Plan 3: substitution sur 2 semaines avec 2 prises (matin et soir)

Dans cet exemple de plan de substitution, le passage de 0.25 mg de Xanax à 15 gouttes de Lysanxia se fait sur 2 semaines avec 2 prises par jour (matin et soir).

Plan 3: substitution sur 2 semaines avec 2 prises par jour (9h00-21h00)

Exemple de substitution de 15 gouttes de Lysanxia à 0.25 mg de Xanax
= Remplacement de 0.25 mg de Xanax par 15 gouttes de Lysanxia

Substitution

Xanax

(un comprimé de Xanax 0.25mg)

Lysanxia

(15 gouttes de Lysanxia)

Diminution progressive de la quantité de Xanax prise

Introduction progressive des 15 gouttes de Lysanxia

Semaine 1

Matin (9h00)

½ comprimé de Xanax

Soir (21h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Semaine 2

Matin (9h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Soir (21h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Semaines 3 – 4 – 5 Palier de Stabilisation

Ces 3 semaines de stabilisation correspondent au temps d’imprégnation par le corps de la nouvelle molécule. Pendant ces 3 semaines, votre dose journalière sera donc de 15 gouttes de Lysanxia

Matin (9h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Soir (21h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

1. il est possible de diminuer de 1 ou 2 gouttes si vous vous sentez trop « shooté ».

2. il est possible de distribuer le nombre de gouttes total différemment en fonction de votre ressenti. Par exemple, il est possible de basculer 0.5 goutte de la prise du matin sur le soir (voir comment basculer les gouttes, ce qui modifiera la distribution de la sorte: 7 gouttes le matin et 8 gouttes le soir).

* Pour savoir comment faire des ½ ou des ¼ de gouttes se reporter aux conseils pratiques… mais certains n’en font pas et arrondissent.

Semaine 6 Sevrage
Sevrage des 15 gouttes de Lysanxia.

Il est recommandé de commencer par des diminutions de 5% de la dose en cours et de respecter des paliers de stabilisation de 8 jours. En effet, nous avons observé que réaliser des diminutions de 10% de la dose en cours tous les 14 jours, s’avère souvent trop difficile. Voir également Comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté ?

Pour la mise en pratique du sevrage, se reporter à l’étape 5 intitulée: Choisir les protocoles et techniques de sevrage adaptés aux spécificités de la molécule à sevrer.

Ce plan est modulable: il est fonction de votre état: c’est vous qui voyez les moments de la journée où vous avez besoin de plus ou de moins, tout en gardant la même quantité sur la journée.

Autres exemples de plan de substitution:

 

Plus d’informations sur la substitution

 

Plan 2: substitution sur 4 semaines avec 2 prises (matin et soir)

Dans cet exemple de plan de substitution, le passage de 0.25 mg de Xanax à 15 gouttes de Lysanxia se fait sur 4 semaines avec deux prises par jour (matin et soir).
La prise du début d’après-midi (15h00) du plan 1 est mise sur le matin.

Plan 2: substitution sur 4 semaines avec 2 prises par jour (9h00-21h00)

Exemple de substitution de 15 gouttes de Lysanxia à 0.25 mg de Xanax
= Remplacement de 0.25 mg de Xanax par 15 gouttes de Lysanxia

Substitution

Xanax

(un comprimé de Xanax 0.25mg)

Lysanxia

(15 gouttes de Lysanxia)

Diminution progressive de la quantité de Xanax prise

Introduction progressive des 15 gouttes de Lysanxia

Semaine 1

Matin (9h00)

½ comprimé de Xanax

Soir (21h00)

¼ de comprimé de Xanax

3.75 gouttes de Lysanxia *

Semaine 2

Matin (9h00)

¼ de comprimé de Xanax

3.75 gouttes de Lysanxia

Soir (21h00)

¼ de comprimé de Xanax

3.75 gouttes de Lysanxia

Semaine 3

Matin (9h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Soir (21h00)

¼ de comprimé de Xanax

3.75 gouttes de Lysanxia

Semaine 4

Matin (9h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Soir (21h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Semaines 5 – 6 – 7 Palier de Stabilisation

Ces 3 semaines de stabilisation correspondent au temps d’imprégnation par le corps de la nouvelle molécule. Pendant ces 3 semaines, votre dose journalière sera donc de 15 gouttes de Lysanxia

Matin (9h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Soir (21h00)

7.5 gouttes de Lysanxia

Remarques:

1. il est possible de diminuer de 1 ou 2 gouttes si vous vous sentez trop « shooté ».

