Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques

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Le livre Renaître à la vie après l’arrêt des médicaments psychiatriques est disponible sur la plateforme d’autoédition lulu.com à l’adresse suivante: Lien vers le livre. Pour lire un extrait, cliquez ici.

Passage à vide

Ce matin, petit passage à vide.

Depuis quelques semaines, je passe par des moments de découragement et de grosse fatigue. Je sais que je suis dans une phase de transition qui apportera de gros changements.

Cela fait près de 20 ans que je suis à l’AI (Assurance Invalidité) et dans quelques semaines, je vais sortir de ce système. Cela fait plusieurs années que je suis dans la démarche de sortir de ce système et maintenant que cela devient concret, je réalise que c’est un gros saut qui se prépare.

Enfin, je ne serai plus vue comme celle qui a une maladie mentale qui la rend incapable de s’insérer dans la société. Enfin, « le système » reconnaît que je ne suis pas anormale, que je dispose de toutes les capacités mentales pour vivre une « vie normale ».

Cependant, il est clair que ce soutien financier, cette rente d’invalidité, j’en ai eu besoin pour vivre lorsque les médicaments psychiatriques faisaient partie de ma vie. Ces produits et les mauvais traitements psychiatriques que m’ont administrés les médecins m’avaient rendue bien incapable de fonctionner au quotidien et de subvenir à mes besoins les plus basiques. La décérébration que j’ai subie pendant ces années de mauvais traitements psychiatriques m’avait rendue incapable de penser, avait changé ma personnalité et m’avait énormément affaiblie physiquement. Travailler dans cet état, c’était impossible. Je remercie donc l’état et l’assurance invalidité d’avoir subvenu à mes besoins pendant cette période noire de ma vie. Je remercie également chaleureusement mon conseiller AI d’avoir pris le temps de comprendre qui « se cachait » derrière ces effrayants diagnostiques psychiatriques et d’avoir su être à l’écoute au moment où j’ai repris ma liberté face à la psychiatrie: dans ce moment où je me reconstruisais et je créais mon avenir. 

Cher monsieur M., même si les médecins de l’AI ont court-circuité votre évaluation des conditions qui me permettraient de sortir de l’AI en douceur, vous avez su être là et à l’écoute de mes besoins en matière de reconstruction professionnelle. Même si cette sortie de l’AI arrive très brutalement par rapport à ce que vous et moi avions imaginée, elle arrive à un moment de ma vie où je suis capable d’encaisser les changements brutaux.

Depuis plusieurs années maintenant, je me prépare à reprendre une activité professionnelle. Ou plutôt devrais-je dire, à commencer une activité professionnelle, puisque ayant été plongée dans le monde psychiatriques et mise à l’assurance invalidité à l’adolescence, je n’ai jamais vraiment été en mesure de travailler. Bien sûr, j’ai fait quelques tentatives désespérées pour travailler, mais avec la chape de plomb médicamenteuses qui me décérébrait et affaiblissait mon corps, j’ai bien été incapable de garder un travail plus que quelques semaines.

Au jour d’aujourd’hui, 10 ans après avoir arrêté les médicaments psychiatriques (neuroleptiques, benzodiazépines et antidépresseurs), et après avoir passer plusieurs années à me battre contre les dégâts occasionnés par ces produits et avoir récupérer seule, et avec beaucoup d’efforts quotidiens, je suis physiquement, psychologiquement, cognitivement et émotionnellement prête à reprendre ma vie professionnelle là où la psychiatrie me l’avais brisée il y a maintenant plus de 23 ans.

Mais ce passage dans l’enfer de la psychiatrie et surtout ma reconstruction après m’en être extirpée m’ont permis d’acquérir des ressources insoupçonnables qui me rendent maintenant capable de faire face aux plus gros défis de la vie. Ce passage entre les mains de la puissante psychiatrie et de ses alliées très influentes et omniprésentes, les firmes pharmaceutiques, m’a également donné une direction vers laquelle orienter ma carrière professionnelle. Pour sortir de la psychiatrie et des médicaments psychiatriques, j’ai passé des années à me documenter sur leurs fonctionnements, ce qui m’a permis d’acquérir une connaissance hors norme de ce milieu et des produits qu’il utilise. Cette connaissance, j’ai, depuis ma sortie de la médication psychiatrique, décidé de la partager et de la mettre à disposition des utilisateurs de ces produits, des personnes qui sont confrontés de près ou de loin à la psychiatrie et finalement, à la terre entière.

