Fin de sevrage : à quelle dose journalière est-il possible de finir le sevrage?

Est-ce qu’il est recommandé de poursuivre les diminutions jusqu’à 0, c’est-à-dire jusqu’à la dose journalière 0 ? À quelle dose journalière est-il recommandé de ne plus poursuivre les diminutions et de terminer le sevrage ?

Selon Ashton (2002 ; Manuel Ashton, chapitre II), la crainte de ne pas savoir comment on va réagir sans aucune drogue, est ce qui peut rendre difficile de sauter le pas et d’arrêter de prendre les quelques derniers milligrammes. Toutefois, la Prof. Ashton ajoute que la phase finale peut se révèle souvent étonnamment facile, car les gens sont généralement heureux de ressentir cette nouvelle sensation de liberté. Finalement, la Prof. Ashton explique que dans tous les cas, le 1 mg ou les 0.5 mg par jour de diazépam qui sont absorbés à la fin du programme de sevrage n’ont que peu d’effet si ce n’est celui de vous garder encore sous leur dépendance. La Prof. Ashton conclut en soulignant qu’il ne faut pas être tenté de réduire la dose à 0.25 mg par mois, mais qu’il faut faire le saut lorsque les 0.5mg par jour sont atteints.

Nous voyons que la Prof. Ashton ne recommande donc pas de poursuivre les diminutions jusqu’à la dose 0, mais recommande de terminer le sevrage à 0.5 mg de diazépam (Valium).

D’après nos constatations et très logiquement, il est possible d’arrêter les autres benzodiazépines à la dose équivalente à celle du Valium, à savoir aux doses équivalentes à 0.5 mg de diazépam.

Par exemple la dose équivalente du bromazépam (Lexomil) est :

0.50 mg de diazépam = 0.28 mg de bromazépam

Théoriquement, il est donc possible de finir le sevrage du bromazépam lorsque les 0.28 mg sont atteints. C’est exactement ce que nous avons constaté sur le forum, les membres terminent leur sevrage du bromazépam (=Lexomil) aux alentours de cette dose de 0.28 mg.

Dose journalière à laquelle il est possible et recommandé d’arrêter le sevrage

Pour les benzodiazépines à demi-vie longue, il est possible d’arrêter le sevrage à :

1.5 gouttes de Lysanxia (= 0.75 mg de Lysanxia)
1.5 gouttes de Valium (= 0.5 mg de Valium)

Pour les benzodiazépine à demi-vie courte, il est possible d’arrêter le sevrage à :

0.25-0.30 mg de Lexomil

Comment faire la différence entre les symptômes de sevrage et la toxicité médicamenteuse?

Un syndrome de sevrage correspond à l’ensemble des symptômes qui se manifestent lorsque la dose du médicament est diminuée, alors que la toxicité médicamenteuse se présente sous la forme d’un ensemble de symptômes qui apparaissent lors des augmentations de dose.

Les symptômes de sevrage : un effet indirect des médicaments observé lors des diminutions de dose

Les symptômes de sevrage sont des effets indirects de la substance prise, dans le sens où ils correspondent à une réponse de l’organisme aux diminutions et non aux effets directs de la substance.

L’intoxication médicamenteuse : un effet direct des médicaments observé lors des augmentations de dose

L’intoxication médicamenteuse est un terme utilisé pour parler des effets neurotoxiques et/ou toxiques directs de la substance prise, dans le sens où les symptômes observés sont les conséquences directes des effets de la substance.

Une substance peut intoxiquer l’organisme lors des premières prises. Et l’intoxication va se maintenir et souvent s’aggraver au fil des prises.

Comment faire la différence entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité ?

La meilleure façon de faire est d’augmenter un peu la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines et sous surveillance médicale intensive. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

Comment savoir si on est sous-dosage?