2. il est possible de distribuer le nombre de gouttes total différemment en fonction de votre ressenti. Par exemple, il est possible de basculer 0.5 goutte de la prise du matin sur le soir (voir comment basculer les gouttes, ce qui modifiera la distribution de la sorte: 7 gouttes le matin et 8 gouttes le soir).

* Pour savoir comment faire des ½ ou des ¼ de gouttes se reporter aux conseils pratiques… mais certains n’en font pas et arrondissent.

Semaine 8 Sevrage

Sevrage des 15 gouttes de Lysanxia.

Il est recommandé de commencer par des diminutions de 5% de la dose en cours et de respecter des paliers de stabilisation de 8 jours. En effet, nous avons observé que réaliser des diminutions de 10% de la dose en cours tous les 14 jours, s’avère souvent trop difficile. Voir également Comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté ?

Pour la mise en pratique du sevrage, se reporter à l’étape 5 intitulée: Choisir les protocoles et techniques de sevrage adaptés aux spécificités de la molécule à sevrer.

Ce plan est modulable: il est fonction de votre état: c’est vous qui voyez les moments de la journée où vous avez besoin de plus ou de moins, tout en gardant la même quantité sur la journée.

Autres exemples de plan de substitution:

 

Plus d’informations sur la substitution

 

3 exemples de plans de substitution

Benzodiazépine à demi-vie courte : Xanax
Benzodiazépine à demi-vie longue : Lysanxia
Exemples de plans de substitution de 15 gouttes de Lysanxia à 0.25mg de Xanax

Voici 3 plans de SUBSTITUTION possibles:

  1. Le premier se fait sur 4 semaines avec 3 prises par jour : matin, midi, soir
  2. Le deuxième se fait aussi sur 4 semaines avec 2 prises : matin et soir
  3. Le troisième se fait sur 2 semaines avec 2 prises : matin et soir

A quelles heures ont lieu les prises?

Si vous prenez la dose journalière en 3 prises, les prises se feront à 9h00 – 15h00 – 21h00
Si vous prenez la dose journalière en 2 prises, les prises se feront à 9h00 et 21h00

Cette répartition de l’heure des prises à pour but d’assurer une couverture optimale de la journée et ainsi d’éviter le manque entre deux prises.

Le principe est le remplacement du Xanax par du Lysanxia en gouttes sur la formule de remplacement d’¼ de Xanax par ¼ de l’équivalent en Lysanxia et ce ¼ par ¼ …

L’idée est de remplacer progressivement (quart par quart) la dose journalière de Xanax par une quantité équivalente de Lysanxia.

Le comprimé de 0.25 mg de Xanax équivaut à 7.5 mg de Lysanxia (formule en comprimé) ou à 15 gouttes de Lysanxia (formule en gouttes).

Pour le Xanax:
¼ de comprimé de Xanax 0.25 mg =  = 0.062 mg
Il faut couper le comprimé de Xanax en 4.

Pour le Lysanxia:
¼ de 15 gouttes de Lysanxia =  = 3.75 gouttes

Remarque: Pour obtenir 3.75 gouttes de Lysanxia, il faudra procéder à un fractionnement de gouttes.

Sinon, il est possible d’arrondir à 4 gouttes, mais attention, à la fin de la substitution, vous vous retrouverez avec 16 gouttes de Lysanxia au lieu de 15 gouttes.

N’oubliez pas de respecter une phase de stabilisation de 4 semaines avant de commencer le sevrage du Lysanxia. C’est-à-dire que vous devrez rester 4 semaines à 15 gouttes de Lysanxia.

Les 3 plans de SUBSTITUTION possibles:

  1. Le premier se fait sur 4 semaines avec 3 prises par jour : matin, midi, soir
  2. Le deuxième se fait aussi sur 4 semaines avec 2 prises : matin et soir
  3. Le troisième se fait sur 2 semaines avec 2 prises : matin et soir

Choisissez UN plan et demandez à un médecin une ordonnance pour du Lysanxia en gouttes.

