Les doses équivalentes

De quoi faut-il tenir compte lors de la substitution?
1. Des doses équivalentes

Il faut tenir compte des différences de concentration entre les benzodiazépines, c’est-à-dire de leurs doses équivalentes ou équivalences.

En effet, avec une certaine molécule, 1 mg de cette substance suffira à produire les effets prévus, alors qu’avec une autre molécule, aux mêmes propriétés, il faudra utiliser 10 mg de cette substance pour obtenir les “mêmes effets”. C’est ainsi que la concentration en benzodiazépine dans les solutions solides ou liquides (comprimés, gélules, gouttes, solutions buvables,…) peut fortement varier d’un médicament à l’autre.

Par exemple, il faudra utiliser un comprimé contenant une concentration de 20 mg de diazépam pour obtenir les “mêmes effets” qu’un comprimé contenant une concentration de 1 mg d’alprazolam.

A noter que, comme le souligne la Prof. Ashton (citée par Nimmo, 2012), beaucoup de gens ont souffert parce qu’on les avait changés brusquement pour une benzodiazépine différente et moins forte parce que le médecin n’avait pas tenu compte du facteur important de concentration différente.

Attention, comme l’explique la Prof. Ashton (citée par Nimmo, 2012), les équivalences en concentration des benzodiazépines données dans les tableaux d’équivalences sont approximatives et peuvent différer d’un individu à l’autre.

De quoi faut-il encore tenir compte lors de la substitution?

Comment procéder à une substitution?

 

Qu’est-ce que la substitution?

Substituer une molécule par une autre, c’est passer, à l’aide d’un protocole spécifique, d’un médicament à un autre qui lui est « équivalent » mais qui possède des propriétés différentes (demi-vie, forme galénique,…) qui le rendent plus facile à sevrer.

Le passage, de la molécule actuellement prise à cette autre molécule plus facile à sevrer, va s’effectuer progressivement, par étapes judicieuses, en substituant une dose à la fois.

De manière générale:

Il est plus facile de sevrer une molécule à demi-vie longue qu’une molécule à demi-vie courte. Pourquoi?

Notamment, parce que, comme expliqué dans le Manuel Ashton (2012, chapitre II), avec des benzodiazépines à courte-vie telles que l’alprazolam (Xanax) et le lorazépam (Témesta), il est impossible d’obtenir une baisse progressive dans les concentrations sanguines et cellulaires. Ces drogues sont éliminées assez rapidement avec comme résultat des fluctuations importantes de concentrations entre chaque dose. Il serait nécessaire d’absorber les comprimés plusieurs fois par jour et beaucoup de personnes traversent des expériences de « mini-sevrage” ou d’un besoin soudain entre chaque dose.

Il en va de même pour les autres médicaments psychotropes (antidépresseurs, neuroleptiques,…), en effet, les médicaments contenant des substances actives à demi-vie longue sont plus facile à sevrer, étant donné que ces molécules sont moins rapidement éliminées et donc que leur concentration dans le sang reste plus stable dans le temps.

Dans le cas des benzodiazépines, les deux molécules à demi-vie longue généralement utilisées lors de la substitution sont le Lysanxia (prazépam) ou le Valium (diazépam).

Il est plus facile de sevrer une molécule proposée sous forme de gouttes qu’une molécule proposée sous forme de comprimé ou de gélule. Pourquoi?

Parce que, dans la pratique, il est plus facile de faire des diminutions par dosage ou titration avec des médicaments qui se diluent facilement dans un liquide et dont le contenu reste “homogène” (homogène du point de vue des substances actives et des excipients qu’ils contiennent). De plus, les médicaments sous formes de comprimés ou de gélules ne peuvent pas toujours être coupés, écrasés ou ouverts. Ne pas pouvoir écraser ou ouvrir un médicament rend la réalisation des diminutions quasi impossible.

La méthode de sevrage indirect

Le principe de cette méthode est de remplacer la molécule actuellement prise par une molécule qui possède des propriétés similaires, mais qui est plus facile à sevrer. Ainsi, lors d’un sevrage indirect, on ne va pas directement sevrer la molécule actuellement prise, mais on va sevrer la molécule de remplacement (ou molécule de substitution). La technique qui permet de remplacer une molécule par une autre plus facile à sevrer s’appelle la substitution.

Typiquement, une molécule à demi-vie courte va être remplacée par une molécule qui possède les mêmes propriétés psychoactives, mais qui a une demi-vie longue, ce qui la rend plus facile à sevrer.

L’inconvénient de cette méthode est qu’il faut passer par une substitution, mais les avantages de cette méthode sont nombreux. En effet, cette méthode permet, dans la majorité des cas, de pallier aux difficultés rencontrées lors du sevrage direct des molécules à demi-vie courte.

Remplacer une molécule à demi-vie courte par une molécule à demi-vie longue permet :

  • de lutter plus efficacement contre le manque entre les prises et donc de réduire la probabilité d’apparition d’un état d’anxiété.
  • de maintenir la concentration de la substance active beaucoup plus stable dans la circulation sanguine et ainsi de lisser des pics de symptômes.
  • d’administrer la dose journalière en une ou deux prises fixes dans la journée
  • d’avoir accès à des formes galéniques de la molécule plus facile à sevrer, comme des médicaments sous forme de gouttes (voir page 107, pour une définition de la forme galénique).

De plus, dans le cas des benzodiazépines, lorsqu’il y a une forte tolérance (voir pages 27 107) avec la benzodiazépine d’origine, la substitution avec une autre molécule va permettre de lever ce phénomène d’accoutumance et de retrouver le plein effet, en particulier anxiolytique, des benzodiazépines et ce, avec une dose globale moindre de benzodiazépine.