Pour savoir si vous êtes en sous-dosage, c’est-à-dire que vous êtes entré en tolérance, essayez d’augmenter légèrement la quantité de médicament prise en revenant, par exemple, à la dernière dose journalière où vous vous sentiez “bien”. Si vous observez une diminution des symptômes de manque, alors c’est que vous êtes en sous-dosage et qu’il vaudrait mieux commencer votre sevrage à partir de la dose où vous vous sentiez “bien” (= votre dose de confort) et où les symptômes étaient peu intenses ou peu présents.

Mais attention, si au contraire, en augmentant légèrement votre dose journalière vous vous sentez encore plus mal parce que les symptômes sont encore plus nombreux et plus intenses, alors là, cela veut dire que la substance a un effet principalement toxique sur votre organisme et qu’il faudra adapter le sevrage en conséquence (il faudra envisager de faire un sevrage rapide sous surveillance médicale accrue).

 

Gouttes: Faire des gouttes, ¾ de goutte, ½ goutte ou ¼ de gouttes

Tu mets de l’eau dans un verre et tu y prélèves 10 ml avec une seringue en plastique.

Dans un second verre tu mets 1 goutte, et tu ajoutes les 10 ml sur la goutte, tu touilles pour bien mélanger, ensuite tu aspires le tout dans la seringue et tu jettes dans l’évier ce qu’il y a en trop (voir plus bas), tu remets ce qu’il reste de la seringue dans le verre et pour finir tu ajoutes le nombre de gouttes entières dont tu as besoin et tu complètes avec de l’eau.

Ce qu’il faut que tu retiennes c’est que 10 ml mélangé avec la goutte = 1 goutte, ensuite :

  • 9 ml = 0,90 goutte après avoir jeté 1 ml
  • 8 ml = 0,80 goutte après avoir jeté 2 ml
  • 7,5 ml = 0,75 goutte = ¾ de goutte (après avoir jeté 2,5 ml)
  • 5 ml = 0,50 goutte = ½  goutte (après avoir jeté 5 ml)
  • 2,5 ml = 0,25 goutte = ¼  de goutte (après avoir jeté 7,5 ml)
  • etc…

Par exemple, si tu prends 8 gouttes et que tu veux faire une diminution de 10% ; ça fait 0,80 à retirer ; donc tu dois prendre 7,20 gouttes…

 

Comment FRACTIONNER les gouttes, les comprimés, …?

 

La titration

La titration, c’est la mise en pratique des calculs de diminutions et des paliers.

Définition

En psychiatrie, on parle abusivement de « titration » lorsque l’on élève progressivement la quantité de médicament pouvant avoir un effet indésirable ou toxique (ex. : lithium, lamotrigine), en contrôlant (sans toujours effectuer une véritable titration) l’absence d’effet indésirable (Association Neptune, 2014).

Titrer, c’est aussi diminuer graduellement la dose d’un médicament au fil du temps pour cibler la dose voulue (lors d’un sevrage, nous visons généralement soit une réduction de la dose journalière, soit l’arrêt complet du médicament, c’est-à-dire la dose 0).

La titration en pratique

Titrer, c’est réduire progressivement et méthodiquement la quantité de médicament prise. En pratique, si votre médicament se présente sous la forme d’un comprimé, titrer, c’est en quelque sorte réduire la taille de votre comprimé de 10% (si vous faites des diminutions de 10%). Puis pour la diminution suivante, c’est réduire ce comprimé réduit de 10% de 10% supplémentaire, et ainsi de suite… (voir méthode des 10%)

Certaines personnes pèsent leur comprimé, puis le râpent, le grattent ou le liment, jusqu’à enlever 10% de son poids. Au bout de quelques diminutions, cela peut devenir fastidieux.

Mais d’autres techniques existent pour réduire un comprimé.

Par exemple en diluant le(s) comprimé(s) dans de l’eau, il est possible de « jouer » avec les volumes d’eau pour réaliser des diminutions de 10%, de 5%, etc…

Comment cela fonctionne-t-il ?

L’idée est d’avoir un volume d’eau total qui représente 100% de la dose et d’y enlever les 10% qui représentent la diminution voulue.

