22. Un sevrage est-il difficile et combien de temps dure–t-il ?

Impossible de le dire. Certains réagiront à une faible dose de benzodiazépine sur une courte période par des symptômes importants, d’autres réagiront à une plus grande dose par des symptômes très gérables.

Le temps de sevrage dépend notamment de la dose à sevrer et de l’intensité des symptômes.

 

23. Le cours du sevrage

 

21. Comment réagir face aux symptômes de sevrage?

Comment réagir?

Face à l’insomnie

Le sommeil engendré par les benzodiazépines n’est pas un sommeil normal, mais celui-ci a tendance à se normaliser et à revenir au niveau précédent à cause de la tolérance.

Les rêves deviennent plus agités, les cauchemars apparaissent : c’est une réaction normale au manque de benzodiazépines et en même temps un signe précurseur du début de la guérison.

Le retour du sommeil profond semble être plus LONG après un sevrage, probablement dû au fait que les niveaux d’anxiété sont plus élevés, le cerveau est trop actif et donc il est difficile de s’endormir.

Cela peut durer parfois pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.

Il est nécessaire d’avoir une hygiène de vie qui permet de rétablir la fonction du sommeil.

Face aux crises d’anxiété

Il est important d’apprendre à les gérer, de faire de la relaxation, des thérapies cognitives ou autres, de l’acupuncture, de l’aromathérapie, des massages, de la réflexologie, de l’homéopathie, du sport, du yoga, de la méditation…

Le fait de découvrir qu’une crise d’anxiété peut être contrôlée sans L’AIDE d’un comprimé accroît la confiance en soi…

La dépersonnalisation, la déréalisation

Apparaissent aussi pendant les crises d’ANXIETE et lors d’un sevrage rapide, mais aussi dans des cas d’extrêmes urgences et chez des personnes soumises à la torture.

Ces états protègeraient d’une souffrance intolérable.

Les hallucinations

Sevrage trop rapide

La dépression, l’agressivité et les obsessions

La dépression est courante durant l’usage à long terme d’une benzodiazépine et durant le sevrage et peut être le résultat de changements biochimiques au niveau du cerveau provoqués par les benzodiazépines.

On a vu que ceux-ci aidaient les GABA pour apaiser, MAIS en même temps ils RÉDUISENT l’activité de la sérotonine et de la norépinephrine, ces neurotransmetteurs que l’on sait impliqués dans la DÉPRESSION.

Celle-ci réagit aux antidépresseurs de la même façon que lors d’une dépression ordinaire.

Tous les autres symptômes disparaîtront eux aussi à la fin du sevrage.

Antidépresseurs et sevrage

La dépression peut parfois être sévère et exposer à un risque suicidaire, rare lors d’un sevrage lent et progressif.

L’anxiété peut s’aggraver temporairement au début du traitement, c’est pourquoi il faut démarrer doucement en augmentant la dose sur 2 ou 3 semaines.

Attention au Prozac en début de traitement: état agité, violent ou suicidaire.

La mise sous antidépresseur n’empêche pas la continuation du sevrage et il faut éviter d’augmenter la dose.

Les antidépresseurs calment la dépression, ont des effets anxiolytiques et aident activement le processus de sevrage d’une benzodiazépine 1.

NB: ce sujet est très controversé et les avis divergent fortement.

Le sevrage des antidépresseurs produit les mêmes effets que celui des benzodiazépines. Les antidépresseurs se sèvrent de la même façon, avec peut-être un allongement du palier pour plus d’efficacité.

Certains antidépresseurs ont un effet sédatif pour traiter l’insomnie.

Par ailleurs on peut comprendre pourquoi les benzodiazépines sont facteurs de dépression :

Cette augmentation de l’activité inhibitrice du GABA causée par les benzodiazépines réduit l’action des autres neurotransmetteurs prompts à l’excitation: la sérotonine, l’acétylcholine et la dopamine. Ces neurotransmetteurs sont nécessaires pour la mémoire, le tonus et la coordination musculaire, le fonctionnement hormonal, le rythme cardiaque, la tension artérielle et autres fonctions qui peuvent être altérées par les benzodiazépines.

Physiopathologie de la dépression :

La dépression est liée à une altération des systèmes de neurotransmission, notamment au niveau du cortex cérébral et du système limbique avec diminution des taux synaptiques de noradrénaline, de dopamine et de sérotonine ainsi que des perturbations dans l’homéostasie du glutamate.