Par ailleurs, en cas d’intolérance avec l’une ou l’autre des molécules à demi-vie longue (Valium – Lysanxia), il est possible de basculer de l’une vers l’autre. Mais comme le souligne le site Sevrage Aux Benzodiazépines (2009), les cas d’intolérance au Valium ou au Lysanxia sont extrêmement rares.

 

Qu’est-ce que la substitution?

 

La méthode de sevrage direct

Le principe de cette méthode est de procéder directement au sevrage de la molécule actuellement prise. On parle de sevrage direct, car le sevrage se fait à partir de cette molécule d’origine et non à partir d’une molécule de substitution. L’avantage de cette méthode est qu’elle permet d’éviter de passer par une substitution. Mais, un des principaux inconvénients est qu’elle s’applique difficilement au sevrage des molécules à demi-vie courte. Pourquoi ? Parce qu’en utilisant la méthode du sevrage direct avec des molécules à demi-vie courte :

  • il peut s’avérer difficile de lutter contre le manque entre les prises et que, dans le cas des benzodiazépines, ce manque induit, la plupart du temps, un état d’anxiété.
  • il est plus difficile de maintenir la concentration de la substance active stable dans la circulation sanguine et une concentration instable dans le sang, aura tendance à engendrer des pics de symptômes.
  • il faudra administrer la dose journalière en plusieurs prises réparties à intervalles réguliers au cours de la journée (Répartir la dose journalière en plusieurs prises par jour est, en pratique, un des seuls moyens pour lutter contre l’état de manque).
  • la plupart du temps, les molécules à demi-vie courte sont proposées sous forme de comprimés, ce qui oblige à recourir la technique de titration tout au long du sevrage, ce qui peut s’avérer fastidieux.

 

La méthode de sevrage indirect

 

La méthode des 10%

Sur Wikipédia (2016), il est expliqué que cette méthode consiste à réduire la dose « en cours » de 10% toutes les 1, 2 ou 3 semaines. The Icarus Project conseille une baisse toutes les 2 ou 3 semaines tandis que Peter Breggin conseille un palier de 7 à 10 jours (si la durée du traitement a été inférieure à un an de prise). Le CSK conseille une baisse de 5 à 10% toutes les 1 à 2 semaines ; ou 12% de la dose toutes les 2 semaines. Le CSK recommande également le manuel d’Ashton pour plus d’informations sur le sevrage et le protocole. La dose « en cours » n’est pas la dose initiale, mais correspond à la dose restante après chaque diminution. Heather Ashton et The Icarus Project conseillent également lorsqu’il s’agit d’une molécule benzodiazépine ou antidépresseur à demi-vie courte, la substitution par une demi-vie plus longue pour diminuer la sévérité et la fréquence des symptômes de sevrage ou de discontinuation.

Comme nous le voyons, les règles de la méthode des 10% sont légèrement différentes en fonction des auteurs. Mais ces règles respectent fondamentalement les principes des diminutions faibles de la dose en cours et des paliers de stabilisation de quelques jours entre deux diminutions.

Toutefois, il y a un point sur lequel nous attirons votre attention : d’expérience, nous avons constaté que le pourcentage de diminution de 10% est quasiment impossible à appliquer sur toute la durée du sevrage. Comme le constate JP, s’il est possible de le faire sur les trois premiers mois, il faut ensuite passer sur un pourcentage de 7% puis de 5% sur les six derniers mois et finir avec des diminutions de 3%. Selon JP, c’est sur ce tempo que l’on y arrive et surtout que l’on en bénéficie en post sevrage. Pour plus d’information, voir .

Par ailleurs, il faut savoir qu’il existe une autre méthode de sevrage dont les règles s’éloignent quelque peu, mais où l’idée est toujours de réduire progressivement et systématiquement la quantité prise et ce, sans induire de changements brusques dans l’organisme. En effet, dans les pays anglo-saxons, certaines personnes réalisent des diminutions infinitésimales chaque jour, elles ont [ainsi] l’impression de flouer leur cerveau qui n’arrive pas à faire la différence entre 0,125mg de Xanax et 0,124mg (Sevrage Aux Benzodiazépines, 2009).

Finalement, il existe une exception à la méthode des 10%, c’est lorsque l’intoxication médicamenteuse à la substance est avérée. Dans ce cas, il peut arriver qu’il faille procéder à un sevrage rapide où les diminutions excéderont peut-être les 10% de la dose en cours et où les paliers pourront être raccourcis. Dans le cas d’une intoxication médicamenteuse, le sevrage devra impérativement être mis en place et réalisé par un spécialiste des médicaments psychotropes et des méthodes de sevrage.

Il existe deux manières d’arrêter une molécule psychotrope, soit en la sevrant directement, soit en la remplaçant par une molécule plus facile à sevrer et en sevrant cette molécule de substitution.

Les deux approches du sevrage sont donc :

  1. La méthode de sevrage direct
  2. La méthode de sevrage indirect

Comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté?

 

Qu’est-ce qu’un protocole de sevrage?

Le protocole de sevrage est l’ensemble des règles et des usages à observer pour arrêter la prise de médicament(s) psychotrope(s).

Le protocole de sevrage peut varier en fonction de la classe de molécules à sevrer (benzodiazépines, antidépresseurs, neuroleptiques, etc…), en fonction des propriétés des molécules (molécule à demi-vie courte versus molécule à demi-vie longue) et en fonction de l’approche adoptée (les approches diffèrent en ce qui concerne la progressivité et le rythme des diminutions à adopter).

Finalement, le protocole de sevrage peut et doit être adapté aux spécificités de la personne qui entreprend le(s) sevrage(s) et au contexte dans lequel elle va le faire.

Les principaux protocoles de sevrage ont en commun les principes suivants:

  • diminuer progressivement et systématiquement la dose
  • faire des petites diminutions n’excédant pas 10% de la dose en cours
  • ne pas revenir en arrière (= ne pas ré-augmenter la dose journalière), toujours aller de l’avant en diminuant la quantité de substance prise.