Ainsi, si nous prenons 100 ml d’eau et que nous en retirons 10 ml, nous aurons opéré une diminution de 10% du volume d’eau. Les 90 ml restant sont le volume d’eau que nous souhaitons obtenir.

100% – 10% = 90%
100ml -10ml = 90 ml

En filigrane, nous retrouvons notre formule de calcul des diminutions:

100 – (100 x 10/100) = 90

Maintenant, comment utiliser cela ?

Nous allons prendre un volume d’eau de 100 ml dans lequel nous allons diluer notre comprimé (ou nos comprimés). Nous allons ensuite retirer 10 ml de cette solution de 100 ml. Il nous restera alors 90 ml et ces 90 ml contiendront la dose à prendre (= dose après diminution de 10%).

 

Tutoriel: Titration de comprimés

 

Les aides au calcul et les convertisseurs

Calculateur des diminutions et des paliers de Jomax

Certains ont parfois des difficultés avec le calcul des diminutions, les paliers, etc…
Nous vous conseillons de vérifier vos calculs avec l’application de Jomax.

C’est une aide, il faut toujours vérifier les calculs!

Le calculateur est accessible ici:

http://psychotropes.info/calculateur/ ou http://electrotracks.free.fr/aide/

Il faut d’abord actualiser la page en cliquant sur actualiser la page ou en appuyant sur la touche F5.

Le calculateur a une option pour le calcul des gouttes: il est possible d’entrer dans dose (départ) le nombre de gouttes de départ.

Il y a également un petit menu déroulant pour afficher les unités en options : pas d’unité, mg, ml, gouttes.

Retrouvez le mode d’emploi du calculateur de Jomax sur le forum: http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t1945-calcul-de-sa-dose-titration-aide?highlight=calcul

Doses équivalentes (benzodiazépines): Convertisseur de Jomax

Pour avoir des équivalences entre les différentes molécules, allez dans le menu conversion.

Pour utiliser le convertisseur entre les benzodiazépines, procédez comme suit :

  1. cliquez sur le menu conversion et choisissez benzo conversion
  2. entrez le dosage en mg
  3. entrez le dosage en mg et le nom des benzodiazépines dont vous voulez connaître les doses équivalentes

Tableaux Excel pour calculer les diminutions

Feuilles Excel pour calculer des diminutions de 10%, de 8% et de 5%: http://psychotropes.info/files/TableauTitration2016v1.xlsx

(Une fois que vous aurez cliqué sur le lien, une fenêtre va s’ouvrir, choisissez de préférence l’option « Enregistrer le fichier »).

ou http://www.psychotropes.info/titration.php

Les paliers

Les paliers de stabilisation

Un palier correspond au temps que nous laissons à l’organisme pour adapter son fonctionnement à un apport quotidien moindre de molécule active. À chaque nouvelle diminution, nous laissons quelques jours à l’organisme pour s’habituer à l’apport d’une quantité inférieure de molécule active avant de passer à une nouvelle diminution. Nous allons laisser le temps à l’organisme de se stabiliser, de trouver un nouvel équilibre avec une quantité moindre de médicament.

Respecter un palier de stabilisation après chaque diminution permet de réduire l’intensité des symptômes de manque (ou symptômes de sevrage).

Mais attention à la longueur des paliers:

Un palier trop court

Un palier trop court ne laisse pas le temps à l’organisme de s’adapter à la diminution, ce qui ne lui permet pas de « stabiliser » les symptômes de manque. Si nous enchaînons les paliers trop courts, nous risquons de cumuler les symptômes de manque de chacun de ces paliers. Avec cette descente trop rapide, nous ne laissons pas le temps à l’organisme de gérer les diminutions successives, ce qui a pour conséquence, qu’au fil du temps, les symptômes de manque se cumulent et sont de plus en plus nombreux et de plus en plus intenses.