 

22. Un sevrage est-il difficile et combien de temps dure–t-il?

 


1 La position personnelle de Carole est que l’ajout d’un médicament psychiatrique (antidépresseur, neuroleptique, benzodiazépine, stimulants, régulateurs de l’humeur…) ne constitue pas une aide au sevrage, bien au contraire ! En effet, à cause des graves effets secondaires que ces substances engendrent, elles constituent plutôt une entrave au processus de sevrage. Les graves effets secondaires qu’elles peuvent produire sont entre autres : la dépendance, un syndrome d’intoxication, une psychose toxique, la manie, une dyskinésie tardive, une akathisie, des comportements suicidaires, violents et même meurtriers.

20. Quels sont les symptômes de sevrage ?

Les mécanismes de REACTION au sevrage sont le miroir des effets produits initialement :

  • à une induction du sommeil par exemple, suit à l’usage ou à un arrêt brusque, de l’insomnie et des cauchemars
  • à une relaxation musculaire, suit une forte tension
  • à une sérénité de l’esprit, suit de l’anxiété, etc…

Un arrêt trop rapide ouvre les portes à toutes les fluctuations et le résultat est un surcroît d’activité à tous les niveaux : les benzodiazépines n’aident plus les GABA à jouer leur rôle d’apaisement au niveau du cerveau et presque tous les mécanismes excitables du système nerveux sont en état d’effervescence et doivent se réadapter à vivre sans benzodiazépines, ce qui les rend très vulnérables au stress.

Les symptômes aigus du sevrage :

L’effet recherché de la prise de benzodiazépines est le contrôle de l’ANXIETE, c’est pourquoi beaucoup de symptômes aigus de sevrage y sont liés :

  • L’hypersensibilité aux stimuli sensoriels: son, lumière, toucher, goût, odorat
  • Les distorsions perceptives: ondulation du plancher….
  • Des hallucinations visuelles, des distorsions de l’image corporelle….

Le sevrage semble faire ressortir les points les plus vulnérables : maux de tête si sujet aux maux de tête, troubles intestinaux et autres.

***SYMPTÔMES PSY :

Excitabilité, insomnie et cauchemars, anxiété et crise d’anxiété

-Agoraphobie et phobie sociale

-Distorsions perceptives, dépersonnalisation, déréalisation, hallucinations

-Dépression, obsessions, pensée paranoïaque.

-Rage, agressivité, irritabilité

-Trous de mémoire, souvenirs inopportuns

 

***SYMPTÔMES PHYSIQUES :

Maux de tête, douleur et raideur musculaire

-Picotement, engourdissement, sensation altérée (membre, visage, thorax)

-Jambes en coton, fatigue, symptômes de grippe

-contractions musculaires, convulsions, tics, tremblements, vertiges, étourdissements, manque d’équilibre

-Troubles visuels, sécheresse oculaire

-Acouphène, hyper sensitivité

-Symptômes gastro-intestinaux: nausées, vomissements, diarrhées, constipation, douleur, difficulté à avaler

-Variation de poids

-Sécheresse buccale, goût métallique, odeur inhabituelle

-Bouffées de chaleur, sueurs, palpitations

-Essoufflement, difficultés urinaires ou menstruelles

-Éruption cutanée, démangeaison

Etc…

 

21. Comment réagir face aux symptômes de sevrage?

 

19. Le syndrome de sevrage ?

Beaucoup de symptômes de sevrage existent simplement par peur des symptômes ou par peur d’en avoir. Les personnes qui ont connu ces mauvaises expériences les ont eues parce qu’elles ont arrêté leur benzodiazépine trop rapidement (Prof. Ashton, 2002).

On a vu que les benzodiazépines facilitent l’action du GABA qui est un message inhibiteur qui exerce une influente apaisante sur le cerveau.

Un sevrage brusque des benzodiazépines laisse le cerveau dénudé de ses fonctions GABA, ce qui se traduit par une hyperexcitabilité du système nerveux, laquelle est à la base de la plupart des symptômes de sevrage.

 

20. Quels sont les symptômes de sevrage?

 

18. Si le sevrage d’un AD (antidépresseur) est nécessaire

* Attendre 2 mois après le sevrage des benzodiazépines: un seul sevrage à la fois est préférable.

Se sevrer des antidépresseurs de la même façon que les benzodiazépines, avec un palier un peu plus long pour une meilleure efficacité.

**Ne pas rester avec des symptômes de sevrage d’un antidépresseur, si vous avez été trop vite: l’effet rebond apparaît 1 à 2 mois après et il ne faut pas attendre que ça passe tout seul! REPRENDRE en partie votre sevrage et FINIR de se sevrer correctement.

Un neuroleptique n’est pas utile et sevrez-vous en en premier !
De plus, ils sont dangereux.

 

19. Le syndrome de sevrage?

 

15. Y a t-il une importance à passer par une demi-vie longue?

Il est plus facile de se sevrer d’une benzodiazépine à demi-vie longue, car la concentration dans le sang reste stable au fil du temps et on évite ainsi les phénomènes de manque entre les prises.