 

La méthode des 10%

 

7. Choisir une technique pour réaliser les diminutions (titration)

Une fois votre tableau des diminutions établit, il vous faudra passer à la pratique et réaliser les diminutions à partir de votre comprimé ou de vos gouttes.

Formule gouttes, comprimés, gélules, capsules, solution buvable,… ?

À ce stade, il sera fortement recommandé de passer d’un médicament dont la forme galénique ne se prête que difficilement aux méthodes de titration à sa forme galénique équivalente mais qui est plus pratique à réduire. Par exemple, comme il sera plus aisé de réaliser des diminutions avec des gouttes et qu’il sera quasi impossible d’effectuer des diminutions avec des comprimés non-sécables, il est recommandé de passer de la forme « comprimés non-sécables » du médicament à sa forme « gouttes ».

La méthode de titration

La titration, c’est la mise en pratique des calculs de diminutions et des paliers.

Définition

En psychiatrie, on parle abusivement de « titration » lorsque l’on élève progressivement la quantité de médicament pouvant avoir un effet indésirable ou toxique (ex. : lithium, lamotrigine), en contrôlant (sans toujours effectuer une véritable titration) l’absence d’effet indésirable (Association Neptune, 2014).

Titrer, c’est aussi diminuer graduellement la dose d’un médicament au fil du temps pour cibler la dose voulue (lors d’un sevrage, nous visons généralement soit une réduction de la dose journalière, soit l’arrêt complet du médicament, c’est-à-dire la dose 0).

La titration en pratique

Titrer, c’est réduire progressivement et méthodiquement la quantité de médicament prise. En pratique, si votre médicament se présente sous la forme d’un comprimé, titrer, c’est en quelque sorte réduire la taille de votre comprimé de 10% (si vous faites des diminutions de 10%). Puis pour la diminution suivante, c’est réduire ce comprimé réduit de 10% de 10% supplémentaire, et ainsi de suite… (voir méthode des 10%)

Certaines personnes pèsent leur comprimé, puis le râpent, le grattent ou le liment, jusqu’à enlever 10% de son poids. Au bout de quelques diminutions, cela peut devenir fastidieux.

Mais d’autres techniques existent pour réduire un comprimé.

Par exemple en diluant le(s) comprimé(s) dans de l’eau, il est possible de « jouer » avec les volumes d’eau pour réaliser des diminutions de 10%, de 5%, etc…

Comment cela fonctionne-t-il ?

L’idée est d’avoir un volume d’eau total qui représente 100% de la dose et d’y enlever les 10% qui représentent la diminution voulue.

Ainsi, si nous prenons 100 ml d’eau et que nous en retirons 10 ml, nous aurons opéré une diminution de 10% du volume d’eau. Les 90 ml restant sont le volume d’eau que nous souhaitons obtenir.

100% – 10% = 90%
100ml -10ml = 90 ml

En filigrane, nous retrouvons notre formule de calcul des diminutions:

100 – (100 x 10/100) = 90

Maintenant, comment utiliser cela ?

Nous allons prendre un volume d’eau de 100 ml dans lequel nous allons diluer notre comprimé (ou nos comprimés). Nous allons ensuite retirer 10 ml de cette solution de 100 ml. Il nous restera alors 90 ml et ces 90 ml contiendront la dose à prendre (= dose après diminution de 10%).

Tutoriel: Titration de comprimés

Dans ce tutoriel, vous apprendrez comment préparer votre dose quotidienne en utilisant la méthode de titration d’eau.

Tout d’abord vous aurez besoin des outils suivants:

  • une éprouvette graduée de 100 ml, ou une encore mieux une seringue de 50 ml ou 100 ml
  • un mortier et un pilon (optionnel). Le mortier et le pilon peuvent être remplacés par 2 cuillères ou par un broyeur de comprimés….
  • un bocal hermétique d’au moins 100 ml (par exemple un bocal à confiture)
  • 100 ml d’eau

Attention !

Avant d’écraser un comprimé, vérifiez qu’il est possible de le faire avec ce produit. Pour cela, reportez-vous au document suivant:
http://pharmacie.hug-ge.ch/infomedic/utilismedic/tab_couper_ecraser.pdf
ou demandez l’avis de votre pharmacien.

Sinon envisager de changer de forme galénique en remplaçant par exemple votre molécule prise sous forme de comprimé(s) par son équivalent sous forme de goutte.

Arbre décisionnel benzodiazépines

Outils de conversion pour passer d’une forme galénique à une autre

1ère méthode: écraser le(s) comprimé(s) et le(s) dissoudre dans de l’eau

  1. Écrasez le(s) comprimé(s) avec le pilon dans le mortier ou entre deux cuillères ou à l’aide d’un broyeur à comprimés.
  2. Dissolvez la poudre de comprimé(s) ainsi obtenue dans 100 ml d’eau et mélangez énergiquement pour obtenir une solution homogène.
  3. Prélevez votre pourcentage à l’aide d’une seringue et videz le dans l’évier. Par exemple, à l’aide de la seringue graduée, prélevez 10 ml (si vous souhaitez retirer 10% de la dose présente dans la solution). Jetez le contenu de la seringue (= les 10 ml).
  4. Vous pouvez maintenant boire le restant du bocal après l’avoir à nouveau un peu secoué.