Un palier trop long

Un palier trop long laisse la porte ouverte à l’apparition de la tolérance: l’organisme s’habitue « beaucoup trop » à cette même quantité de molécule active prise trop longtemps et nous commençons à « avoir besoin » d’à nouveau augmenter la dose pour contrôler la réaction de manque. Les symptômes de manque qui apparaissent sont alors dus à la tolérance (= au fait que pour obtenir les mêmes effets, il faille augmenter la quantité prise). En effet, au bout d’un certain temps à la même dose, les effets des mécanismes compensatoires mis en place par l’organisme pour contrer l’action du produit surpassent les effets de la substance active. L’entrée en tolérance se manifeste alors par des symptômes de sevrage qui sont dus au fait que l’action du produit ne masque plus la réaction de l’organisme.

La longueur des paliers est en lien avec le type de molécule à sevrer, la quantité diminuée (= le pourcentage de la diminution) et les différences métaboliques individuelles dans la capacité de l’organisme à adapter son fonctionnement à la diminution.

De manière générale, en fonction des molécules à sevrer, la longueur des paliers serait:

Bien évidemment, le pourcentage de diminution et la longueur des paliers vont dépendre des différences individuelles, du ressenti personnel et des conditions dans lesquelles est réalisé le sevrage.

Ne jamais changer la longueur de son palier brutalement, mais diminuer progressivement la longueur des paliers en procédant par exemple ainsi:

  • Longueur du 1er palier: 14 jours
  • Longueur du 2ème palier: 13 jours
  • Longueur du 3ème palier: 12 jours
  • etc…

Lisser un palier

« Lisser un palier » signifie allonger ponctuellement la longueur habituelle d’un palier en vue d’atténuer l’intensité des symptômes de sevrage apparus lors d’une situation inhabituelle qui aurait augmenté l’intensité des symptômes de sevrage: par exemple, en cas de fatigue, d’un petit trouble, de drainage etc…

Pour plus d’information sur le lissage, consulter la FAQ sur les Questions relatives au sevrage:

Les aides au calcul des diminutions et les convertisseurs

Les diminutions

Le calcul des diminutions ou fractionnement

Nous utilisons le terme fractionner pour parler des calculs sous forme fractionnaire que nous faisons pour calculer les diminutions de la dose en cours.

Nous allons mettre sous forme fractionnaire la dose en cours (par exemple 75 mg ou 75 gouttes) et lui retirer le pourcentage de diminution choisi (10% ou 5% ou 3%,…). Puis nous allons soustraire ce pourcentage à la dose en cours pour obtenir la quantité de gouttes/milligrammes à prendre pour la prochaine diminution.

Par exemple lorsque nous souhaitons diminuer de 10% (voir méthode des 10%) une dose en cours de 75 gouttes nous allons fractionner de la sorte:

Fraction du nombre total de gouttes = 75 ou 75/1

Fraction qui correspond à la diminution de 10% de la dose en cours = 10% ou 10/100

75 x 10/100 = 7.5

Le résultat de 7.5 (= 7.5 gouttes), correspond au 10% de la dose en cours.

Ensuite, nous soustrayons ces 10% (soit 7.5 gouttes), au 75 gouttes de la dose en cours pour obtenir la quantité de gouttes à prendre pour la prochaine diminution:

75 – 7.5 = 67.5

Ainsi, il faudra donc prendre 67.5 gouttes.

Le calcul des fractions de milligrammes (mg)

Par exemple lorsque nous souhaitons diminuer de 10% (voir méthode des 10%) une dose en cours de 75 mg, nous allons fractionner de la sorte:

Fraction du nombre total de mg = 75 ou 75/1

Fraction qui correspond à la diminution de 10% de la dose en cours = 10% ou 10/100

75 x 10/100 = 7.5

Le résultat de 7.5 (= 7.5 mg), correspond au 10% de la dose en cours.

