Insomnie ou réveil difficile : Comment répartir les prises pour atténuer les symptômes ?

Lorsqu’on ressent plus de symptômes de sevrage le soir ou au contraire le matin, il peut être judicieux de répartir la dose journalière différemment entre les prises.

Il est ainsi intéressant de basculer des gouttes de la prise du matin vers celle du soir ou de la prise du soir vers celle du matin en vue d’adapter l’apport et l’effet de la benzodiazépine (ou d’un des autres psychotropes) à la réponse physiologique de l’organisme.

Par exemple, si dans les symptômes de sevrage présents, l’insomnie prédomine, il est pertinent de prendre la majeure partie de la dose le soir, alors que si c’est plus difficile le matin, il est approprié de prendre la dose dès le lever. Dans cette dernière situation, attention toutefois à ne pas prendre une trop grande dose au lever au risque de devenir somnolent en matinée.

Comment basculer les gouttes entre les prises ?

Par exemple, si vous voulez basculer des gouttes du matin vers le soir : faire glisser une goutte après l’autre sur un palier de 3 jours en moyenne. En procédant par exemple comme suit:

  1. Le matin 10 gouttes et le soir 15 gouttes (= 25 gouttes journalières)
  2. Pendant 3 jours: prendre 9 gouttes le matin et 16 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)
  3. Puis pendant 3 jours: prendre 8 gouttes le matin et 17 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)

Lorsqu’on bascule des gouttes d’une prise à l’autre, on garde la même dose journalière, mais on en modifie la répartition afin d’atténuer les symptômes de sevrage.

La méthode de sevrage indirect

Le principe de cette méthode est de remplacer la molécule actuellement prise par une molécule qui possède des propriétés similaires, mais qui est plus facile à sevrer. Ainsi, lors d’un sevrage indirect, on ne va pas directement sevrer la molécule actuellement prise, mais on va sevrer la molécule de remplacement (ou molécule de substitution). La technique qui permet de remplacer une molécule par une autre plus facile à sevrer s’appelle la substitution.

Typiquement, une molécule à demi-vie courte va être remplacée par une molécule qui possède les mêmes propriétés psychoactives, mais qui a une demi-vie longue, ce qui la rend plus facile à sevrer.

L’inconvénient de cette méthode est qu’il faut passer par une substitution, mais les avantages de cette méthode sont nombreux. En effet, cette méthode permet, dans la majorité des cas, de pallier aux difficultés rencontrées lors du sevrage direct des molécules à demi-vie courte.

Remplacer une molécule à demi-vie courte par une molécule à demi-vie longue permet :

  • de lutter plus efficacement contre le manque entre les prises et donc de réduire la probabilité d’apparition d’un état d’anxiété.
  • de maintenir la concentration de la substance active beaucoup plus stable dans la circulation sanguine et ainsi de lisser des pics de symptômes.
  • d’administrer la dose journalière en une ou deux prises fixes dans la journée
  • d’avoir accès à des formes galéniques de la molécule plus facile à sevrer, comme des médicaments sous forme de gouttes (voir page 107, pour une définition de la forme galénique).

De plus, dans le cas des benzodiazépines, lorsqu’il y a une forte tolérance (voir pages 27 107) avec la benzodiazépine d’origine, la substitution avec une autre molécule va permettre de lever ce phénomène d’accoutumance et de retrouver le plein effet, en particulier anxiolytique, des benzodiazépines et ce, avec une dose globale moindre de benzodiazépine.

Par ailleurs, en cas d’intolérance avec l’une ou l’autre des molécules à demi-vie longue (Valium – Lysanxia), il est possible de basculer de l’une vers l’autre. Mais comme le souligne le site Sevrage Aux Benzodiazépines (2009), les cas d’intolérance au Valium ou au Lysanxia sont extrêmement rares.

 

Qu’est-ce que la substitution?

 

Gaz carbonique, sucre, anxiété, peurs irraisonnées et pensées intrusives

N. est en post-sevrage depuis 14 mois (bromazépam, un anxiolytique de la classe des benzodiazépines, arrêté en juin 2014, citalopram, un antidépresseur de la classe des ISRS, pris pendant 13 ans et arrêté en juin 2015). Elle explique:

[14 mois après l’arrêt des médicaments psychoactifs], il ne me reste que cette anxiété avec peur et pensées intrusives, je suis toujours hyper active mais j’ai repris du poids j’ai encore du mal a me préparer à manger j’ai perdu le plaisir de cela donc je mange parce qu’il faut c’est tout. Je pense que mon alimentation est mauvaise je suis adicte au sucre et aux bulles j’ai tout de meme arreté le coca que j’ai remplacé par le perrier avec du sirop de citron j’en bois énormément