Toutefois, je ne vais pas limiter mon activité professionnelle à la diffusion de l’information concernant le fonctionnement de la psychiatrie et des médicaments psychiatriques que sont les somnifères, les anxiolytiques, les antidépresseurs, les antipsychotiques, les stimulants ou encore les régulateurs de l’humeur. Non, je ne vais pas me limiter à ça, puisque cela ne constitue qu’une infime partie de la sortie de l’ère psychiatrique et pharmaceutique. En effet, une fois que j’ai arrêté les médicaments et les visites en psychiatrie, il m’a fallu reconstruire entièrement ma vie.

J’a dû reconstruire ma vie personnelle, ma vie familiale, ma vie sociale et maintenant ma vie professionnelle, car avec à cause des mauvaises traitements physiques, psychologiques et chimiques infligés par les psychiatres, j’avais tout perdu.

J’ai recommencé par me reconstruire physiquement, puis cognitivement et émotionnellement. Cela m’a pris plusieurs années pour retrouver mes capacités physiques, ma santé, ma vitalité, mes aptitudes à la réflexion, ma capacité de jugement et mes capacités mnésiques. A noter qu’aujourd’hui, même avec tous les efforts quotidiens réalisés pour récupérer mes fonctions mémorielles (se rappeler des souvenirs de cette époque ou utiliser ma mémoire de travail), je n’ai pas été en mesure de les récupérer à 100%. Même si je dispose aujourd’hui d’une très bonne mémoire, elle n’est pas celle que j’avais avant les médicaments psychiatriques.

Ma reconstruction émotionnelle est passée par l’acquisition et la mise en pratique d’outils utilisés en Thérapie Cognitive et Comportementale. Ces outils ne m’ont jamais été proposés pendant les années passées en psychiatrie. Ces outils, je les ai découverts au cours de mes recherches pour réapprendre à fonctionner. J’ai appris à les mettre en pratique seule, car les psychothérapeutes ou les psychologues que je consultais à l’époque se figeaient sur mon passé psychiatrique et sur les symptômes de sevrage terrifiants qui se maintenant encore des années après l’arrêt complet des médicaments psychiatriques. Ces symptômes étaient notamment une anxiété généralisée accompagnée d’une agoraphobie avec attaques de panique qui me maintenait cloîtrée chez moi: le moindre pas en dehors de ma maison me déclenchaient de terribles attaques de panique. Avec le recul, je réalise que j’étais dans un état de stress post-traumatique après les atrocités que j’avais vécu en psychiatrie.

Ainsi, les séquelles qu’avaient laissé les années d’enfer passées sous le joug de la psychiatrie, m’empêchaient également de trouver du soutien auprès de thérapeutes, trop impressionnés ou déroutés qu’ils étaient par les terribles séquelles que je manifestais à l’arrêt des médicaments psychiatriques et à la sortie du monde de la psychiatrie.

C’est donc seule, que j’ai recherché et mis en pratique ces outils pour gérer mes angoisses et reprendre le contrôle de mon état de stress post-traumatique. ça a été et c’est toujours un travail de grande haleine. Quotidiennement, je prends le temps de travailler ces outils, de les perfectionner et de les faire évoluer avec mes besoins du moment.

Tout ce parcours pour me reconstruire émotionnellement, psychiquement et physiquement, toute cette « physiothérapie psychique et émotionnelle » et cette réhabilitation physique, comportementale, cognitive et sociale qu’aucun thérapeute n’a été en mesure de me fournir à cause, certainement, de l’état préoccupant dans lequel m’ont laissé ces années de psychiatrie… toute cette « thérapie », toute cette reconstruction de soi, tout ce retour à la vie, je souhaite maintenant l’offrir à tous ceux qui sortent, meurtris, de la psychiatrie.

© Carole Advices 9 avril 2019

Pour aller plus loin:

Vidéos « Se reconstruire après l’arrêt de la médication psychiatrique »

Les effets iatrogènes du traitement

On parle d’effets iatrogènes lorsque le traitement déclenche de nouveaux symptômes, distincts de ceux qu’il est censé soigner (Le Figaro Santé, s.d.).