Ensuite, nous soustrayons ces 10% (soit 7.5 mg), au 75 mg de la dose en cours pour obtenir la quantité de gouttes à prendre pour la prochaine diminution:

75 – 7.5 = 67.5

Ainsi, il faudra donc prendre 67.5 mg.

Tableau des diminutions

Lors de la diminution suivante, nous allons diminuer de 10% la dose en cours qui est maintenant de 67.5 :

67.5 x 10/100 = 6.75

En soustrayant les 10%, soit 6.75, au 67.5 de la dose en cours nous obtenons:

67.5 – 6.75 = 60.75

Ainsi, il faudra donc prendre 60.75 gouttes ou 60.75 mg. Et ainsi de suite…

Nous pouvons présenter ces diminutions successives sous forme d’un tableau :

Exemple de calcul d’une diminution de 10% de la dose en cours (10% = 10/100 )

Pour une dose de départ:

75 mg ou 75 gouttes

Dose en cours

(en mg ou en gouttes)

Calcul de la diminution de 10% de la dose en cours

Dose à prendre lors de la prochaine diminution

(en mg ou en gouttes)

Diminution 1

75

 75 – (75 x 10/100) = 67.5

67.5

Diminution 2

67.5

 67.5 – (67.5 x 10/100) = 60.75

60.75

Diminution 3

60.75

 60.75 – (60.75 x 10/100) = 54.675

54.675 ≈ 54.70

Diminution 4

54.7

 54.7 – (54.7 x 10/100) = 49.23

49.23 ≈ 49.25

Diminution n

Exemple de calcul d’une diminution de 5% de la dose en cours (5% = 5/100)

Pour une dose de départ:

75 mg ou 75 gouttes

Dose en cours

(en mg ou en gouttes)

Calcul de la diminution de 5% de la dose en cours

Dose à prendre lors de la prochaine diminution

(en mg ou en gouttes)

Diminution 1

75

 75 – (75 x 5/100) = 71.25

71.25

Diminution 2

71.25

 71.25 – (71.25 x 5/100) = 67.6875

67.6875 ≈ 67.70

Diminution 3

67.7

 67.7 – (67.7 x 5/100) = 64.315

64.315 ≈ 64.35

Diminution 4

64.35

 64.35 – (64.35 x 5/100) = 61.1325

61.1325 ≈ 61.15

Diminution n

Dans ces deux derniers tableaux, j’ai systématiquement arrondi les doses à prendre au centième supérieur. Par exemple, dans le dernier tableau, à la diminution 3, j’ai arrondi la dose à prendre à 64.35. Vous pouvez également arrondir au dixième.

Le calcul des arrondis

Pourquoi arrondir?

Parce que, dans la pratique, il sera parfois difficile (voir impossible) de titrer des millièmes de milligrammes ou de millièmes de gouttes, c’est-à-dire de diviser/couper/râper/diluer un comprimé pour obtenir des millièmes de milligrammes ou diluer une goutte pour obtenir des millièmes de goutte.

Comment arrondir?

Il est préférable d’arrondir à la valeur supérieure pour ne pas se retrouver en sous-dosage et expérimenter des symptômes de manque.

Calcul des diminutions en vidéo

Titration: Comment calculer des diminutions de 10%? : https://youtu.be/Oq0L6MEhTXU

 

 

 

Les paliers de stabilisation

 

 

 

Plus d’informations sur la substitution

Quel médicament psychotrope arrêter en premier ?

Comme l’expliquent les Docteurs Breggin et Cohen (2007) :

Si vous prenez un médicament A pour contrer les effets secondaires d’un médicament B, alors vous devriez probablement commencer par sevrer le médicament B. Par exemple, si vous prenez un somnifère pour traiter l’insomnie causée par du Prozac (fluoxétine) ou de la Ritaline, vous allez peut-être avoir envie de sevrer le somnifère après l’arrêt du Prozac ou de la Ritaline. Idem, si vous prenez des médicaments (Cogentin (=benztropine) ou Artane) qui suppriment les troubles moteurs induits par les neuroleptiques, vous devriez probablement commencer par réduire le(s) neuroleptique(s) avant de commencer le sevrage du médicament prescrit pour réduire les effets secondaires des neuroleptiques.