2ème méthode: laisser dissoudre le(s) comprimé(s) dans de l’eau pendant une nuit

  1. À l’aide d’une seringue de 50 ml ou 100 ml, prélevez 100 ml d’eau et versez-les dans un bocal.
  2. Placez le(s) comprimé(s) dans le bocal et refermez le couvercle.
  3. Placez le bocal fermé au réfrigérateur toute une nuit.
  4. Le lendemain, le(s) comprimé(s) est (sont) complètement dissout(s), il suffit de secouer énergiquement durant au moins 30 secondes afin de rendre la solution homogène.
  5. Prélevez le pourcentage à l’aide d’une seringue et videz le contenu de la seringue dans l’évier.
  6. Vous pouvez maintenant boire le restant du bocal après l’avoir à nouveau un peu secoué.

La titration en vidéo

Méthode de titration 1 (réduction adaptée): https://youtu.be/lYY1nc2c2l4

 

Consultez également la page: Vidéos: Les méthodes de titration

Exemples de titration: les comprimés

Titration : répartir une dose journalière en 4 prises

Il faut commencer par enlever le pourcentage de diminution à la dose journalière totale (par exemple 10%) en s’aidant d’une des deux méthodes de titration présentées précédemment. Au départ, la dose totale étant généralement le nombre de comprimés que vous prenez actuellement.

Si vous prenez 1 comprimé et que vous voulez diminuer de 10% ce comprimé, le plus simple serait de diluer le comprimé dans 100 ml d’eau et d’enlever 10 ml de cette préparation. Les 90 ml restant contenant la dose à prendre.

Si vous prenez 2 comprimés, vous diluez les 2 comprimés dans les 100 ml d’eau et vous enlevez également 10 ml pour faire une diminution de 10%. Les 90 ml restant contiendront la dose à prendre.

Si la dose journalière doit être prise en 4 fois, il faut répartir ces 90 ml en 4 prises à peu près égales (l’essentiel est que vous ayez votre dose sur la journée).

Si nous commençons avec 100 ml – 10 ml = 90 ml, alors:

1er palier

Dose journalière: 100 ml – 10 ml = 90 ml
Répartition de la dose journalière en 4 prises: 22ml + 23ml + 22ml + 23ml (= 90ml)

2ème palier

Dose journalière: 90ml – 9ml = 81 ml
Répartition en 4 prises: 20ml + 20ml + 20ml + 21ml (= 81ml)

3ème palier

Dose journalière: 81ml – 8ml = 73 ml
Répartition en 4 prises: 18ml + 18ml + 18ml + 19ml (=73ml)

4ème palier

Dose journalière: 73ml – 7ml = 66 ml
Répartition en 4 prises: 16ml + 16ml + 17ml + 17ml (=66ml)

 

Symptômes de sevrage : Comment répartir les prises pour atténuer les symptômes ?

Lorsqu’on ressent plus de symptômes de sevrage le soir ou au contraire le matin, il peut être judicieux de répartir la dose journalière différemment entre les prises.

Il est ainsi intéressant de basculer des gouttes de la prise du matin vers celle du soir ou de la prise du soir vers celle du matin en vue d’adapter l’apport et l’effet de la benzodiazépine (ou d’un des autres psychotropes) à la réponse physiologique de l’organisme.

Par exemple, si dans les symptômes de sevrage présents, l’insomnie prédomine, il est pertinent de prendre la majeure partie de la dose le soir, alors que si c’est plus difficile le matin, il est approprié de prendre la dose dès le lever. Dans cette dernière situation, attention toutefois à ne pas prendre une trop grande dose au lever au risque de devenir somnolent en matinée.

Comment basculer les gouttes entre les prises ?

Par exemple, si vous voulez basculer des gouttes du matin vers le soir : faire glisser une goutte après l’autre sur un palier de 3 jours en moyenne. En procédant par exemple comme suit:

  1. Le matin 10 gouttes et le soir 15 gouttes (= 25 gouttes journalières)
  2. Pendant 3 jours: prendre 9 gouttes le matin et 16 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)
  3. Puis pendant 3 jours: prendre 8 gouttes le matin et 17 gouttes le soir (nous serons sur un palier de 3 jours à 25 gouttes par jour)

Lorsqu’on bascule des gouttes d’une prise à l’autre, on garde la même dose journalière, mais on en modifie la répartition afin d’atténuer les symptômes de sevrage.


Comment FRACTIONNER les gouttes, les comprimés, …?

Avertissement: l’usage des informations ici présentes est sous votre responsabilité et n’engage que vous. Notre expérience est notre seul guide et ne vient en concurrence de personne. Votre médecin est votre seul référent.
Voici des exemples de techniques que les membres du forum ont trouvées pour réaliser leurs diminutions en fonction de la forme galénique du médicament à sevrer: gouttes, comprimés, gélules,….

Voir aussi: Résolution des problèmes techniques

 

8. Se mettre dans les meilleures conditions pour appliquer son plan d’action

 


Le plan de sevrage en pratique

Un exemple de plan de sevrage pour 2 médicaments : Xanax et Deroxat

Technique pour les diminutions

Sevrage 1 : Deroxat

Technique de titration.

Le comprimé est sécable et qu’on peut écraser:
http://pharmacie.hug-ge.ch/infomedic/utilismedic/tab_couper_ecraser.pdf

Choix de la méthode 1 (voir plus haut)

1ère méthode: écraser le comprimé et le dissoudre dans de l’eau

  1. Écraser le(s) comprimé(s) avec le pilon dans le mortier ou entre deux cuillères ou à l’aide d’un broyeur à comprimés.
  2. Dissoudre la poudre de comprimés (obtenue lors de la première étape) dans 100 ml d’eau et mélanger énergiquement pour obtenir une solution homogène.
  3. Prélever le pourcentage de diminution à l’aide d’une seringue et le vider dans l’évier. Par exemple, à l’aide de la seringue graduée, prélever 10 ml (si vous souhaitez retirer 10% de la dose présente dans la solution). Jeter le contenu de la seringue (= les 10 ml).
  4. Boire le restant du bocal après l’avoir à nouveau secoué.