Par exemple, vous recevez un traitement pour l’anxiété et ce dernier produit de nouveaux symptômes comme de l’insomnie, des douleurs, une amnésie, une dépression, des envies suicidaires ou une impulsivité et même, comme nous l’avons constaté chez nombre d’entre nous de nouveaux troubles entraînant de nouveaux diagnostics comme des troubles psychotiques, des troubles bipolaires, des troubles de l’humeur, des troubles psychosomatiques, etc… pour lesquels d’autres traitements sont administrés et viennent s’ajouter au traitement pour l’anxiété. Dans ce cas, on ajoute un traitement médicamenteux pour « traiter » les effets iatrogènes induits par le premier traitement médicamenteux. Cela annonce souvent le début d’une longue errance médicamenteuse où de nouveaux médicaments sont ajoutés par le médecin pour traiter l’apparition de ce nouveau trouble dont les signes et symptômes apparents ne sont en fait, vous l’aurez compris, que les effets iatrogènes du premier traitement. Si les médicaments ajoutés produisent à leur tour des effets iatrogènes, vous imaginez bien que si ces derniers ne sont pas identifiés comme tels, alors l’engrenage infernal de l’ajout d’autres médicaments pour « traiter » les effets iatrogènes des premiers continuera.

Avec l’ajout de plusieurs médicaments et par là, la consommation simultanée de plusieurs médicaments, on s’expose à l’effet cocktail.

Comment désamorcer l’engrenage infernal de l’ajout de médicaments pour « traiter » les effets iatrogènes d’un premier traitement médicamenteux ?

La première chose à faire serait de ne pas ajouter un nième médicament pour traiter les symptômes qui sont apparus APRÈS la prise de médicaments. Il est plus sensé d’essayer de déterminer si les nouveaux symptômes observés depuis le prise du médicament ne seraient pas des symptômes (ou des signes) iatrogènes, c’est-à-dire générés par le traitement. Pour cela, il est important de consulter la notice d’emballage du médicament qui pourrait être à l’origine des nouveaux symptômes que vous expérimentez. Regarder à la rubrique « effets secondaires ou effets indésirables », si les nouveaux symptômes qui sont apparus y figurent. S’ils y figurent, il y a de grandes chances pour que ce soit le médicament qui induisent ces nouveaux symptômes ou ce(s) nouveau(x) trouble(s) et ce n’est pas l’ajout d’un deuxième médicament qui semble la solution la plus saine, mais plutôt la diminution ou le retrait de la substance qui produit ces symptômes nouveaux, d’autant plus si ces symptômes sont graves (envie suicidaire, idées noires, violences, dépression,…).

Ensuite, il faut se rappeler qu’une substance qui produit un effet indésirable grave lorsqu’on la prend peut également être à l’origine de graves effets indésirables lorsqu’on l’arrête. Il convient donc d’être prudent lors de tout changement de dosage.

L’effet rebond

L’effet rebond ou phénomène de rebond est l’apparition ou la réapparition de symptômes qui étaient absents ou contrôlés pendant un traitement médicamenteux, mais (ré)apparaissent lorsque ce traitement est arrêté ou que la dose est réduite. Dans le cas de réapparition, les symptômes qui réapparaissent ont souvent une intensité augmentée par rapport aux symptômes présents avant traitement (Wikipédia, 2016).

L’effet rebond et les mécanismes compensatoires mis en place par l’organisme

L’apparition d’un effet rebond dévoile la réaction de l’organisme à l’action du produit psychiatrique. L’effet rebond est en quelque sorte la manifestation qui met en lumière la réaction de l’organisme à l’action d’une substance psychotrope: l’effet rebond met en lumière les mécanismes compensatoires mis en place par l’organisme pour contrer l’effet de la substance. Lors des diminutions de doses ou lors d’un arrêt brutal, l’effet rebond qui apparaît est la manifestation du déséquilibre entre l’effet diminué du produit chimique (dose réduite) et les effets compensatoires de l’organisme qui contre toujours aussi intensément l’action du médicament (l’organisme n’ayant pas encore ajusté l’intensité de sa réponse à l’intensité diminuée de l’effet du médicament).

L’anxiété de rebond

L’anxiété de rebond est une des réactions les plus communes lors de l’arrêt ou de la réduction de dose des tranquillisants mineurs. Comme avec la plupart des médicaments psychiatriques, l’utilisation de ces benzodiazépines engendre au final une augmentation des symptômes alors même qu’elles étaient supposées les réduire et c’est ainsi que l’anxiété de rebond peut mener au diagnostic erroné de trouble de l’anxiété chronique. Comme relevé par le journal de psychiatrie américain Textbook of Psychiatry, les traitements à long terme peuvent être maintenus ou réintroduits par erreur lorsque l’anxiété de rebond induite par le médicament fait son apparition. La toxicomanie en étant le résultat ultime (Breggin, 1991, cité par Nimmo, s.d.).

