en psychiatrie, car je me suis dit qu’il allait me falloir fournir encore plus d’énergie et d’efforts pour « montrer ma normalité » pour qu’on « m’estampille: conforme pour vivre dans cette société: a sa place!« 

J’étais épuisée par les efforts que je fournissais pour suivre la voie scolaire qu’il convenait en vu d’obtenir le sésame qui estampille: « conforme aux exigences scolaires: a obtenu son diplôme!« . Je ne voulais pas devoir encore ajouter la contrainte de devoir prouver que j’avais un fonctionnement mental conforme.

J’ai donc tout fait pour ne pas aller en psychiatrie. Pendant plusieurs heures, je me suis opposée à leur décision de me faire suivre un traitement. Puis, à la fin, j’ai changé d’avis en me disant que si je ne me conformais pas à leur demande, ça allait mal finir, puisqu’ils faisaient autorité dans le domaine de ce qui est conforme ou ne l’est pas. Je me suis dit que si je voulais qu’on me considère comme quelqu’un qui fonctionne normalement, il fallait que je suive les règles de vie de la société et que j’aille faire un tour dans ce « service » pour que je prouve que j’avais les aptitudes pour me conformer à ce qui est attendu.

Mais comme les psychiatres m’avaient vue très réfractaire à leur proposition de traitement et que par ailleurs, ils s’étaient déjà fait une opinion sur mon état mental à la lecture des observations de psychologues qui m’avaient suivie pendant mon enfance, je pense que j’avais déjà sur le front, aveuglante comme la lumière d’un gyrophare, la très belle étiquette:

NON CONFORME! 

© Carole Advices 12 avril 2019

Passage à vide

Ce matin, petit passage à vide.

Depuis quelques semaines, je passe par des moments de découragement et de grosse fatigue. Je sais que je suis dans une phase de transition qui apportera de gros changements.

Cela fait près de 20 ans que je suis à l’AI (Assurance Invalidité) et dans quelques semaines, je vais sortir de ce système. Cela fait plusieurs années que je suis dans la démarche de sortir de ce système et maintenant que cela devient concret, je réalise que c’est un gros saut qui se prépare.

Enfin, je ne serai plus vue comme celle qui a une maladie mentale qui la rend incapable de s’insérer dans la société. Enfin, « le système » reconnaît que je ne suis pas anormale, que je dispose de toutes les capacités mentales pour vivre une « vie normale ».

Cependant, il est clair que ce soutien financier, cette rente d’invalidité, j’en ai eu besoin pour vivre lorsque les médicaments psychiatriques faisaient partie de ma vie. Ces produits et les mauvais traitements psychiatriques que m’ont administrés les médecins m’avaient rendue bien incapable de fonctionner au quotidien et de subvenir à mes besoins les plus basiques. La décérébration que j’ai subie pendant ces années de mauvais traitements psychiatriques m’avait rendue incapable de penser, avait changé ma personnalité et m’avait énormément affaiblie physiquement. Travailler dans cet état, c’était impossible. Je remercie donc l’état et l’assurance invalidité d’avoir subvenu à mes besoins pendant cette période noire de ma vie. Je remercie également chaleureusement mon conseiller AI d’avoir pris le temps de comprendre qui « se cachait » derrière ces effrayants diagnostiques psychiatriques et d’avoir su être à l’écoute au moment où j’ai repris ma liberté face à la psychiatrie: dans ce moment où je me reconstruisais et je créais mon avenir. 

Cher monsieur M., même si les médecins de l’AI ont court-circuité votre évaluation des conditions qui me permettraient de sortir de l’AI en douceur, vous avez su être là et à l’écoute de mes besoins en matière de reconstruction professionnelle. Même si cette sortie de l’AI arrive très brutalement par rapport à ce que vous et moi avions imaginée, elle arrive à un moment de ma vie où je suis capable d’encaisser les changements brutaux.

Depuis plusieurs années maintenant, je me prépare à reprendre une activité professionnelle. Ou plutôt devrais-je dire, à commencer une activité professionnelle, puisque ayant été plongée dans le monde psychiatriques et mise à l’assurance invalidité à l’adolescence, je n’ai jamais vraiment été en mesure de travailler. Bien sûr, j’ai fait quelques tentatives désespérées pour travailler, mais avec la chape de plomb médicamenteuses qui me décérébrait et affaiblissait mon corps, j’ai bien été incapable de garder un travail plus que quelques semaines.

Au jour d’aujourd’hui, 10 ans après avoir arrêté les médicaments psychiatriques (neuroleptiques, benzodiazépines et antidépresseurs), et après avoir passer plusieurs années à me battre contre les dégâts occasionnés par ces produits et avoir récupérer seule, et avec beaucoup d’efforts quotidiens, je suis physiquement, psychologiquement, cognitivement et émotionnellement prête à reprendre ma vie professionnelle là où la psychiatrie me l’avais brisée il y a maintenant plus de 23 ans.