Avec une ½ vie courte, il est nécessaire de prendre sa dose en 3 ou 4 fois espacée sur 24h, afin d’éviter les effets de sevrage et d’utiliser la méthode de titration:

La titration: voir tutoriel en image avec un calendrier pour préparer votre sevrage sur ce lien: http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t339-tutoriel-la-titration-en-image-comment-on-fait-materiel

 

16. Les benzodiazépines ont-elles les mêmes équivalences?

 

 

14. Mise en place de la substitution

Pour passer d’une benzodiazépine à demi-vie courte à une benzodiazépine à demi-vie longue, on utilise la méthode de substitution, après avoir cherché l’équivalence avec la molécule à substituer. Pour cela on utilise une table de conversion comme celle présente dans l’application de Jomax par exemple:

Doses équivalentes (benzodiazépines): Convertisseur de Jomax

Calculateur/Convertisseur de Jomax:

http://psychotropes.info/calculateur/

Pour avoir des équivalences entre les différentes molécules, utilisez le « convertisseur entre les benzos » en allant

  • dans le menu conversion et en choisissant benzo conversion
  • puis en entrant le dosage en mg et le nom des benzodiazépines dont vous voulez connaître les doses équivalentes

Exemple d’équivalence (=dose équivalente) entre le Xanax et le Lysanxia:

1 mg d’alprazolam (Xanax) = 30 mg de prazépam (Centrax, Lysanxia)

La substitution, c’est le passage progressif d’une molécule à une autre : le corps doit se sevrer de sa molécule d’origine pour en accepter une autre.

Il faut environ 4 semaines, en respectant des paliers d’une semaine, pour que la nouvelle molécule trouve toute sa puissance.

Il peut y avoir des petits symptômes de sevrage.

Certains peuvent se sentir “shootés” et il y a lieu de réajuster la dose de l’équivalence à la baisse.

S’il y a apparition de symptômes de manque, il faut faire une petite augmentation de la dose de la molécule de substitution.

La substitution peut s’étaler sur 15 jours pour des petites doses à sevrer et se fait généralement sur 4 semaines, voire 8 à 12 semaines pour des doses plus importantes.

Il vaut mieux ne pas dépasser 8 semaines à cause de l’entrée en tolérance, laquelle se manifeste dès 4 semaines environ.

Il faut en tenir compte dans son plan de substitution : diminuer la benzodiazépine que l’on a introduite dès la 4ème semaine et ensuite dans son plan de sevrage.

Sur un plan de 4 semaines par exemple, il s’agit de substituer 1/4 par 1/4 la nouvelle molécule à la molécule d’origine.

Observer une phase de stabilisation de 2 semaines avant de commencer le sevrage à proprement parler.

Pour plus d’information sur la substitution, cliquez ici.

Consultez également notre page consacrée au sevrage: Le sevrage

 

15. Y a t-il une importance à passer par une demi-vie longue?

 

13. Le sevrage par substitution

On peut parler de sevrage par substitution d’une dose équivalente d’une benzodiazépine à demi-vie longue (Lysanxia-Valium-Tranxène-Rivotril) à une benzodiazépine à demi-vie courte (Xanax -Seresta-Témesta-Lexomil…)

Le sevrage sera plus facile avec une benzodiazépine à demi-vie longue : la concentration dans le sang reste stable au fil du temps et on évite les phénomènes de manque entre les prises.

Que faire face à des symptômes de tolérance ?

  • Avec l’apparition de phénomènes de manque entre les prises avec une benzodiazépine à demi-vie courte, il vaut mieux basculer sur une benzodiazépine à demi-vie longue (en utilisant la technique de substitution).
  • Apparition de phénomènes de manque fréquents chez les usagers à long terme de benzodiazépines. Ces phénomènes ou symptômes de sevrage (angoisse, crises de panique, palpitations, hypersensibilité sensorielle…) sont souvent mal interprétés et CONFONDUS avec des problèmes d’ordre psychologiques ou des signes d’aggravation…. ce qui peut conduire à augmenter les doses de benzodiazépine!
    On peut ainsi parler de forte tolérance avec sa benzodiazépine d’origine et en dernier recours la substitution avec une autre molécule va permettre de lever ce phénomène d’accoutumance et de retrouver le plein effet, en particulier anxiolytique, des benzodiazépines et ce, avec une dose globale moindre de benzodiazépine.
  • A noter qu’il est préférable de se sevrer avec sa benzodiazépine d’origine.
  • En cas d’intolérance avec l’une ou l’autre molécule (Valium – Lysanxia), il est possible de basculer de l’une vers l’autre (en utilisant la technique de substitution).
  • Il est important de savoir faire la différence entre une dépendance psychologique “penser qu’on a besoin d’une béquille médicamenteuse” et la dépendance physique qui est là, bien réelle.
  • Reconnaître les symptômes d’un sevrage trop rapide :
    Intensité des symptômes de manque qui obligent à revenir en arrière pour retrouver une dose de confort.
  • Se stabiliser :
    Avant d’entreprendre le sevrage il est impératif de savoir où vous en êtes face à la tolérance comme décrite ci-dessus et d’en parler à votre médecin ou sur le forum.
    Tout comme il est nécessaire de retrouver une dose de confort avec laquelle vous vous sentiez bien et de vous y stabiliser : cela peut prendre selon les cas entre 1 à 3 semaines.
  • Un oubli d’une prise peut ne donner des symptômes de sevrage que 10 jours après l’oubli.