L’insomnie de rebond

L’insomnie de rebond résulte également de la prise de la plupart des somnifères, parce que le cerveau réagit en s’opposant aux effets dépresseurs du système nerveux central en devenant plus alerte et plus en éveil. Il ajoute que de manière générale, les somnifères ne devraient pas être pris plus d’un jour ou deux à la fois (Breggin, 1991, cité par Nimmo, s.d.).

Comment désamorcer l’effet rebond ?

Ce qu’il est important de comprendre c’est que, lors d’un sevrage, plus la diminution de la dose journalière est grande, plus l’intensité d’un éventuel effet rebond sera grande. Pour désamorcer l’effet de rebond, c’est-à-dire pour minimiser l’apparition ou la réapparition de symptômes qui étaient absents ou contrôlés pendant la prise de médicament psychiatrique, il faut faire de petites diminutions et respecter des paliers de stabilisation de quelques jours, pour permettre au corps et plus particulièrement au système nerveux central, de gérer la diminution de dose. Un sevrage lent permet de limiter grandement l’intensité des éventuels effets de rebond et cela permet, en parallèle, de mettre en place des techniques thérapeutiques pour gérer l’hyperactivité et l’hypersensibilité du système nerveux central rendu plus vigilant, plus alerte et plus en éveil par la prise chronique de médicament(s) psychiatrique(s).

 

21. Comment réagir face aux symptômes de sevrage?

Comment réagir?

Face à l’insomnie

Le sommeil engendré par les benzodiazépines n’est pas un sommeil normal, mais celui-ci a tendance à se normaliser et à revenir au niveau précédent à cause de la tolérance.

Les rêves deviennent plus agités, les cauchemars apparaissent : c’est une réaction normale au manque de benzodiazépines et en même temps un signe précurseur du début de la guérison.

Le retour du sommeil profond semble être plus LONG après un sevrage, probablement dû au fait que les niveaux d’anxiété sont plus élevés, le cerveau est trop actif et donc il est difficile de s’endormir.

Cela peut durer parfois pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.

Il est nécessaire d’avoir une hygiène de vie qui permet de rétablir la fonction du sommeil.

Face aux crises d’anxiété

Il est important d’apprendre à les gérer, de faire de la relaxation, des thérapies cognitives ou autres, de l’acupuncture, de l’aromathérapie, des massages, de la réflexologie, de l’homéopathie, du sport, du yoga, de la méditation…

Le fait de découvrir qu’une crise d’anxiété peut être contrôlée sans L’AIDE d’un comprimé accroît la confiance en soi…

La dépersonnalisation, la déréalisation

Apparaissent aussi pendant les crises d’ANXIETE et lors d’un sevrage rapide, mais aussi dans des cas d’extrêmes urgences et chez des personnes soumises à la torture.

Ces états protègeraient d’une souffrance intolérable.

Les hallucinations

Sevrage trop rapide

La dépression, l’agressivité et les obsessions

La dépression est courante durant l’usage à long terme d’une benzodiazépine et durant le sevrage et peut être le résultat de changements biochimiques au niveau du cerveau provoqués par les benzodiazépines.

On a vu que ceux-ci aidaient les GABA pour apaiser, MAIS en même temps ils RÉDUISENT l’activité de la sérotonine et de la norépinephrine, ces neurotransmetteurs que l’on sait impliqués dans la DÉPRESSION.

Celle-ci réagit aux antidépresseurs de la même façon que lors d’une dépression ordinaire.

Tous les autres symptômes disparaîtront eux aussi à la fin du sevrage.

Antidépresseurs et sevrage

La dépression peut parfois être sévère et exposer à un risque suicidaire, rare lors d’un sevrage lent et progressif.

L’anxiété peut s’aggraver temporairement au début du traitement, c’est pourquoi il faut démarrer doucement en augmentant la dose sur 2 ou 3 semaines.

Attention au Prozac en début de traitement: état agité, violent ou suicidaire.

La mise sous antidépresseur n’empêche pas la continuation du sevrage et il faut éviter d’augmenter la dose.

Les antidépresseurs calment la dépression, ont des effets anxiolytiques et aident activement le processus de sevrage d’une benzodiazépine 1.

NB: ce sujet est très controversé et les avis divergent fortement.