Alternative qui aurait été envisageable : passer au Deroxat en solution buvable et faire les diminutions sur des millilitres (plus aisé). Deroxat suspension orale à 2mg/ml

Mais attention, la suspension orale (solution buvable) contient des additifs alimentaires qui peuvent produire des symptômes pénibles et qui vont donc rendre le servage plus difficile : excipients: Conserv.: E 218, E 216; color.: E 110; vanillinum, bergamottae aetheroleum, saccharinum; aromatica; excipiens ad suspensionem (source : https://compendium.ch/mpro/mnr/26202/html/fr).

Par conséquent, je choisis de faire des diminutions à partir des comprimés.

 

Technique pour les diminutions

Sevrage 2 : Lysanxia (= médicament substitué au Xanax)

Technique de titration : Fractionnement des gouttes (voir Gouttes: Pour faire une ½ goutte et Gouttes: Faire des gouttes, ¾ de goutte, ½ goutte ou ¼ de gouttes).

  1. Prélever 10 ml d’eau avec une seringue en plastique.
  2. Dans un verre mettre 1 goutte de Lysanxia et ajouter les 10 ml d’eau, bien mélanger.
  3. Aspirer le tout dans la seringue. Les 10 ml de solution maintenant dans la seringue contiennent 1 goutte de Lysanxia. Ensuite, pour faire les fractions de goutte, on jette le « surplus » (ce qu’il y a en trop) dans l’évier:
    • jeter 1 ml, il reste alors 9 ml de solution dans la seringue. La seringue contient donc 0.90 gouttes, ou
    • jeter 2 ml, il reste alors 8 ml de solution dans la seringue, donc 0.80 gouttes, ou
    • jeter 2.5 ml, il reste alors 7.5 ml de solution dans la seringue, donc 0.75 gouttes, ou
    • jeter 5 ml, il reste alors 5 ml de solution dans la seringue, donc 0.50 gouttes (½ goutte), ou
    • jeter 7.5 ml, il reste alors 2.5 ml dans la seringue, donc 0.25 gouttes (¼ de goutte)
    • etc…
  1. Remettre ce qu’il reste dans la seringue dans le verre et y ajouter le nombre de gouttes entières (compléter avec de l’eau)

 

8. Se mettre dans les meilleures conditions pour appliquer son plan d’action

 

5. Choisir les protocoles et techniques de sevrage adaptés aux spécificités de la molécule à sevrer

Sevrage indirect

Si vous passez par la méthode sevrage indirect (voir méthode de sevrage indirect), il vous faudra choisir un protocole de substitution. C’est-à-dire que vous allez devoir déterminer par quelle molécule équivalente vous allez remplacer votre molécule actuelle et quel protocole de substitution vous allez utiliser (par exemple un protocole où la substitution se fait quart par quart ou demi par demi; où la substitution se fait sur 2 semaines ou sur 4 semaines; avec 2 ou 3 prises journalières;…).

Sevrage indirect, comment remplacer la molécule actuellement prise par une autre molécule plus facile à sevrer => Comment mettre en place un protocole de substitution:

Heures des prises

Ne pas oublier de prendre les prises à heure fixe. Par exemple si vous décidez de prendre votre dose journalière en 3 prises, vous pouvez fixer les heures des 3 prises à 9h00, 15h00 et 21h00.

Si vous prenez la dose journalière en 3 prises, les prises se feront à 9h00 – 15h00 – 21h00
Si vous prenez la dose journalière en 2 prises, les prises se feront à 9h00 et 21h00

Cette répartition de l’heure des prises à pour but d’assurer une couverture optimale de la journée et ainsi d’éviter le manque entre deux prises.

 

Sevrage direct

Si vous passez par la méthode de sevrage direct (voir méthode de sevrage direct), il vous faudra choisir le protocole qui convient le mieux à la classe de la molécule à sevrer. Par exemple, un protocole qui propose comme règles de sevrage des diminutions de 5% de la dose en cours tous les 8 jours, pour une benzodiazépine à demi-vie longue. Ou un protocole qui propose comme règles de sevrage des diminutions de 3% de la dose en cours tous les 7 jours, pour une benzodiazépine à demi-vie courte. Ou encore, un protocole qui propose comme règles de sevrage des diminutions de 5% de la dose en cours tous les 15 jours pour un antidépresseur.

Sevrage direct: Quel protocole de sevrage choisir ?

Nous vous conseillons de choisir un protocole de sevrage qui a fonctionné pour une majorité, afin de vous donner les meilleures chances de mener votre sevrage à terme.

Voici les protocoles de sevrage qui, selon nous, ont fait leurs preuves. Ce sont les règles de sevrage que nous recommandons sur le forum, car nous avons observé que ce sont celles qui fonctionnent le mieux et qui permettent aux membres qui les appliquent d’aller au bout de leur sevrage sans rencontrer de difficultés majeures. En effet, nous avons constaté que ces pourcentages de diminution et ces longueurs de palier respectent à la fois les spécificités d’action des molécules et les capacités de l’organisme à supporter et à réguler les réductions de dose.

Les benzodiazépines : règles de sevrage recommandées

Il est recommandé de procéder à une substitution et remplacer la benzodiazépine à demi-vie courte par une benzodiazépine à demi-vie longue (Lysanxia ou Valium). (Voir doses équivalentes entre les benzodiazépines).

Règles générales pour les benzodiazépines à demi-vie courte

Pourcentage de diminution recommandé : 3%

Longueur des paliers recommandée : 7 jours

Règles générales pour les benzodiazépines à demi-vie longue

Pourcentage de diminution recommandé : 5%

Longueur des paliers recommandée : 8 jours

Fin de sevrage des benzodiazépines à demi-vie longue

Pourcentage de diminution recommandé: 3%

Longueur de palier recommandée: 7 jours

Dose journalière à laquelle il est possible et recommandé d’arrêter le sevrage:

1.5 gouttes de Lysanxia (= 0.75 mg de Lysanxia)

1.5 gouttes de Valium (= 0.5 mg de Valium)

Nous attirons votre attention sur deux points concernant le pourcentage des diminutions et la longueur des paliers :

Diminution : descendre sous les 2% peut engendrer une dépendance et entraîner ensuite une fin de sevrage très compliqué.