Remarque: En FAIT pour 0.25 mg de Xanax à substituer et sur 2 prises, on fait plutôt une substitution sur 2 semaines car les ¼ sont difficiles à obtenir.

Pour des doses plus fortes comme 0.50 mg de Xanax et au-delà, on fait plutôt une substitution sur 4 semaines.

Retrouvez plus d’exemples de plans de substitution ici:

http://soutienbenzo.forumgratuit.org/t367-protocole-de-substitution-et-questions

 

Comment procéder à une substitution?

L’idée est de remplacer progressivement (quart par quart par exemple) votre molécule de départ par une molécule de substitution plus facile à sevrer.

Nous allons remplacer la dose journalière de la molécule actuellement prise par la dose journalière équivalente d’une molécule plus facile à sevrer (voir doses équivalentes).

La dose journalière correspond à la quantité de substance prise en 24 heures. C’est la quantité de substance “prise” par jour.

Ainsi, par exemple, si vous prenez 1 comprimé de Xanax 0.25mg par jour, votre dose journalière sera de:

0.25 mg si la dose journalière est exprimée en milligrammes
OU
1 comprimé si la dose journalière est exprimée en nombre de comprimés

Par contre, si vous prenez 2 comprimés de Xanax 0.25mg par jour, votre dose journalière sera de :

0.50 mg si la dose journalière est exprimée en milligrammes
OU
2 comprimés si la dose journalière est exprimée en nombre de comprimés

La dose journalière peut également être exprimée en nombre de gouttes.

Quelle que soit la manière dont est exprimée la dose journalière, un quart de cette dose reste toujours un quart.

Lors de la substitution, nous allons remplacer la dose journalière de la molécule actuellement prise par la dose journalière de la molécule de substitution, en ne remplaçant qu’un quart de la dose journalière à la fois (par exemple).

Qu’est-ce qu’un quart de la dose journalière?

Si vous exprimez votre dose journalière en nombre de milligrammes de substance active pris par jour, le quart de cette dose correspond à ce nombre de milligrammes journalier divisé par quatre.

Par exemple, si votre dose journalière est de 0.25 mg de Xanax, un quart de cette dose correspond à 0.25 mg divisé par 4, soit 0.0625 mg. Ces 0.0625 mg correspondent à ¼ (ou un quart) de la dose journalière de Xanax.

Dans ce cas, il pourrait être plus aisé d’exprimer la dose journalière et le quart de cette dose en nombre de comprimés. Ainsi, par exemple, si votre dose journalière est de 2 comprimés de Xanax, le quart de cette dose correspond à un demi comprimé de Xanax (écrit aussi ½ comprimé de Xanax). Et si vous prenez 1 comprimé de Xanax par jour, le quart de cette dose journalière sera de ¼ de comprimé de Xanax.

Illustration de la procédure de substitution

Nous allons illustrer la procédure de substitution quart par quart à l’aide de graphiques.

Légende : un quart s’écrit également 1/4 ou 25%.

Commençons par illustrer la dose journalière de la molécule à remplacer (= molécule actuellement prise = molécule d’origine = molécule de départ):

  • la totalité du camembert correspond à la dose journalière de la molécule de départ
  • les parts du camembert correspondent chacune à un quart de la dose journalière de la molécule de départ

 

Dose journalière de la molécule de départ

Nous pouvons illustrer la dose journalière de la molécule de substitution (= la molécule qui va remplacer la molécule actuellement prise) de la même manière:

  • la totalité du camembert correspond à la dose journalière de la molécule de substitution
  • les parts du camembert correspondent chacune à un quart de la dose journalière de la molécule de substitution

Dose journalière de la molécule de substitution

Lors du processus de substitution, nous allons progressivement remplacer les quarts de la molécule de départ par les quarts de la molécule de substitution. L’idée étant de remplacer un quart de la dose journalière par semaine.

Comme nous avons 4 quarts à remplacer, la substitution se fera sur 4 semaines, avec le remplacement d’un quart de la dose journalière par semaine:

  1. Semaine 1: substitution d’un quart de la dose journalière

Nous allons retirer un quart (une part du camembert noire) de la dose journalière de la molécule de départ et introduire un quart de la dose journalière de la molécule de substitution (une part de camembert blanche).