Le sevrage des antidépresseurs produit les mêmes effets que celui des benzodiazépines. Les antidépresseurs se sèvrent de la même façon, avec peut-être un allongement du palier pour plus d’efficacité.

Certains antidépresseurs ont un effet sédatif pour traiter l’insomnie.

Par ailleurs on peut comprendre pourquoi les benzodiazépines sont facteurs de dépression :

Cette augmentation de l’activité inhibitrice du GABA causée par les benzodiazépines réduit l’action des autres neurotransmetteurs prompts à l’excitation: la sérotonine, l’acétylcholine et la dopamine. Ces neurotransmetteurs sont nécessaires pour la mémoire, le tonus et la coordination musculaire, le fonctionnement hormonal, le rythme cardiaque, la tension artérielle et autres fonctions qui peuvent être altérées par les benzodiazépines.

Physiopathologie de la dépression :

La dépression est liée à une altération des systèmes de neurotransmission, notamment au niveau du cortex cérébral et du système limbique avec diminution des taux synaptiques de noradrénaline, de dopamine et de sérotonine ainsi que des perturbations dans l’homéostasie du glutamate.

 

22. Un sevrage est-il difficile et combien de temps dure–t-il?

 


1 La position personnelle de Carole est que l’ajout d’un médicament psychiatrique (antidépresseur, neuroleptique, benzodiazépine, stimulants, régulateurs de l’humeur…) ne constitue pas une aide au sevrage, bien au contraire ! En effet, à cause des graves effets secondaires que ces substances engendrent, elles constituent plutôt une entrave au processus de sevrage. Les graves effets secondaires qu’elles peuvent produire sont entre autres : la dépendance, un syndrome d’intoxication, une psychose toxique, la manie, une dyskinésie tardive, une akathisie, des comportements suicidaires, violents et même meurtriers.

20. Quels sont les symptômes de sevrage ?

Les mécanismes de REACTION au sevrage sont le miroir des effets produits initialement :

  • à une induction du sommeil par exemple, suit à l’usage ou à un arrêt brusque, de l’insomnie et des cauchemars
  • à une relaxation musculaire, suit une forte tension
  • à une sérénité de l’esprit, suit de l’anxiété, etc…

Un arrêt trop rapide ouvre les portes à toutes les fluctuations et le résultat est un surcroît d’activité à tous les niveaux : les benzodiazépines n’aident plus les GABA à jouer leur rôle d’apaisement au niveau du cerveau et presque tous les mécanismes excitables du système nerveux sont en état d’effervescence et doivent se réadapter à vivre sans benzodiazépines, ce qui les rend très vulnérables au stress.

Les symptômes aigus du sevrage :

L’effet recherché de la prise de benzodiazépines est le contrôle de l’ANXIETE, c’est pourquoi beaucoup de symptômes aigus de sevrage y sont liés :

  • L’hypersensibilité aux stimuli sensoriels: son, lumière, toucher, goût, odorat
  • Les distorsions perceptives: ondulation du plancher….
  • Des hallucinations visuelles, des distorsions de l’image corporelle….

Le sevrage semble faire ressortir les points les plus vulnérables : maux de tête si sujet aux maux de tête, troubles intestinaux et autres.

***SYMPTÔMES PSY :

Excitabilité, insomnie et cauchemars, anxiété et crise d’anxiété

-Agoraphobie et phobie sociale

-Distorsions perceptives, dépersonnalisation, déréalisation, hallucinations

-Dépression, obsessions, pensée paranoïaque.

-Rage, agressivité, irritabilité

-Trous de mémoire, souvenirs inopportuns

 

***SYMPTÔMES PHYSIQUES :

Maux de tête, douleur et raideur musculaire

-Picotement, engourdissement, sensation altérée (membre, visage, thorax)

-Jambes en coton, fatigue, symptômes de grippe

-contractions musculaires, convulsions, tics, tremblements, vertiges, étourdissements, manque d’équilibre

-Troubles visuels, sécheresse oculaire

-Acouphène, hyper sensitivité

-Symptômes gastro-intestinaux: nausées, vomissements, diarrhées, constipation, douleur, difficulté à avaler

-Variation de poids

-Sécheresse buccale, goût métallique, odeur inhabituelle

-Bouffées de chaleur, sueurs, palpitations

-Essoufflement, difficultés urinaires ou menstruelles

-Éruption cutanée, démangeaison

Etc…

 

21. Comment réagir face aux symptômes de sevrage?

 

11. Le sevrage des benzodiazépines

Un sevrage brusque ou trop rapide surtout pour des doses élevées peut provoquer des convulsions, réactions psychotiques, états d’anxiété aiguë….