 

Articles connexes:

 

14. Mise en place de la substitution

11. Le sevrage des benzodiazépines

Un sevrage brusque ou trop rapide surtout pour des doses élevées peut provoquer des convulsions, réactions psychotiques, états d’anxiété aiguë….

Il est donc recommandé de procéder à un sevrage LENT : diminution lente et progressive du dosage, étalée sur plusieurs mois.

Le but est d’obtenir une diminution régulière et lente quant à la concentration des benzodiazépines dans le sang et les tissus, afin de permettre aux fonctions naturelles du cerveau de reprendre leur fonction normale.

On a vu que les benzodiazépines facilitent l’action du GABA qui est un message inhibiteur qui exerce une influence apaisante sur le cerveau.

Un sevrage brusque des benzodiazépines laisse le cerveau dénudé de ses fonctions GABA, ce qui se traduit par une HYPEREXCITABILITÉ du système nerveux laquelle est à la BASE de la plupart des SYMPTÔMES de SEVRAGE.

Il est important d’aller toujours de l’avant, quitte à arrêter quelques semaines si c’est trop difficile, mais de ne pas augmenter sa dose.

C’est mieux de se sevrer avec une benzodiazépine à demi-vie longue, en formule gouttes. Faire une SUBSTITUTION sera peut-être nécessaire.

Sans formule gouttes, il faut couper les comprimés ou les broyer en utilisant la méthode de TITRATION. Ne pas utiliser de comprimé à libération prolongée, car ils présentent l’inconvénient de ne pas pouvoir être écrasés ou broyés.

Pour savoir si votre comprimé ou votre capsule/gélule peut être coupé, écrasé, ouvert ou broyé, consultez le document suivant:

http://pharmacie.hug-ge.ch/infomedic/utilismedic/tab_couper_ecraser.pdf

 

Consultez notre manuel de Sevrage et le Manuel Ashton

 

 

12. Son programme de sevrage

 

10. La tolérance, qu’est-ce que c’est ?

La tolérance est le phénomène par lequel, la dose prescrite à l’origine produit progressivement moins d’effet et une dose plus forte est nécessaire pour obtenir le même effet.

Selon la Prof. Ashton, la tolérance aux effets sédatifs des benzodiazépines se développe habituellement au bout d’une ou deux semaines!

L’usage à plus ou moins long terme d’une benzodiazépine provoque :

  • l’apparition d’une accoutumance : la tolérance
  • d’une addiction : la dépendance
  • d’un syndrome de sevrage à l’arrêt de la consommation.

La tolérance :

– La dose prescrite à l’origine produit progressivement moins d’effet et une dose plus forte est nécessaire… Il est INUTILE de prescrire une 2ème benzodiazépine!

Avec la tolérance, on observe une aggravation des troubles de l’anxiété et une apparition des symptômes de sevrage: il suffit de réduire la dose et les symptômes disparaissent.

C’est pourquoi dans un protocole de sevrage, la diminution doit se faire au maximum au bout de 3 semaines à un mois, afin d’éviter l’entrée en tolérance.

– La tolérance se manifeste aussi avec une benzodiazépine à demi-vie courte : il y a apparition de phénomènes de manque entre les prises qui conduit à augmenter les quantités.

Il suffit de basculer sur une benzodiazépine à demi-vie longue pour éviter cet écueil.

– La tolérance peut se manifester chez les usagers à long terme : on assiste à une aggravation des symptômes qui traduit un état de manque: angoisses, crises de panique, bouffées de chaleur, « état grippal », etc…

NB: ces symptômes de manque sont souvent mal INTERPRÉTÉS et confondus avec des problèmes psychologiques ou des signes d’aggravation, ce qui peut conduire à augmenter les doses de benzodiazépine. On parle alors de forte tolérance avec sa benzodiazépine d’origine et une SUBSTITUTION avec une autre molécule va permettre de lever ce phénomène d’accoutumance.

 

 

11. Le sevrage des benzodiazépines