La dose journalière sera la même, mais elle sera composée différemment. Au lieu d’avoir 100% de la molécule de départ, la dose journalière sera composée pour trois quarts (¾ ou 75%) de la molécule de départ et pour un quart (¼ ou 25%) de la molécule de substitution.

  1. Semaine 2: substitution de deux quarts de la dose journalière, soit la moitié de la dose journalière

Nous allons retirer un quart supplémentaire de la molécule de départ et introduire un nouveau quart de la molécule de substitution.

La dose journalière sera la même, mais elle sera composée différemment. Au lieu d’avoir 75% de la molécule de départ et 25% de la molécule de substitution, la dose journalière sera composée pour 50% de la molécule de départ et pour 50% de la molécule de substitution.

  1. Semaine 3: substitution de trois quarts de la dose journalière

Nous retirons ¼ supplémentaire de la molécule de départ et nous introduisons à nouveau ¼ de la molécule de substitution à la dose journalière.

La dose journalière reste toujours la même, mais elle se compose à nouveau différemment. Au lieu d’avoir 50% de la molécule de départ et 50% de la molécule de substitution, la dose journalière sera composée pour 25% (ou ¼) de la molécule de départ et pour 75% (ou ¾) de la molécule de substitution.

  1. Semaine 4: substitution de la totalité de la dose journalière

Nous retirons le dernier quart restant de la molécule de départ et nous le remplaçons par un quart de molécule de substitution.

La dose journalière reste toujours la même, mais elle est cette fois entièrement composée par la molécule de substitution: dose journalière = 100% (ou 1/1) de la molécule de substitution.

Substitution image 1 Substitution image 2
Substitution image 3 Substitution image 4
Substitution image 5

Comment répartir les 4 quarts de la dose journalière entre les prises de la journée?

Lorsque la dose journalière est administrée en 3 prises (p.ex. matin – midi – soir), les 4 quarts de la dose journalière seront répartis entre les 3 prises. Par exemple comme suit :
Tableau répartition

Dois-je substituer quart par quart ou demi par demi?

La substitution peut se faire quart par quart ou demi par demi en fonction de la quantité à substituer. Ainsi, il est recommandé de procéder à une diminution quart par quart lorsque la dose journalière à substituer est élevée. Lorsque la dose journalière à substituer est moins importante, il est possible de passer par une substitution demi par demi.

À savoir concernant la substitution

  • La substitution, c’est le passage progressif d’une molécule à une autre: le corps doit « se sevrer » de sa molécule d’origine pour en accepter une autre.
  • Il faut environ 4 semaines, en respectant des paliers d’une semaine, pour que la nouvelle molécule trouve toute sa puissance.
  • Il peut y avoir des petits symptômes de sevrage.
  • Certains peuvent se sentir « shootés » et il y a lieu de réajuster la dose de l’équivalence à la baisse.
  • S’il y a apparition de symptômes de manque, il faut faire une petite augmentation de la dose de la molécule de substitution.
  • La substitution peut s’étaler sur 15 jours pour des petites doses à sevrer et se fait généralement sur 4 semaines, voire 8 à 12 semaines pour des doses plus importantes. Mais, il vaut mieux ne pas dépasser 8 semaines à cause de l’entrée en tolérance, laquelle se manifeste dès 4 semaines environ.
  • À l’intérieur d’un plan de substitution, tous les ajustements de doses sont possibles, comme de reporter sur le soir la dose la plus grande…
  • On peut reporter la dose du midi sur le matin pour ne faire que 2 prises dans la journée.
  • On peut diminuer le Lysanxia de 1 ou 2 gouttes si la sédation est trop importante.
  • Le plan de substitution n’est pas standard et doit être adapté à chacun en fonction de ses réactions et si une modification est apportée, ne faire qu’un changement à la fois avec 1 ou 2 gouttes par prise et sur au moins 10 jours.
  • Les symptômes sont en général transitoires et il vaut mieux laisser à l’organisme le temps de s’adapter.
  • Observer une phase de stabilisation de 2 à 4 semaines avant de commencer le sevrage à proprement parler.