Il est donc recommandé de procéder à un sevrage LENT : diminution lente et progressive du dosage, étalée sur plusieurs mois.

Le but est d’obtenir une diminution régulière et lente quant à la concentration des benzodiazépines dans le sang et les tissus, afin de permettre aux fonctions naturelles du cerveau de reprendre leur fonction normale.

On a vu que les benzodiazépines facilitent l’action du GABA qui est un message inhibiteur qui exerce une influence apaisante sur le cerveau.

Un sevrage brusque des benzodiazépines laisse le cerveau dénudé de ses fonctions GABA, ce qui se traduit par une HYPEREXCITABILITÉ du système nerveux laquelle est à la BASE de la plupart des SYMPTÔMES de SEVRAGE.

Il est important d’aller toujours de l’avant, quitte à arrêter quelques semaines si c’est trop difficile, mais de ne pas augmenter sa dose.

C’est mieux de se sevrer avec une benzodiazépine à demi-vie longue, en formule gouttes. Faire une SUBSTITUTION sera peut-être nécessaire.

Sans formule gouttes, il faut couper les comprimés ou les broyer en utilisant la méthode de TITRATION. Ne pas utiliser de comprimé à libération prolongée, car ils présentent l’inconvénient de ne pas pouvoir être écrasés ou broyés.

Pour savoir si votre comprimé ou votre capsule/gélule peut être coupé, écrasé, ouvert ou broyé, consultez le document suivant:

http://pharmacie.hug-ge.ch/infomedic/utilismedic/tab_couper_ecraser.pdf

 

Consultez notre manuel de Sevrage et le Manuel Ashton

 

 

12. Son programme de sevrage

 

10. La tolérance, qu’est-ce que c’est ?

La tolérance est le phénomène par lequel, la dose prescrite à l’origine produit progressivement moins d’effet et une dose plus forte est nécessaire pour obtenir le même effet.

Selon la Prof. Ashton, la tolérance aux effets sédatifs des benzodiazépines se développe habituellement au bout d’une ou deux semaines!

L’usage à plus ou moins long terme d’une benzodiazépine provoque :

  • l’apparition d’une accoutumance : la tolérance
  • d’une addiction : la dépendance
  • d’un syndrome de sevrage à l’arrêt de la consommation.

La tolérance :

– La dose prescrite à l’origine produit progressivement moins d’effet et une dose plus forte est nécessaire… Il est INUTILE de prescrire une 2ème benzodiazépine!

Avec la tolérance, on observe une aggravation des troubles de l’anxiété et une apparition des symptômes de sevrage: il suffit de réduire la dose et les symptômes disparaissent.

C’est pourquoi dans un protocole de sevrage, la diminution doit se faire au maximum au bout de 3 semaines à un mois, afin d’éviter l’entrée en tolérance.

– La tolérance se manifeste aussi avec une benzodiazépine à demi-vie courte : il y a apparition de phénomènes de manque entre les prises qui conduit à augmenter les quantités.

Il suffit de basculer sur une benzodiazépine à demi-vie longue pour éviter cet écueil.

– La tolérance peut se manifester chez les usagers à long terme : on assiste à une aggravation des symptômes qui traduit un état de manque: angoisses, crises de panique, bouffées de chaleur, « état grippal », etc…

NB: ces symptômes de manque sont souvent mal INTERPRÉTÉS et confondus avec des problèmes psychologiques ou des signes d’aggravation, ce qui peut conduire à augmenter les doses de benzodiazépine. On parle alors de forte tolérance avec sa benzodiazépine d’origine et une SUBSTITUTION avec une autre molécule va permettre de lever ce phénomène d’accoutumance.

 

 

11. Le sevrage des benzodiazépines

 

7. Puis-je arrêter du jour au lendemain ?

Un sevrage brusque ou trop rapide, surtout si la dose est élevée, peut provoquer des convulsions, des réactions psychotiques, des états d’anxiété aiguë, des hallucinations.

Un sevrage brutal peut être à l’origine du syndrome de sevrage prolongé.

En cas de sevrage rapide, les benzodiazépines n’aident plus les GABA dans leur rôle protecteur et apaisant et l’organisme, qui est exposé à des réactions brutales d’anxiété, n’a pas le temps de s’adapter pour exercer une protection naturelle.

 

8. Comment procéder au sevrage?