Palier : en baissant les pourcentages des diminutions, il est absolument nécessaire de réduire la longueur des paliers, sinon les fins de paliers deviennent très difficiles.

Les antidépresseurs : règles de sevrage recommandées

Étant donné que le lien entre le pourcentage de diminution et la longueur du palier n’est pas aussi strict et déterminant dans le cas des antidépresseurs, mais qu’il dépend plus des différences individuelles et des caractéristiques de la classe de l’antidépresseur, nous n’allons pas pouvoir proposer un pourcentage de diminution précis ou une longueur de palier particulière. Nous allons plutôt vous recommander d’appliquer un pourcentage de diminution et une longueur de palier se situant dans des plages de valeurs dont nous avons observé qu’elles permettaient à nos membres de réaliser un sevrage sans trop éprouver de difficultés. Nous vous recommandons d’adapter le protocole de sevrage à votre ressenti personnel et à l’effet que la molécule à sur vous.

Règles générales pour les antidépresseurs

Pourcentage de diminution recommandé : entre 3% et 10%

Longueur des paliers recommandée : entre 12 jours et 30 jours

Dans le cas des antidépresseurs, comme dans le cas des neuroleptiques, il faut veiller à avoir le moins de symptômes possibles, voire pas du tout…

Les neuroleptiques : règles de sevrage recommandées

En ce qui concerne les neuroleptiques, nous manquons encore de données et d’observations nous permettant de proposer des recommandations de sevrage ayant fait leurs preuves. Par conséquent, les présentes recommandations sont à considérer avec une certaine prudence! Toutefois, nous avons observé une tendance générale dans les règles de sevrage, à savoir un pourcentage de diminution très petit et des paliers plutôt longs.

Les présentes recommandations sont donc à considérer avec une certaine prudence!

Règles générales pour les neuroleptiques

Pourcentage de diminution recommandé : < 3%

Longueur des paliers recommandée : jusqu’à 35 jours

Dans le cas des neuroleptiques, comme dans le cas des antidépresseurs, il faut veiller à avoir le moins de symptômes possibles, voire pas du tout…

Bien sûr tout est modulable pour chacun!

Voir également: Comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté ?

 

6. Élaborer un tableau des diminutions: Calcul des diminutions et des paliers

 


Un exemple pratique

Un exemple de plan de sevrage pour 2 médicaments : Xanax et Deroxat

5. Choix du protocole de sevrage

Sevrage 1 : Deroxat

Comme il s’agit d’un antidépresseur et que les effets secondaires sont graves, le choix du pourcentage des diminutions est de 10%, avec des paliers de 14 jours. À réajuster en fonction des ressentis et des symptômes.

Le protocole de servage des antidépresseurs comprend souvent des paliers plus longs pouvant aller jusqu’à 30 jours. Si une diminution de 10% de la dose en cours est trop violente, envisager des diminutions de 5%.

Règles générales pour les antidépresseurs

Pourcentage de diminution recommandé : entre 3% et 10%

Longueur des paliers recommandée : entre 12 jours et 30 jours

5. Choix du protocole de sevrage

Sevrage 2 : Xanax : Protocole de substitution

5.a. Choix du protocole de sevrage: 1. mettre en place un protocole de substitution

Remplacement de 2 comprimés de Xanax par 30 gouttes de Lysanxia

Substitution de 30 gouttes de Lysanxia à 0.50mg de Xanax

Plan 1: substitution sur 4 semaines avec 3 prises par jour (9h00-15h00-21h00)

Substitution

Xanax

(2 comprimés de Xanax à 0.25mg)

Lysanxia

(30 gouttes de Lysanxia)

Semaine 1
Matin (9h00) ½ comprimé de Xanax
Midi (15h00) ½ comprimé de Xanax
Soir (21h00) ½ comprimé de Xanax 7.5 gouttes de Lysanxia
Semaine 2
Matin (9h00) 7.5 gouttes de Lysanxia
Midi (15h00) ½ comprimé de Xanax
Soir (21h00) ½ comprimé de Xanax 7.5 gouttes de Lysanxia
Semaine 3
Matin (9h00) 7.5 gouttes de Lysanxia
Midi (15h00) 7.5 gouttes de Lysanxia
Soir (21h00) ½ comprimé de Xanax 7.5 gouttes de Lysanxia
Semaine 4
Matin (9h00) 7.5 gouttes de Lysanxia
Midi (15h00) 7.5 gouttes de Lysanxia
Soir (21h00) 15 gouttes de Lysanxia
Semaines 5 – 6 – 7 Stabilisation
Matin (9h00) 15 gouttes de Lysanxia
Soir (21h00) 15 gouttes de Lysanxia
Semaine 8 Sevrage
Sevrage Sevrage des 30 gouttes de Lysanxia.

 

5.b. Protocole de sevrage

Sevrage 2 : Xanax : Sevrage de la molécule de substitution, le Lysanxia

Sevrage de 30 gouttes de Lysanxia (prazépam).

Comme le prazépam est une benzodiazépine à demi-vie longue, le choix du pourcentage des diminutions est de 5%, avec des paliers de 8 jours. À réajuster en fonction des ressentis et des symptômes.

À la fin du sevrage, finir avec des diminutions de 3% et des paliers de 7 jours (voir recommandations ; Fin de sevrage : à quelle dose journalière est-il possible de finir le sevrage?)