 

Lors de la substitution, est-ce que je vais ajouter une nouvelle dépendance?

La réponse est non, vous n’allez pas devenir « doublement dépendant », c’est-à-dire que vous n’allez pas ajouter une dépendance à une autre, mais vous allez seulement, en quelque sorte, « remplacer » votre dépendance actuelle. En effet, comme expliqué sur le site Sevrage Aux Benzodiazépines (2009), la substitution ne fait que substituer la dépendance à la molécule à demi-vie longue à la dépendance à la molécule à demi-vie courte, et le problème d’une dépendance accrue ne se pose pas d’autant que cette substitution est faite dans l’optique d’un sevrage

 

3 exemples de plans de substitution

 

Les doses équivalentes

De quoi faut-il tenir compte lors de la substitution?
1. Des doses équivalentes

Il faut tenir compte des différences de concentration entre les benzodiazépines, c’est-à-dire de leurs doses équivalentes ou équivalences.

En effet, avec une certaine molécule, 1 mg de cette substance suffira à produire les effets prévus, alors qu’avec une autre molécule, aux mêmes propriétés, il faudra utiliser 10 mg de cette substance pour obtenir les “mêmes effets”. C’est ainsi que la concentration en benzodiazépine dans les solutions solides ou liquides (comprimés, gélules, gouttes, solutions buvables,…) peut fortement varier d’un médicament à l’autre.

Par exemple, il faudra utiliser un comprimé contenant une concentration de 20 mg de diazépam pour obtenir les “mêmes effets” qu’un comprimé contenant une concentration de 1 mg d’alprazolam.

A noter que, comme le souligne la Prof. Ashton (citée par Nimmo, 2012), beaucoup de gens ont souffert parce qu’on les avait changés brusquement pour une benzodiazépine différente et moins forte parce que le médecin n’avait pas tenu compte du facteur important de concentration différente.

Attention, comme l’explique la Prof. Ashton (citée par Nimmo, 2012), les équivalences en concentration des benzodiazépines données dans les tableaux d’équivalences sont approximatives et peuvent différer d’un individu à l’autre.

De quoi faut-il encore tenir compte lors de la substitution?

Comment procéder à une substitution?

 

Qu’est-ce que la substitution?

Substituer une molécule par une autre, c’est passer, à l’aide d’un protocole spécifique, d’un médicament à un autre qui lui est « équivalent » mais qui possède des propriétés différentes (demi-vie, forme galénique,…) qui le rendent plus facile à sevrer.

Le passage, de la molécule actuellement prise à cette autre molécule plus facile à sevrer, va s’effectuer progressivement, par étapes judicieuses, en substituant une dose à la fois.

De manière générale:

Il est plus facile de sevrer une molécule à demi-vie longue qu’une molécule à demi-vie courte. Pourquoi?

Notamment, parce que, comme expliqué dans le Manuel Ashton (2012, chapitre II), avec des benzodiazépines à courte-vie telles que l’alprazolam (Xanax) et le lorazépam (Témesta), il est impossible d’obtenir une baisse progressive dans les concentrations sanguines et cellulaires. Ces drogues sont éliminées assez rapidement avec comme résultat des fluctuations importantes de concentrations entre chaque dose. Il serait nécessaire d’absorber les comprimés plusieurs fois par jour et beaucoup de personnes traversent des expériences de « mini-sevrage” ou d’un besoin soudain entre chaque dose.

Il en va de même pour les autres médicaments psychotropes (antidépresseurs, neuroleptiques,…), en effet, les médicaments contenant des substances actives à demi-vie longue sont plus facile à sevrer, étant donné que ces molécules sont moins rapidement éliminées et donc que leur concentration dans le sang reste plus stable dans le temps.

Dans le cas des benzodiazépines, les deux molécules à demi-vie longue généralement utilisées lors de la substitution sont le Lysanxia (prazépam) ou le Valium (diazépam).

Il est plus facile de sevrer une molécule proposée sous forme de gouttes qu’une molécule proposée sous forme de comprimé ou de gélule. Pourquoi?