Mais ce passage dans l’enfer de la psychiatrie et surtout ma reconstruction après m’en être extirpée m’ont permis d’acquérir des ressources insoupçonnables qui me rendent maintenant capable de faire face aux plus gros défis de la vie. Ce passage entre les mains de la puissante psychiatrie et de ses alliées très influentes et omniprésentes, les firmes pharmaceutiques, m’a également donné une direction vers laquelle orienter ma carrière professionnelle. Pour sortir de la psychiatrie et des médicaments psychiatriques, j’ai passé des années à me documenter sur leurs fonctionnements, ce qui m’a permis d’acquérir une connaissance hors norme de ce milieu et des produits qu’il utilise. Cette connaissance, j’ai, depuis ma sortie de la médication psychiatrique, décidé de la partager et de la mettre à disposition des utilisateurs de ces produits, des personnes qui sont confrontés de près ou de loin à la psychiatrie et finalement, à la terre entière.

Toutefois, je ne vais pas limiter mon activité professionnelle à la diffusion de l’information concernant le fonctionnement de la psychiatrie et des médicaments psychiatriques que sont les somnifères, les anxiolytiques, les antidépresseurs, les antipsychotiques, les stimulants ou encore les régulateurs de l’humeur. Non, je ne vais pas me limiter à ça, puisque cela ne constitue qu’une infime partie de la sortie de l’ère psychiatrique et pharmaceutique. En effet, une fois que j’ai arrêté les médicaments et les visites en psychiatrie, il m’a fallu reconstruire entièrement ma vie.

J’a dû reconstruire ma vie personnelle, ma vie familiale, ma vie sociale et maintenant ma vie professionnelle, car avec à cause des mauvaises traitements physiques, psychologiques et chimiques infligés par les psychiatres, j’avais tout perdu.

J’ai recommencé par me reconstruire physiquement, puis cognitivement et émotionnellement. Cela m’a pris plusieurs années pour retrouver mes capacités physiques, ma santé, ma vitalité, mes aptitudes à la réflexion, ma capacité de jugement et mes capacités mnésiques. A noter qu’aujourd’hui, même avec tous les efforts quotidiens réalisés pour récupérer mes fonctions mémorielles (se rappeler des souvenirs de cette époque ou utiliser ma mémoire de travail), je n’ai pas été en mesure de les récupérer à 100%. Même si je dispose aujourd’hui d’une très bonne mémoire, elle n’est pas celle que j’avais avant les médicaments psychiatriques.

Ma reconstruction émotionnelle est passée par l’acquisition et la mise en pratique d’outils utilisés en Thérapie Cognitive et Comportementale. Ces outils ne m’ont jamais été proposés pendant les années passées en psychiatrie. Ces outils, je les ai découverts au cours de mes recherches pour réapprendre à fonctionner. J’ai appris à les mettre en pratique seule, car les psychothérapeutes ou les psychologues que je consultais à l’époque se figeaient sur mon passé psychiatrique et sur les symptômes de sevrage terrifiants qui se maintenant encore des années après l’arrêt complet des médicaments psychiatriques. Ces symptômes étaient notamment une anxiété généralisée accompagnée d’une agoraphobie avec attaques de panique qui me maintenait cloîtrée chez moi: le moindre pas en dehors de ma maison me déclenchaient de terribles attaques de panique. Avec le recul, je réalise que j’étais dans un état de stress post-traumatique après les atrocités que j’avais vécu en psychiatrie.

Ainsi, les séquelles qu’avaient laissé les années d’enfer passées sous le joug de la psychiatrie, m’empêchaient également de trouver du soutien auprès de thérapeutes, trop impressionnés ou déroutés qu’ils étaient par les terribles séquelles que je manifestais à l’arrêt des médicaments psychiatriques et à la sortie du monde de la psychiatrie.

C’est donc seule, que j’ai recherché et mis en pratique ces outils pour gérer mes angoisses et reprendre le contrôle de mon état de stress post-traumatique. ça a été et c’est toujours un travail de grande haleine. Quotidiennement, je prends le temps de travailler ces outils, de les perfectionner et de les faire évoluer avec mes besoins du moment.

Tout ce parcours pour me reconstruire émotionnellement, psychiquement et physiquement, toute cette « physiothérapie psychique et émotionnelle » et cette réhabilitation physique, comportementale, cognitive et sociale qu’aucun thérapeute n’a été en mesure de me fournir à cause, certainement, de l’état préoccupant dans lequel m’ont laissé ces années de psychiatrie… toute cette « thérapie », toute cette reconstruction de soi, tout ce retour à la vie, je souhaite maintenant l’offrir à tous ceux qui sortent, meurtris, de la psychiatrie.

© Carole Advices 9 avril 2019

Pour aller plus loin:

Vidéos « Se reconstruire après l’arrêt de la médication psychiatrique »