Il est recommandé de ne faire qu’un sevrage à la fois et d’attendre quelques semaines après un sevrage avant d’en commencer un deuxième, afin de ne pas trop bousculer l’organisme. Une pause entre deux sevrages offre à votre organisme la possibilité de récupérer un peu et ainsi de commencer le sevrage suivant dans de meilleures conditions.

Nous vous conseillons également d’écouter votre ressenti pour déterminer quel médicament votre organisme a besoin de sevrer en premier. Par exemple, si vous sentez qu’un médicament a produit des effets secondaires pénibles dès le moment où vous avez commencé à le prendre, alors c’est peut-être par celui-ci qu’il conviendrait de commencer.

Par ailleurs, il est très important de prendre en compte la dangerosité de la molécule lors du choix de l’ordre des sevrages. Comme le soulignent Breggin et Cohen (2007), il faut si possible commencer par les antipsychotiques (neuroleptiques), étant donné que cette classe de médicaments psychiatriques expose à des effets secondaires graves, y compris à la dyskinésie tardive, au syndrome malin des neuroleptiques qui peut potentiellement être mortel, au diabète et à une pancréatite.

Finalement, si vous souffrez déjà d’effets secondaires graves induits par vos médicaments psychiatriques, comme un manie, une hyperstimulation, des comportements inquiétants ou des mouvements anormaux, il faudra envisager de réaliser un sevrage rapide et aussi sûr que possible des molécules incriminées et ce sous la surveillance d’un médecin très expérimenté.

Il est vraiment vital de sevrer en premier, et sous surveillance médicale accrue et constante, le médicament qui serait à l’origine d’une intoxication médicamenteuse.

Comment faire la différence entre des symptômes de manque (syndrome de sevrage) et la toxicité médicamenteuse (neurotoxicité / intoxication médicamenteuse)?

Un syndrome de sevrage correspond à l’ensemble des symptômes qui se manifestent lorsque la dose du médicament est diminuée, alors que la toxicité médicamenteuse se présente sous la forme d’un ensemble de symptômes qui apparaissent lors des augmentations de dose.

Les symptômes de sevrage : un effet indirect des médicaments observé lors des diminutions de dose

Les symptômes de sevrage sont des effets indirects de la substance prise, dans le sens où ils correspondent à une réponse de l’organisme aux diminutions et non aux effets directs de la substance.

L’intoxication médicamenteuse : un effet direct des médicaments observé lors des augmentations de dose

L’intoxication médicamenteuse est un terme utilisé pour parler des effets neurotoxiques et/ou toxiques directs de la substance prise, dans le sens où les symptômes observés sont les conséquences directes des effets de la substance.

Une substance peut intoxiquer l’organisme lors des premières prises. Et l’intoxication va se maintenir et souvent s’aggraver au fil des prises.

Comment faire la différence entre des symptômes de sevrage qui perdurent malgré l’application des règles de sevrage et une éventuelle toxicité ?

La meilleure façon de faire est d’augmenter un peu la dose:

  • si les symptômes augmentent c’est qu’il y a toxicité, en ce cas le sevrage devra être plus rapide et se faire en 6 ou 8 semaines et sous surveillance médicale intensive. Avant de se lancer dans cette option il faut bien observer ce qui se passe!
  • si les symptômes diminuent en intensité, c’est qu’il s’agit bien de symptômes de sevrage. Dans ce cas, régler plus finement le protocole de sevrage pourra aider (adapter le pourcentage de diminution et/ou la longueur du palier).

 

Quelle est la place de l’entourage dans le processus de sevrage?

 

Quel protocole de sevrage choisir ?

Nous vous conseillons de choisir un protocole de sevrage qui a fonctionné pour une majorité, afin de vous donner les meilleures chances de mener votre sevrage à terme.