Parce que, dans la pratique, il est plus facile de faire des diminutions par dosage ou titration avec des médicaments qui se diluent facilement dans un liquide et dont le contenu reste “homogène” (homogène du point de vue des substances actives et des excipients qu’ils contiennent). De plus, les médicaments sous formes de comprimés ou de gélules ne peuvent pas toujours être coupés, écrasés ou ouverts. Ne pas pouvoir écraser ou ouvrir un médicament rend la réalisation des diminutions quasi impossible.

La méthode de sevrage indirect

Le principe de cette méthode est de remplacer la molécule actuellement prise par une molécule qui possède des propriétés similaires, mais qui est plus facile à sevrer. Ainsi, lors d’un sevrage indirect, on ne va pas directement sevrer la molécule actuellement prise, mais on va sevrer la molécule de remplacement (ou molécule de substitution). La technique qui permet de remplacer une molécule par une autre plus facile à sevrer s’appelle la substitution.

Typiquement, une molécule à demi-vie courte va être remplacée par une molécule qui possède les mêmes propriétés psychoactives, mais qui a une demi-vie longue, ce qui la rend plus facile à sevrer.

L’inconvénient de cette méthode est qu’il faut passer par une substitution, mais les avantages de cette méthode sont nombreux. En effet, cette méthode permet, dans la majorité des cas, de pallier aux difficultés rencontrées lors du sevrage direct des molécules à demi-vie courte.

Remplacer une molécule à demi-vie courte par une molécule à demi-vie longue permet :

  • de lutter plus efficacement contre le manque entre les prises et donc de réduire la probabilité d’apparition d’un état d’anxiété.
  • de maintenir la concentration de la substance active beaucoup plus stable dans la circulation sanguine et ainsi de lisser des pics de symptômes.
  • d’administrer la dose journalière en une ou deux prises fixes dans la journée
  • d’avoir accès à des formes galéniques de la molécule plus facile à sevrer, comme des médicaments sous forme de gouttes (voir page 107, pour une définition de la forme galénique).

De plus, dans le cas des benzodiazépines, lorsqu’il y a une forte tolérance (voir pages 27 107) avec la benzodiazépine d’origine, la substitution avec une autre molécule va permettre de lever ce phénomène d’accoutumance et de retrouver le plein effet, en particulier anxiolytique, des benzodiazépines et ce, avec une dose globale moindre de benzodiazépine.

Par ailleurs, en cas d’intolérance avec l’une ou l’autre des molécules à demi-vie longue (Valium – Lysanxia), il est possible de basculer de l’une vers l’autre. Mais comme le souligne le site Sevrage Aux Benzodiazépines (2009), les cas d’intolérance au Valium ou au Lysanxia sont extrêmement rares.

 

Qu’est-ce que la substitution?

 

La méthode de sevrage direct

Le principe de cette méthode est de procéder directement au sevrage de la molécule actuellement prise. On parle de sevrage direct, car le sevrage se fait à partir de cette molécule d’origine et non à partir d’une molécule de substitution. L’avantage de cette méthode est qu’elle permet d’éviter de passer par une substitution. Mais, un des principaux inconvénients est qu’elle s’applique difficilement au sevrage des molécules à demi-vie courte. Pourquoi ? Parce qu’en utilisant la méthode du sevrage direct avec des molécules à demi-vie courte :

  • il peut s’avérer difficile de lutter contre le manque entre les prises et que, dans le cas des benzodiazépines, ce manque induit, la plupart du temps, un état d’anxiété.
  • il est plus difficile de maintenir la concentration de la substance active stable dans la circulation sanguine et une concentration instable dans le sang, aura tendance à engendrer des pics de symptômes.
  • il faudra administrer la dose journalière en plusieurs prises réparties à intervalles réguliers au cours de la journée (Répartir la dose journalière en plusieurs prises par jour est, en pratique, un des seuls moyens pour lutter contre l’état de manque).
  • la plupart du temps, les molécules à demi-vie courte sont proposées sous forme de comprimés, ce qui oblige à recourir la technique de titration tout au long du sevrage, ce qui peut s’avérer fastidieux.