Dose journalière de départ : 30 gouttes
Nombres de prises : 2
Heures de prise : 9h et 21h

 

6. Élaborer un tableau des diminutions: Calcul des diminutions et des paliers

 

4. Déterminer la méthode qui permettra de sevrer la molécule

Sevrage direct ou sevrage indirect ?

Il faudra également déterminer s’il est plus judicieux de sevrer la molécule directement ou de passer une autre molécule (sevrage indirect)

Le choix entre méthode de sevrage direct et indirect, va souvent principalement dépendre de la demi-vie de la molécule à sevrer:

La demi-vie d’une molécule

La demi-vie est le temps nécessaire à l’organisme pour diminuer de moitié la quantité totale de molécule ingérée et ce quelle que soit la quantité prise. La demi-vie d’un médicament est donc la vitesse à laquelle l’organisme élimine les substances actives d’un médicament de la circulation sanguine. En savoir plus…

La méthode de sevrage direct

Le principe de cette méthode est de procéder directement au sevrage de la molécule actuellement prise. On parle de sevrage direct, car le sevrage se fait à partir de cette molécule d’origine et non à partir d’une molécule de substitution. L’avantage de cette méthode est qu’elle permet d’éviter de passer par une substitution. Mais, un des principaux inconvénients est qu’elle s’applique difficilement au sevrage des molécules à demi-vie courte. Pourquoi? Parce qu’en utilisant la méthode du sevrage direct avec des molécules à demi-vie courte :

  • il peut s’avérer difficile de lutter contre le manque entre les prises et que, dans le cas des benzodiazépines, ce manque induit, la plupart du temps, un état d’anxiété.
  • il est plus difficile de maintenir la concentration de la substance active stable dans la circulation sanguine et une concentration instable dans le sang, aura tendance à engendrer des pics de symptômes.
  • il faudra administrer la dose journalière en plusieurs prises réparties à intervalles réguliers au cours de la journée (Répartir la dose journalière en plusieurs prises par jour est, en pratique, un des seuls moyens pour lutter contre l’état de manque).
  • la plupart du temps, les molécules à demi-vie courte sont proposées sous forme de comprimés, ce qui oblige à recourir la technique de titration tout au long du sevrage, ce qui peut s’avérer fastidieux.

La méthode de sevrage indirect

Le principe de cette méthode est de remplacer la molécule actuellement prise par une molécule qui possède des propriétés similaires, mais qui est plus facile à sevrer. Ainsi, lors d’un sevrage indirect, on ne va pas directement sevrer la molécule actuellement prise, mais on va sevrer la molécule de remplacement (ou molécule de substitution). La technique qui permet de remplacer une molécule par une autre plus facile à sevrer s’appelle la substitution.

Typiquement, une molécule à demi-vie courte va être remplacée par une molécule qui possède les mêmes propriétés psychoactives, mais qui a une demi-vie longue, ce qui la rend plus facile à sevrer.

L’inconvénient de cette méthode est qu’il faut passer par une substitution, mais les avantages de cette méthode sont nombreux. En effet, cette méthode permet, dans la majorité des cas, de pallier aux difficultés rencontrées lors du sevrage direct des molécules à demi-vie courte.

Remplacer une molécule à demi-vie courte par une molécule à demi-vie longue permet :

  • de lutter plus efficacement contre le manque entre les prises et donc de réduire la probabilité d’apparition d’un état d’anxiété.
  • de maintenir la concentration de la substance active beaucoup plus stable dans la circulation sanguine et ainsi de lisser des pics de symptômes.
  • d’administrer la dose journalière en une ou deux prises fixes dans la journée
  • d’avoir accès à des formes galéniques de la molécule plus facile à sevrer, comme des médicaments sous forme de gouttes.

De plus, dans le cas des benzodiazépines, lorsqu’il y a une forte tolérance avec la benzodiazépine d’origine, la substitution avec une autre molécule va permettre de lever ce phénomène d’accoutumance et de retrouver le plein effet, en particulier anxiolytique, des benzodiazépines et ce, avec une dose globale moindre de benzodiazépine.

Par ailleurs, en cas d’intolérance avec l’une ou l’autre des molécules à demi-vie longue (Valium – Lysanxia), il est possible de basculer de l’une vers l’autre. Mais comme le souligne le site Sevrage Aux Benzodiazépines (2009), les cas d’intolérance au Valium ou au Lysanxia sont extrêmement rares.

Technique de substitution

 

5. Choisir les protocoles et techniques de sevrage adaptés aux spécificités de la molécule à sevrer

 


Le plan de sevrage en pratique

Un exemple de plan de sevrage pour 2 médicaments : Xanax et Deroxat

Choix de la méthode de sevrage

Sevrage 1 : Deroxat

Sevrage direct. Je sèvre directement le Deroxat sans passer par une molécule de substitution.

Dose journalière de départ : 20 mg
Nombre de prises : 1
Heures de prise : heure de prise actuelle (par exemple 8h00)

Choix de la méthode de sevrage

Sevrage 2 : Xanax

Sevrage indirect : Substitution

Comme la molécule active du Xanax, l’alprazolam est une benzodiazépine à demi-vie courte, je vais opter pour un sevrage indirect et passer par une substitution.

Substitution : je vais remplacer le Xanax par du Lysanxia dont la molécule active est le prazépam qui est une benzodiazépine à demi-vie longue.

Je vais opter pour le Lysanxia sous forme de gouttes.

Équivalence

Je vais rechercher la dose équivalente de Lysanxia

(par exemple en utilisant le convertisseur de Jomax : http://psychotropes.info/calculateur/ en allant dans le menu Conversion et en choisissant Benzo conversion.