Voici les protocoles de sevrage qui, selon nous, ont fait leurs preuves. Ce sont les règles de sevrage que nous recommandons sur le forum, car nous avons observé que ce sont celles qui fonctionnent le mieux et qui permettent aux membres qui les appliquent d’aller au bout de leur sevrage sans rencontrer de difficultés majeures. En effet, nous avons constaté que ces pourcentages de diminution et ces longueurs de palier respectent à la fois les spécificités d’action des molécules et les capacités de l’organisme à supporter et à réguler les réductions de dose.

Les benzodiazépines : règles de sevrage recommandées

Il est recommandé de procéder à une substitution et remplacer la benzodiazépine à demi-vie courte par une benzodiazépine à demi-vie longue (Lysanxia ou Valium). (Voir doses équivalentes entre les benzodiazépines).

Règles générales pour les benzodiazépines à demi-vie courte

Pourcentage de diminution recommandé : 3%

Longueur des paliers recommandée : 7 jours

Règles générales pour les benzodiazépines à demi-vie longue

Pourcentage de diminution recommandé : 5%

Longueur des paliers recommandée : 8 jours

Fin de sevrage des benzodiazépines à demi-vie longue

Pourcentage de diminution recommandé: 3%

Longueur de palier recommandée: 7 jours

Dose journalière à laquelle il est possible et recommandé d’arrêter le sevrage:

1.5 gouttes de Lysanxia (= 0.75 mg de Lysanxia)

1.5 gouttes de Valium (= 0.5 mg de Valium)

Nous attirons votre attention sur deux points concernant le pourcentage des diminutions et la longueur des paliers :

Diminution : descendre sous les 2% peut engendrer une dépendance et entraîner ensuite une fin de sevrage très compliqué.

Palier : en baissant les pourcentages des diminutions, il est absolument nécessaire de réduire la longueur des paliers, sinon les fins de paliers deviennent très difficiles.

Les antidépresseurs : règles de sevrage recommandées

Étant donné que le lien entre le pourcentage de diminution et la longueur du palier n’est pas aussi strict et déterminant dans le cas des antidépresseurs, mais qu’il dépend plus des différences individuelles et des caractéristiques de la classe de l’antidépresseur, nous n’allons pas pouvoir proposer un pourcentage de diminution précis ou une longueur de palier particulière. Nous allons plutôt vous recommander d’appliquer un pourcentage de diminution et une longueur de palier se situant dans des plages de valeurs dont nous avons observé qu’elles permettaient à nos membres de réaliser un sevrage sans trop éprouver de difficultés. Nous vous recommandons d’adapter le protocole de sevrage à votre ressenti personnel et à l’effet que la molécule à sur vous.

Règles générales pour les antidépresseurs

Pourcentage de diminution recommandé : entre 3% et 10%

Longueur des paliers recommandée : entre 12 jours et 30 jours

Dans le cas des antidépresseurs, comme dans le cas des neuroleptiques, il faut veiller à avoir le moins de symptômes possibles, voire pas du tout…

Les neuroleptiques : règles de sevrage recommandées

En ce qui concerne les neuroleptiques, nous manquons encore de données et d’observations nous permettant de proposer des recommandations de sevrage ayant fait leurs preuves. Par conséquent, les présentes recommandations sont à considérer avec une certaine prudence! Toutefois, nous avons observé une tendance générale dans les règles de sevrage, à savoir un pourcentage de diminution très petit et des paliers plutôt longs.

Les présentes recommandations sont donc à considérer avec une certaine prudence!

Règles générales pour les neuroleptiques

Pourcentage de diminution recommandé : < 3%

Longueur des paliers recommandée : jusqu’à 35 jours

Dans le cas des neuroleptiques, comme dans le cas des antidépresseurs, il faut veiller à avoir le moins de symptômes possibles, voire pas du tout…

Bien sûr tout est modulable pour chacun!

Comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté ?

Quel médicament psychotrope arrêter en premier ?