 

La méthode de sevrage indirect

 

La méthode des 10%

Sur Wikipédia (2016), il est expliqué que cette méthode consiste à réduire la dose « en cours » de 10% toutes les 1, 2 ou 3 semaines. The Icarus Project conseille une baisse toutes les 2 ou 3 semaines tandis que Peter Breggin conseille un palier de 7 à 10 jours (si la durée du traitement a été inférieure à un an de prise). Le CSK conseille une baisse de 5 à 10% toutes les 1 à 2 semaines ; ou 12% de la dose toutes les 2 semaines. Le CSK recommande également le manuel d’Ashton pour plus d’informations sur le sevrage et le protocole. La dose « en cours » n’est pas la dose initiale, mais correspond à la dose restante après chaque diminution. Heather Ashton et The Icarus Project conseillent également lorsqu’il s’agit d’une molécule benzodiazépine ou antidépresseur à demi-vie courte, la substitution par une demi-vie plus longue pour diminuer la sévérité et la fréquence des symptômes de sevrage ou de discontinuation.

Comme nous le voyons, les règles de la méthode des 10% sont légèrement différentes en fonction des auteurs. Mais ces règles respectent fondamentalement les principes des diminutions faibles de la dose en cours et des paliers de stabilisation de quelques jours entre deux diminutions.

Toutefois, il y a un point sur lequel nous attirons votre attention : d’expérience, nous avons constaté que le pourcentage de diminution de 10% est quasiment impossible à appliquer sur toute la durée du sevrage. Comme le constate JP, s’il est possible de le faire sur les trois premiers mois, il faut ensuite passer sur un pourcentage de 7% puis de 5% sur les six derniers mois et finir avec des diminutions de 3%. Selon JP, c’est sur ce tempo que l’on y arrive et surtout que l’on en bénéficie en post sevrage. Pour plus d’information, voir .

Par ailleurs, il faut savoir qu’il existe une autre méthode de sevrage dont les règles s’éloignent quelque peu, mais où l’idée est toujours de réduire progressivement et systématiquement la quantité prise et ce, sans induire de changements brusques dans l’organisme. En effet, dans les pays anglo-saxons, certaines personnes réalisent des diminutions infinitésimales chaque jour, elles ont [ainsi] l’impression de flouer leur cerveau qui n’arrive pas à faire la différence entre 0,125mg de Xanax et 0,124mg (Sevrage Aux Benzodiazépines, 2009).

Finalement, il existe une exception à la méthode des 10%, c’est lorsque l’intoxication médicamenteuse à la substance est avérée. Dans ce cas, il peut arriver qu’il faille procéder à un sevrage rapide où les diminutions excéderont peut-être les 10% de la dose en cours et où les paliers pourront être raccourcis. Dans le cas d’une intoxication médicamenteuse, le sevrage devra impérativement être mis en place et réalisé par un spécialiste des médicaments psychotropes et des méthodes de sevrage.

Il existe deux manières d’arrêter une molécule psychotrope, soit en la sevrant directement, soit en la remplaçant par une molécule plus facile à sevrer et en sevrant cette molécule de substitution.

Les deux approches du sevrage sont donc :

  1. La méthode de sevrage direct
  2. La méthode de sevrage indirect

Comment affiner les règles de la méthode des 10% pour mettre en place un sevrage adapté?

 

Qu’est-ce qu’un protocole de sevrage?

Le protocole de sevrage est l’ensemble des règles et des usages à observer pour arrêter la prise de médicament(s) psychotrope(s).

Le protocole de sevrage peut varier en fonction de la classe de molécules à sevrer (benzodiazépines, antidépresseurs, neuroleptiques, etc…), en fonction des propriétés des molécules (molécule à demi-vie courte versus molécule à demi-vie longue) et en fonction de l’approche adoptée (les approches diffèrent en ce qui concerne la progressivité et le rythme des diminutions à adopter).

Finalement, le protocole de sevrage peut et doit être adapté aux spécificités de la personne qui entreprend le(s) sevrage(s) et au contexte dans lequel elle va le faire.

Les principaux protocoles de sevrage ont en commun les principes suivants:

  • diminuer progressivement et systématiquement la dose
  • faire des petites diminutions n’excédant pas 10% de la dose en cours
  • ne pas revenir en arrière (= ne pas ré-augmenter la dose journalière), toujours aller de l’avant en diminuant la quantité de substance prise.

 

La méthode des 10%