J’obtiens l’équivalence suivante : 0.50 mg d’alprazolam = 15 mg de prazépam

La dose équivalente de ma dose journalière actuelle de 0.50mg d’alprazolam (Xanax) est donc une dose journalière de 15 mg de prazépam (Lysanxia)

Formes galéniques du Lysanxia

15 mg de prazépam correspondent à 30 gouttes de prazépam
Ainsi, 2 comprimés de Xanax à 0.25mg, correspondent à 0.50mg d’alprazolam dont la dose équivalente de prazépam est de 15mg ou 30 gouttes.

 

5. Choisir les protocoles et techniques de sevrage adaptés aux spécificités de la molécule à sevrer

 

Qu’est-ce que la demi-vie d’une molécule?

La demi-vie est le temps nécessaire à l’organisme pour diminuer de moitié la quantité totale de molécule ingérée et ce quelle que soit la quantité prise.

La demi-vie d’un médicament est donc la vitesse à laquelle l’organisme élimine les substances actives d’un médicament de la circulation sanguine.

Demi-vie courte

On parle d’un médicament (ou d’une molécule) à demi-vie courte, lorsque l’organisme met moins de 24 heures pour éliminer ses substances actives de la concentration sanguine.

Dans les demi-vies courtes, il y a:

  • les demi-vies courtes qui mettent moins de 5 heures pour être éliminées
  • les demi-vies moyennes qui mettent entre 5 et 24 heures pour être éliminées

Demi-vie longue

On parle d’un médicament (ou d’une molécule) à demi-vie longue, lorsque l’organisme met plus de 24 heures pour éliminer ses substances actives de la concentration sanguine.

Attention à ne pas confondre la demi-vie d’un médicament avec son effet. La demi-vie est le temps que met l’organisme pour évacuer le produit, alors que l’effet est ce qui est induit par les propriétés de la substance active du médicament. Par conséquent, une demi-vie de 24 heures ne veut pas dire que le médicament fera effet 24 heures.

Un exemple d’effet: un médicament peut être pris pour sa propriété hypnotique qui a pour effet de faire dormir. Mais si ce médicament a une demi-vie de 24 heures, ça ne veut pas dire qu’il fera dormir 24 heures. Cela veut simplement dire qu’il faudra 24 heures à l’organisme pour l’éliminer. En réalité, la durée de l’effet d’un médicament est généralement bien moins longue que le temps qu’il faut à l’organisme pour l’éliminer de la concentration sanguine.

La règle des 5 demi-vies: l’explication du Dr Phelps (2005)

La plupart des antidépresseurs, comme la plupart des médicaments ont des demi-vies courtes. Il s’agit du terme officiel pour rendre compte de la vitesse à laquelle un médicament quitte la circulation sanguine après que vous ayez arrêté d’en prendre (= arrêter de prendre les doses suivantes). Le temps qu’il faut pour que la quantité de molécule dans votre sang (=le taux sanguin) diminue de moitié est « UNE demi-vie ». par exemple, prenons une molécule (= un médicament) ayant une demi-vie de 24 heures (il s’agit d’une demi-vie plutôt longue, beaucoup de molécules ont des demi-vies un peu plus courtes, proches de 10 heures). Si vous prenez votre dernière dose lundi matin, mardi matin, le taux sanguin est maintenant de la moitié de ce qu’il était le jour précédent (à savoir: mesuré chaque jour à la même heure (à midi dans notre exemple)). Et maintenant, soyez attentif, car le point important se trouve ici: chaque jour qui suit, le taux sanguin de la molécule diminue de la moitié de ce qu’il était le jour précédent. Ainsi, dans cet exemple, mercredi à midi, vous avez perdu la moitié du taux sanguin du mardi à midi. Notez, que vous êtes maintenant à 1/8ème de ce que vous étiez lorsque vous avez commencé. Continuez sur cette logique et vous verrez que jeudi à midi, vous serez à 1/16 de la dose de départ, vendredi vous serez à 1/32ème et ainsi de suite.

Généralement, nous parlons de 5 demi-vies et à ce taux, il restera si peu de médicament dans la circulation sanguine, que nous l’appellerons le taux zéro. Pourquoi tout ce tapage autour des demi-vies? Parce que cela nous mène vers une solution aux problèmes de sevrage liés au Prozac (fluoxétine): le Prozac a une demi-vie d’une semaine! Il est évacué très lentement de la circulation sanguine, si lentement, qu’il faut une semaine pour en éliminer la moitié (=pour s’en débarrasser de la moitié)! Ensuite, en utilisant la règle des Cinq Demi-vies, nous pouvons comprendre qu’il faudra plus d’un mois au Prozac pour quitter lentement la circulation sanguine (il lui faudra 5 semaines pour atteindre un taux sanguin de 1/64ème de la dose initiale).

Comme vous l’aurez certainement compris, c’est aussi à travers le concept de demi-vie et de la règle des Cinq Demi-vies que nous trouvons des solutions aux problèmes de sevrage des autres médicaments psychotropes, notamment les benzodiazépines.

 

La règles des 5 demi-vies

Nombre de demi-vie

Concentration sanguine

Pourcentage de médicament éliminé de la circulation sanguine

Dose de départ 1  ~ 0
Une demi-vie ½ de la dose de départ 50%
Deux demi-vies ¼ de la dose de départ 75%
Trois demi-vies 1/8 de la dose de départ 87.5%
Quatre demi-vies 1/16 de la dose de départ 93.75%
Cinq demi-vies 1/32 de la dose de départ 96.875%

Après 5 demi-vies, on considère que la quasi totalité du médicament a été éliminée de la concentration sanguine, puisque près de 97% de la dose a été éliminée.

Attention, cela est vrai si aucune dose n’a été prise après de la dose de départ (celle à partir de laquelle nous avons calculer les demi-vies d’élimination).

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la durée de la demi-vie d’un médicament peut être différente d’une personne à l’autre (à cause des différences individuelles et métaboliques).