L’alimentation joue un rôle énorme dans l’apparition de l’anxiété. Et dans ce post, tu as déjà cité deux aliments qui peuvent poser problème:
– le sucre
– les bulles: le gaz carbonique (= CO2 = dioxyde de carbone) contenu dans les boissons gazeuses

D’où mon premier conseil:
Supprime les boissons gazeuses et limite fortement le sucre!
Il convient également de supprimer toutes les substances qui rendent notre système nerveux hyperactif et donc qui peuvent déclencher de l’anxiété, des peurs et des pensées intrusives: aspartame, monosodium glutamate (=E621), caféine, théine, nicotine, boissons énergisante, alcool, …

Des études ont montré que l’on pouvait déclencher des attaques de panique en faisant inhaler du gaz carbonique à de personnes neurobiologiquement vulnérables à ce gaz. Voici un extrait:

Une autre base des approches d’explication biologique présente des recherches sur le déclenchement expérimental de la panique au moyen de différentes substances biochimiques. Dans de telles « inductions expérimentales de la panique », il a pu être observé que les patients sujets à la panique réagissent différemment des personnes non sujettes à la panique à des substances biochimiques particulières (lactate de sodium, concentration augmentée des dioxydes de charbon (=CO2)). De là, l’hypothèse a été déduite que de telles substances peuvent déclencher des attaques de panique par un automatisme biologique chez les personnes vulnérables. Il a pu être montré par exemple que l’infusion de lactate de sodium peut déclencher des attaques de panique chez les patients sujets à la panique. Les mécanismes qui déclenchent cet effet de panique ne sont toutefois pas clarifiés. Des attaques de panique peuvent également être déclenchées en laboratoire par une concentration augmentée de gaz carbonique (CO2) dans l’air.

Source: Troubles anxieux, Etiologie et analyse du dysfonctionnement. Rosalind Lieb & Hans-Ulrich Wittchen. In : Lehrbuch Klinische Psychologie – Psychotherapie Hg. M. Perrez & U. Baumann (S.905-924). Huber Verlag : Bern, 2005. Accès: http://commonweb.unifr.ch/artsdean/pub/gestens/f/as/files/4660/10839_140016.pdf

Il me semble que comme notre système nerveux a été rendu plus sensible à la suite de la prise de et l’arrêt des médicaments psychotropes, cela nous rend plus vulnérables à ces substances (CO2, aspartame, E621, …) et donc plus vulnérables aux attaques de panique, à l’anxiété, à la peur, à la dépression, etc…

Nous devons donc être vigilants à notre alimentation et à notre environnement et veiller à ce qu’ils ne contiennent pas de substances qui puissent hyperactiver notre système nerveux déjà affaibli par la prise de médicaments psychoactifs. Au niveau alimentaire, cela passe par la suppression de certaines substances (aspartame, gaz carbonique, monosodium glutamate, alcool, caféine, …).

En ce qui concerne le sucre: le Docteur David PERLMUTTER explique, dans son livre intitulé Ces glucides qui menacent notre cerveau, les problèmes que peut engendrer la consommation de sucre.

Quelques extraits de la préface du livre écrite par Henri Joyeux:

Mon collègue Américain, David Perlmutter, a la double compétence, la neurologie et la nutrition. C’est donc le cerveau qui le passionne.
[…]
Votre cerveau ne dépend non pas de vos gènes, mais de la façon dont vous l’entretenez par votre alimentation. Il a besoin d’être protégé. […] Entretenir votre voiture et lui donner une mauvaise essence serait aberrant. En général on ne va pas très loin. C’est malheureusement ce que nous faisons avec notre alimentation, faite de grignotages, de gavage sans mastiquer, de sandwiches toxiques aux goûts « enrichis » pour que nous en reprenions.
[…]
Trop de sucre atrophie le cerveau. « Plus vous êtes gros plus votre cerveau est petit! ». Vous comprendrez dans ce livre pourquoi les sucres liés aux protéines abîment le cerveau et donc les capacités cognitives.

Tout cela pour te dire qu’en apportant quelques changements à notre alimentation, nous pouvons déjà observer une grande différence au niveau de l’anxiété, des peurs et des pensées intrusives.

Je passe toujours en vitesse, mais j’espère arriver à vous donner à tous, les points clés qui vous permettront de trouver des pistes pour mettre en place des stratégies pour gérer les difficultés qui persistent après le sevrage.

Prenez bien soin de vous,
Cordialement,
Carole

Site de David Perlmutter